19 - LE SAGE DU TIBET / Par Tuesday Lobsang Rampa --Montréal : Éditions Stanké, ©1980. {(pages 45 et 53 à 57 et 70 à 73)(Extrait 03)}. Piscine et Guérison.
Je me promenai un peu dans les parages, laissant mon ami allongé sur le sol où il soulageait ses jambes très douloureuses. J'arrivai dans une pièce de couleur verte ; au centre trônait une table, assez insolite, qu'éclairait du plafond une lumière très intense. Partout ce n'était que boîtes et récipients en verre.
Je pensai qu'ils devaient soigner les malades dans cette pièce, et j'allai avertir le lama de ma découverte. Il se mit debout péniblement, et me suivis en clopinant jusqu'à la salle que je venais de lui décrire.
Dès que j'y pénétrai, il y fit clair comme en plein jour, et je notai sur le visage du lama une expression de grande satisfaction. « Bravo, Lobsang, s'exclama-t-il, Sa Sainteté le dalaï-lama sera fier de toi ; tu as fait aujourd'hui deux découvertes importantes. » Il fit quelques pas dans la pièce, examinant tour à tour les objets. Puis il jeta un coup d'oeil à des bocaux qui m'avaient intrigué car ils renfermaient quelque chose que je ne connaissais pas. S'asseyant sur une chaise il se plongea bientôt dans la lecture d'un livre qu'il avait pris sur une étagère.
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« Mais avant de t'en dire davantage, coupa le lama, je voudrais que tu regardes mes jambes ; elles me font très mal et j'ai trouvé un ouvrage médical ici qui parle de blessures qui ressemblent à la mienne. Je n'ai pas besoin d'en lire davantage pour savoir que je souffre d'une infection. » Je le regardai, l'air étonné, me demandant ce que je pouvais faire pour le soigner, moi pauvre novice ! Mais je retirai néanmoins ses pansements et j'eus un choc en voyant ses jambes. Les plaies étaient très enflammées et couvertes de pus, et toute la région sous le genou était enflée.
« Tu vas faire très exactement ce que je te demande de faire, me dit mon guide. Tout d'abord, il faut désinfecter les plaies. Heureusement, il y a ici tout ce qu'il faut et en très bon état. Sur cette étagère, en m'indiquant l'endroit du doigt, tu vas trouver un flacon de verre portant une étiquette. C'est le troisième de la gauche sur la deuxième étagère en partant du bas. Apporte-le et je te dirai si c'est le bon. »
Obéissant, je me dirigeai vers les étagères et je fis coulisser ce qui me sembla être une porte en verre. Mais je ne savais pas encore bien reconnaître le verre car il n'y en avait pratiquement pas au Tibet. Les fenêtres étaient tendues de papier huilé pour permettre à la lumière de passer, ou bien elles ne comportaient aucun "vitrage". Mettre des vitres en verre eût coûté trop cher car le verre devait être importé de l'Inde et le transport par les sentiers de montagne n'était pas facile
Je fis donc coulisser la vitrine et examinai les bouteilles. J'en trouvai une qui me sembla être celle que voulait le lama et la lui apportai. Il la regarda et lut le mode d'emploi. Après quoi il me demanda de lui passer un grand récipient. « Celui qui est retourné, précisa-t-il ; lave-le bien et rappelle-toi que nous avons toute une réserve d'eau. Ensuite, tu y verseras environ trois bols d'eau. » Je lavai donc minutieusement le récipient qui était déjà très propre, puis y versai la quantité d'eau requise et apportai le tout au lama. Ce qu'il fit alors m'étonna beaucoup : après qu'il eut manipulé quelque peu le flacon, l'extrémité s'en détacha brusquement. « Oh ! vous l'avez cassé, m'écriai-je. Est-ce que je vais en chercher un autre ? »
« Lobsang, mon ami, je ne l'ai pas cassé, dit gentiment le lama. Sache que si l'on a pu introduire quelque chose dans cette bouteille, on peut aussi l'en retirer Ceci est tout simplement un bouchon, et en le retournant on peut même s'en servir comme doseur. Regarde... »
Je regardai le bouchon qu'il tenait renversé et vis qu'il y avait, en effet, de haut en bas une graduation. « Il va nous falloir maintenant du linge, reprit mon guide ; ouvre ce placard, je vais te dire quel paquet prendre. »
La porte n'était pas en verre ni en bois, mais en une matière que je ne connaissais pas. Je l'ouvris et vis une série de baluchons. « Prends le bleu, me dit mon ami, et aussi le blanc à droite. Et puis va te laver les mains ! ajouta-t-il après m'avoir examiné. Près du robinet tu verras un cube blanc, frotte tes mains avec et insiste sur les ongles. »
Je fis tout cela et trouvai amusant de voir ma peau s'éclaircir à mesure que je frottais. Mes mains étaient presque roses et j'allais les essuyer sur ma robe lorsque le lama arrêta mon geste : « Non, Lobsang ! Essuie-toi avec ça (il me tendait un morceau d'étoffe qu'il avait sorti d'un des baluchons) et ne touche surtout pas à ta robe ; elle est dégoûtante ! Il faut que tes mains soient impeccables pour faire ce travail. »
J'étais fort intéressé par tous les préparatifs. Mon ami avait étendu par terre une sorte de drap et avait posé dessus divers objets : une cuvette, quelque chose qui ressemblait à un godet et un autre objet que je ne connaissais pas ; c'était un tube de verre, semblait-il, gradué, à l'extrémité duquel se trouvait une aiguille en acier ; l'autre extrémité consistant en une tirette. Il était rempli d'un liquide de couleur qui faisait des bulles. « Maintenant, écoute-moi attentivement, dit le lama. Il nous faut désinfecter la chair jusqu'à l'os. Profitons de ce qui est offert ici ; ce sont des techniques médicales très avancées. Prends cette seringue, sors-en l'extrémité... attends je vais le faire... maintenant tu enfonces l'aiguille dans ma jambe, là où je mets mon doigt. Cela va insensibiliser cette région et tu pourras nettoyer la plaie sans que je souffre. Allez, vas-y ! »
Je pris l'objet qu'il avait appelé "seringue" et levai un regard apeuré vers lui. « Non, je vous assure, je ne peux pas ! »
« Lobsang, dit doucement mon ami, tu vas bientôt être un lama-médecin, et bien souvent tu seras obligé de faire mal à tes patients.
Allez, fais ce que je te dis et enfonce l'aiguille complètement. Je te dirai si ça fait mal. »
Je repris donc l'instrument et crus que j'allais défaillir. Mais un ordre est un ordre ! Je tenais la seringue le plus bas possible en l'approchant de la peau et je fermai les yeux tandis que je plantais l'aiguille d'un coup sec. Il n'y eut aucune réaction de la part du lama. J'ouvris les yeux et le trouvai en train de me sourire. « Bravo, Lobsang ! me dit-il enfin, tu as fait du beau travail, je n'ai rien ressenti. Tu seras un médecin épatant ! » Je croyais qu'il se moquait de moi, mais à son expression je vis qu'il était sincère. « Maintenant que cette jambe est insensibilisée, tu vas pouvoir prendre cet instrument qui est là ; ce sont des pinces... Ah ! j'oubliais, verse un peu de ce liquide dans un bol et frotte ma jambe avec, de haut en bas. Si tu appuies bien, tu vas pouvoir enlever de gros blocs de pus. Lorsqu'il y en aura trop par terre il faudra que tu m'aides à me déplacer vers un endroit plus propre. »
Je pris les pinces et m'en servis pour prélever de gros morceaux de coton que j'imbibais de liquide, puis je frottais vigoureusement la surface blessée. Je détachai ainsi beaucoup de pus et des caillots de sang séché ; c'était impressionnant.
La jambe fut bientôt parfaitement propre. « Voilà une poudre dont tu vas recouvrir toute la plaie, me dit encore mon ami. Elle va désinfecter et empêcher que ne se reforme du pus. Tu prendras ensuite du linge dans ce baluchon bleu et tu me feras un pansement. »
Je continuai donc le nettoyage, saupoudrant partout, puis j'enveloppai la jambe dans une espèce de gaine en plastique après l'avoir bandée en prenant garde de ne pas trop serrer. Quand j'eus terminé, j'étais en sueur mais mon ami semblait aller beaucoup mieux.
Il me fallait encore faire l'autre jambe. « Tu ferais bien de me donner un stimulant, dit le lama. Sur cette étagère tu vas voir une boîte d'ampoules. Donne-m'en une. Tu vois ce bout pointu ? Casse-le d'un mouvement brusque contre ma peau, n'importe où. »
Après avoir fait tout cela, je nettoyai le pus de l'autre jambe et la bandai ; puis, épuisé, je sombrai dans le sommeil...
(......)
Je repris donc la manette et la tournai pour faire monter la chaise et nous allâmes dans une autre salle. Celle-ci consistait en un grand espace vide où étaient disposées quelques tables métalliques sur lesquelles reposaient d'énormes cuvettes. Nous ne comprenions pas bien leur usage. Dans une pièce adjacente il y avait un grand creux dans le sol et des inscriptions sur le mur qui, sans doute, donnaient le mode d'emploi. Heureusement, des images les accompagnaient. Comme elles l'indiquaient, nous nous assîmes sur le bord de la "piscine", et je commençai à défaire les pansements de mon maître, puis l'aidai à se tenir debout. Il n'était pas sitôt au centre du bain qu'un liquide mousseux apparut dont le niveau monta progressivement.
Lobsang ! Lobsang ! s'écria mon ami, ce liquide, je le sens, va guérir mes jambes ! Je comprends certaines des inscriptions du mur, elles disent que cette eau régénère les tissus. »
Mais comment cela peut-il se faire, rétorquai-je incrédule, et comment pouvez-vous comprendre ce langage ?
C'est très simple, répondit-il. Tu sais que j'ai beaucoup voyagé, j'ai entendu parler quantité de langages, et je me suis toujours intéressé à l'étude de ces langues étrangères. Tu as remarqué que je me plongeais souvent dans les livres, essayant d'en apprendre toujours davantage. Eh bien ! cette langue, sur le mur, je crois que c'est ce qu'on appelle le sumérien ou l'une des langues principales des îles de l'Atlantide. »
Les îles de l'Atlantide ? repris-je. Mais je croyais que c'était un seul pays que l'on désignait par ce nom. » Le lama me sourit. « Non, dit-il, il n'y a pas un endroit précis qui s'appelle l'Atlantide. Ce terme désigne plusieurs bandes de terre qui ont sombré dans l'océan. »
Ah bon, dis-je, je croyais que c'était un pays où l'on était arrivé à un niveau de civilisation tel que nous autres, à côté, étions de véritables ignorants ; et maintenant vous me dites que l'Atlantide n'est pas vraiment un pays ! »
Les idées sont encore très confuses à ce sujet, reprit mon ami, et les hommes de science du monde entier jamais n'accepteront la vérité, celle que je vais te dire. Il y a très longtemps, ce monde où nous vivons n'était qu'une seule et même étendue de terre. Au-delà ce n'était que de l'eau. Puis, sous l'effet des vibrations terrestres — des tremblements de terre, si tu préfères —, cette étendue s'est fissurée et s'est brisée en plusieurs morceaux qui devinrent des îles. Lorsque ces îles étaient très vastes on les appelait des continents. Ces fragments de terre se disperserent et les gens qui les peuplaient oublièrent bientôt leur langue originelle, car ils utilisaient des dialectes propres à leur groupe. Jadis, cependant, il n'était pas besoin de parler pour se comprendre, on pratiquait la télépathie. Mais certains individus malveillants en profitaient pour saisir les pensées d'autrui qui ne leur étaient pas destinées ; aussi les groupes choisirent-ils de communiquer en un langage qui leur était particulier. Ces langues particulières se multiplièrent et furent de plus en plus utilisées, si bien que l'on perdit très vite la faculté de communiquer par télépathie, excepté au Tibet et en quelques rares endroits. Ici nous pratiquons toujours cet art, comme tu as pu t'en rendre compte lorsque je suis entré en contact avec mon ami du Potala. J'ai informé ce dernier de notre situation et il m'a répondu, toujours par la même voie, de rester ici, en attendant que la tempête se calme. Et de toute façon, il importe peu de se trouver en un endroit ou en un autre du moment que l'on y apprend quelque chose !
« Sais-tu que ce bain me fait beaucoup de bien ? ajouta-t-il. Regarde mes jambes, ne vois-tu pas une amélioration ? » Je regardai, et fut ébahi. La chair qui était en lambeaux jusqu'à l'os (je pensais même que, une fois au Chakpori, il faudrait amputer mon ami) s'était reformée entre les entailles.
« Je crois que je vais sortir, dit le lama qui était toujours dans la piscine, car mes jambes me démangent, et si je reste un instant de plus je vais devoir effectuer une véritable danse de Saint-Guy qui sera du plus haut comique ! Je sors et tu n'as pas besoin de m'aider. » Il posa un pied par terre et le liquide baissa dans le bassin et disparut complètement. Pourtant il n'y avait pas de trou permettant la vidange. L'eau semblait s'en aller par les parois et par le fond.
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