19 - LE
SAGE DU TIBET / Par Tuesday Lobsang Rampa --Montréal : Éditions
Stanké, ©1980. {(pages 195 à 200)(Extrait
40)}. Histoire De La Terre (suite).
Chapitre neuvième
Quittant la salle de la quatrième dimension, nous nous dirigeâmes vers une autre pièce qui se trouvait à près de cinq cents mètres de là. La Terre était-il écrit sur la porte.
Le lama Mingyar Dondup me devança et alla s'asseoir sur un banc auprès d'un module de commande. Je pris place à ses côtés. Il appuya sur un bouton et l'obscurité se fit dans la pièce. Je regardai autour de moi à la recherche de la lumière, et quand je me retournai vers le globe j'eus un choc et en tombai à la renverse. Une horrible bête, un dinosaure, semblait-il, était devant moi, à moins de deux mètres, et me regardait la gueule ouverte ! Je me relevai, tout penaud, et réalisai que cet animal était mort depuis des milliers d'années.
« Nous allons continuer notre leçon d'histoire, me dit le lama, et nous promener un peu au hasard dans le passé. Tu vas voir comme les livres d'Histoire sont malhonnêtes !
1 Sur le globe apparut alors une chaîne de montagnes, et au pied de l'une d'elles des soldats avaient établi leur campement. Des femmes étaient avec eux. À cette époque, on les emmenait pour réconforter les hommes après la bataille. Et en cas de victoire de l'ennemi elles étaient emmenées dans l'autre camp pour accomplir les mêmes fonctions.
La scène s'anima et l'on vit des hommes essayant de faire avancer un troupeau d'éléphants. Un homme juché sur l'un d'eux exhortait ses compagnons : « Je vous dis que ces éléphants ne grimperont pas la pente s'il y a de la neige. Ils sont habitués aux climats chauds et le froid les fera crever. Et comment porterait-on les tonnes de nourriture qu'il faudrait pour les nourrir ? Je suggère qu'on décharge ces animaux et qu'on prenne, à la place, des chevaux de la région ; nous ne passerons pas autrement ce col.
Il régna quelque temps une grande confusion. On parlait fort, on gesticulait beaucoup, et finalement l'homme à dos d'éléphant eut gain de cause et l'on déchargea les bêtes. Puis tous les chevaux des environs furent réquisitionnés sans tenir compte des protestations des paysans.
Le lama avait pris soin de me poser sur la tête un appareil spécial sans lequel je n'aurais rien compris au langage de ces gens. Grâce à lui, leurs paroles me parvenaient très clairement.
Bientôt la caravane fut prête et l'on hissa les femmes sur les chevaux. On a l'habitude de penser que les femmes sont moins résistantes que les hommes mais l'on se trompe ; et je pensais quant à moi qu'elles feignaient la fatigue pour n'avoir rien à porter !
La troupe s'ébranla et commença à gravir le sentier. On se rendit compte bien vite que les éléphants n'auraient jamais pu le monter tant il était étroit et rocailleux. Et quand arriva la neige, les chevaux eux-mêmes ne furent guère à l'aise et il fallut les pousser.
Le lama fit tourner le globe pour sauter quelques siècles et quand il se stabilisa nous nous trouvions au coeur d'une bataille particulièrement sanglante. Non contents de trouer de part en part leurs victimes à l'aide de leur épée ou de leur lance, les guerriers leur coupaient la tête et en faisaient des tas. Nous regardâmes un moment cette tuerie barbare, et aperçûmes de chaque côté du champ de bataille des tentes grossièrement montées sous lesquelles se trouvaient des femmes. Sans doute leur était-il égal que la victoire revienne à l'un ou l'autre camp, puisque, dans tous les cas, leur sort serait le même. Comme nous, néanmoins, elles regardaient, peut-être par simple curiosité.
Mon guide appuya une nouvelle fois sur un bouton et la vitesse de rotation du globe s'accéléra. Et nous arrivâmes de nouveau au milieu d'un combat. Cela se produisit plusieurs fois encore. Nous vîmes notamment ce que mon guide appelait les Croisades et dont il m'avait déjà parlé. Il était de bon ton à l'époque, lorsqu'on était de haute naissance, d'aller combattre le Sarrasin. Les Sarrasins étaient un peuple cultivé et courtois mais ils n'entendaient pas se laisser faire et ils défendirent leur territoire avec âpreté. Bon nombre de titres de noblesse disparurent en ces contrées lointaines avec ceux qui les portaient !
Nous assistâmes aussi à un épisode de la guerre des Boers. « De part et d'autre, me dit mon guide à l'oreille, on se proclamait les défenseurs de la justice ! » Il me fit remarquer aussi les méthodes de combat particulièrement sadiques des Boers qui cherchaient avant tout à mutiler leur adversaire en une région du corps bien précise.
Puis l'on revint à l'époque des Croisades. La bataille venait de s'achever mais l'on ne savait pas qui était le vainqueur. Chaque clan s'était maintenant replié de chaque côté du champ de bataille, et assaillants et assaillis retrouvaient leurs femmes. Quant aux blessés et aux morts ils jonchaient le sol et personne ne s'en occupait car il n'y avait pas à l'époque de service sanitaire. En cas de blessure grave, il était d'usage de demander à l'un de ses amis un poignard que l'on gardait en main et que l'on se plantait dans le coeur lorsque la souffrance devenait intolérable.
Le lama fit encore tourner le Globe et ce fut une nouvelle guerre. Une guerre sans merci qui semblait ravager le monde entier. Des gens de toutes couleurs maniant toutes sortes d'armes étaient engagés dans le carnage. Il y avait aussi de gros canons montés sur roulettes et dans le ciel flottaient de drôles de choses reliées par des ficelles. Je sus plus tard que c'était des ballons. Ils pouvaient monter très haut et les hommes qui étaient à bord des nacelles pouvaient ainsi voir en territoire ennemi et établir leur stratégie militaire en conséquence. Mais ils ne restèrent pas longtemps dans le ciel car des engins bruyants surgirent bientôt de l'horizon et eurent vite fait de les faire exploser.
Partout ce n'était qu'un marécage de boue et de sang parsemé de débris humains. Des cadavres pendaient aussi des fils barbelés et régulièrement des obus éclataient qui, chaque fois un peu plus, délabraient la campagne environnante.
Un nouveau réglage de la machine fit apparaître une nouvelle image. La mer s'étalait devant nous et l'on distinguait à peine quelques points minuscules à l'horizon. Le lama actionna une manette et les points se rapprochèrent ; il s'agissait en fait de gros navires de guerre, tout en acier et portant sur leurs flancs des tubes métalliques qui crachaient régulièrement des projectiles. Ces derniers pouvaient parcourir plus de trente kilomètres avant d'atteindre un bâtiment ennemi. Soudain l'un d'eux atterrit sur le pont d'un navire que nous regardions. Ce fut alors comme si le globe tout entier explosait. Sans doute, la réserve de munitions avait-elle été touchée car en quelques secondes le bateau avait été pulvérisé. Partout ce n'était que débris de chair et de ferraille qui retombaient dans un nuage de sang.
Puis les tirs s'arrêtèrent et la bataille navale qui se déroulait sous nos yeux parut se calmer. C'est alors que sur l'un des bateaux nous vîmes un homme s'avancer, d'un pas furtif, vers son capitaine. Quand il fut à sa hauteur, il dégaina et le tua.
Nous revînmes ensuite à l'époque de la Guerre de Troie. « Pourquoi ne suivons-nous pas l'ordre chronologique ? » demandai-je à mon guide. « J'ai ma petite idée là-dessus, déclara-t-il l'air mystérieux. Continue à regarder, Lobsang »
Je vis alors un soldat troyen brandir une lance et la planter, sans plus de préambule, dans la poitrine de son supérieur. « Vois-tu, Lobsang, commenta mon guide, la nature humaine, quelle que soit l'époque, ne varie pas et demeure ce que fondamentalement elle est. Un homme peut tuer son capitaine dans l'une de ses vies, et perpétrer le même crime dans toutes ses autres vies. Je ne veux pas t'enseigner l'Histoire comme on le fait dans les livres ? Ceux-ci doivent servir des intérêts politiques, aussi altèrent-ils la vérité, et je veux que tu connaisses cette vérité ? La leçon continua encore quelque temps. Des images défilaient et l'on sautait d'une époque à l'autre sans souci de la chronologie. On pouvait mieux juger ainsi des actes des hommes et particulièrement des hommes au pouvoir dont la fourberie, par exemple, me parut être la caractéristique première, et ce à toutes les époques !
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