1ème PARTIE : Faits et témoignages
Chapitre 1) Témoignages
de pilotes français
Chapitre 2) Des
cas aéronautiques dans le monde
Chapitre 3) Des
cas d'observation à partir du sol
Chapitre 4) Des
rencontres rapprochées en France
Chapitre 5) Contre-exemples
de phénomènes élucidés
2ème PARTIE : Le point des connaissances
Chapitre 6) Organisation
de la recherche en France
Chapitre 7) Méthode
et résultats du GEPAN/SEPRA
Chapitre 8) OVNI:
hypothèses, essais de modélisation
Chapitre 9) Organisation
de la recherche à l'étranger
3ème PARTIE : Les OVNI et la défense
Chapitre 10) Prospectives
stratégiques
Chapitre 11) Implications
aéronautiques
Chapitre 12) Implications
scientifiques et techniques
Chapitre 13) Implications
politiques et religieuses
Chapitre 14) Implications
médiatiques
ANNEXE 1 La
détection radar en France
ANNEXE 2 0bservations
des astronomes
ANNEXE 3 La
vie dans l'univers
ANNEXE 4 La
colonisation de l'espace
ANNEXE 5 L'affaire
Roswell - La désinformation
ANNEXE 6 Ancienneté
du phénomène OVNI - Eléments d'une chronologie
ANNEXE 7 Réflexions
sur divers aspects psychologiques, sociologiques et politiques du phénomène
OVNI
****************
En 1976, un comité de l'Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN), présidé par le général Blanchard de la Gendarmerie nationale, a ouvert le dossier des objets volants non identifiés. L'objectif : faire des propositions pour organiser la recherche et la collecte des données sur ces phénomènes. Le but a été atteint, car les recommandations de ce comité ont été suivies lors de la création du Groupe d'étude des phénomènes aérospatiaux non identifiés (GEPAN), précurseur de l'actuel Service d'expertise des phénomènes de rentrée atmosphérique (SEPRA), organisme du Centre national d'études spatiales (CNES), en charge de ce dossier. Il nous a semblé utile, 20 ans après, de refaire le point des connaissances sur ces observations, qui intéressent de plus en plus un large public souvent convaincu de l'origine extraterrestre des OVNI. Il n'est que de voir le nombre de films ou d'émissions de télévision sur le sujet. Par commodité de langage, nous utiliserons généralement le terme OVNI (Objet volant non identifié), au lieu du terme plus scientifique de PAN (Phénomène aérospatial non identifié).
À n'en pas douter, le phénomène demeure et le nombre d'observations, totalement inexpliquées malgré l'abondance et la qualité de leurs données, s'accroît partout dans le monde. Au sol, certaines observations, comme celle de Trans-en-Provence, en 1981, ont fait l'objet d'études détaillées prouvant que quelque chose s'était bien posé au sol et y avait stationné. Des pilotes civils et militaires ont apporté des témoignages oculaires saisissants, souvent corroborés par des enregistrements radar, comme cela a été le cas récemment en France. Face à l'absence de preuves irréfutables sur l'origine de ces phénomènes, la nécessité de comprendre demeure. Nous consacrerons la première partie de ce rapport à quelques cas français et étrangers particulièrement remarquables.
Dans la deuxième partie, après avoir rappelé l'organisation actuelle de la recherche sur ces phénomènes, en France et à l'étranger, nous ferons le point sur les travaux conduits par des scientifiques du monde entier qui se sont intéressés aux OVNI et proposent, nous le verrons, des explications partielles faisant appel aux lois connues de la physique.
Certaines d'entre elles (systèmes de propulsion, armes non létales, etc.) pourraient conduire à des réalisations à court, moyen et long terme.
Nous passerons en revue les principales explications globales proposées, en nous attachant à celles qui sont en accord avec les données actuelles de la science, qui vont des engins secrets aux manifestations extraterrestres.
Le phénomène OVNI concerne la défense au sens large et appelle un certain nombre de mesures que nous examinerons dans une dernière partie :
- une information suffisante des pilotes civils et militaires pour leur enseigner une conduite adaptée face à ces phénomènes et plus généralement une information du public et des décideurs,
- le développement des actions du Sepra et la promotion d'actions scientifiques complémentaires de veille, voire de recherche,
- une réflexion sur les conséquences stratégiques, politiques et religieuses qu'entraînerait une éventuelle confirmation de l'hypothèse extraterrestre, à laquelle il convient dès maintenant de retirer sa connotation bizarre.
Il nous paraît intéressant, avant d'aller plus avant, de présenter quelques faits et témoignages justifiant à eux seuls l'intérêt de l'étude approfondie que nous allons développer par la suite:
- trois témoignages de pilotes civils et militaires français confrontés en vol à des OVNI, cinq cas aéronautiques majeurs dans le monde,
- trois cas d'observation à partir du sol, quatre cas de rencontre rapprochée en France.
Ces quelques exemples font partie des centaines de cas remarquables, c'est-à-dire crédibles et bien documentés, observés ces dernières décennies à travers le monde. Aucun de ces cas n'a été élucidé alors que la plupart du temps les enquêtes permettent de déterminer l'origine des phénomènes observés par les témoins ; nous en donnons deux exemples significatifs.
Trois pilotes français confrontés, en vol à des OVNI sont venus témoigner devant le comité. Leurs témoignages sont d'autant plus intéressants qu'appartenant au monde de l'aéronautique, ils savent apprécier mieux que d'autres les phénomènes aériens.
1.1 M. Giraud, pilote de Mirage IV (7 mars 1977)
Le déroulement de cet incident a été reconstitué à partir des échanges radiophoniques entre le pilote et le contrôleur qui, selon la procédure en vigueur dans tous les centres de contrôle, sont systématiquement enregistrés et conservés pendant un certain temps.
L'incident s'est produit le 7 mars 1977 vers 21 h locales, dans le travers de Dijon, alors que le Mirage IV est de retour, pilote automatique branché, vers Luxeuil après une mission de nuit. À l'altitude de 9 600 m, évoluant à la vitesse de "Mach 0,9", les conditions de vol sont très bonnes. Le pilote (P), Hervé Giraud, et son navigateur (N) observent à "3 heures" (code horaire) de leur avion une lueur très brillante, à la même altitude, venant à cap collision vers eux et se rapprochant très vite. Nous la désignerons "assaillant" (Al) dans la suite de l'exposé. P interroge la station radar militaire de Contrexéville, qui les contrôle, pour demander s'ils ont un contact radar sur l'avion venant vers eux. En effet, P et N pensent que c'est un intercepteur de défense aérienne qui, comme cela se pratique couramment, cherche à intercepter leur avion pour ensuite l'identifier au moyen de son phare d'identification.
Le contrôleur radar (C), qui n'a aucun contact radar correspondant sur son scope, répond par la négative et demande aux pilotes de vérifier leur oxygène. Cette demande de la part du contrôleur est une procédure de secours classique ; elle montre bien que celui-ci est si surpris par la question de l'équipage qu'il pense à un ennui d'oxygène susceptible de générer une "hallucination" .
"L'assaillant Al" maintenant son cap vers le Mirage IV, P entame un virage à droite vers AI, virage qu'il est obligé de serrer de plus en plus (3 à 4 g) pour essayer de garder le contact visuel sur AI et l'empêcher de se placer secteur arrière. Malgré cette manoeuvre, AI s'installe derrière le Mirage IV à une distance estimée de 1 500 m ; à ce moment P renverse son virage pour retrouver un contact visuel sur Al, il voit la lueur s'éloigner très rapidement à " 11 heures" ; il reprend '. le cap sur Luxeuil. Mais 45 secondes après sa reprise de cap vers Luxeuil, se sentant "observé", selon ses propres termes, P dit à N, tu vas voir, cela va revenir. Et effectivement, une lueur identique, que nous appellerons A2, apparaît à "3 heures".
P engage alors un virage très serré (6,5 g) pour dégager son appareil de ce qu'il considère désormais comme une menace réelle. La lueur suit l'évolution du Mirage IV pour se placer secteur arrière a une distance estimée de 2 000 m ; P renverse, comme précédemment, et voit à nouveau la lueur disparaître dans les mêmes conditions. C n'a toujours pas de contact radar sur 1"'assaillant A2". P et N poursuivent leur vol et rejoignent normalement la base de Luxeuil.
Voilà pour les faits. Deux points méritent d'être soulignés :
- seul un avion de combat aurait pu avoir un comportement comparable à celui de Al et A2 (vitesse, manoeuvrabilité). Dans ce cas, C aurait eu un contact radar sur cet avion, surtout à cette altitude, contact qu'il aurait d'autant mieux visualisé qu'il n'y avait aucun autre trafic aux alentours du Mirage IV,
- compte tenu des évolutions
apparentes de Al et A2, qu'ils soient un même engin ou non, leur
vitesse ne pouvait être que supersonique, ce qui, dans le cas d'avions
de combat, se serait traduit au sol par un bang sonore très important
du fait du phénomène de focalisation de l'onde de choc généré
par le virage. Cela aurait été d'autant plus remarqué
dans les environs qu'il faisait nuit. Or, aucun bruit n'a été
perçu dans la région.
1.2 Témoignage d'un pilote de chasse (3 mars 1976)
Ce pilote (P) ayant souhaité garder l'anonymat, les lignes qui suivent sont extraites de la déposition écrite qu'il a bien voulu nous adresser (par la suite, il a fait connaître son nom ; il s'agit du colonel Claude Bosc). Le 3 mars 1976, P, alors élève pilote à l'École d'aviation de chasse de Tours, effectue un vol de nuit en solo sur un avion d'entraînement T-33. La mission consiste en une navigation à l'altitude de 6000 m, selon un itinéraire Rennes-Nantes-Poitiers, suivi d'un atterrissage à Tours. Plusieurs avions suivent le même itinéraire à 5 minutes d'intervalle. La nuit est noire mais sans nuages, les villes se détachent très nettement, au niveau de vol considéré ; la visibilité est supérieure à 100 km. Alors qu'il est en vol stabilisé à l'altitude de 6 000 m, à une vitesse de 460 km/h, P aperçoit droit devant et très loigné (en limite de détection des lumières au sol) ce qu'il pense être, dans un premier temps, le départ d'une fusée de signalisation de couleur verte.
En 1 à 2 secondes, cette fusée dépasse l'altitude de son avion de 1 500 m et semble se stabiliser dans l'espace avant de redescendre dans sa direction. Elle s'approche à une vitesse vertigineuse à cap collision avec l'avion et emplit toute la glace frontale du cockpit. Pensant l'impact inévitable, P lâche le manche et croise les bras devant son visage dans un geste de protection réflexe. L'avion est entièrement enveloppé d'une lumière verte très vive et phosphorescente. P perçoit une sphère (S) qui évite son avion au tout dernier moment et passe sur l'aile droite en la frôlant, le tout en une fraction de seconde. P garde de cet incident le souvenir suivant:
- S n'est pas très volumineuse (1 à 2 m de diamètre),
- S est prolongée d'une queue, comparable à celle d'une comète, également de couleur vert fluorescent,
- le centre de S est constitué d'une lumière blanche très vive (type feu de magnésium),
- au total, l'observation a duré moins de 5 secondes.
P, qui a été très
choqué par ce phénomène, informe le contrôleur
radar assurant au sol le contrôle de la mission ; celui-ci n'a rien
détecté sur son scope radar. Au retour, deux autres pilotes,
qui ont suivi le même itinéraire que P, déclareront
avoir vu le phénomène, mais de loin.
1.3 Vol Air France AF 3532 (28 janvier 1994)
Jean-Charles Duboc (P), commandant de bord du vol Air France AF 3532, assurant la liaison Nice-Londres le 28 janvier 1994, est assisté de Valérie Chauffour, copilote (CP). À 13 h 14, alors qu'ils sont en vol de croisière à l'altitude de 11 900 m, aux environs de Coulommiers en Seine-et-Marne, par d'excellentes conditions météorologiques, le chef steward, alors présent dans le poste de pilotage, signale un phénomène lui paraissant être un ballon météorologique. Son observation est aussitôt confirmée par le copilote. P, qui le voit à son tour, pense tout d'abord qu'il s'agit d'un avion en virage à 45' d'inclinaison. Très rapidement cependant, tous les trois s'accordent pour constater que ce qu'ils voient ne ressemble à rien de ce qu'ils connaissent. Excellente visibilité et la présence d'altocumulus permettent à P d'estimer que le phénomène est à l'altitude de 10 500 m et à une distance d'environ 50 km. Compte tenu de son diamètre apparent, ils en déduisent que l'engin est de grande taille. Ils sont frappés par les changements de forme de l'engin qui leur apparait tout d'abord sous l'aspect d'une cloche de couleur brune, avant de se transformer en lentille de couleur brun-marron, puis de disparaître sur la gauche de l'appareil d'une façon quasi instantanée, comme s'il était devenu subitement invisible. P rend compte au centre de contrôle de la navigation aérienne de Reims qui n'a aucune information sur une quelconque présence de mobile aérien dans le voisinage. Cependant, en application de la procédure existante, Reims informe le Centre d'opérations de la défense aérienne (CODA) de Taverny de l'observation faite par l'équipage et demande à P d'appliquer dès l'atterrissage la procédure "Airmiss".
Le CODA a effectivement enregistré au même moment une piste radar initiée par le centre de contrôle de Cinq-Mars-la-Pile correspondant en lieu et en heure au phénomène observé. Cette piste radar, qui a été enregistrée pendant 50 secondes, croise bien la trajectoire du vol AF 3532 et ne correspond à aucun plan de vol déposé. Il faut noter que le phénomène disparaît au même instant à la vue de l'équipage et des scopes radar. Les investigations menées par le CODA permettent à la fois d'exclure l'hypothèse du ballon météorologique et de connaître la distance précise de croisement des deux trajectoires et par conséquence de ramener à 250 m de long la taille approximative de l'engin. Il est à noter que le Centre régional de la navigation aérienne (CRNA) Nord, qui traite 3 000 mouvements par jour, n'a instruit que trois cas, dont celui du vol AF 3532, dans les sept dernières années.
Il convient de préciser que sont considérés comme cas aéronautiques ceux qui ont été observés à partir d'aéronefs. Ce chapitre décrit cinq cas significatifs survenus dans différentes parties du monde et qui ont fait l'objet d'une enquête de la part des autorités des pays concernés. Dans quatre cas les objets ont été détectés à la fois visuellement et par radar. Dans le cinquième ils ont été observés par de nombreux témoins indépendants.
2.1 Lakenheath (Royaume-Uni) (13-14 août 1956)
Les bases militaires communes à l'USAF - U.S. Air Force - et à la RAF de Lakenheath et Bentwaters sont situées, la première à quelque 30 km au nord-est de Cambridge, la seconde près de la côte à l'est de cette ville. Les objets aériens inconnus, suivis par leurs radars dans la nuit du 13 au 14 août 1956, ont été jugés "non identifiés ' par le rapport publié en 1969 par la commission Condon chargée d'évaluer les travaux sur les OVNI de l'armée de l'Air étatsunienne (c£ chapitre 9). Le magazine Astronautics and Aeronautics a publié en septembre 1971 une étude du cas par Thayer, l'expert radar de la commission Condon, qui s'est appuyé en partie sur une étude présentée en 1969 par le professeur Mac Donald, physicien de l'atmosphère. Pour mémoire, signalons qu'à plusieurs reprises, et notamment en 1976, Philippe Klass, rédacteur de la revue Aviation Week and Space Technology, a tenté de critiquer ces travaux et de réduire le cas à une série d'événements ordinaires (météorites, anomalies de propagation radar, etc.). Les incidents ont débuté à la base de Bentwaters, précédés, entre 21 et 22 h, par des observations insolites du radar de contrôle d'approche, que nous ne détaillerons pas. Ils se sont déroulés comme suit:
- À 22 h 55, le radar détecte un objet non identifié se déplaçant d'est en ouest en passant au-dessus de la base, toujours presque face au vent à la vitesse apparente de 2 000 à 4 000 miles par heure (mph), soit 3 200 à 6 400 km/h. Aucun bang sonique n'est mentionné. Le personnel de la tour de contrôle de Bentwaters dit alors avoir vu une lumière brillante survolant le terrain d'est en ouest "à une vitesse formidable", à environ 1 200 m de hauteur. Au même moment, le pilote d'un avion de transport militaire, survolant Bentwaters à 1 200 m d'altitude, déclare qu'une lumière brillante est passée sous son avion en fonçant d'est en ouest "à une vitesse formidable" Les deux observations visuelles confortent la détection radar.
- L'opérateur radar de Bentwaters signale ces observations concordantes, radar et visuelles, au chef de quart du centre de contrôle radar de trafic de Lakenheath, un sous-officier étatsunien à qui nous devons un compte rendu assez détaillé de ces observations et de celles qui suivent. Le compte rendu, adressé en 1968 à la commission Condon par le militaire alors en retraite, est cohérent, et ne contredit pas, sauf en quelques points mineurs, les documents du dossier Blue Book de l'USAF ; parmi eux, le télex réglementaire, envoyé à l'équipe Blue Book le jour de l'incident par Lakenheath, et le rapport adressé deux semaines plus tard à cette même équipe par le capitaine étatsunien Holt, officier de renseignement à Bentwaters.
- Le chef de quart de la base de Lakenheath alerte ses opérateurs radar. L'un d'entre eux détecte un objet stationnaire à environ 40 km au sud-ouest de la base, presque dans l'axe de la trajectoire de l'objet supersonique vu à 22 h 55. Le chef de quart appelle le radar d'approche de Lakenheath, qui confirme l'observation. Les radaristes du centre de contrôle du trafic aérien voient soudain l'objet passer immédiatement de l'immobilité à une vitesse de 600 à 950 km/h. Le chef de quart prévient le commandement de la base. L'objet change plusieurs fois de direction, décrivant des segments de droite, variant de 13 à 30 km, séparés par des arrêts brusques de 3 à 6 minutes ; la vitesse passe toujours sans transition d'une valeur nulle à une valeur de quelque 950 km/h.
Des observations visuelles sont faites du sol et confirment la vitesse importante et les accélérations stupéfiantes. Le télex réglementaire envoyé par Lakenheath conclut : " Le fait que des accélérations rapides et des arrêts brusques de l'objet aient été détectés par radar et par la vue à partir du sol donne au rapport une crédibilité certaine. On ne croit pas que ces observations puissent avoir une quelconque origine météorologique ou astronomique. "
- Au bout de 30 à 45 minutes,
la RAF envoie un chasseur de nuit, un Venom biplace, à la poursuite
de l'objet. Le centre de contrôle radar du trafic aérien de
Lakenheath le guide en direction de l'objet, à 10 km à l'est
du centre. Le pilote acquiert la cible visuellement et au radar, puis la
perd. Le centre le dirige alors à 16 km à l'est de Lakenheath
; le pilote acquiert à nouveau une cible et dit "Mes mitrailleuses
sont braquées sur lui" Peu de temps après, il perd une fois
encore sa cible ; mais celle-ci a été suivie par les opérateurs
radar du centre ; ils informent le pilote que l'objet a fait un mouvement
rapide pour se placer derrière lui, et le suit à courte distance.
Le pilote confirme. Observé par les radaristes, le pilote tente
pendant environ 10 minutes toutes les manoeuvres pour se placer à
nouveau derrière l'objet (montées en chandelle, piqués,
virages continus), mais il n'y parvient pas : l'OVNI le Suit, à
distance constante selon les radars au sol. Enfin, à court de carburant,
il retourne à sa base, demandant qu'on lui dise si l'objet persiste
à le suivre. L'OVNI le suit, en effet, sur une courte distance,
puis s'immobilise. Les radaristes verront ensuite l'objet effectuer quelques
courts déplacements, puis partir en direction du nord à quelque
950 km/h et disparaître à 3 h 30 hors de la portée
des radars. - Un Venom envoyé en remplacement du premier a dû
rentrer rapidement à sa base par suite d'ennuis mécaniques,
avant d'avoir pu établir un contact avec l'objet. Thayer concluait
ainsi son article dans la revue Astronautics and aeronautics : "Si l'on
considère la haute crédibilité de l'information et
la cohérence et la continuité des comptes rendus, ainsi que
leur haut degré " d'étrangeté ", ce cas d'OVNI est
certainement un des plus troublants connus à ce jour. "
2.2 L'avion RB-47 aux États-Unis (17 juillet 1957)
Ce cas, qui figure dans le rapport Condon comme "non identifié", a été très cité et étudié depuis 40 ans. Le physicien James Mac Donald a publié les résultats de son enquête en 1971 dans la revue Astronautics and aeronautics. Philippe Klass, le journaliste précité, s'est alors efforcé de donner, en 1976, une interprétation banale des faits, fort contestable dès l'abord. Cette interprétation a été réfutée pour l'essentiel fin 1997, au terme d'une enquête approfondie, contenue dans un mémoire du chercheur en techniques aérospatiales Brad Sparks.
Nous résumons ici les séquences importantes du cas, qui montrent un objet volant lumineux non identifié détecté de nuit, non seulement à la vue et au radar, mais aussi par des émissions de micro-ondes pulsées provenant de sa direction :
Le RB-47 était un bombardier dont la soute à bombes avait été aménagée pour recevoir trois officiers disposant chacun de moyens permettant de détecter les émissions des radars au sol, et de préciser leur direction en azimut, mais ni leur distance ni la nature des signaux. Dans la zone du centre-sud des États-Unis, où l'avion effectuait ce jour-là un vol d'entraînement, de nombreuses stations radar émettaient des signaux dont les fréquences étaient voisines de 3000 MHz et les impulsions d'une durée de 1 micro-seconde se succédant toutes les 600 micro-secondes. Ces radars balayaient l'horizon quatre fois par minute.
Trois autres officiers (pilote, copilote, navigateur) se trouvaient dans le cockpit et, de ce fait, eux, pouvaient voir à l'extérieur de l'avion. Les six officiers ont été interrogés par Mac Donald en 1969. Ils ont relaté que :
- Le premier incident se produisit, probablement vers 9 h 30 TU (3 h 30 en temps local), au-dessus du Mississipi, alors que l'avion, remontant du golfe du Mexique vers le nord, abordait la côte un peu à l'est du delta du Mississipi, en volant à Mach 0,75. Le capitaine Mac Clure détecta sur son écran un spot correspondant à une source de micro-ondes pulsées située à l'arrière et à droite du RB-47 (en direction "5 heures"), qui dépassa rapidement l'avion et tourna autour de lui pour repartir sur sa gauche dans l'autre sens (direction comprise entre "6 et 9 heures"). La source était donc aéroportée et supersonique. Mac Clure nota les caractéristiques du signal : c'étaient celles des radars au sol précités, à l'exception de la durée des impulsions, de valeur 2 microsecondes. Il ne signala pas tout de suite cet incident, pensant qu'il s'agissait peut-être d'un défaut de l'électronique. Comme l'a écrit Klass, il n'existait pas à l'époque, ni aux États-Unis ni en URSS, d'avion supersonique assez grand pour transporter un radar dont le signal possédait les caractéristiques observées.
- L'incident suivant se produisit à 10 h 10 TU, en Louisiane, lorsque le commandant Chase, pilote, et le capitaine Mac Coyd, copilote, virent une lumière intense, d'un blanc bleuté, se diriger vers l'avion dans la direction " 11 heures", puis bondir de leur gauche à leur droite et disparaître alors qu'elle était dans la direction "2 heures". Klass a montré que cet objet était peut-être un météorite dont la trajectoire provoquait une illusion d'optique, mais, sur le moment, Chase et Mac Coyd se demandèrent s'il ne s'agissait pas d'un OVNI. Mac Clure, en les entendant, se souvint de sa détection précédente, et rechercha un signal de même nature.
- Il trouva ce signal à 10 h 30 TU, identique au précédent, et, par coïncidence peut-être, en provenance de la direction "2 heures". Ce signal fut confirmé par le capitaine Provenzano, dont le détecteur était lui aussi capable d'opérer autour des 3 000 MHz. Il ne pouvait s'agir du signal d'un radar fixe, car sa direction "2 heures" restait invariable alors que l'avion poursuivait sa route depuis plusieurs minutes vers l'ouest. L'avion pénétra au Texas, puis vint à portée du radar "UtaH", situé près de Dallas. L'équipage rendit compte à Utah, qui détecta à la fois l'avion et un objet gardant une distance constante de 18 km par rapport à lui.
- À 10 h 39, toujours au Texas, le commandant Chase aperçut une lumière rouge de grande dimension qu'il estima évoluer à 1 500 m plus bas que l'avion, sensiblement dans la direction "2 heures". L'avion volait à l'altitude de 10 500 m et le temps était parfaitement clair. Bien que le commandant ne puisse pas déterminer la forme ni la taille de l'objet, il eut l'impression nette que la lumière émanait du haut de l'objet.
- À 10 h 40, il reçut l'autorisation de poursuivre cet objet et prévint Utah. Il ralentit, puis accéléra; Utah l'informa que l'objet accompagnait ses mouvements tout en se maintenant à une distance constante de 18 km.
- À 10 h 42, Chase accéléra et vit l'objet rouge virer à droite en direction de Dallas ; ceci fut confirmé par Mac Clure.
- Vers 10 h 50, un peu à l'ouest de Dallas, l'objet s'arrêta, et disparut simultanément de la vue des radars (Utah et le radar de bord qui venait de détecter l'objet lorsque le RB-47 s'en était rapproché) et de l'écran de Mac Clure (la disparition de l'objet sur l'écran du radar est moins étonnante de nos jours ; elle évoque les techniques de furtivité active actuellement en développement, voire en service). L'avion vira alors à gauche. Mac Clure récupéra un signal qui était peut-être celui de Utah. Le contact visuel fut retrouvé, ainsi que le contact radar.
- À 10 h 52, Chase vit l'objet tomber à environ 4 500 m. Il fit effectuer au RB-47 un piqué de 10 500 m à 6 000 m. L'objet disparut alors simultanément de sa vue, du radar Utah, et de l'écran de Mac Clure.
- À 10 h 57, toujours près de Dallas, l'objet réapparut sur l'écran de Mac Clure, et Utah indiqua qu'il avait fait un rapport "CIRVIS" (Communications Instructions for Reporting Vital Intelligence Sightings), rapport radio urgent et secret, destiné au commandement de la Défense aérienne, obligatoire en cas d'observation d'objet aérien non identifié par l'armée de l'Air. À 10 h 58, le pilote retrouva un contact visuel à "2 heures". Quelques minutes plus tard, voyant ses réserves de carburant baisser, il décida de rentrer et mit le cap sensiblement au nord, vers Oklahoma City. L'objet se plaça alors derrière l'avion, à 18 km de distance comme le précisa Utah, qui tenta d'envoyer des avions de chasse à la poursuite de l'inconnu.
Celui-ci, volant plus bas que le
RB-47 et derrière lui, ne pouvait être vu du cockpit, mais
il fut détecté sur l'écran de Mac Clure jusqu'à
la hauteur d'Oklahoma City, bien au-delà de la portée du
radar Utah. Il disparut alors soudainement de l'écran à 11
h 40.
2.3 Téhéran (18 au 19 septembre 1976)
Cet incident eut lieu dans la nuit du 18 au 19 septembre 1976. Différents journaux du monde entier le relatèrent plus ou moins fidèlement, par exemple France-Soir dans le numéro daté du 21 septembre. Un citoyen étatsunien engagea des démarches laborieuses auprès des autorités étatsuniennes pour en obtenir un compte rendu, en invoquant la loi sur la liberté de l'information. Il l'obtint finalement de la Defence Intelligence Agency (DIA). D'autres documents étatsuniens ont depuis lors été obtenus.
Des interviews de généraux et du contrôleur aérien iraniens, impliqués dans cette affaire, permettent de conforter, et un peu de compléter, par la mention des noms propres notamment, le rapport de la DIA. La lecture de l'ensemble conduit au résumé suivant:
- Vers 11 h du soir, le 18 septembre, la tour de contrôle de l'aéroport de Téhéran reçoit plusieurs appels signalant un objet lumineux étrange immobile dans le ciel au-dessus du quartier résidentiel de Shemiran, dans la partie nord de la capitale. Le responsable de l'équipe de nuit, Hossain Perouzi, sort pour observer l'objet à la jumelle. Il a témoigné avoir vu un rectangle, correspondant probablement à un objet cylindrique, aux extrémités duquel pulsent des lumières de couleur blanc-bleu. Au milieu de l'objet, une petite lumière rouge décrit un cercle. Perouzi rend compte de cette étrange observation au commandement de l'armée de l'Air impériale, qui alerte le général Youssefi, numéro trois de cette armée. Celui-ci sort sur son balcon et voit un objet analogue à une étoile, mais beaucoup plus grand et plus brillant ; il ordonne l'envoi d'un avion à réaction Phantom F-4 dont il dirige la mission par l'intermédiaire de Perouzi.
- Lorsque le F-4 arrive à 45 km de l'objet, ses instruments de vol et tous ses moyens de communication (radio et interphone) cessent brusquement de fonctionner. Le pilote arrête l'interception et se dirige vers sa base. L'équipage récupère alors l'usage de ses instruments et de ses communications.
- Un second F-4 est envoyé par le général Youssefi. L'écho de l'OVNI sur son écran est semblable à celui d'un Boeing 707. Le F-4 S'approche de l'OVNI à une vitesse relative de 280 km/h. Lorsqu'il parvient à 45 km de celui-ci, l'OVNI accélère et se tient à une distance constante de 45 km du F4. Léquipage ne peut discerner visuellement la taille de l'objet, car il brille intensément. Son éclat provient de lumières disposées en rectangle, passant rapidement du bleu au vert, au rouge et à l'orange.
- Soudain, un objet brillant, de diamètre apparent moitié ou tiers de celui de la Lune, sort de l'OVNI et se dirige rapidement vers le F-4. Le pilote tente de tirer un missile Sidewinder sur l'objet, mais à cet instant même son tableau de commande de tir et ses moyens de communication (radio et interphone) deviennent inopérants. Il effectue promptement un virage et un piqué, mais l'objet change de direction et poursuit l'avion à une distance d'environ 6 km. Finalement, l'objet passe à l'intérieur du virage du F-4 et repart pour réintégrer l'OVNI dont il était sorti.
- Peu après, un objet sort à nouveau de l'OVNI et se dirige rapidement vers le sol, à la verticale. L'équipage du F-4 s'attend à le voir exploser, mais l'objet semble se poser doucement et répand une très vive lumière sur une aire de 2 à 3 km de diamètre. L'équipage, momentanément ébloui, orbite pendant le temps nécessaire pour récupérer sa vision de nuit avant de se poser sur l'aérodrome de Téhéran. Il note la perte de ses communications (radio et interphone) chaque fois que leur avion traverse une certaine zone. Il convient de préciser qu'un avion civil a également perdu ses communications lorsqu'il a traversé cette zone. Dans la journée, l'équipage est conduit en hélicoptère à l'endroit où avait apparemment atterri l'objet, un lac desséché, mais il n'y trouve aucune trace.
Une note annexe de la DIA était tout aussi étonnante que le rapport lui-même ; elle précisait que l'information avait été confirmée par d'autres sources, et se terminait par cette appréciation :
"Un rapport remarquable. Ce cas
est un classique qui réunit toutes les conditions requises pour
une étude valable du phénomène OVNI:
a. l'Objet a été vu par des témoins multiples situés en diffèrents endroits. .2.4 Russie (21 mars 1990)
b. la crédibilité de beaucoup des témoins était grande (un général d'aviation, des équipages qualifiés et des contrôleurs de & Navigation aérienne expémentés),
c. les observations visuelles ont été confirmées par radar,
d. des effets électromagnétiques semblables ont été rapportés par trois équipages distincts,
e. il y a eu des effets physiologiques sur certains membres de l'équipage (perte de vision de nuit due à la brillance de l'objet),
f. un degré extraordinaire de manoeuvrabilité a été montré par les OVNI.La tentative de banalisation de ce cas faite par Klass en montre la solidité.
Ce cas s'est produit de nuit dans la région de Pereslavl-Zalesski, à l'est de Moscou. Il a été rapporté par un article du général d'aviation Igor Maltsev, commandant les Forces de défense aérienne, paru dans le journal Rabochaya Tribuna ("Tribune des Travailleurs") le 19 avril 1990 : "Des OVNI sur des radars de défense aérienne" (cf l'ouvrage de Marie Galbraith cité au chapitre 9.1).
On y mentionnait l'envoi d'avions de combat en mission d'interception des OVNI détectés. Le général Maltsev, qui a fait la synthèse de plus de cent observations visuelles, collectées par des commandants d'unité, a déclaré:
"Je ne suis pas un spécialiste des OVNI, et donc je ne peux que relier entre elles les données et donner ma propre hypothèse. Selon les données rassemblées par ces témoins, l'OVNI était un disque d'un diamètre de 100 à 200 mètres. Deux lumières clignotaient sur ses côtés... De plus, l'objet tournait autour de son axe et effectuait une évolution en forme de S à la fois dans les plans vertical et horizontal
Ensuite l'OVNI restait stationnaire au-dessus du sol, puis volait à une vitesse à trois fois supérieure à celle des avions de combat modernes... Les objets volaient à des altitudes allant de 100 à 7 000 m. Le mouvement des OVNI n'était accompagné par aucune espèce de bruit et se caractérisait par une stupéfiante manoeuvrabilité. Les OVNI paraissaient complètement dépourvus d'inertie. En d'autres termes, ils avaient d'une façon ou d'une autre maîtrisé la gravité. À l'heure actuelle, des machines terrestres ne pourraient guère présenter de telles caractéristiques.
2.5 San Carlos de Bariloche (31 juillet 1995)
Source Sepra
Le vol Aerolineas Argentinas AR 674, un Boeing 727 en provenance de Buenos Aires, est à 140 km de San Carlos de Bariloche, station touristique des Andes centrales où il s'apprête à atterrir. À cet instant précis, une panne d'électricité plonge la ville dans l'obscurité et le pilote reçoit l'ordre de se mettre en attente pour quelques minutes avant d'effectuer son approche finale. Alors qu'il débute celle-ci, le pilote observe une étoile bizarre. Au même moment le centre de contrôle met en attente un second avion qui arrive dans le secteur. Le vol AR 674 poursuit son approche, mais alors qu'il est en fin de virage, dans l'axe de la piste, un objet ressemblant à un gros avion apparaît sur son côté droit et vole parallèlement à lui. Cet objet possède trois lumières dont une rouge en son milieu. Les lumières de l'aéroport tombent de nouveau en panne, le balisage de piste et la rampe d'approche s'éteignent également; l'avion en attente observe le même phénomène depuis sa position.
Le pilote, ne pouvant effectuer son atterrissage, remet les gaz et effectue un nouveau virage pour se représenter dans l'axe de la piste. À cet instant, l'objet, devenu lumineux, passe derrière l'avion, s'arrête, monte à la verticale pour s'arrêter de nouveau. Il repasse devant l'avion avant de disparaître définitivement vers la Cordillère des Andes. L'équipage, les passagers du vol AR 674, ceux de l'autre avion, ainsi que les contrôleurs de l'aéroport et une partie des habitants de San Carlos assistèrent, médusés, à cet insolite ballet aérien.
Ce cas est intéressant à plus d'un titre :
- observation corroborée par de multiples observateurs indépendants, en vol et au sol,- durée du phénomène de plusieurs minutes,
- trajectoires variées dont certaines épousent celles de l'avion,
- observation d'un phénomène électromagnétique (extinction des lumières de la ville et de l'aéroport) en relation directe avec la présence de l'objet.
Ce chapitre concerne des cas d'observation au sol, dont deux ont été rapportés devant le comité par les témoins directs des phénomènes observés. Là encore, leurs témoignages sont d'autant plus intéressants qu'ils appartiennent au monde de l'aéronautique et que les phénomènes ont été observés de jour.
3.1 Phénomène observé par de nombreux témoins à Tananarive (16 août 1954)
Témoignage devant le comité
Edmond Carnpagnac (C), ancien officier d'artillerie et ancien chef des services techniques d'Air France à Madagascar, aujourd'hui retraité, est venu témoigner devant le comité. Le phénomène décrit ci-après s'est produit le 16 août 1954 à Tananarive. Il a été observé par plusieurs centaines de témoins.
À 17 h, alors que le personnel de l'agence d'Air France attend l'arrivée du courrier, quelqu'un aperçoit dans le ciel une 'grosse boule verte se déplaçant à grande vitesse. La première pensée des témoins est qu'il s'agit d'un météorite. Le phénomène disparaît derrière une colline, ils pensent que la boule verte va percuter le sol et qu'ils vont en percevoir lè choc. Elle reparaît pourtant une minute après. En passant plein travers des observateurs, elle se révèle être une sorte de ballon de rugby métallique précédé d'une lentille verte nettement détachée avec des flammèches s'échappant à l'arrière. D'après l'estimation des témoins, le "ballon avait la longueur d'un avion DC4, soit une quarantaine de mètres. La lentille verte se détachait à l'avant à un peu moins de 40 m, avec à l'arrière des flammèches assez longues. L'engin a survolé Tananarive à une hauteur estimée de 50 à 100 m, estimation rendue possible par comparaison avec la hauteur d'une colline avoisinante. Au fur et à mesure que l'engin se déplaçait, les lumières des magasins s'éteignaient, et les animaux manifestaient une réelle inquiétude.
Après avoir survolé
Tananarive, l'engin est reparti vers l'ouest. En passant au-dessus du parc
à zébus de la ville, l'engin provoqua parmi eux une violente
réaction de peur. Détail surprenant, puisqu'en temps normal
ces animaux ne manifestaient aucun émoi au passage des avions d'Air
France. Deux ou trois minutes après, un engin identique a été
observé à 150 km de là au-dessus d'une ferme-école.
Là encore, les troupeaux ont été pris de panique.
Si l'engin observé était le même que celui de Tananarive,
sa vitesse devait être de l'ordre de 3 000 km/h. Aux dires de C,
le genéral Fleurquin, commandant en chef à Madagascar, a
réuni une 'commission scientifique pour mener une enquête
sur ces phénomènes. Aucune trace de cette enquête n'a
pu être retrouvée dans les archives de l'armée de l'Air,
cependant le no 6 du bulletin du Gepa (Groupe d'études des phénomènes
aérospatiaux) du 2ème semestre 1964 a décrit cette
observation.
3.2 Observation d'une soucoupe près du sol par un pilote (9 décembre 1979)
Enquête du GEPAN/SEPR4 et témoignage devant le comité
Ancien lieutenant-colonel de l'armée de l'Air, Jean-Pierre Fartek (F) est, au moment des faits, pilote de Mirage III au sein de la 2ème escadre de chasse de Dijon. Aujourd'hui F est pilote dans une compagnie privée. F habitait, et habite toujours, dans le même village à proximité de Dijon. Sa maison est située au bout d'un lotissement donnant sur les champs. À environ 250 m se trouve un bouquet d'arbres d'une hauteur moyenne de 15 m au maximum. Le 9 décembre 1979 vers 9 h 15 du matin, F et sa femme observent un objet insolite (appelé M par la suite) dans le champ avoisinant leur maison ; la météo et la visibilité sont excellentes. M, dont ils estiment les dimensions à 20 m de diamètre sur 7 m d'épaisseur, est en vol stationnaire à 3 m de hauteur environ devant le bouquet d'arbres qu'il masque en partie. En parfaite concordance avec sa femme, le témoin F le décrit comme :
- ayant la forme de deux soucoupes superposées aux contours très nets, renversées l'une sur l'autre, ne présentant ni hublots ni lumières,
- étant de couleur gris métallique sur la partie supérieure, et plus foncée (bleutée) sur la partie inférieure, avec une séparation parfaitement délimitée entre le dessus et le dessous de l'engin. Cette différence de couleur ne pouvait pas être due à une différence d'éclairage, compte tenu de la position du soleil,
- animé de façon permanente de très légères oscillations, dont la fréquence n'était pas très rapide, comme quelque chose recherchant l'équilibre,
- ne faisant aucun bruit,
- ne causant aucune turbulence au sol ni lors du vol stationnaire, ni au moment du départ,
- n'ayant laissé aucune trace sur le sol.
Après un temps d'observation qu'il apprécie difficilement, F voit M osciller plus fortement, il a l'impression que M s'incline un peu vers l'avant (comme le fait un hélicoptère après le décollage en début de translation horizontale). F voit M partir à l'horizontale, à très basse altitude, sans bruit, sans laisser de traînée, à très forte vitesse et disparaître à l'horizon en quelques secondes. F a témoigné à la gendarmerie de l'Air de la base aérienne de Dijon. Il croit savoir que d'autres personnes ont observé le phénomène sans oser aller témoigner, notamment ses voisins et leurs enfants qui auraient fait la même observation.
Cette observation, d'un pilote professionnellement
bien averti des phénomènes aéronautiques, n'a jamais
reçu d'explication.
3.3 Un cas à témoins multiples dans une base de missiles russe (28-29 juillet 1989)
En tête des rapports d'OVNI déclassifiés par le KGB en 1991, figure un dossier relatif à une base de missiles de l'armée, près de Kapustin Yar, dans la région d'Astrakhan, dont il est fait état dans l'ouvrage de Marie Galbraith (cf chapitre 9. 1). Le public anglophone en a eu connaissance par la revue moscovite AURA-Z de mars 1993. Des militaires, appartenant à deux centres de la base, ont fait des dépositions manuscrites sur leurs observations visuelles, réalisées dans de bonnes conditions de visibilité. Le dossier, incomplet, ne traite pas de détections radar éventuelles. Il débute par un bref résumé du cas, dont l'auteur était un officier anonyme du KGB, suivi de la relation de sept témoignages manuscrits :
- Cinq témoignages, provenant du premier centre, sont le fait du lieutenant Klimenko, de deux caporaux et de deux soldats. Dans la nuit du 28 au 29 juillet, ces militaires ont observé des OVNI, entre 22 h 15 et 23 h 55, à une distance de 3 à 5 km. Jusqu'à trois objets ont été vus simultanément. Un objet a exécuté, en silence, des déplacements saccadés, avec des départs et des arrêts très brusques, et des périodes d'immobilité. Tous les témoins ont vu un avion de chasse tenter de s'approcher d'un OVNI, et celui-ci s'échapper à une vitesse fulgurante, 'donnant 1'impression que l'avion faisait du surplace' Seul le bruit de l'avion a été entendu, alors que l'OVNI devait avoir atteint une vitesse supersonique.
- Deux autres témoignages, émanant d'un centre voisin du premier, concernent l'observation d'un OVNI, de 23 h 30 à 1 h 30, à une distance allant de quelques kilomètres à 300 m. Celui-ci a été décrit par le sous-lieutenant Volochine comme un disque de 4-5 m de diamètre, surmonté d'une coupole hémisphérique brillamment éclairée. Le sous-lieutenant a joint à sa déposition un croquis de la soucoupe. Celle-ci se déplaçait parfois brusquement, mais sans bruit, et parfois restait immobile à 20-60 m au-dessus du sol. En compagnie du soldat Tichaev, Volochine l'a vue, émettant une lumière verte phosphorescente, immobile à 300 m d'eux et à quelque 20 m au-dessus d'un dépôt de missiles; elle a éclairé ce dépôt par un faisceau de lumière mobile pendant quelques secondes.
Dans un rapport, cohérent
avec celui de son supérieur, le soldat Tichaev insistait sur l'absence
de bruit provoqué par l'objet, même à courte
distance, ce qui empêchait de le confondre avec un hélicoptère.
Les deux témoins, rejoints après un temps par l'équipe
de garde, avaient assisté, durant deux heures, aux évolutions
de l'objet au-dessus du centre et de ses abords.
4.1 Valensole, Alpes-de-Haute-Provence (1er juillet 1965)
Enquête approfondie de la Gendarmerie nationale
Valensole, le ler juillet 1965, Maurice Masse, qui a quitté son domicile à 5 h du matin, se dirige vers ses champs de lavande situés sur le plateau à proximité du village. Avant de mettre en marche son tracteur vers 6 h, il allume une cigarette et entend à ce moment-là un sifflement qui attire son attention. Émergeant de derrière un pierrier, il voit, à environ 90 m de lui, un objet posé dans son champ. Sa forme évoque celle d'une voiture "Dauphine" posée sur six pattes avec un pivot central. Il se rapproche avec précautions, à une distance d'une dizaine de mètres, pensant peut-être surprendre des gens en train de lui voler de la lavande. Il voit alors deux petits êtres, dont l'un, tourné dans sa direction, va pointer vers lui un tube pris dans une sorte de sacoche accrochée sur son flanc gauche. Maurice Masse précisera qu'il va être totalement immobilisé sur place, engourdi et paralysé, mais parfaitement conscient des événements qui vont se dérouler sous ses yeux. Les deux êtres vont alors remonter dans leur engin. Il les observera, alors qu'ils seront derrière une sorte de dôme, et il entendra un bruit sourd au moment où l'objet s'élèvera du sol. De même, il remarquera que le tube qui était sous l'objet, au contact du sol, se mettra à tourner, ainsi que les six pattes, qui S'escamoteront sous l'appareil. L'objet montera ensuite à la verticale avant de s'incliner en oblique et de disparaître plus vite qu'un avion à réaction. Maurice Masse restera ainsi immobilisé durant une quinzaine de minutes avant de retrouver ses esprits, puis de reprendre son travail et d'aller raconter son histoire au village où les gendarmes, ayant eu connaissance de l'affaire, l'auditionneront dans la journée.
La brigade de gendarmerie de Valensole, puis la brigade de recherche de Digne, enquêtèrent sur ce cas durant plusieurs jours. Les investigations de la gendarmerie établirent l'existence, à l'endroit indiqué par Maurice Masse, d'une cuvette imprimée dans le sol, qui était détrempé à cet endroit. En son centre se trouvait un trou cylindrique aux parois lisses de 18 cm de diamètre et de 40 cm de profondeur. Au fond de celui-ci se trouvaient trois autres trous coudés de 6 cm de diamètre. Le long de l'axe de fuite de l'objet, sur une centaine de mètres, les plans de lavande étaient desséchés. Ce phénomène dura plusieurs années, au cours desquelles le témoin essaya vainement de replanter des plants dans un rayon de quelques mètres autour de la trace.
Malgré quelques éléments contradictoires dans le récit de Maurice Masse, les éléments recueillis par les deux brigades de gendarmerie ont confirmé la plausibilité des faits, en particulier les effets sur l'environnement et sur le témoin lui-même, qui, durant plusieurs mois, dormit douze à quinze heures par nuit, à la suite de la paralysie dont il avait été victime. L'enquête de moralité sur le témoin ne révélera pas d'éléments particuliers permettant de soupçonner un comportement de mythomane ou le montage d'un canular.
4.2 Cussac, Cantal (29 août 1967)
Enquête du GEPAN/SEPRA
Parmi les cas d'OVNI, l'affaire de Cussac occupe une place particulière puisqu'en 1978 une contre-enquête fut menée, à titre d'exemple, à la demande du conseil scientifique du GEPAN.
Le 29 août 1967, vers 10 h 30, par une belle matinée ensoleillée sur les hauts plateaux du centre de la France, deux jeunes enfants gardent le troupeau familial. Le chien qui les accompagne les avertit qu'une vache s'apprête à franchir le muret de l'enclos. Le garçon, âgé de treize ans à l'époque, se lève pour faire revenir la vache, quand il aperçoit de l'autre côté de la route quatre enfants qu'il ne reconnaît pas. Surpris par ce qu'il observe, il appelle sa soeur quand il aperçoit, en retrait des inconnus, une sphère extrêmement brillante. Ils se rendent alors compte qu'il ne s'agit pas d'enfants mais de petits êtres noirs, dont la taille ne doit pas dépasser 1,20 m. Deux d'entre eux sont debout à côté de la sphère, un autre est agenouillé devant elle et le quatrième, debout, tient dans la main une sorte de miroir qui aveugle les enfants. Le garçon essaye de les interpeller, mais les petits êtres regagnent alors précipitamment la sphère. Les enfants les voient s'élever du sol et pénétrer dans la boule par le haut, en y plongeant la tête la première.
La sphère décolle avec un sifflement, puis s'élève dans le ciel en décrivant un mouvement hélicoïdal continu à grande vitesse. Le chien aboie, les vaches se mettent à meugler et une très forte odeur soufrée emplit l'atmosphère. La contre-enquête débutera en 1978 avec une équipe d'enquêteurs du GEPAN et des membres conseillers extérieurs qualifiés, dont un ancien juge d'instruction.
Les faits marquants de cette contre-enquête ne concernèrent ni les faits, ni le récit, mais des éléments nouveaux, tels que des témoins secondaires retrouvés sur les lieux, qui apportèrent des indices supplémentaires et renforcèrent la crédibilité du cas. En particulier, un gendarme, qui s'était rendu sur les lieux immédiatement après l'incident, avait trouvé des traces sur le sol à l'endroit indiqué par les enfants et noté la très forte odeur de soufre. De même, un autre témoin se manifesta, reconnaissant s'être trouvé dans un grenier proche des lieux, et se souvenant parfaitement du bruit de sifflement très différent de celui d'un hélicoptère de l'époque. Les reconstitutions sur les lieux, en présence des deux témoins principaux, confirmèrent tant les récits descriptifs que les circonstances qui suivirent l'observation. Les enfants, à 1'époque, évoquèrent une forte odeur de soufre, mais ils subirent surtout des troubles de naturophysiologique, leurs yeux pleurèrent durant plusieurs jours ; ces faits furent constatés par le médecin de famille et confirmés par leur père, alors maire du village. Le magistrat, dans la conclusion de cette contre-enquête, donna son avis sur les témoins et leur témoignage :
"Il n'existe dans ces divers élèments aucune faille, aucune discordance qui permette de douter de la sincérité des témoignages, ni d'envisager raisonnablement une invention, une supercherie, ou une hallucination. Dans ces conditions, malgré le jeune âge des témoins principaux, et aussi extraordinaires que paraissent être les faits qu'ils ont relatés, je pense quels les ont réellement observés. "
4.3 Trans-en-Provence, Var (8 janvier 1981)
Enquête du GEPAN/SEPRA
Trans-en-Provence, le 8 janvier 1981 vers 17 h, un homme qui construit un petit abri pour une pompe a eau, dans son jardin, va être témoin de ce qui est peut-être l'un des cas les plus insolites jamais observés et étudiés en France.
Un reflet du soleil sur quelque
chose évoluant dans le ciel va attirer son attention et lui permettre
d'observer la descente, puis l'atterrissage brutal, sur un terre-plein
situé en contrebas de sa maison, d'un objet métallique silencieux.
Celui-ci, de forme ovoïde, ne présentait aucune aspérité
apparente, aile, gouverne ou moteur, permettant de l'assimiler à
un quelconque aéronef. Cet objet restera quelques brefs instants
sur le terre-plein, en n'émettant toujours aucun bruit, puis il
décollera et disparaîtra à une vitesse très
élevée dans le ciel bleu azur. Ce récit pourrait s'arrêter
à cette simple constatation visuelle, s'il n'y avait eu des traces
et des empreintes mécaniques visibles en forme de couronne qui feront
basculer l'affaire dans le domaine de l'inexpliqué. La gendarmerie,
puis le GEPAN, mèneront une enquête approfondie, comportant
de nombreux entretiens avec le témoin et son voisinage. Les expertises
sur le terrain - prélèvements d'échantillons de terre
et de végétaux, suivis d'analyses - montreront, sans équivoque,
qu'il s'agissait bien d'un objet métallique pesant non identifié
qui s'était réellement posé sur le terre-plein. L'analyse
des végétaux prélevés sur le site indiquera
que l'on n'était pas en présence d'un quelconque aéronef,
y compris hélicoptère ou drône militaire, hypothèses
qui avaient été envisagées et analysées. La
végétation sur le site d'atterrissage - une sorte de luzerne
sauvage - a été profondément marquée et affectée
par un agent extérieur, qui en a modifié en profondeur l'appareil
photosynthétique. En effet, les chlorophylles, ainsi que certains
acides aminés des plantes, présentaient des variations importantes
de concentration, variations décroissant avec l'éloignement
du centre de la trace mécanique. Deux années après,
ces mêmes effets disparurent complètement, révélant
ainsi un type spécifique et particulier de traumatisme. Selon le
professeur Michel Bounias, du laboratoire d'écologie et de toxicologie
végétale de l'INRA, qui effectua les analyses, la cause des
profondes perturbations enregistrées sur la végétation
présente dans cet écosystème, pourrait être
vraisemblablement un puissant champ électromagnétique pulsé
dans la gamme des hautes fréquences (micro-ondes). Les études
et les recherches se poursuivent toujours sur cette affaire où de
nombreuses pistes ont été explorées. Aucune d'entre
elles n'a pu satisfaire l'ensemble des conditions permettant d'identifier
avec certitude l'objet qui s'est posé à Trans-en-Provence
le 8 janvier 1981 et encore moins d'en déterminer l'origine.
4.4 Nancy, Meurthe-et-Moselle, affaire dite de "l'Amarante" (21 octobre 1982)
Enquête du GEPAN/SEPRA
Le cas de "l'Amarante" concerne l'observation, de jour, par un témoin, chercheur en biologie cellulaire, d'un objet qui, durant 20 minutes, est resté en vol stationnaire au-dessus de son jardin. Le témoignage enregistré par la gendarmerie, moins de 5 heures après l'observation, se résume comme suit :
Le 21 octobre 1982, après son travail, le témoin se trouvait vers 12 h 35, dans son jardin, devant sa maison ; il vit venir du sud-est un engin volant qu'il prit tout d'abord pour un avion. Il vit un engin brillant. Il précisa qu'il n'y avait pas de nuages, qu'il n'avait pas le soleil dans les yeux et que la visibilité était excellente. La vitesse de descente de l'engin n'était pas très grande et il pensa que celui-ci allait passer au-dessus de sa maison. À un moment donné, il se rendit compte que la trajectoire de l'engin le conduisait vers lui, aussi recula-t-il de 3 à 4 m. Cet engin, de forme ovale, s'arrêta à un mètre du sol environ et resta en vol stationnaire à cette hauteur pendant 20 minutes environ.
Le témoin précisa qu'ayant regardé sa montre, il était absolument certain de la durée du vol stationnaire de l'engin, qu'il décrivit comme suit: forme ovoïde, diamètre d'environ 1 M, épaisseur 80 cm, moitié inférieure d'aspect métallisé, genre béryllium poli, moitié supérieure de couleur bleu-vert lagon dans son remplissage interne. L'engin n'émettait aucun son, ne dégageait ni chaleur, ni froid, ni rayonnement, ni magnétisme, ni électromagnétisme semble-t-il. Au bout de 20 minutes, l'engin s'éleva brusquement à la verticale constante, trajectoire qu'il maintint jusqu'à perte de vue. Le départ de l'engin fut très rapide, comme sous l'effet d'une forte aspiration. Le témoin précisa, enfin, qu'il n'y avait aucune trace ou marque au sol, l'herbe n'était ni calcinée ni écrasée, mais il remarqua qu'au moment du départ, l'herbe s'était dressée droite pour reprendre ensuite sa position normale.
L'intèrêt de cette observation, outre son étrangeté, réside dans les traces visibles laissées sur la végétation et notamment sur un arbuste d'amarante dont les extrémités des feuilles, devenues complètement déshydratées, donnent à penser qu'elles ont été soumises à des champs électriques intenses. Cependant, malgré des délais d'intervention courts, les conditions de prélèvement, puis de conservation des échantillons, n'ont pas permis de vérifier définitivement cette hypothèse. D'une étude préalable sur le comportement des végétaux soumis à des champs électriques il ressort que :
- le champ électrique, vraisemblablement à l'origine du soulèvement des brins d'herbe, a dû dépasser 30 kV/m,
- les effets observés sur
l'amarante sont probablement le fait d'un champ électrique qui,
au niveau de la plante, a dû largement dépasser les 200 kV/m.
CHAPITRE 5 -> Contre-exemples de phénomènes élucidés
Les cas rapportés dans les chapitres précédents sont restés inexpliqués, malgré la richesse de leurs données. De tels cas sont minoritaires. Beaucoup d'observations de phénomènes aériens faites en France, que les témoins ne s'expliquent pas et rapportent à la gendarmerie, sont élucidées après une courte enquête de celle-ci et/ou du GEPAN/SEPRA: les causes en sont la Lune, des planètes, des aéronefs, des ballons météo, des réflexions de phares d'automobile sur des nuages, etc. et, très rarement, des supercheries. I'enquête donne parfois des explications plus insolites. Nous en donnons deux exemples.
5.1 Un objet étrange traverse une route (29 septembre 1988)
Enquête du GEPAN/SEPRA
Un garagiste circulant sur l'autoroute Paris-Lille voit une énorme boule rouge traverser la chaussée à quelques dizaines de mètres de lui et rouler en contrebas. Lançant des reflets lumineux et enveloppée d'une fumée dense, elle finit par s'arrêter dans un champ. Troublé par cette observation inquiétante, le garagiste va en rendre compte aux gendarmes de l'autoroute.
La gendarmerie, sur ordre du préfet, neutralise alors l'autoroute et une zone de plusieurs kilomètres autour de l'objet. Le témoin principal et sa famille sont conduits à l'hôpital, où ils subissent une série d'examens. Des agents de la Sécurité civile et de la Sécurité militaire se rendent sur le lieu de l'incident, munis notamment de compteurs Geiger. On attendait en effet, à cette période, la chute du satellite soviétique Cosmos 1900, équipé d'un générateur électronucléaire, et des consignes précises avaient été données. Consulté, le CNES précise assez rapidement qu'à la même heure Cosmos 1900 survole l'océan Indien. La boule rouge vient-elle de l'espace ? Avançant avec précaution, en surveillant leurs détecteurs de rayonnement nucléaire, les spécialistes de la sécurité s'approchent d'une sphère de 1,50 m de diamètre environ. Sous le puissant éclairage des projecteurs, ils voient qu'elle ne porte aucune trace des échauffements et des effets mécaniques considérables que produit une rentrée atmosphérique. Elle paraît intacte, et de petits miroirs recouvrent sa surface. On ne décèle près d'elle ni fumée, ni radioactivité.
On apprendra plus tard que cette sphère, destinée à servir d'accessoire à un concert de Jean-Michel Jarre, est tombée du camion qui l'emportait à Londres. Les petits miroirs collés sur son enveloppe en polystyrène étaient destinés à réfléchir les effets lumineux du spectacle...
5.2 Une intense lueur dans un village des Dombes (10 mars 1979)
Enquête du GEPAN/SEPRA
Le 13 mars 1979, la brigade locale d'une petite localité des Dombes est alertée par un habitant qui déclare avoir observé dans la nuit du 10 au 11 mars un objet volant non identifié au-dessus de l'agglomération. Au cours de son enquête, la brigade recueille au total quatre témoignages, dont trois sont totalement indépendants les uns des autres. Le premier témoin, restaurateur dans le village, décrit le phénomène comme une masse lumineuse, de couleur bleutée et violacée, de forme légèrement ovale et à peu près d'une quinzaine de mètres de longueur. Son intensité lumineuse est telle que la place du village est éclairée comme en plein jour, à tel point que l'éclairage public, dont l'allumage est automatique, s'éteint. Deux autres témoins, qui se trouvent en voiture à proximité du village, rapportent que cette masse lumineuse précédait leur véhicule sur la route à 2 m de distance environ. Ils précisent aux gendarmes que cette lumière s'est brutalement éteinte après qu'un feu de couleur orange se soit déclaré de chaque côté de la lueur. Enfin un quatrième témoin, pisciculteur, dit avoir, cette nuit-là, été réveillé par un bruit sourd et observé une intense lueur bleutée. Le lendemain, tous les poissons d'un des bassins de son exploitation, des silures, sont retrouvés morts. La présence d'une ligne électrique surplombant le bassin permet aux gendarmes d'orienter leur enquête vers les phénomènes d'origine électrique.
Le GEPAN/SEPRA fait de même lors de l'enquête qu'il mène sur place quelques jours après. Il est très vite constaté que la ligne électrique de 10 kV surplombant le bassin a fondu. Les renseignements fournis par EDF permettent de démontrer que, cette ligne datant d'une trentaine d'années, il est vraisemblable que la corrosion et l'oxydation des fils, en aluminium, ont provoqué un effet d'arc de puissance de la ligne, probablement conjugué à celui d'un effet couronne. Ceci explique d'une part la lueur bleutée et le bruit entendu par le témoin et d'autre part l'extinction de l'éclairage public. La lueur fut en effet suffisamment intense pour déclencher la cellule photoélectrique de commande, qui se trouve placée à proximité de la ligne en fusion.
Enfin les poissons sont morts empoisonnés par les gouttes d'aluminium, qui tombèrent dans le bassin durant plusieurs minutes.
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