Le Rapport COMETA

ANNEXES
(4/4)



ANNEXE 1 La détection radar en France
ANNEXE 2 0bservations des astronomes
ANNEXE 3 La vie dans l'univers
ANNEXE 4 La colonisation de l'espace
ANNEXE 5 L'affaire Roswell - La désinformation
ANNEXE 6 Ancienneté du phénomène OVNI - Eléments d'une chronologie
ANNEXE 7 Réflexions sur divers aspects psychologiques, sociologiques et politiques du phénomène OVNI

ANNEXE 1 La détection radar en France

La détection radar en France est réalisée au travers de deux réseaux de stations radar, l'un militaire équipé à la fois de radars primaires et secondaires, l'autre civil équipé en quasi totalité de radars secondaires. Le radar primaire permet de détecter et de visualiser sur un écran (ou scope) la position géographique et l'altitude (radar tridimensionnel) de tous les mobiles par réflexion des ondes radar sur le corps du mobile.

À l'inverse, le radar secondaire ne permet de détecter et de visualiser, sur écran, que les mobiles équipés d'un "répondeur" capable de répondre aux signaux codés qu'il émet. Ainsi tout mobile non équipé du cc répondeur" ne pourra pas être détecté par un radar secondaire.
Cette particularité est extrêmement importante, dans le cas qui nous préoccupe, car seuls les radars primaires, équipant les Centres de détection et de contrôle (CDC) militaires et les avions de détection radar, les Awacs de l'armée de l'Air et bientôt les Hawkeye de la Marine, sont susceptibles de déceler un OVNI, à condition que celui-ci ne soit pas "furtif".

Il faut savoir enfin que toutes les informations radar détectées par l'ensemble des stations radar du territoire, les avions de détection aérienne et les stations radar des pays voisins sont collectées et traitées dans le réseau STRIDA (Système de traitement des informations de défense aérienne), permettant ainsi d'avoir une couverture de détection couvrant un carré de plus de 4 500 km de côté.

ANNEXE 2 Observations des astronomes

Par Jean-Claude Ribes

On a souvent opposé aux témoignages sur les OVNI l'argument suivant: les astronomes qui devraient être aux premières loges, ne relatent pas de telles observations.

Une première réponse est qu'en fait l'astronome professionnel se concentre sur un très petit champ du ciel, observé à travers un instrument, dans une coupole ; il a donc moins de chances qu'un "touriste" d'observer un phénomène lumineux relativement rare. Les astronomes amateurs, qui passent beaucoup plus de temps à regarder le ciel, généralement en plein air, sont bien mieux placés pour observer un phénomène inhabituel, sans le confondre avec un objet astronomique ; mais on peut s'attendre de leur part à une forte réticence à relater une telle observation, par crainte du ridicule, car les amateurs sont généralement très désireux d'une reconnaissance "professionnelle". En tout cas, aucune enquête spécifique n'a été menée, à ma connaissance, sur cette population particulière.

Le résultat de deux études indépendantes, effectuées par des astronomes professionnels auprès de leurs collègues, est assez différent: Hynek, dans les années 50, a interrogé informellement une quarantaine d'astronomes, dont un peu plus de 10 % avaient effectivement observé des phénomènes inexpliqués. Parmi ces derniers, Josef Allen Hynek cite le professeur Lincoln La Paz, directeur de l'Institut de météorisme de l'université du Nouveau-Mexique, et Clyde Tombaugh, le découvreur de la planète Pluton, décédé en 1997. Dans les années 70 cette fois, Peter A. Sturrock a envoyé un questionnaire détaillé aux 2611 membres de l'Association astronomique étatsunienne, en leur garantissant l'anonymat; la moitié a répondu, et on retrouve une soixantaine d'observations.

Aucune étude systématique de ce genre n'a été menée en France, mais on cite souvent une observation des astronomes marseillais Georges Courtès et Maurice Viton. Un de mes collègues M'a aussi raconté une observation qu'il a faite dans sa jeunesse d'un objet du diamètre apparent de la Lune (cette dernière étant visible par ailleurs), se déplaçant lentement dans la direction nord-sud : il n'était pas encore professionnel à l'époque, mais amateur éclairé, et ne voit aucune explication à son observation, dont il n'a jamais fait état publiquement.

Il apparait donc que le pourcentage d'observations par des astronomes est comparable à celui constaté dans la population globale, même s'il y a une réticence certaine chez une grande majorité à en faire état sans être certain de l'anonymat. Par ailleurs, l'opinion générale des astronomes sur le sujet est beaucoup moins négative qu'on ne le dit parfois, et le moins qu'on puisse dire est qu'il n'y a pas de consensus, beaucoup souhaitant une étude objective du phénomène, sans idée préconçue. Les conversations privées que j'ai pu avoir avec des collègues français confirment cette conclusion de Sturrock : beaucoup refuseraient d'aborder la question avec un journaliste, mais quand je leur parle d'une étude scientifique sérieuse, ils se déclarent d'accord.

ANNEXE 3 La vie dans l'univers

La question de la vie extraterrestre est sortie, depuis quelques décennies à peine, du domaine de la croyance pour entrer dans celui de la recherche scientifique, et les progrès dans ce domaine sont très rapides depuis quelques années. Hormis la Terre, le Système solaire s'avère impropre actuellement à la vie, mais les sondes "Viking" ont montré que la planète Mars avait dû offrir, il y a quelque trois milliards et demi d'années, des conditions beaucoup plus favorables qu'actuellement, avec notamment l'existence d'eau liquide. Il n'est donc pas exclu qu'une vie élémentaire (bactéries) ait pu y exister, comme c'était alors le cas sur la Terre ; la recherche de fossiles est du reste l'une des motivations des futures expéditions martiennes, automatiques d'abord, puis humaines. La découverte de fossiles dans une météorite originaire de Mars, annoncée par la NASA, fait encore l'objet d'un débat dans la communauté scientifique; mais l'existence même de ce débat renforce l'intérêt d'aller voir sur place. En dehors du Système solaire, les astronomes pensaient, depuis longtemps, que les étoiles devaient être très généralement entourées de systèmes planétaires, mais c'est dans les toutes dernières années que l'expérience est venue confirmer cette thèse: on connait maintenant une demi-douzaine d'étoiles accompagnées d'au moins une planète chacune. Les biologistes, de leur côté, avancent rapidement dans la compréhension des mécanismes chimiques qui amènent à la vie, et celle-ci apparaît, de plus en plus, comme une nécessité plutôt qu'un hasard.

L'expérience des vingt dernières années a montré, de la Sibérie aux fonds océaniques, que la vie s'accommode fort bien de fortes variations de température ou de températures extrêmes, là où on la jugeait auparavant impossible.

Depuis 35 ans, les radioastronomes conduisent différents programmes de recherche d'un signal radio intelligent venu de l'espace (SETI : Search for ExtraTerrestrial Intelligence). Aucun signal n'a encore été perçu, ce qui n'est pas surprenant au vu de l'immensité du domaine spatial et fréquentiel à explorer. Un grand programme de la NASA, annulé par le Congrès étatsunien, a été repris sur fonds privés, et doit améliorer la sensibilité de la recherche par plusieurs ordres de grandeur. Le radiotélescope français de Nançay, où plusieurs recherches SETI ont déjà eu lieu, sera peut-être associé à ce programme.

ANNEXE 4 La colonisation de l'espace

La deuxième moitié du 20e siècle aura été celle de l'exploration du Système solaire: l'homme sur la Lune, des sondes posées sur Mars et Vénus, d'autres au voisinage immédiat des autres planètes (sauf Pluton), de comètes et d'astéroïdes. Le 2le siècle pourrait être celui de la colonisation de notre système, avec des implantations humaines permanentes et la préparation de voyages vers d'autres systèmes planétaires.

Les prochaines années verront la mise en place de la station orbitale permanente Alpha, suite internationale du programme russe Mir. Ensuite, les Étatsuniens prévoient en principe d'installer une base permanente sur la Lune, station minimale du type base antarctique. Pour aller plus loin, il faudra reconstituer un écosystème où l'essentiel des besoins en matières premières (y compris l'air, l'eau et la nourriture) pourra être extrait sur place ou recyclé ; en effet, il n'est pas envisageable d'appliquer à grande échelle la méthode actuelle, où presque tout doit être apporté de la Terre par de coûteuses mises en orbite.

De tels écosystèmes ont été étudiés par les Russes d'abord (la première expérience date de 1961) et par les Étatsuniens, avec notamment Biosphère 2 : il s'agit d'une serre de 1,3 ha[hacres] de superficie, prévue pour maintenir en circuit fermé (avec apport d'énergie extérieure), un ensemble végétal et animal comportant la présence de huit personnes. Cette expérience, réalisée au départ sur fonds privés, a été injustement critiquée par la presse et une partie de la communauté scientifique. En fait, malgré certains côtés "amateurs", elle a déjà apporté beaucoup : au cours d'une première expérience de deux ans, de 1991 à 1993, quatre hommes et quatre femmes ont vécu en autarcie presque complète, montrant la validité du principe. Le recyclage de l'eau a été intégral, celui de l'air imparfait (il a fallu rajouter de l'oxygène après quinze mois d'isolement total), et la production de nourriture un peu insuffisante (les "biosphériens" sont sortis amaigris tout en ayant entamé les réserves).

Après une autre expérience de six mois, la structure a été reprise par l'université de Columbia, qui semble s'intéresser surtout à l'aspect écologique, au détriment de l'application spatiale. C'est pourtant un descendant de Biosphère 2 qui pourrait représenter la future base lunaire autonome du milieu du siècle prochain. L'implantation humaine sur la Lune est d'abord une nécessité scientifique, notamment pour les astronomes. C'est aussi un tremplin pour l'espace, on peut trouver sur la Lune pratiquement tous les matériaux nécessaires à la construction de stations et de vaisseaux spatiaux. Autant de ressources dont l'exploitation sera beaucoup plus économique que sur la Terre, car la gravité réduite et l'absence d'atmosphère de notre satellite permettent une mise en orbite facile et sûre.

Des expéditions humaines suivront nécessairement les missions robotisées vers Mars, ne serait-ce que pour vérifier l'existence passée de traces de vie. Quant au développement de colonies martiennes permanentes, il est envisageable, mais on peut aussi imaginer de sauter cette étape, en créant des planètes artificielles. L'idée est du physicien étatsunien 0 'Neill, qui a étudié en détail des structures cylindriques de 30 km de long sur 6 km de diamètre, en rotation pour recréer une pesanteur artificielle, et pouvant abriter des millions de gens dans
une biosphère de type terrestre.

Ces planètes artificielles pourraient être construites dans la ceinture d'astéroïdes, entre les orbites de Mars et de Jupiter, où l'on trouve en abondance des matériaux faciles à exploiter, lesquels pourront fournir de nombreux corps chimiques, y compris de l'oxygène et de l'eau. À plus long terme, et lorsque seront maîtrisés de façon industrielle la fabrication, le stockage et l'utilisation d'antimatière, des modèles plus petits de ces mêmes engins pourront quitter le Système solaire. Ils pourront atteindre le voisinage d'une autre étoile, après un voyage de plusieurs siècles durant lesquels les générations se seront succédé dans ces "vaisseaux-monde" (à moins que l'on ait alors maîtrisé l'hibernation humaine).

Ces migrations n'auront vraisemblablement lieu qu'après des reconnaissances menées par des sondes automatiques ; les destinations privilégiées seraient évidemment des systèmes où une planète abriterait une vie évoluée. Imaginons qu'une expédition humaine s'installe dans la ceinture d'astéroïdes d'un système où une civilisation existe, à un stade d'évolution technique très probablement inférieur au nôtre (dans le cas contraire, il est vraisemblable que le contact aurait eu lieu par télécommunication, ou bien que les plus avancés auraient effectué le voyage avant nous) : par éthique, mais aussi dans l'intérêt d'une étude scientifique sérieuse, il ne sera pas question d'intervenir au grand jour, au risque de provoquer un choc culturel fatal. L'étude devra donc être discrète, utilisant des engins rapides et silencieux pour se déplacer dans l'atmosphère de la planète (la propulsion MHD offre des perspectives intéressantes dans ce domaine), et des armes non létales pour éviter les conséquences d'une rencontre inopportune (l'effet paralysant des micro-ondes pulsées est à l'étude dans plusieurs pays). Lorsque la civilisation visitée aura atteint le stade du voyage dans l'espace, il deviendra nécessaire de lui faire connaître l'existence de visiteurs. Une façon de faire, sans traumatisme, serait de commettre des "indiscrétions calculées", qui habitueraient, peu à peu, la population à l'idée qu'il pourrait bien y avoir des visites d'extra-planétaires.

ANNEXE 5 L'affaire Roswell
- La désinformation

1) Roswell : les faits indiscutables
Nota : la parenthèse (vidéo) indique que des témoignages vidéo sont disponibles.

Été 1947 - La base de Roswell (Nouveau-Mexique) abrite les seuls bombardiers atomiques au monde. Les bombardiers sont encore à hélices.

24 juin - Observation de neuf OVNI par l'étatsunien Kenneth Arnold. La nouvelle sera diffusée dans le monde entier.

8 juillet (matin), Roswell - La base communique aux radios locales une information qui fera le tour du monde . un disque volant s'est écrasé dans un ranch et les militaires de la base ont récupéré les débris (vidéo).

8 juillet (après-midi), Fort Worth (Texas) - Le général Ramey, commandant la 8e armée aérienne, dont dépend la base, annonce aux journalistes, qu'après examen les débris sont ceux d'un ballon météo. Il leur présente des débris que les journalistes photographient. L'affaire est enterrée pour plus de trente ans.

1978 - Le lieutenant-colonel Marcel (ER), "intelligence officer" de la base en 1947, qui a récupéré les débris, déclare à la télévision que ceux-ci étaient sûrement d'origine extraterrestre (vidéo). Les débris que le général Ramey a montrés aux journalistes ne sont pas ceux que Marcel lui a apportés de Roswell.

Les ufologues étatsuniens entreprennent de nombreuses enquêtes et recueillent des affidavits (déclarations écrites sous serment et notariées) et des témoignages filmés. De nombreux témoins déclarent que des militaires, en juillet 1947, les ont menacés de mort s'ils parlaient (vidéo). Selon certains témoignages, à quelque distance du champ de débris, l'armée aurait trouvé la carcasse d'une sorte de planeur spatial et des cadavres de petits humanoïdes (vidéo).

1991 - Le général du Bose (CR), chef d'état-major du général Ramey en 1947, confirme par affidavit que ce dernier a substitué aux débris transmis par la base de Roswell ceux d'un ballon météo, qu'il a montrés aux journalistes.

Début 1994 - Le député Schiff (Nouveau-Mexique) demande au Department of Defence (DoD) des éclaircissements sur l'affaire. Ne les obtenant pas, il demande au Général Accounting Office (GAO) une enquête sur la façon dont ont été gérés, par l'Air Force notamment, les documents relatifs au crash de Roswell.

Septembre 1994 - Le secrétariat d'État de l'Air Force publie un rapport sur Roswell : les débris trouvés dans le ranch ne peuvent être ceux d'un avion ou d'un missile; ce sont probablement ceux d'un train de ballons du projet secret Mogul. Le général Ramey, pour
protéger le secret, a fait croire à un ballon météo, dont les matériaux (enveloppe et réflecteur radar essentiellement) sont les mêmes. Le rapport tronque les affidavits de certains témoins pour que les débris étranges qu'ils décrivent apparaissent comme des débris de ballon Mogul. Il ne mentionne pas la carcasse et attribue les témoignages de bonne foi sur les humanoïdes au "brouillard du temps".

juillet 1995 - Le rapport du GAO mentionne la nouvelle version de l'Air Force, et déclare:

- page 1, "Le débat sur ce qui est réellement tombé à Roswell continue.
- page 2, "Tous les documents administratifs de la base pour la période mars 1945-décembre 1949 ont été détruits, et tous les messages radio envoyés par la base d'octobre 1946 à février 1949 ont été détruits. Le bordereau de destruction ne mentionne pas quand, par qui, et sur l'ordre de qui cette destruction a été effectuée.


L'enquête du GAO ne lui a pratiquement pas apporté de documents intéressants concernant l'incident de Roswell, malgré ses demandes à de nombreuses institutions (CIA, FBI, DoD, DoE, NSC ... ).

Été et automne 1995 - Un film sur l'autopsie d'un prétendu "cadavre humanoïde à Roswell", en 1947, est projeté par environ trente télévisions dans le monde. Son authenticité est douteuse, mais surtout rien dans le film ne prouve que le cadavre ait la moindre relation avec l'incident de Roswell. L'amalgame est pourtant fait dans une grande partie de la presse écrite et télévisée, ridiculisant ainsi l'affaire de Roswell. Les conclusions du GAO et les vidéos des principaux témoins, présentées par TF 1, passent inaperçues, noyées au milieu du
film de l'autopsie.

1996 - Le film Independance Day et la série X-Files mentionnent fortement Roswell.

2) Opinions sur Roswell

- Des interviews, affidavits et témoignages vidéo très concordants décrivent la découverte d'un matériau qu'on ne sait pas fabriquer de nos jours : une feuille mince d'apparence métallique, de très grande résistance, et si élastique qu'après avoir été froissée en boule elle
reprend spontanément sa forme initiale, sans la moindre trace de pli résiduel.

- Il semble bien que le crash se soit produit le 4 juillet, "Indépendance Day', vers 23h30. Ia date et le lieu symbolisent la puissance étatsunienne, d'où la question suivante: si le crash est bien celui d'un vaisseau extraterrestre, est-ce vraiment un accident, ou est-ce un crash délibéré, constituant un message et/ou l'authentifiant ?

3) Roswell et la désinformation

Les disparitions d'archives et les tentatives maladroites d'explication de l'armée de l'Air montrent que les militaires étatsuniens cachent quelque chose d'important survenu à Roswell en juillet 1947, de même qu'ils ont caché leurs expériences sur des êtres humains relatives aux effets du plutonium. L'hypothèse d'un vaisseau extraterrestre, qui s'appuie sur des témoignages de qualité, ne peut être écartée.

Pour protéger le secret, les deux types principaux de désinformation, réductrice et amplifiante, ont été mis en oeuvre dans l'affaire Roswell. Il convient toutefois de noter que la diffusion d'informations et d'analyses contradictoires, par des ufologues par exemple, peut en être un effet induit.

La désinformation réductrice est manifeste dans le rapport de l'Air Force: les témoignages sur les débris sont tronqués, de façon à accréditer l'hypothèse du ballon Mogul. On la trouve aussi, plus subtile, dans Roswell in perspective, un livre de "l'ufologue" Karl Pflock, ancien de la CIA et du DoD : des affidavits, mentionnant le matériau indéchirable et infroissable, sont intégralement cités en annexe, mais ils sont ignorés ou cités de façon tronquée dans le texte.

En France, le sociologue Pierre Lagrange apparait comme une victime de cette désinformation réductrice. Après s'être efforcé de faire la part des choses sur le rapport de l'Air Force et les publications de Karl Pflock, il conclut:

"Un peu de psychologie pour finir. Pourquoi beaucoup ne croient-ils pas à la soucoupe de Roswell comme ils croient aux ballons Mogul ou aux V2 ? Parce qu'elle leur rappelle trop la science-fiction populaire. Comme le souligne Bertrand Meheust, le thème de 1'engin martien qui a 1'exquise politesse de venir s'écraser à proximité d'une base militaire relève de l'imaginaire technologique du début du siècle, tout comme le détail sur les matériaux ultra légers et ultra résistants qui ont servi à sa fabrication. " (Revue Ovniprésence, février 1995)
C'est globalement la thèse réductrice sur les OVNI dite des " sociopsychologues " français. Elle peut se réfuter ainsi: la science-fiction populaire décrivait au début du siècle des rayons lumineux capables de tuer ou de guérir. Les lasers militaires ou médicaux n'en existent pas moins aujourd'hui.

La désinformation amplifiante s'est manifestée lors de la projection du film sur l'autopsie de la "Créature de Roswell". En amplifiant l'affaire de Roswell par cette autopsie spectaculaire, mais douteuse, certains ont réussi à la discréditer, et surtout à masquer la publication du rapport du GAO et la diffusion de témoignages vidéo. Il est tentant de croire à une manipulation bien orchestrée.

4) La désinformation réductrice sur les OVNI

L'Air Force l'a pratiquée dès le début, comme l'a révélé l'astronome Hynek, son consultant de 1948 à 1966, qui décrit de quelle façon il a aidé à banaliser de nombreux cas en leur donnant des interprétations astronomiques non justifiées.

La politique de désinformation a été renforcée à la suite des recommandations d'un comité "scientifique" réuni par la CIA en décembre 1952, le comité Robertson, invitant à "dépouiller le phénomène OVNI de son aura de mystère" Le même comité a recommandé de
'surveiller' les mouvements ufologiques, lesquels ont été infiltrés par la ClA notamment. Quelques personnalités ont tenté de réduire à néant de nombreux cas importants. Philip Mass, alors rédacteur d'aviation Week and Space Technnology, s'est entre autres chargé de trois grands cas aéronautiques: Lakenheath en 1956, RB-47 en 1957, Téhéran en 1976, décrits au chapitre 2. Il n'est guère convaincant. Dans le cas de Téhéran, par exemple, il cite correctement les témoignages au début de son exposé, mais n'en prend pas en compte certains aspects lorsqu'il les discute.

La désinformation réductrice est efficace sur ceux qui ne souhaitent pas admettre la possibilité de l'hypothèse extraterrestre. La désinformation amplifiante s'adresse aux autres.

5) La désinformation amplifiante sur les OVNI

Elle a probablement été mise en oeuvre très tôt; les prétendus contacts d'Adamski avec un Vénusien en 1952 en relèvent sans doute.

Elle a pris une ampleur considérable depuis la résurgence de l'affaire Roswell, à la fin des années 70. Le point de départ est l'affaire Bennewicz. Ce physicien ufologue enregistre, en provenance d'un terrain d'essais de la base aérienne de Kirtland (Nouveau-Mexique), des micro-ondes pulsées. Il les attribue à des OVNI exerçant un contrôle sur des "abductées" (humains enlevés) munis d'implants !

Craignant, semble-t-il, la publication de ses enregistrements, l'Air Force Office of Spécial Investigation (AFOSI), et notamment son agent spécial Doty de la base aérienne précitée, ainsi peut-être que d'autres organismes, le conduisent à faire des "révélations" fantastiques : les enlèvements seraient nombreux, avec pose d'implants pour le contrôle des "abductees". Plus, des transferts de technologie seraient pratiqués sur des bases du Nouveau-Mexique et du Nevada, communes à l'armée étatsunienne et à des extraterrestres baptisés EBE, Extraterrestrial Biological Entities.

Bennewicz diffuse ces informations aux soucoupistes étatsuniens, dont beaucoup se coupent ainsi, de plus en plus, de l'opinion commune. John Lear, le fils du constructeur d'avions, apporte de son côté des précisions qu 'il tient d'amis de lAir Force: la base du Nevada est celle de Groom Lake, dans la "zone 51 " (Groom Lake existe bien ; elle est si secrète que l'armée de l'Air ne reconnaît pas son existence, elle est néanmoins mentionnée dans lejane's Defence Weekly de juin 1996). Plus tard, un ancien officier marinier du 2e bureau Marine, Bill Cooper, "révélera" que le Council for Foreign Relations (CFR), qui, selon lui, gouverne le monde au travers du Bilderberg et de la Trilatérale, le ferait en étroite union avec les EBE...

La désinformation amplifiante a probablement permis de protéger des recherches sur l'arme à microondes à Kirtland, et sur de nouveaux types d'aéronefs à Groom Lake. Elle a sûrement permis d'utiliser l'arme du ridicule contre certains ufologues crédules.

ANNEXE 6 Ancienneté du phénomène OVNI
- Eléments d'une chronologie

Le phénomène OVNI a vraiment connu une diffusion mondiale à partir de l'observation du pilote Kenneth Arnold, le 24 juin 1947 dans la région du Mont Rainier, au nord-ouest des États-Unis. En réalité, les phénomènes aériens non encore expliqués aujourd'hui sont
beaucoup plus anciens.

Avant d'aller plus loin, il est intéressant de constater qu'entre mai et juillet de cette même année, 850 observations différentes ont été recensées à travers les États-Unis (Blue Book) et qu'en janvier un chasseur de nuit Mosquito de la RAF a essayé vainement d'intercepter, au-dessus de la mer du Nord, un objet très rapide repéré par les radars.

En 1946, des fusées fantômes survolent la Suède.

De février à décembre 1946, de nombreux témoins observèrent, dans le ciel de la Suède, des objets de forme en général fuselée (ressemblant de temps à autre à des sphères ou à des disques), volant le plus souvent horizontalement, en laissant dans certains cas une traînée lumineuse, mais aussi capables de monter ou de descendre très brutalement. Appelés "ghost rockers", ces apparitions (on en a recensées près de mille) inquiétèrent considérablement les autorités militaires scandinaves, anglaises et étatsuniennes, qui firent des enquêtes. Bien qu'aucun débris n'ait jamais pu être (officiellement) retrouvé, on a pensé pendant longtemps qu'il avait pu s'agir d'essais soviétiques menés avec des engins récupérés dans les usines allemandes. Cette hypothèse a été, depuis, complètement écartée.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, les "foo fighters"

De 1940 à 1945, de nombreux aviateurs observèrent, soit des essaims de boules lumineuses de couleur rouge ou verte, de quelques dizaines de centimètres de diamètre, soit des groupes de petits disques d'apparence métallique, qui suivaient les appareils ou les contournaient en donnant l'impression d'un comportement intelligent. Non détectés le plus souvent par les radars de l'époque, ils ne semblaient pas de nature "matérielle". En effet, certains observateurs les ont vus toucher les ailes ou les empennages des avions sans leur causer de dégâts visibles.

Appelés d'abord "kraut fireballs" puis "foo fighters" (probablement en référence à une bande dessinée), ils ont été signalés, depuis le début de la guerre, sur tous les théâtres d'opérations. Ils ont commencé à apparaître en nombre durant les premiers grands bombardements de jour sur l'Allemagne. Ils ont également été observés depuis le sol et ont fait l'objet de nombreux rapports à partir de juin 1944.

Ces observations ont causé beaucoup de soucis aux autorités alliées qui ont pensé, au départ, à un procédé secret allemand. Il est apparu clairement, à la fin de la guerre, qu'il n'en était rien.

Il semble que, de leur côté, les pilotes allemands aient été persuadés qu'il s'agissait d'une arme secrète étatsunienne. Une commission d'enquête aurait même été créée, à Berlin, pour l'étudier.

L'explication courante de phénomènes électriques, du type feux de Saint-Elme, n' est pas convaincante car elle ne rend pas compte des diverses caractéristiques observées. Les archives relatives aux "foo fighters" semblent avoir été soumises au secret militaire au moins
jusqu'en 1949. De nombreuses autres observations, portant sur des objets beaucoup plus gros en forme de cigares, de disques ou de sphères, ont été consignées dans les deux camps.

De 1880 à 1900, des "airships" au-dessus des États-Unis et de la Grande-Bretagne.

Durant ces années, des dizaines de milliers de témoins ont observé des machines volantes, ressemblant aux dirigeables modernes qui, eux, ne sortiront des usines que vingt ans plus tard. Il s'agissait, dans la plupart des cas, de vaisseaux assez volumineux, fuselés, équipés
de puissants projecteurs, émettant souvent des bruits de moteur et semblant même, dans certains cas, posséder des hélices.

Aux États-Unis, le plus grand nombre des observations se situent entre 1896 et 1897. D'autres cas furent signalés en particulier en Espagne, en Allemagne, en Suède et en Russie. Une deuxième vague s'est manifestée au début du siècle en Grande-Bretagne.

Explication, qui vient immédiatement à I'esprit, est celle de vrais dirigeables (et l'on pense tout de suite à des appareils d'origine allemande). Elle résiste toutefois difficilement à un examen détaillé. En effet, en 1880, la technologie de ces engins était encore balbutiante. Le colonel Giffard avait certes fait un premier essai en 1852 avec un ballon de forme allongée équipé d'un moteur à vapeur de très faible puissance. Puis, en 1885, Renard avait parcouru, pour la première fois, quelques kilomètres en survolant Paris avec un dirigeable équipé d'un moteur à explosion, mais encore très lent et peu maniable.

En fait, les premiers aéronefs vraiment performants sont postérieurs à 1910 ; toutefois, même les zeppelins construits pendant la Première Guerre mondiale étaient loin de posséder les caractéristiques observées par les témoins de ces phénomènes.

De l'antiquité gréco-latine au début de l'ère industrielle

De tout temps, les êtres humains ont observé dans le ciel des phénomènes considérés, à tort ou à raison, comme anormaux. Il est vrai que notre époque a naturellement tendance à douter de la précision des témoignages antiques et ce d'autant plus que l'on remonte dans le
passé. Durant les trois premiers quarts du 19e siècle, les chroniqueurs ont relaté plusieurs dizaines d'observations de sphères et de roues lumineuses ressemblant aux OVNI actuels. Le 18e siècle a été marqué par un cas étrange. Goethe raconte, en effet, que dans sa jeunesse, en 1768, lors d'un voyage entre Francfort et Leipzig, il vit, avec deux autres témoins, une espèce de grand tube lumineux posé au sol, entouré d'une multitude de petites flammes très brillantes et mobiles.

Aux 16e et 17e siècles, des auteurs citent de nombreuses observations, non seulement en Europe, mais aussi en Amérique et au Japon.

Parmi celles-ci, quelques-unes retiennent l'attention par leur aspect spectaculaire et la multitude des témoins. Dans le ciel de Nuremberg, en avril 1561, un grand nombre de sphères, de disques et de cigares très colorés semblèrent engager une sorte de bataille qui marqua profondément la population et émut fortement les autorités. Un spectacle du même genre eut lieu en août 1566 à Bâle.

De l'an mille à l'an 1500, les chroniqueurs citent diverses observations dans le ciel de sphères, roues, lances ou barres lumineuses se déplaçant plus ou moins rapidement. Le monastère de Detchani, construit en Yougoslavie entre 1327 et 1335, est décoré de fresques qui représentent des anges enfermés dans des sortes de vaisseaux naviguant dans le ciel.

Plus avant encore dans le temps, durant le règne de Charlemagne, il est rapporté qu'Agobard, évêque de Lyon, réussit à sauver du bûcher trois hommes et une femme, descendus d'une nacelle aérienne, prétendant être de retour sur Terre après avoir été enlevés par des
êtres célestes qui leur auraient montré des merveilles.

Ailleurs, les phénomènes célestes lumineux, semblables aux modernes OVNI, semblent avoir été relativement fréquents en Chine et au Japon, en particulier au Moyen Âge.

Plusieurs auteurs latins, Dion Cassius, Pline l'Ancien, Tite-Live, Julius Obsequens, et même Cicéron, relatent l'apparition de lumières dans le ciel, de boucliers ardents, de lunes et de soleils multiples, de sphères volantes de couleur dorée.

Les témoignages rapportés par les chroniqueurs grecs sont, quant à eux, moins nombreux. Daimachos raconte qu'un globe de feu a parcouru le ciel plusieurs fois durant la 78ème olympiade. Anaxagore déclare avoir vu des lumières célestes de la dimension d'une grosse
poutre. Des apparitions de poutres et de boucliers de feu sont décrites plusieurs fois, entre autres par Homère.

ANNEXE 7 Réflexions sur divers aspects psychologiques, sociologiques et politiques du phénomène OVNI

Nota : ces réflexions valent surtout pour les États- Unis ; beaucoup d'entre elles sont toutefois transposables dans d'autres pays

Un nombre important d'Étatsuniens est persuadé de la réalité physique des OVNI, de leur origine extraterrestre et du fait que le gouvernement étatsunien camoufle systématiquement la réalité par le mensonge et la désinformation.

La plupart des ouvrages étatsuniens récents, parus sur le sujet, aboutissent à cette conclusion et se terminent pratiquement tous par une demande de levée partielle ou totale du secret supposé. L'agitation médiatique autour de l'affaire de Roswell (cf annexe 5), qui a resurgi à
la fin des années 70 après plus de trente ans de "black-out", et qui, depuis quinze ans, ne cesse d'aller de rebondissement en rebondissement, est une illustration typique de ce courant d'opinion. En admettant que l'hypothèse extraterrestre soit la bonne, le secret serait - disent certains - maintenu par crainte de mouvements de panique, qui, assure-t'on, ne manqueraient pas de se produire, comme l'a montré la malheureuse expérience de l'émission radiophonique sur la "Guerre des mondes" diffusée par Orson Welles aux États-Unis en 1938 (neuf ans seulement avant Roswell). Cette explication n'est pas forcément à rejeter; elle paraît toutefois un peu courte. En fait, les racines de l'affaire sont probablement plus profondes et les motivations socio-psychologiques paraissent plus complexes.

7.1. Le paradoxe OVNI

Alors qu'une majorité d'Étatsuniens semble acquise à l'idée de l'existence d'intelligences extraterrestres, une très forte résistance demeure, dans les milieux scientifiques, parmi les dirigeants et dans la plupart des médias, à l'idée que ces entités, quelles qu'elles soient, aient pu visiter ou continuent à visiter notre planète et à parcourir notre Système solaire. L'idée est tournée en ridicule par beaucoup de médias. Parallèlement, dans cet esprit, la plupart des hommes politiques, et la grande majorité des membres de l'intelligentsia, déclarent que l'humanité a mieux à faire qu'à poursuivre de telles chimères.

7.2. Pourquoi cette résistance ?

7.2.1 Du côté des scientifiques

Face à une attitude officielle de mépris, et devant la crainte d'être assimilés aux activistes des sectes "soucoupistes" et de la "lunatic fringe", la grande majorité des scientifiques, même s'ils sont intéressés, hésitent bien évidemment à s'attaquer à un problème aussi sulfureux et ne veulent naturellement pas mettre en cause leur réputation, leur carrière et le financement de leurs recherches (cf. annexe 2, "Observations des astronomes"). Cela étant, il apparaît, à l'analyse, d'autres raisons plus profondes.

Il existe, depuis près de deux siècles, un courant de pensée général, qui tend à repousser l'idée que les phénomènes terrestres puissent être influencés de l'extérieur.

C'était, au départ, une réaction positive, rationnelle et féconde, aux croyances anciennes. Par rapport à l'Antiquité, la science moderne a, en fait, avancé en éliminant les dieux. Il lui paraîtrait fâcheux et incongru de les faire revenir sous d'autres formes.

L'idée domine pratiquement tous les esprits que l'homme est maître de la Terre et, par extension, de son voisinage cosmique immédiat, qu'il est le meilleur de ce qu'a pu produire la nature dans ce petit coin de la galaxie, et qu'il demeure l'unique conducteur de son destin.
Divers philosophes étatsuniens ont donné à ce concept le qualificatif d'humanisme anthropocentrique.

Admettre que des intelligences, non seulement extérieures, mais aussi supérieures par leurs connaissances scientifiques et technologiques, aient pu ou puissent continuer à interférer dans nos affaires, notre domaine réservé ou son voisinage, est considéré par beaucoup comme effrayant et inacceptable, car l'admettre provoquerait l'écroulement du cadre des pensées confortables de l'humanisme anthropocentrique.

Par ailleurs, dans certaines disciplines comme la physique, le risque encouru est de se trouver confronté à une science en avance de plusieurs siècles, millénaires voire même beaucoup plus encore. Nos propres concepts pourraient apparaître littéralement infantiles, ce qui démobiliserait complètement les chercheurs qui les utilisent.

Il est clair que, dans l'hypothèse où seraient prouvées l'existence et l'origine extraterrestre des OVNI, non seulement la position d'autorités intellectuelles, mais tout simplement, la position sociale des élites scientifiques risquerait d'être fortement compromise. C'est d'ailleurs ce qui s'est passé chaque fois que des groupes ou des nations se sont trouvés au contact d'une civilisation humaine plus développée, à l'exception notable du japon de l'ère Meiji sur laquelle il conviendrait de se pencher.

On conçoit que faire avancer la connaissance du phénomène OVNI, au risque de réussir, ne serait pas forcément une perspective exaltante pour nombre de scientifiques, qui pourraient alors ne pas avoir une grande envie d'y prêter la main.

7.2.2 Du côté des hommes politiques

7.2.2.1 À de rares exceptions près (le président Jimmy Carter, le sénateur Barry M. Goldwater), la plupart des hommes politiques ont presque toujours affiché une attitude très sceptique et le plus souvent ironique sur la question. Toutefois, certains ont eu une attitude plus positive.

Les allusions les plus connues à l'existence éventuelle d'extraterrestres et aux dangers qu'ils représenteraient, proviennent du général Mac Arthur et du président Ronald Reagan.

Alors qu'il avait déjà évoqué le problème en 1955, lors d'une conversation avec le maire de Naples, Achille Lauro, le général Mac Arthur disait dans une allocution à l'académie militaire de West Point en 1962: 'You nowface a new world, a world of change. The thrust into outer space... marks a beginning of another epoch in the long story of mankind.. We deal now, not with things of this world anone, but with the illimitable distances and as yet unfathomed mysteries of the universe... of ultimate conflict between a united human race and the sinister force of some other planetary galaxy. ' [Vous êtes maintenant en face d'un nouveau monde, un monde de changement. La marche vers l'espace cosmique... marque le commencement d'une autre époque dans la longue histoire de l'humanité... Nous avons maintenant non seulement à traiter les affaires de ce monde mais aussi à nous mesurer avec les distances sans limites et avec les mystères insondés de l'Univers... du conflit ultime entre une race humaine unie et la force sinistre d'un quelqu'autre système planétaire ou galactique ... ]

Le secrétaire général Mikhaïl Gorbatchev a, de son côté, révélé que, lors d'une discussion privée au cours de la conférence au sommet de 1985, le président Reagan lui aurait dit que si la Terre devait faire face à une invasion par des extraterrestres, les États-Unis et l'Union
soviétique joindraient leurs forces pour repousser cette invasion.

Par ailleurs, à la fin d'un discours devant la 42ème assemblée générale des Nations unies, le 21 septembre 1987, le président Reagan affirmait:

"In our obsession with antagonisms of the moment, we often forget how much unites all the members of humanity. Perhaps we needsome outside, universel threat to make us recognize this common bond. I occasionally think how quickly our différences worldlwide would vanish if we werefacing an arien threatfrom outside this world. " [Dans notre obsession des antagonismes du moment, nous oublions souvent l'ampleur de ce qui unit tous les membres de l'humanité. Peut-être avons-nous besoin d'une éventuelle menace universelle venant de l'extérieur pour nous faire reconnaître ce lien commun. Occasionnellement, je pense que toutes nos différences, sur ce monde, s'évanouiraient bien vite si nous étions confrontés à une menace étrangère extérieure à cette Terre.]

7.2.2.2 Cependant, pour les dirigeants politiques comme pour les scientifiques, s'intéresser officiellement aux OVNI et aux extraterrestres c'est d'abord risquer le ridicule face à des commentateurs et à des médias qui manient régulièrement l'omission, l'ironie destructrice et
même le mensonge.

7.2.2.3 Mais d'autres éléments sont à prendre en considération. Bien qu'un nombre important de citoyens étatsuniens semble admettre l'existence d'OVNI d'origine extraterrestre, certains dirigeants politiques pourraient hésiter à demander des moyens de recherche sur le sujet, car ils craindraient alors d'être accusés d'engager des dépenses sur un thème des plus hasardeux.

7.2.2.3.1 Cela étant, si nous posons l'hypothèse que des responsables politiques, au plus haut niveau, aux États-Unis, sont en possession d'informations précises attestant de cette existence, leur situation serait particulièrement inconfortable. Les forces armées répètent officiellement, depuis cinquante ans, que ce phénomène ne menace pas la sécurité du pays, ce qui ne veut pas dire que le phénomène n'existe pas.

Toutefois, il existe des observations inquiétantes telles que des visites au-dessus d'installations secrètes et de bases de missiles, des effets électromagnétiques intenses, des avions militaires accompagnés (cas du R-B-47) ou faisant l'objet de simulacres d'interceptions. En réalité, devant l'impossibilité de contrer ce genre de menace, les autorités ont pu être tentées jusqu'ici d'affirmer qu'elle n'existait pas. En l'absence de menace directe et même si, dans le passé, il n'y a jamais vraiment eu d'attaque, la menace potentielle, elle, peut apparaître écrasante aux yeux des autorités (et spécialement des militaires). "Ils" viennent des étoiles, "leurs" engins nous surveillent et semblent nous narguer, "ils" sont peut-être sur Terre depuis des millénaires et l'on ne connaît pas "leurs" desseins. "Leur" science et "leur" technologie, donc "leur" puissance, sont incomparablement supérieures aux nôtres.
Sans être complètement désarmés, et même en tenant compte des énormes ressources dont nous disposons sur la Terre et de notre capacité évidente à apprendre rapidement, nous ne pouvons que nous sentir inquiets devant "leur" présence. Exposer cela au grand jour, en demandant des effectifs et des crédits pour effectuer les recherches nécessaires, est difficilement envisageable officiellement pour l'unique superpuissance mondiale.
 

7.2.2.3.2 Cela est d'autant plus vrai, que dans l'hypothèse supplémentaire, où les forces armées étatsuniennes auraient réellement déjà en main les preuves formelles de cette menace, par exemple sous la forme de vaisseaux extraterrestres écrasés au sol, les recherches intensives sur les technologies étrangères auraient déjà dû commencer depuis longtemps sous la couverture du plus haut niveau de secret.

Comme on le verra en 7.3.3, il serait alors totalement exclu de divulguer ce type d'information.

En effet, dévoiler trop rapidement une situation, aussi nouvelle qu'inquiétante, serait peut-être prendre le risque de bouleversements sociaux, accompagnés de paniques, d'une démobilisation des énergies, d'une multiplication des sectes millénaristes et d'un refuge massif des populations dans des fondamentalismes religieux.

La perte de confiance envers les dirigeants en place pourrait même conduire rapidement à leur éviction. Devant un tel problème, leur réaction normale serait évidemment de gagner le plus de temps possible, en continuant à nier, tout en poursuivant le travail en secret et en espérant bien que leurs successeurs en assumeront la responsabilité lorsque la réalité deviendra manifeste.
 

7.3. Les responsables étatsuniens et la politique du secret

7.3.1 L'armée étatsunienne et les OVNI

L'armée étatsunienne a été confrontée directement au phénomène depuis la Seconde Guerre mondiale. Elle semble avoir été la seule armée à l'avoir abordé officiellement avec des moyens non négligeables.

7.3.2 Les retombées de l'étude des OVNI

L'armée étatsunienne a, en effet, conçu des aéronefs présentant les caractéristiques décrites par les témoins les plus dignes de foi. Les retombées sont potentiellement considérables, dans les domaines de la propulsion, des matériaux et des structures, de la furtivité, des
armements.

7.3.3 Finalement, pourquoi le secret ?

Nous ignorons actuellement l'ampleur des connaissances que les militaires étatsuniens ont tirées de l'ensemble des études qu'ils ont mené sur le sujet, soit à partir d'observations, soit, comme cela a été parfois écrit, à partir de matériels qui auraient pu être récupérés.

Quoi qu'il en soit, il est clair que le Pentagone a eu, et a probablement toujours, le plus grand intérêt à cacher, du mieux possible, toutes ces recherches, qui peuvent, à terme, amener les États-Unis à tenir une position de large suprématie vis-à-vis d'adversaires terrestres, tout
en les dotant d'une capacité de riposte non négligeable contre une éventuelle menace venant de l'espace. Dans ce cadre, il leur est impossible de divulguer les sources de ces recherches et les buts poursuivis, car cela pourrait orienter immédiatement les concurrents éventuels vers les pistes les plus intéressantes. Le camouflage et la désinformation (tant active que passive) resteraient toujours, dans cette hypothèse, une nécessité absolue.

Ainsi, il paraîtrait naturel que, dans l'esprit des chefs militaires étatsuniens, le secret doive être gardé le plus longtemps possible. Seule une pression croissante de l'opinion publique, éventuellement soutenue par des résultats de chercheurs indépendants, des divulgations plus ou moins calculées ou encore un accroissement brutal des manifestations d'OVNI, pourraient, peut-être, amener les dirigeants et les responsables étatsuniens à modifier leur attitude.

Il ne semble pas que l'on en soit déjà là.

****** FIN ******