http://www.jp-petit.com/nouv_f/B2/B2_7.htm
Les Mystères du B2
17 janvier 2003
Page 7
Un film montre le système MHD du B2 en action.
Quand on veut conserver un secret
il faut se montrer extrêmement vigilant. Il arrive que certains indices
transpirent.
En composant :
http://www.is.northropgrumman.com/videos/b2_tx.wmv
sur votre navigateur vous pourrez
voir un film d'une minute seize secondes, téléchargeable
(1,9 mégas). Celui-ci
montre tout un lot d'images du
B2 pris en vol, celui qu'on montre, pas le bombardier hypersonique.
Voici le court extrait-clé
:
Passage du B2 en transonique au dessus de la mer. Migration de la décharge
électrique (MHD)
dans l'environnement
de vapeur d'eau. Séquence isolée et convertie en gif animé
par Christophe Tardy.
Remarquer que la lueur de la décharge n'intéresse que la
partie supérieure de l'appareil.
Le B2 est équipé d'un
système de création de plasma utilisant l'écoulement
de l'air ambiant comme générateur MHD
qui lui permet, même en configuration
subsonique, de s'environner de plasma. Ce dernier n'est pas visible de
jour. C'est
ce plasma qui rend l'appareil furtif
en absorbant et en diffusant les ondes radar. Si ce "B2 de démonstration"
ne l'étaient
pas le gens seraient tentés
de se poser des question puisqu'a priori il a réputation d'être
indétectable. Dans le film ce
système MHD "minimal" est
activé. Normalement la décharge électrique n'aurait
pas du être visible. Mais lorsque
l'appareil survole la mer, une
zone saturée d'humidité, il effectue un passage en transonique.
Représentons ci-après un
profil d'aile en régime
transonique. Au moment on on s'approche de la vitesse du son des phénomènes
"de
compressibilité" apparaîssent
au voisinage de la partie la plus épaisse du profil (région
signalée par une ligne tiretée).
Aile et fuselage d'avion en régime transonique.
C'est dans cette région que
se produit une condensation de vapeur d'eau, en général fugitive
car les avions ne sont pas
conçus pour effectuer des
vols de longue durée à cette allure transonique où
ils sont par ailleurs instables. Quand un
appareil franchit le mur du son
c'est une plage de vitesse où il n'a pas tendance à s'attarder.
Idem quand il ralentit.
Ci-après une photo d'un
F-18 volant au dessus de la mer en transonique. Il apparaît alors
une nébulosité d'extension
variable qui est évidemment
de couleur blanche, puisque c'est ... de la vapeur d'eau.
F-18 effectuant un passage en transonique dans le l'air saturé en
humidité.
(Photo signalée et transmise par J.Costagliola)
Dans le film montrant le B2 on obtient quelque chose de totalement différent. Voir les deux images ci-après :
La décharge électrique envahit la région transonique où la vapeur d'eau se condense.
Remarquer le reflet de la lueur sur l'extrados de la voilure.
Seconde image extraite du film : La bulle de vapeur est à son extension
maximale.
Même chose pour la décharge électrique.
Qu'observe-t-on ? Sur la partie
supérieure de l'appareil, là où se situe le système
MHD, principalement localisé à
l'entrée d'air des réacteurs
et en sortie de tuyère la bulle de vapeur est fortement lumineuse.
C'est normal. L'air peuplé
de micro-gouttelettes de vapeur
d'eau est plus conducteur de l'électricité. La décharge
électrique a alors tendance à
s'étendre dans toute cette
région. De toute évidence cette bulle de vapeur émet
de la lumière, qui est due à la
désexcitation radiative
des molécules du gaz excité par les collisions qu'elles subissent
avec les électrons libres
constituant la décharge.
Cette luminosité est très atténée, voire inexistante
sur le dessous de l'appareil.
Comment l'Air Force a-t-elle laissé
passer de telles images ? A notre avis parce que personne n'y a prêté
attention.
Dans des conditions normales (celles
qui correspondent à toutes les autres images du film) la décharge
électrique n'est
pas visible. Celle-ci s'est révélée
pendant un bref instant parce que la condensation de vapeur d'eau liée
au passage en
transonique a brusquement accru
la conductivité électrique de l'air. Ces images ont été
confiées à une société dont la
tâche a alors été
de monter ce film d'un peu plus d'une minute. Personne n'a alors fait trop
attention à la coloration et à
la luminosité anormales
de la bulle de vapeur pendant cette séquence très brève.
Il fallait l'oeil d'un spécialiste pour
noter cette anomalie.
Moralité : même quand on prend grand soin de cacher les choses des indices subsistent toujours.
Sur l'image ci-après, le même phénomène de halo autour du B2 mais système MHD non activé.
Halo de micro
goutelettes d'eau de condensation autour d'un B2 effectuant un passage
en transonique
Sytème MHD non activé. (Photo signalée et transmise
par J.Costagliola)
Selon la personne qui avait été
témoin en 1997 des "rampes lumineuses" bordant les ailes du B2 la
firme Northrop
Grumman et l'USAF se préparent
a faire une annonce a ce sujet. La firme confirmera-t-elle que cette luminosité
correspond à l'activation
d'un système MHD, à l'extension d'une décharge électrique
ou invoquera-t-elle une autre
explication, comme celle de l'éclairage
de la nébulosité par un coucher de soleil ? La seconde photo
rend cette
explication problématique.
S'il s'agissait d'un éclairage par le soleil couchant, pourquoi
la partie inférieure de l'appareil
ne serait-elle pas éclairée
? En plein Soleil la nébulosité apparaîtrait blanche,
comme ci-dessus. Wait and see.....
Ce détail a été remarqué par Philippe, d'Argenteuil.
26 janvier 2003 : Suite à
une discussion avec un spécialiste, une info concernant la furtivité
radar. Il existe de longue
date des "doubleurs de fréquence"
qui sont à base de cristaux d'origine organique. Ceux-ci sont utilisés
dans les lasers.
On peut ainsi doubler la fréquence
d'émission d'un laser où l'énergie serait par exemple
initialement produite dans
l'infrarouge. Sur le plan de la
furtivité l'idée consiste à revêtir l'appareil
par ce type de produit qui renverra donc un
écho à fréquence
double de celle du signal envoyé par le radar pour la détection.
Dans la mesure où le concepteur de
l'antenne réceptrice n'a
pas tenu compte de ce détail l'appareil serait bien "détecté",
renverrait un écho mais le radar de
détection ne serait pas
capable de l'enregistrer. Ce détail nous montre comment les techniques
les plus sophistiquées,
les imaginations créatrices
les plus performantes sont détournées au profit d'applications
militaires. C'est ... comme ça.
6 février 2003
J'ai reçu ce jour un mail de Jacques Antoine, résidant à Namur, Belgique :
Je souhaite alimenter votre réflexion
relative aux anomalies du B2 en vous apportant mon propre témoignage.
Dans
votre dernier ouvrage, la photo-montage
de la page 128, reproduite sur votre site m'a rappelé un incident
que j'avais à
l'époque (novembre 2002)
classé comme sans intérêt. Au dessus de mon domicile
(Belgique, à Wépion, à 6 km au sud
de Namur), les passages d'avions
sont très fréquents. Avec l'habitude, on parvient à
idenfier un type d'appareil à
l'oreille. Intrigué par
un inhabituel bruit de réacteurs, je suis sorti avec des jumelles
(12x50), car il me semblait
qu'approchaient plusieurs appareils
lourds, dont la motorisation ne correspondait pas à celle des avions
habituels. De
fait : le ciel obscur mais largement
dégagé me laissa apervoir une formation triangulaire de trois
appareils migrant
grosso-modo d'ouest en est, suivant
le trajet habituel des aéronefs américains transitant par
la Belgique. Malgré
l'obscurité, mais grâce
aux jumelles, j'ai pu constater qu'en tête venait un avion classique,
suivi à gauche et à droite par
deux appareils dont les feux étaient
inhabituels, et que j'ai identifiés comme étant des B2. Ce
qui m'a étonné, c'est une
faible luminosité blafarde
discernable au niveau des bords d'attaque des ailes, que j'ai attribuée
à un reflet de lune,
puisqu'à ce moment la lune
se levait plus ou moins droit devant les avions (lune invisible pour moi
à cause de la haute
végétation). J'ai
certes été troublé parce que je ne comprenais pas
comment les DEUX ailes d'un même appareil
pouvaient me renvoyer le même
reflet, mais j'ai imputé cette bizarrerie à une erreur de
perception due aux conditions
d'observation défavorables
(utilisation de puissantes jumelles, sans pied stabilisateur, de nuit,
pour observer des objets
mobiles, éloignés,
durant un temps assez bref.). Je regrette n'avoir pas eu le réflexe
de noter la date, l'heure, l'azimut, la
taille apparente, etc. mais sur
le moment j'ai juste pensé avoir été témoin
d'un transfert de matériel militaire très
ordinaire sinon qu'il impliquait
des appareils peu répandus. Je joins au présent mail un dessin
reproduisant mon
observation (ou, du moins, le souvenir
que j'en ai conservé après trois mois). Vous noterez que,
selon ma mémoire, la
zone de clarté devant les
prises d'air des réacteurs semble plus mince que sur la photo que
vous avez diffusée.
Observation de Jacques Antoine, de Namur, fin 2002.
11 février 2003 : Suite à
une suggestion de de Panafieu, Christophe Tardy a de nouveau extrait de
courtes séquences
du film Norhrop-Grumman et les
a tranformées en gif animés. Il faut d'abord savoir une chose
: lorsque le B2 a fait
l'objet de présentations
il a toujours été formellement interdit de le photographier
vu de l'arrière. Pourquoi ?
Que verrait-on à l'arrière
d'un tel appareil ? Réponse : la façon dont il éjecte
les gaz brûlés de ses réacteurs. Voici une
image (d'ailleurs également
extraite du film) qui correspond au plan fourni par les américains
sur la plaquette B2-Spirit
in action :
Les tuyères "offiicielles" du B2.
Plan trois-vues montrant la disposition des "tuyères officielles" du B2
Ci-après, une autre image, extraite de la plaquette.
Autre vue des "tuyères officielles" du B2
L'appareil éjecte ses gaz
brûlés sur le dessus de l'aile, certes, mais selon cette configuration
ça n'est pas extrêmement
furtif. Nous avons d'ailleurs vu
il y a un an des clichés infrarouges pris de l'arrière de
l'appareil en vol. Les tuyères s'y
révèlent par deux
spots très marqués. Mais celui qui a pris ces photos lui-même,
de jour, lors d'une présentation ne
nous a pas autorisé à
les reproduire. La "compacité" de l'éjection n'évoque
ni une importante dilution ni un effort
particulier fait dans le sens d'une
furtivité infrarouge. Il existe des satellites équipés
de détecteurs infrarouges.
Repérage du B2 par satellite infrarouge
Dans cette configuration le B2 serait
aisément repéré et s'il vole, comme allégué,
en subsonique sur de très grandes
distances il pourrait aisément
être descendu par des missiles guidés... par le satellite
qui, lui, ne le perdrait pas de vue.
Un véritable tir au pigeon,
à cette vitesse.
Voici une vue en plan du F-117 A,
beaucoup plus ancien que le B2, avec sa tuyèr en "bec de canard",
que j'avais été le
premier à montrer lors d'une
émission chez Poivre d'Arvor où j'avais montré une
maquette recon,stituée peu de temps
avant que l'Air Force ne fournisse
une volée de photos complète.
L'avion furtif F-117 A
Cette tuyère-là éjecte
les gaz selon un jet plat, pour assurer la dilution la plus rapide possible
dans le but de minimiser
la signature infrarouge. Maintenant,
réfléchissons. Qu'elle serait la meilleure façon de
rendre la signature infrarouge la
plus faible possible ?
- Jouer à fond sur la dilution
- Ejecter non plus selon une ou
des tuyères mais selon une fente de bord de fuite, qui pourrait
ne faire alors que
quelques centimètres d'épaisseur.
Techniquement, c'est faisable. L'enjeu
est si énorme que cela vaut la peine de concevoir un système
d'éjection de où
des tubulures amènent celui-ci
tout le long du bord de fuite, ou en tout cas sur des larges portions de
ce bord de fuite.
De plus une forte dilution (système
du "double-flux") améliore le rendement propulsif. Si une telle
technologie était
mise en oeuvre sur un appareil
on observerait un effet de mirage sous certains angles, en des parties
de l'appareil qui ne
sont pas censées émettre
du gaz chaud. Regardez alors ces extraits du film, isolés par Christophe
Tardy :
Première séquence. Le B2 arrive de face
Deuxième séquence. B2 vu par l'arrière
Troisième séquence. Le B2 au décollage.
Enfin une image isolée par de Panafieu, montrant ces zones de flou.
Le flou au voisinage du bord de fuite des ailes du B2 (de Panafieu)
Avouons qu'il y a présomption.
Reprenons maintenant des images de la plaquette "B2-Spirit in action" comme
celle-ci
:
Bord de fuite du B2
Au premier plan, un des spoilers
ouvert en grand. C'est le mode de pilotage du B2. Il opère son contrôle
en lacet en
accroissant la traînée
en bout d'aile. Quand les deux sont ouvertes cela fait aussi office d'aérofriens.
Sur les moteurs ce
qui est indiqué comme étant
des entrées d'air additionnelles, pour mieux alimenter les moteurs
en position câbrée Mais
regardez le bord de fuite. A gache,
au niveau de la "queue de castor" , qui sert pour le contrôle en
tangage. C'est
l'empennage horizontal de l'appareil.Mais
que signifie ce trait noir désigné par la flèche de
droite. A quoi servent ces
volets également visibles
sur la vue en plan, à cet endroit. Serait-ce une "tuyère
plate à section variable". Ceci étant, il
serait logique que cette éjection
de gaz par le bord de fuite soit absente au niveau de la "quque de castor"
car on aurait
de plus à gérer le
problème de son articulation.
Même interrogation quand on
regarde cette autre vue d'un B2 en train de larguer sa grosse bombe destinées
à briser
les blockhaus. Que désignent
les flèches ?
Bord de fuite du B2
Sur cette même photo on voit
également le bord d'attaque de l'appareil. Pourquoi cette couleur
noire si prononcée ?
Un de mes contacts me dit que le
bord d'attaque des B2 recèle une antenne radar très sophistiquée,
conçue pour
conserver à l'appareil sa
furtivité quand il tente de repérer ses cibles. Possible.
Affaire à suivre.......
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