Du GEPAN au SEPRA :
    Les études officielles sur les OVNIS en France
    (traduction d'un article paru dans la revue américaine International UFO Review (IUR), numéro de l'hiver
 2000-2001.

 
http://www.ufocom.org/pages/v_fr/m_articles/GEPAN_au_SEPRA.htm
 

 

La publication en juillet 1999 du rapport du Cometa Les OVNI et la Défense : à quoi doit-on se préparer ?, a
suscité une controverse sur son statut, quasi officiel ou privé. Le rapport du Cometa est une initiative privée,
bien que son style et son contenu lui donnent une allure officielle, et bien que plusieurs membres du Cometa
aient occupé (et que certains occupent encore) des postes importants dans la défense, la science et l'industrie.
Quoi qu'il en soit, un effet de ce document a été de renouveler l'intérêt pour l'étude officielle et gouvernementale
des ovnis en France.

Il est bien connu que la France a créé un organisme officiel - ou quasi officiel - pour l'étude des ovnis, appelé
d'abord le GEPAN en 1977, puis le SEPRA en 1988. Mais sa véritable histoire n'est pas bien connue, même
en France, principalement parce qu'elle a été marquée par des controverses. Le GEPAN/SEPRA a été
longtemps soupçonné de n'être qu'une vitrine pour le grand public, semblable au vieux Projet Livre Bleu
(Project Blue Book) aux Etats-Unis, les études véritables étant accomplies ailleurs. Bien que cela ait pu
sembler être le cas à l'époque, on peut en avoir une perception très différente aujourd'hui. Oui, il y a eu un effort
authentique pour mettre en place une véritable étude des ovnis, mais les enquêtes ont trop bien marché pour le
goût de certains officiels français, et au bout d'un certain temps l'envergure de ces études a été réduite.
Cependant, le service existe toujours, avec une capacité réelle d'enquête sur les observations d'ovnis.

Au début des années 90, Jean-Jacques Velasco, l'ingénieur en charge du SEPRA, a rendu publique son
opinion personnelle, positive, sur la réalité physique des ovnis - contrastant avec l'opinion sceptique
prédominante des scientifiques et intellectuels français, ainsi que d'un bon nombre d'ufologues. Pour les
lecteurs américains, cette opinion positive de Velasco a été démontrée clairement par sa participation au
groupe de travail conduit par le physicien Peter Sturrock, à l'invitation de Laurance Rockefeller, à Pocantico
Hills, dans l'état de New York, en 1997. On peut vérifier cela en lisant le livre de Sturrock, The UFO Enigma : A
New Review of the Physical Evidence (Warner Books, 1999). Velasco est critiqué à la fois par les pro-ovnis et
les sceptiques, d'une manière comparable aux critiques adressées au rapport du Cometa depuis sa
publication l'année dernière - une situation singulière et, pour moi, une bonne raison en elle même de revoir
cette histoire de plus près et d'essayer de rétablir les faits.

Voici les principaux faits relatifs aux études officielles sur les ovnis en France. Tous les noms et les dates
concernant le GEPAN et le SEPRA m'ont été confirmés par Jean-Jacques Velasco. Mais l'histoire des efforts
officiels pour étudier les ovnis commence bien avant la création du GEPAN en 1977.

Avant la création du GEPAN

Après la Seconde guerre mondiale, les premières observations aéronautiques d'ovnis furent réunies et
archivées au quartier général de l'armée de l'Air française, au Bureau Prospective et Etudes (EMAA/BPE). La
même fonction est assurée aujourd'hui par le Bureau Espace.

Au début des années 50, les gendarmes commencèrent à enregistrer des rapports d'observation d'ovnis, dont
une copie était transmise à l'armée de l'Air. De même que les carabiniers italiens, les gendarmes sont des
militaires, placés sous l'autorité du ministère de la Défense, et il était donc tout naturel pour eux de coopérer
avec l'armée de l'Air.

Durant ces premières années, certains personnels militaires exprimèrent librement leur intérêt pour les
"soucoupes volantes". Par exemple, le lieutenant Jean Plantier proposa une théorie de la propulsion des ovnis
par antigravitation dans un article qui fut publié en 1953 par l'officielle Revue des Forces aériennes françaises.
De telles initiatives étaient encouragées par le général Lionel Max Chassin, qui devint, à sa retraite, le
président de l'un des premiers groupes ufologiques , le GEPA (créé en 1962, à ne pas confondre avec le
GEPAN), et le resta jusqu'à sa mort en 1970.

 

Un premier projet dans les années 60

Dans son livre Forbidden Science (North Atlantic Books, 1992. Trad. fr. La science interdite, OP Editions,
1997), Jacques Vallée a fait allusion à l'intérêt de certains scientifiques français pour les ovnis. Par l'entremise
de son ami Aimé Michel, il rencontra en 1966 le physicien Yves Rocard (1903-1992), éminent professeur à
l'Ecole Normale Supérieure, et l'un des pères de la bombe atomique française. Rocard était connu pour avoir
accès aux plus hauts niveaux du gouvernement. (Son fils Michel, homme politique de gauche, fut premier
ministre du Président Mitterrand dans les années 80). Vallée raconte qu'il donna à Yves Rocard des copies de
cas remarquables du Projet Livre Bleu, mais il se plaignit de ce que son contact s'arrêta là (pages 201 et 227
de l'édition originale). En fait, j'ai appris récemment que l'idée d'établir un groupe officiel de recherche sur les
ovnis fut prise en considération à peu près à la même époque, sans que l'on puisse dire clairement si la visite
de Jacques Vallée y était pour quelque chose.

Jean-Luc Bruneau, ancien inspecteur général du Commissariat à l'Energie Atomique (CEA), maintenant à la
retraite et vivant près de Paris, m'a dit que le ministre de la Recherche Scientifique Alain Peyrefitte lui avait
demandé de faire des propositions pour la création d'un groupe de recherche sur la vie extraterrestre et les
ovnis. A ce moment, Bruneau fut transféré du CEA pour travailler directement avec Alain Peyrefitte. L'initiative
pour ce projet venait directement du cabinet militaire du Président de Gaulle, avec son approbation, et il était
aussi soutenu par le professeur Rocard. Selon Jean-Luc Bruneau, de Gaulle était impressionné par
l'observation, en 1954, d'un ovni au dessus de la ville de Tananarive, à Madagascar, un cas qui est cité dans le
rapport du Cometa. En fait, de Gaulle approuvait l'idée que la France ait son propre groupe d'étude
indépendant des Américains, à l'époque où ceux-ci mettaient en place la commission Condon.

Le projet, confidentiel, de Bruneau fut approuvé en 1967. Il proposait trois objectifs d'étude, à mener avec l'aide
d'experts de différentes disciplines :

     la probabilité de l'existence et la recherche de vie intelligente extraterrestre ;
     quelles pourraient être nos relations avec d'autres civilisations dans l'espace ;
     que se passe-t-il dans notre environnement terrestre - en d'autres termes, l'étude des "phénomènes
     aérospatiaux non-identifiés" (PAN).

Bruneau insiste sur cette terminologie (qui sera adoptée plus tard par le GEPAN) car dans son esprit le
phénomène pouvait inclure à la fois des objets matériels et non-matériels. Il recommanda aussi que cette étude
soit d'abord un projet du Centre National d'Etudes Spatiales (CNES), et qu'il devienne ensuite un projet
européen. Bruneau se souvient qu'à l'époque les opinions dans les milieux scientifiques étaient également
réparties pour ou contre les ovnis (personne n'ose faire une estimation aujourd'hui en France).

Ce projet, malheureusement, fut reporté à cause de la crise politique de mai 1968, et il ne fut jamais repris
ensuite. Ainsi ce fut une occasion manquée qui précéda de presque dix années la création du GEPAN.
Bruneau croit toujours que ce projet, tel qu'il avait été conçu initialement, aurait pu obtenir le concours d'experts
qualifiés comme Yves Rocard, dans les domaines de l'astrophysique, de l'exobiologie, de la médecine, de la
psychologie, de l'aviation et des forces armées.

 

Le tournant de 1973

En 1973, une importante vague d'observations attira l'attention des médias. Le journaliste de radio
Jean-Claude Bourret fit une série d'émissions à succès sur France Inter, OVNIS : pas de panique ! Le 2 février
1974, il obtint un entretien avec le ministre de la Défense Robert Galley, qui reconnut qu'il y avait des cas
inexpliqués dans les rapports des gendarmes, et qui recommanda de "garder l'esprit très ouvert" sur la
question des ovnis.

Le premier livre de l'astronome Allen Hynek, The UFO Experience (Regnery, 1972. Trad. fr. Les objets volants
non identifiés : mythe ou réalité ?, Belfond, 1974) attira également l'attention à cette époque. Il fut défendu par
l'astronome Pierre Guérin, notamment lors d'une émission à la télévision nationale où il fut confronté à quelques
journalistes sceptiques.

En 1974, il fut décidé de rassembler systématiquement les rapports de gendarmerie au niveau national, sous
l'autorité du commandant Cochereau et du capitaine Kervandal. Ce dernier indiqua que des copies des
rapports étaient transmis au CNES. La même année, un comité de l'Institut des Hautes Etudes de Défense
Nationale (IHEDN) présidé par le général Blanchard (sans rapport avec le général américain !) fit des
recommandations pour la création d'un organisme d'études des données sur les ovnis.

Dans le même temps, l'ingénieur Claude Poher, qui était responsable de la division des systèmes et projets au
CNES, était déjà engagé à titre personnel dans l'étude des ovnis. Il s'était intéressé à la question après avoir lu
le Rapport Condon dans lequel il avait été surpris de trouver nombre de cas inexpliqués. En 1973, Poher avait
déjà terminé une étude statistique des ovnis, qu'il présenta en 1975 à une réunion de l'American Institute for
Astronautics and Aeronautics. En 1976, il participa à la première réunion technique du Center for UFO Studies
(CUFOs, l'organisme créé par l'astronome Allen Hynek à Chicago).

En 1976, Claude Poher fit des propositions au directeur du CNES, avec le soutien de l'IHEDN, pour la création
d'un groupe d'études des ovnis. Il avait déjà l'assurance de la pleine coopération de l'armée de l'Air, de la
gendarmerie, de l'aviation civile, et de l'office de la Météorologie nationale.

 

Le GEPAN (1977-1987)

En 1977, le gouvernement français demanda au CNES de mettre en place un groupe permanent d'étude des
ovnis. Cela fut fait en mai 1977, avec la création du Groupement d'Etudes des Phénomènes Spatiaux
Non-identifiés (GEPAN), sous la direction de Claude Poher.

Lors d'une session inaugurale, le président du CNES, Hubert Curien, demanda au GEPAN d'étudier les
rapports dans un esprit ouvert et scientifique. Mais ce n'était pas une déclaration officielle. Un Conseil
scientifique fut également créé, composé de douze membres (à ne pas confondre avec MJ-12 !) auquel le
GEPAN devait faire un rapport au moins une fois par an. Selon des sources fiables, Curien et de Directeur
général du CNES Bignier adoptèrent une attitude neutre sur la question des ovnis. En revanche, le travail du
GEPAN fut soutenu par le secrétaire du Conseil scientifique, M. Gruau, qui était inspecteur général du CNES.

1977-1979 : la période Poher

Durant la période 1977-1979, le GEPAN eut un personnel de six à sept personnes. Il obtint également la
coopération d'autres personnels et d'experts , aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur du CNES. La première
tâche du GEPAN fut d'analyser les nombreux rapports provenant principalement de la gendarmerie. Aux
quelque 300 rapports déjà parvenus en 1974 s'ajoutaient à présent plus de cent rapports par an. Incidemment,
Velasco m'a dit que ce nombre s'est beaucoup réduit ces dernières années, avec moins de vingt cas par an.

Une première réunion du Conseil scientifique eut lieu en décembre 1977. Selon un ancien expert scientifique
du GEPAN, Le groupe reçut un rapport de 290 pages en deux volumes, comprenant trois présentations
générales, trois rapports d'enquêtes détaillées, l'analyse de deux photographies alléguées d'ovnis, et cinq
analyses statistiques d'échantillons et de cas divers. Le Conseil émit des conclusions et recommandations qui
conduisirent le GEPAN à entreprendre des études complémentaires. Celles-ci furent examinées lors d'une
deuxième réunion, en juin 1978. Cette fois, c'est un rapport de 670 pages en cinq volumes qui fut préparé. Le
premier volume était une synthèse écrite par Poher. Les volumes 2 à 4 contenaient dix enquêtes de terrain
détaillées, et le cinquième volume contenait d'autres études ainsi que des cas moins détaillés. L'expert qui m'a
donné ces détails regrette encore que ces rapports n'aient pas été publiés, de sorte que seuls les initiés ont
une idée du volume et de la qualité du travail accompli par Poher et son équipe. Comme la France n'a pas
d'équivalent de la Loi américaine sur la liberté de l'information (FOIA, Freedom of Information Act), il ne semble
pas possible d'obtenir la communication de ces documents aujourd'hui.

Selon Jean-Jacques Velasco (à l'époque assistant de Poher), dans l'étude statistique de 1978, 678 rapports
étaient évalués, et classés dans quatre catégories :

     A : parfaitement identifié
     B : probablement identifié (total de A et B = 26%)
     C : données insuffisantes (36%)
     D : non identifié (38%).

Ce rapport fut approuvé par le Conseil scientifique, qui demanda alors un certain nombre d'études couvrant
différents domaines tels que la méthodologie statistique, des modèles de propulsion (incluant la
magnétohydrodynamique), et la psychologie de la perception.

Il est intéressant de noter que Claude Poher essaya aussi de coopérer avec des ufologues privés. En
septembre 1978, le GEPAN organisa un grand rassemblement de quelque cent personnes représentant plus
de quarante groupes civils (bien plus qu'il n'en existe aujourd'hui). Cet effort semblait prometteur au début, mais
il s'avéra difficile à mettre en œuvre et ne dura pas longtemps. De vives critiques apparurent à cette époque,
venant à la fois des sceptiques et des personnes portées au "conspirationisme". La tendance dite
"socio-psychologique" était déjà en plein développement dans l'ufologie française.

En 1979, Poher arriva à la conclusion que les ovnis étaient réels, et présenta l'ensemble de ses conclusions au Conseil scientifique du GEPAN. Sa position ne fut pas rendue publique mais elle se heurta pourtant à une forte opposition dans les médias. Poher prit alors un congé sabbatique d'un an pour accomplir un vieux rêve personnel : faire le tour du monde avec sa famille sur un bateau construit de ses mains. Depuis son retour au
CNES, il s'est abstenu de faire des déclarations publiques sur les ovnis, mais on sait qu'il s'intéresse toujours à la question.

 

1979-1983 : Alain Esterle

Le nouvel homme à la tête du GEPAN fut Alain Esterle, un jeune et brillant polytechnicien qui obtint rapidement
un accroissement des ressources du GEPAN. Le personnel fut porté à une dizaine de personnes, et ce fut
aussi une période très productive, avec la publication d'une série de notes techniques.

Au moins deux observations importantes eurent lieu dans cette période, qui furent étudiées et présentées
publiquement par le GEPAN en 1983 :

     Le fameux cas de Trans-en-Provence avec trace physique au sol, en janvier 1981 (Note technique No 16
     : Analyse d'une trace, http://www.ufocom.org/UfocomS/trans/index.htm ).
     Le cas très curieux de quasi atterrissage d'un petit ovni dans un jardin privé à Nancy, en octobre 1982,
     avec des effets sur les plantes (Note technique No 17, appelé "L'Amarante" d'après le nom des plantes
     affectées, http://www.ufocom.org/UfocomS/amarante/index.htm ).

Le cas de Trans-en-Provence, en dépit de critiques virulentes des sceptiques français, reste encore
aujourd'hui l'une des meilleures enquêtes jamais publiées. Une version en anglais de l'étude a été publiée en
1990 aux Etats-Unis (Journal of Scientific Exploration), et une étude complémentaire sur les plantes par le
biologiste Michel Bounias a été publiée en 1994, directement en anglais, dans le Journal of UFO Studies. Le
cas est également présenté dans le livre de Sturrock, The UFO Enigma.

Il est clair que ces cas publiés par Alain Esterle furent considérés comme trop provocants par de nombreux
officiels et scientifiques éminents, y compris à la direction du CNES, et les moyens du GEPAN ne tardèrent
pas à être réduits. Le CNES avait d'ailleurs des problèmes budgétaires à l'époque, et ce fut un argument
décisif pour retirer le soutien aux enquêtes sur les ovnis. En conséquence, Esterle quitta le GEPAN pour un
autre poste au CNES, et fut remplacé par son assistant, Jean-Jacques Velasco. Les ressources et le
personnel furent réduits considérablement. Dans les années qui suivirent, le Conseil scientifique du GEPAN
cessa de se réunir, en dépit de demandes répétées de l'un de ses membres, Chritian Perrin de Brichambaut,
inspecteur général de la Météorologie nationale. Une ultime réunion du Conseil eut lieu en 1987, peu de temps
avant sa mort.

 

En 1988, le SEPRA remplace le GEPAN

En 1988, le GEPAN fut fermé discrètement et remplacé par une nouvelle entité, appelée curieusement Service
d'Expertise des Phénomènes de Rentrées Atmosphériques (SEPRA), une appellation qui ne faisait plus
directement référence aux ovnis. Ce nouveau nom se référait seulement aux débris de fusées et de satellites,
mais c'est Velasco lui-même qui l'avait proposé pour permettre de continuer à surveiller discrètement les
observations d'ovnis. Ainsi il put sauvegarder la recherche ovni au CNES, bien que d'une manière très limitée.
Assez rapidement, il n'eut plus qu'un assistant et une secrétaire. Par la suite, l'équipe fut encore réduite,
Velasco se retrouvant seul, et affecté partiellement à l'étude des ovnis. Le Conseil scientifique cessa
complètement toute activité et plus aucune note technique ne fut publiée. En revanche, les accords de
coopération avec l'armée de l'Air, la gendarmerie, l'aviation civile, et d'autres entités, restèrent en vigueur. De
plus, le SEPRA continua à bénéficier de l'assistance discrète d'un certain nombre de gens.

Manifestement, une politique de "profil bas" avait été mise en place, et elle continue à être appliquée
aujourd'hui, une évolution qui a causé une grande déception chez les ufologues, contrastant avec les grands
espoirs des premières années du GEPAN. Cependant, les accusations de debunking furent une mauvaise
interprétation de la situation réelle, qui était une politique de discrétion mais pas de négation totale. Personne
ne voulut prendre la responsabilité de fermer complètement la recherche officielle sur les ovnis. La preuve en
est la publication en 1993 d'un livre cosigné par Velasco et le journaliste Jean-Claude Bourret, intitulé OVNI : la
science avance, dans lequel Velasco admettait la réalité physique des ovnis et la grande probabilité de leur
origine extraterrestre. Il souligna que c'était une position personnelle, mais il avait dû obtenir l'autorisation du
CNES pour le publier. De plus, le livre avait une caution scientifique sous la forme d'une préface écrite par
l'astrophysicien Jean-Claude Ribes, président de la Société astronomique de France. Ribes souligna qu'il
s'agissait d'un vrai livre scientifique, rédigé avec l'aide d'experts.

Ce livre montre que la communauté scientifique française n'était pas unanimement hostile à la question des
ovnis. On peut dire la même chose des militaires, qui étaient restés silencieux jusqu'à la parution du rapport du
Cometa. Cependant, ceux qui ont exprimé des vues personnelles positives sur les ovnis restent encore
aujourd'hui une petite minorité, aussi bien dans le domaine militaire que dans les organisations civiles ou
gouvernementales. Il faut le répéter, le rapport du Cometa n'a pas d'approbation officielle. Les membres du
Cometa sont des personnes indépendantes qui ont décidé de publier leur rapport dans l'espoir de relancer les
études officielles en France. Dans ce contexte, les attaques virulentes de certains ufologues sont dénuées de
tout bon sens.

 

Développements récents

En 1995, une réunion d'information sur les ovnis fut organisée au sein de la Direction du Renseignement
Militaire (DRM). La DRM avait été créée en 1992 en regroupant plusieurs branches du renseignement militaire,
avec des bureaux sur la base aérienne de Creil, dans l'Oise. Une étude fut produite peu de temps après, mais
il s'agissait là d'actions de faible portée. Cette étude, intitulée Implications militaires du phénomène des ovnis,
avait en fait été rédigée par un jeune diplômé d'université qui faisait là son service militaire. Il est permis de
supposer qu'un suivi plus sérieux de la question ovni existe à d'autres niveaux dans le monde militaire. Mais il
n'y a pas d'indications que des secrets profonds y seraient enfouis. En fait , le rapport du Cometa, par son
existence même, suggère plutôt le contraire.

Traduction Gildas Bourdais
26 mai 2002