9 - L'ERMITE
Par TUESDAY LOBSANG RAMPA
Monaco :Éd. Rocher, 1987, 222 p. et 1991, 256 p.
Paris : Éd. J'ai Lu, 1989, 250 P.
Montréal, Éd. de l'Homme, c1971, 222 p.
{L'Ermite, par Rampa: (pages 16 à 23 )(Extraits)}[3]Discussion mouvementée des Jardiniers.
« Tandis que j'étais assis, émerveillé mais plein de ressentiment, une discussion fort animée s'amorça dans une langue inconnue. Des Voix. Encore des Voix. Certaines d'entre elles étaient hautes et aiguës comme si elle avaient pris naissance dans la gorge de gnomes. D'autres étaient graves, caverneuses, tonitruantes ou alors ressemblaient au cri qu'émet le yack mâle à travers monts et vaux à l'époque des amours. Peu importe qui étaient ces gens, cela augurait très mal pour moi, qui n'avais guère l'intention de coopérer et qui, de plus, me trouvais captif contre mon gré. Tandis que l'incompréhensible discussion se poursuivait, je continuai à écouter, non sans quelque crainte. J'entendis des sons aigres comme celui du chalumeau ou déchirants comme une sonnerie de trompette dans un défilé rocheux. Quel genre de personnes pouvaient bien être ces gens? me demandai-je. Comment des êtres humains pouvaient-ils bien émettre une telle variété de tons, de demi-tons, d'harmoniques? Où pouvais-je donc bien me trouver? Peut-être me trouvais-je en plus mauvaise posture qu'aux mains des Chinois. Ah! si seulement je pouvais voir... Si seulement je pouvais avoir des yeux pour voir ce que je ne pouvais que deviner. Le mystère s'éclaircirait-il si je ne me trouvais pas accablé par la cécité? Non, car comme de devais le découvrir plus tard, le mystère n'en serait que plus insondable!. C'est ainsi que je demeurai assis, hésitant, rempli de frayeur. Les tortures que j'avais subies aux mains des Chinois m'avaient relativement affaibli et me portaient à croire que je serais incapable de supporter d'autres traitement de ce genre. Absolument incapable. Mieux valait voir les Neuf Dragons venir et me consumer immédiatement plutôt que d'être contraint de supporter l'Inconnu. C'est ainsi que je demeurais assis, car il n'y avait rien d'autre à faire.
« Des éclats de voix me firent craindre pour ma sécurité. Eussé-je possédé la vue, j'eusse tenté un effort désespéré pour prendre la fuite, mais celui qui est sans yeux est véritablement réduit à l'impuissance, se trouve intégralement à la merci des autres, à la merci de Tout, de la pierre qui fait trébucher, de la porte fermée, de l'inconnu qui se dessine constamment devant lui, indistinct, menaçant, oppressant, toujours redoutable. Le bruit de foule s'intensifia en un crescendo. Certaines voix se firent entendre dans les registres les plus élevés, tandis que d'autres grondaient comme le mugissement de taureaux qui se battent. Je craignais que l'on commît quelque acte de violence à mon égard, que l'on me portât des coups que je ne saurais prévenir parmi mes ténèbres éternelles. J'agrippais aussi fort que je le pouvais les bords de mon siège, mais relâchais bien vite ma prise après m'être dit que , si l'on me frappait, le coup serait beaucoup moins douloureux que si je me cramponnais.
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