Histoire De La Terre (futur)

19 - LE SAGE DU TIBET / Par Tuesday Lobsang Rampa --Montréal : Éditions Stanké, ©1980. {(pages 201 à 203 et 205 à 212)(Extrait 41)}. Histoire De La Terre (futur).
 

Fin de la Première Guerre Mondiale,
 

Histoire De La Terre (futur)

    « Maintenant, dit soudain mon ami, je te propose une petite incursion dans le futur ! »

    Après un certain nombre de périodes d'ombre et de lumière, le globe finalement se stabilisa et l'on put voir dans la lumière un paquebot immense fendre les flots. Puis brusquement un cri perçant déchira le silence. Le navire venait de heurter un iceberg et la coque était fissurée juste au-dessous de la ligne de flottaison.

    Le paquebot commençait à couler et la panique gagnait le bord. Certains des passagers sautaient dans les canots de sauvetage tandis que d'autres étaient projetés par-dessus bord à mesure que le bateau prenait de la gîte. Dans l'affolement général, un orchestre, sur le pont, continuait de jouer... Sans doute espérait-il calmer les esprits. Il jouait toujours lorsque le navire sombra tout à fait et disparut sous les flots dans un bouillonnement effroyable. Des bulles d'air énormes remontèrent à la surface tandis que des taches d'huile se formaient et s'étalaient tout autour. Puis l'on vit divers objets remonter un sac à main, un corps d'enfant, etc.

    « Dans la suite d'événements que je t'ai montrés, précisa mon guide, celui-ci non plus n'est pas à sa place. Il a eu lieu avant la guerre que tu viens de voir. Mais je trouve plus commode de procéder de la sorte pour te faire comprendre ce que je veux que tu comprennes. D'ailleurs, poursuivit-il, quand tu regardes un livre d'images, il n'est pas nécessaire de les regarder dans l'ordre pour en comprendre le sens ! »

    L'aube parut sur la mer, et dans la première lueur du soleil les pointes acérées des icebergs ressemblaient à des lames rougies par le feu. Mais le soleil monta peu à peu et tout reprit son aspect normal ; sauf la mer qui restait encombrée d'objets les plus divers. Il y avait des fauteuils éventrés, des meubles brisés, des caisses et, bien entendu, des cadavres rigides couleur de cire. La plupart de ces hommes et de ces femmes portaient encore leur tenue de soirée (encore que pour les femmes j'étais bien incapable de dire si c'était leurs robes du soir ou leurs chemises de nuit !). Nous scrutâmes l'horizon mais apparemment aucun secours ne venait. « Nous n'allons pas rester ici, me dit alors le lama, puisque nous ne servons à rien. »

    Il tourna encore quelques boutons et le globe tourna à vive allure pour se stabiliser bientôt sur une image représentant une ville. Une ville d'Angleterre, me précisa le lama qui me traduisait les inscriptions que nous voyions dans les rues. Nous nous arrêtâmes devant un kiosque à journaux. Bien entendu, le marchand ne pouvait nous voir puisque nous nous trouvions en un plan temporel différent. Ce que nous étions en train de voir était une anticipation du futur. Nous vivions au début du siècle, et ceci se passait vers les années 1939-1940. Je n'étais pas bien sûr des chiffres que je lisais mais c'était à peu près cela. Les journaux étaient couverts de gros titres que mon guide me lisait. Il était beaucoup question d'un certain Neville Chamberlain qui s'était rendu à Berlin avec son parapluie. Puis nous nous glissâmes dans ce que le lama appelait un "ciné-actualités", et l'on vit défiler sur un écran une foule de gens à la mine patibulaire. Ils portaient des casques en acier et tout un attirail militaire, et marchaient d'une bien curieuse façon. « C'est le pas de l'oie, me dit mon guide ; on le pratiquait beaucoup dans l'armée allemande. » Ensuite vint une image qui montrait des gens mourant de faim et de froid dans un autre pays..

    De retour dans la rue, le lama arrêta un instant la machine pour nous laisser souffler. Ce voyage dans le passé et le futur était très fatigant, surtout pour moi qui n'étais qu'un très jeune garçon n'étant jamais sorti du Tibet. Toutes ces choses nouvelles me fascinaient en même temps qu'elles m'inquiétaient. Il nous fallait donc prendre un peu de repos.

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Fin de la Première Guerre Mondiale

    « Maître, interrompis-je, vous m'avez montré tout à l'heure quelque chose qui ressemblait à une guerre mondiale, je voudrais savoir comment elle se termine. »

    « Très bien, tu vas le savoir, dit mon ami, je vais régler la machine de sorte que l'on voit les événements qui ont immédiatement précédé la fin des hostilités. »

    Il consulte un livre qui semblait donner différentes dates, puis ajusta des boutons et le globe s'éclaira à nouveau. Un paysage ravagé s'étalait devant nous. Au milieu, un wagon était posé sur des rails. J'avais déjà vu de drôles de véhicules transportant des passagers et des marchandises circuler sur ce genre de rails. (Je ne sus que par la suite qu'il s'agissait de trains.) Cette fois, le wagon était immobile et particulièrement somptueux. Il était tout vitré et l'on apercevait à l'intérieur des sentinelles qui faisaient les cent pas dans le couloir, et des hommes — sans doute des domestiques — qui posaient des nappes blanches sur les tables et qui dépoussiéraient les meubles.

    Je profitai d'une pause pour m'absenter. Quand je revins, le wagon était rempli de monde. L'accoutrement de ces gens me parut un peu extravagant mais je compris bien vite qu'il y avait là tous les chefs d'État-Major des différentes armées représentant les puissances en guerre. Tout d'abord il y eut une scission entre les groupes, puis tous se rassemblèrent autour des tables.

    Je regardai tous ces hommes avec étonnement. Je n'avais rien vu de semblable. Certains (les plus importants, pensai-je) arboraient sur le devant de leur veste des rangs serrés de médailles, et d'autres portaient autour du cou des rubans ou des galons d'où pendaient également des médailles. J'avais l'impression que chaque clan voulait impressionner le clan adverse par le nombre de ses décorations !

   Je me demandais aussi comment ils arrivaient à s'entendre par-delà le cliquetis continuel que faisaient ces pièces métalliques en se heurtant.

    On faisait beaucoup de gestes avec les mains, et des individus ne cessaient d'aller et venir entre les personnages, portant des messages. Puis quelqu'un présenta une feuille de papier, et tour à tour les personnalités présentes y apposèrent leur signature. J'eus l'intuition, à ce moment-là, qu'une même hypocrisie régnait de part et d'autre.

    « Ce que tu vois en ce moment, Lobsang, me dit le lama, marquera la fin d'une guerre qui aura duré plusieurs années. Ces hommes viennent de proposer et de signer un armistice selon lequel chaque pays doit suspendre les hostilités pour se consacrer à sa reconstruction. »

    Je regardai encore attentivement la scène, et vis que ces gens avaient l'air bien sombre. Ils auraient dû, à mon avis, se réjouir de la fin de la guerre ! On lisait sur leur visage une expression de haine qui semblait vouloir dire, du moins pour l'un des clans : « Très bien, vous avez gagné cette première manche, mais nous prendrons notre revanche ! »

    Le lama Mingyar Dondup fit à nouveau quelques réglages, mais l'on restait à la même époque. C'était toujours la guerre, et l'on voyait des soldats, des marins, des aviateurs, chacun dans son arme respective, continuer à se battre. Et brusquement, lorsqu'un certain jour arriva, à une heure précise, onze heures en l'occurrence, les combats s'arrêtèrent. Inutile de dire combien la guerre, avant d'en arriver là, avait fait de victimes !

    Puis — il était alors onze heures cinq —, on vit passer dans le ciel un avion à la cocarde tricolore qui revenait tranquillement à sa base. Surgit alors de derrière un nuage un avion de chasse à l'aspect féroce. Dans un grondement effroyable il piqua sur l'avion tricolore, cracha quelque chose et l'autre aussitôt s'enflamma et s'écrasa sur le sol. Un meurtre de plus venait de se commettre. C'était bien un meurtre, maintenant, puisque la guerre était finie !

    Nous vîmes ensuite de grands navires traverser un océan ; ils rapatriaient les troupes, et leur chargement était tel que des hommes devaient dormir sur le pont ou dans les canots de sauvetage. Ils se dirigeaient tous vers un immense pays dont je ne comprenais pas bien la politique puisqu'il avait vendu des armes aux deux pays en guerre, ce qui fit que, lorsque à son tour il était intervenu dans le conflit, il s'était battu contre ses propres armes ! Cela me paraissait être le comble de la démence !

    Quand les bateaux arrivèrent à quai, des cris de joie les accueillirent. Des serpentins de papier volaient dans les airs, et les sirènes des navires mugissaient de concert avec les klaxons des voitures. Partout dans les rues s'improvisaient des fanfares qui jouaient n'importe quoi et pas forcément le même morceau ! Tout cela faisait un vacarme épouvantable.

    Un peu plus tard apparut l'un des chefs des forces alliées victorieuses. Sa voiture descendait le long d'une avenue, et du haut des grands édifices qui la bordaient tombait une pluie de confettis multicolores, tandis que des gens sur les trottoirs soufflaient dans ce qui devait être des instruments de musique. Je pensais que tous ces gens se réjouissaient peut-être à l'idée qu'ils allaient gagner beaucoup d'argent en revendant maintenant les armes du gouvernement précédent aux petits pays qui voulaient se faire la guerre !

    Quelques instants plus tard, les images devinrent plus sordides. Les soldats étaient revenus victorieux du front, mais chez eux le chômage les attendait. Ils étaient des millions de sans-travail. La misère régnait et l'on voyait partout les queues s'allonger devant ce qu'on appelait les "soupes populaires". On y venait muni d'une gamelle que l'on vous remplissait d'une infâme bouillie que l'on rapportait à la maison pour la partager avec sa famille.

    La situation était bien sombre. Et dans un pays, les miséreux qui traînent en haillons dans les rues ne peuvent vivre bien longtemps. Ils erraient un moment à la recherche d'un mégot ou d'un croûton de pain, et bientôt on les voyait s'arrêter, s'accrocher à quelque réverbère, puis s'effondrer sur le sol, pour finalement rouler dans le caniveau, morts, morts de faim, morts de désespoir ! Et les badauds, au lieu de s'apitoyer, restaient indifférents ; peut-être même se réjouissaient-ils, pensant que plus il y aurait de morts plus il y aurait de chances d'avoir un emploi. Les soupes populaires se multipliaient et, régulièrement, des hommes en uniforme ramassaient les cadavres, sans doute pour les brûler ou les enterrer.

    Nous continuâmes notre promenade dans le futur, et ce faisant nous découvrîmes que dans le pays qui précisément avait perdu la guerre précédente, on se préparait à un nouveau conflit. On formait des mouvements de jeunesse et l'on entraînait les troupes. Quant aux prototypes d'avion que l'on mettait au point on disait que c'était des jouets ! Entra bientôt en scène un curieux petit personnage, au visage blême, aux yeux exorbités et portant une moustache. Chaque fois qu'il montait sur un podium pour haranguer la foule, celle-ci se précipitait pour l'écouter. Des faits similaires avaient lieu ailleurs, et bientôt le monde entier, ou presque, fut à nouveau en guerre.

    « Maître, m'écriai-je, peut-on empêcher que n'arrivent des faits qui ne sont pas encore accomplis ? » Le lama me regarda, puis regarda le globe qui s'apprêtait à nous renvoyer une autre image, et dit : « Oui, Lobsang, dans la mesure où il est facile de prévoir les réactions des gens, qui toujours se répètent. Ainsi, prenons le cas d'une femme qu'un homme poursuit ; elle va essayer de lui échapper en courant dans une direction donnée, et se cachera à tel ou tel endroit. Si elle est poursuivie à nouveau, elle fera de même ; au bout de la troisième fois, tu pourras sans risque de te tromper dire quelle sera sa trajectoire, et aussi prévoir une quatrième tentative de poursuite de la part de l'homme, et éventuellement son arrestation qui ne saurait tarder. »

    « Mais comment peut-on obtenir une représentation d'événements qui n'ont pas encore eu lieu ? » repris-je.

    « Tu es trop jeune encore pour comprendre les explications scientifiques que je pourrais te donner, Lobsang, me dit mon ami, mais sache, néanmoins, que chaque fait matériel que tu expérimentes sur la Terre a son origine dans la quatrième dimension, ou monde spirituel. Ce que tu vis n'est que la répercussion d'un fait qui a déjà existé à ce niveau. Certains individus ont un don de voyance qui leur permet de capter ces réalités, et de prédire l'avenir à long terme avec beaucoup de précision. Je possède ce don, et je peux aussi capter les ondes émises par le cerveau d'autrui. C'est ce qu'on appelle la télépathie. Tu possèdes ce don également, et lorsque tes pouvoirs seront totalement développés, ta clairvoyance sera encore bien supérieure à la mienne. Depuis ta naissance, et même avant, tout dans ton éducation a tendu, et tend au même but ; il s'agit de t'aider à faire de toi ce que tu dois être, c'est-à-dire, un grand visionnaire. Et si tu as pensé que tes parents étaient trop sévères avec toi, tu dois comprendre que c'était dans ton intérêt et par ordre des dieux. Tu as une mission bien précise à accomplir et il te faut être en mesure de le faire ; par conséquent, convenablement t'y préparer. Plus tard, tu verras plus en détail toutes ces questions concernant les différentes dimensions, et le Temps, et tu comprendras mieux ce que je t'ai expliqué hier à propos de ces divisions imaginaires que l'on fait à la surface du globe et que l'on appelle des fuseaux horaires. Comme je te l'ai dit, deux points, par exemple, situés de part et d'autre d'une ligne fictive n'auront pas la même heure locale et pourront même avoir un jour de différence. Mais cette démarcation et cette organisation du temps en jours et en heures n'a aucune valeur réelle dans l'absolu ; elles ne sont faites que pour faciliter le commerce des hommes. Cela dit, revenons aux images que nous venons de voir. Tu as compris, je pense, que ces événements ne se produiront que dans une cinquantaine d'années. [????] »

    « Oui, répondis-je, et cela m'a même stupéfait tellement ces situations paraissaient réelles ! Mais je suppose que la plupart des engins que nous avons vus ne sont pas encore construits, car leur conception requiert des connaissances techniques que nous n'avons pas encore, mais que nous aurons dans quelque temps. »

    « Oui, dit gravement le lama en hochant la tête, et vers les années 1939-1940 éclatera un conflit dans lequel seront engagés un grand nombre de pays ; c'est ce que l'on appellera la Seconde Guerre mondiale, qui sera encore plus meurtrière que la Première. On se battra un peu partout dans le monde. Certains pays seront complètement détruits et ceux qui gagneront la guerre n'en gagneront pas pour autant la paix. Je peux te dire que l'année 1939 marquera le début des hostilités, mais je ne connais pas la date exacte. Il est d'ailleurs inutile de la connaître puisque l'on ne peut pas intervenir. Cette guerre durera plusieurs années. Ensuite, des foyers de luttes révolutionnaires ne cesseront de se développer de par le monde. Il y aura aussi des grèves et beaucoup de mécontentement social dont les Syndicats essaieront de profiter pour asseoir leur autorité et dominer leur pays.

    « Malheureusement, poursuivit le lama, je dois te dire aussi qu'il y aura une Troisième Guerre mondiale ; elle éclatera en 1985, semble-t-il, et tous les peuples du monde, sans distinction de couleur et de race seront concernés. Après cette guerre émergera une nouvelle race d'hommes à la peau basanée. Elle émergera à force de viols : viols des femmes blanches par les hommes noirs, et vice versa. Tant qu'il n'y aura pas une race unique sur Terre il n'y aura pas de paix possible et durable.

    « Vers l'an 2000, continua-t-il (je dis "vers" car, contrairement à ce que pensent certains ignorants, il n'est pas possible de prédire avec exactitude), il y aura beaucoup d'agitation et de grands bouleversements sur notre planète et dans l'Univers. Mais après de violents combats, et grâce à l'intervention d'extraterrestres, opposés à une domination de la Terre par les communistes, le conflit finira par se résorber. »

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