[Édition postume]
{Introuvable}
La condition humaine
Le suicide
(©1984. Stanké-Arnaud
Immelé => pages 146 à 148 Extrait 34)
Si quelqu'un a volontairement mis fin à sa vie sur Terre avant le jour qui lui avait été fixé, il doit retourner sur Terre aussi vite que possible afin d'accomplir le terme inachevé: exactement comme s'il était un criminel évadé et repris et qu'on lui aurait infligé une peine supplémentaire. Un suicidé arrive dans le monde astral. Il est accueilli comme une personne ordinaire, revenant légalement.
On lui accorde un délai suffisant pour se ressaisir du choc qu'il a éprouvé en quittant son corps physique de façon probablement violente et en entrant dans l'astral.
Quand il s'est suffisamment remis, il doit aller dans la Salle des Souvenirs et là, il voit tout ce qui lui est arrivé, il voit les défauts qui l'ont effectivement amené à commettre un suicide. Puis, on le laisse en proie au sentiment terrible — à l'idée terrible serait un meilleur terme — qu'il doit retourner sur Terre et y vivre le terme inachevé.
Il est probable que le suicidé est une personne de faible envergure intellectuelle; peut-être lui manque-t-il le courage intime de retourner sur Terre et pense-t-il qu'il va tout bon-
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nement rester dans l'astral et que personne ne peut rien y faire. Eh bien, il se trompe car il existe une loi en vertu de laquelle un suicidé doit retourner sur Terre et si l'intéressé ne veut pas le faire de son plein gré, alors on l'y force. S'il consent à retourner, alors il assiste à une réunion avec des conseillers spéciaux qui l'informent du nombre de jours ou d'années qu'il lui reste à passer sur Terre en exécution de sa « condamnation ». Il devra vivre tout ce temps sur la Terre, il devra y vivre aussi un temps égal à celui qui s'est écoulé depuis qu'il s'est suicidé et jusqu'au moment où il retournera sur Terre. Ainsi peut-être a-t-il fallu une année pour le redresser et l'amener à se décider de retourner sur Terre, eh bien donc il devra ajouter cette année à sa vie sur Terre.
Le suicidé trouve sur Terre des conditions du genre de celles qui l'ont poussé à s'ôter la vie auparavant. Alors, au moment fixé, il est mis en sommeil et il se réveille dans l'acte de la naissance.
S'il se montre récalcitrant et ne fait absolument rien pour retourner sur Terre, alors les conseillers décident pour lui des conditions qui conviendraient à son cas. S'il ne veut pas aller sur Terre librement, les conditions sont quelque peu plus dures que s'il avait agi librement. Alors, de nouveau au moment fixé, il est mis en sommeil sans pouvoir choisir quoi que ce soit en la matière, il est mis en sommeil et quand il se réveille il est de nouveau sur la Terre.
Le cas est fréquent de jeunes enfants qui meurent un ou deux mois après leur naissance; ces enfants sont la réincarnation de personnes qui se sont suicidées plutôt que de supporter peut-être deux ou trois mois d'agonie — le cas de cancéreux incurables, inopérables. Le malade peut dans ce cas s'être suicidé deux ou trois ou peut-être six mois ou un an avant ce qui eût été le moment de sa mort naturelle. Mais ce suicidé doit quand même revenir sur Terre et y accomplir tout le terme qu'il a tenté d'esquiver.
On pense parfois que la douleur est chose inutile, que la souffrance est inutile. On pense parfois qu'il est bon de tuer une personne qui est incurable; mais les gens qui préconisent cette ligne de conduite savent-ils réellement ce que le patient essaye d'apprendre? Sa souffrance, la vraie nature de sa maladie, peuvent parfois être quelque chose à propos de quoi le malade désirait apprendre tel ou tel détail.
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C'est donc vraiment mal de commettre un suicide. Ceux qui le font retardent tout simplement le jour où ils pourront légitimement se libérer de la Terre; ils doivent revenir tels des condamnés évadés et qui ont été repris; ils ne font de tort à personne sauf à eux-mêmes. Et c'est à soi-même qu'on pense toujours, n'est-ce pas vrai? C'est là une des choses qu'il faut surmonter également.
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