19 - LE SAGE DU TIBET / Par Tuesday Lobsang Rampa --Montréal : Éditions Stanké, ©1980. {(pages 114 à 128)(Extrait 15)}.
Formation
du monde,
Jardiniers
de la Terre, l'arrivée des...
Terre-Creuse
à ses débuts,
Jardiniers
de la Terre, La Venue Des...
Végétation,
Apparition de la,
Monstres
préhistoriques,
Ovni
Cylindrique et exploration de la faune et de la flore,
Construction
de Cavernes,
Guerre
Entre Les Extraterrestres,
Évolution
et Guerres,
Formation
du monde
Jardiniers
de la Terre, l'arrivée des
« Eh bien ! tout d'abord nous allons assister à la formation du monde, dit mon guide, puis nous verrons l'arrivée des Jardiniers de la Terre. Ils viennent tout d'abord repérer les lieux, et ils repartent ensuite pour établir une stratégie. Ils reviendront plus tard à bord d'un grand vaisseau spatial ; c'est ainsi que l'on peut définir la Lune, il me semble. »
Brusquement tout s'obscurcit. C'était une obscurité comme je n'en avais jamais expérimentée de pareille. Rien ne pouvait lui être comparé, pas même une nuit sans lune ou une pièce fermée sans fenêtre. C'était l'obscurité complète, et soudain quelque chose apparut qui me fit presque basculer de mon siège tant c'était terrifiant. À une vitesse incroyable, deux bolides lumineux venaient de se heurter et l'écran s'éclaboussait de lumière. Des tourbillons de fumée de toutes les couleurs s'en échappaient, et en dehors du globe et de l'écran plus rien n'existait. Ce n'était que des fleuves de feu s'échappant de cratères volcaniques. L'air était oppressant. Ma conscience était quelque peu voilée. J'avais le sentiment de voir par personne interposée ; il me semblait n'être pas vraiment là en chair et en os.
J'étais de plus en plus fasciné par le spectacle qui se déroulait devant moi. Le globe me parut se rétracter quelque peu et les volcans semblèrent se calmer mais d'épaisses fumées continuaient à sortir des mers à cause de la lave bouillante qui s'y était déversée. Il n'y avait rien sur terre en dehors du roc et de l'eau, et seule une étroite bande non immergée entourait irrégulièrement le globe ; son contour semblait avoir été tracé par la main hésitante d'un enfant.
La masse terrestre prit une forme de plus en plus sphérique tandis qu'elle se refroidissait. Mais il n'y avait toujours à sa surface que de la pierre et de l'eau, et de violentes tempêtes y faisaient rage. Sous l'effet des vents, les cimes montagneuses basculèrent et les rochers dévalèrent les pentes pour se réduire bientôt en poussière.
C'est cette poussière due à l'érosion qui forma la terre proprement dite qui recouvre le globe. Puis je vis l'écorce terrestre se soulever et trembler tandis que des colonnes de fumée et de vapeur s'en échappaient ; soudain l'écorce se fendit et un bloc à moitié détaché resta un moment en suspens, comme s'il attendait d'être "réharponné". Du haut de ses pentes ce n'était que glissades effrénées d'animaux qui terminaient leur course par un plongeon dans la mer en furie.[Description imagée] Enfin la fissure s'élargit et la masse de terre s'effondra dans les flots.
Il me semblait que je voyais en même temps l'envers du monde. À ma grande stupéfaction je vis aussi des terres surgir des profondeurs marines et comme une main gigantesque qui les soulevait pour les mettre en place. Sur ces blocs il n'y avait ni arbres ni plantes, rien que de la pierraille. Comme je continuais à regarder ce spectacle je vis une montagne exploser et projeter des flammes jaunes, rouges et bleues. Des flots de lave incandescente dévalaient les pentes, mais dès que ces coulées atteignaient la mer elles se solidifiaient et se transformaient en une épaisse gelée d'un bleu jaunâtre qui bientôt recouvrit toute la roche.
Quittant l'écran des yeux je me demandai alors où était mon guide. Mais il était derrière moi. « C'est intéressant, n'est-ce-pas ? dit-il, mais comme nous avons beaucoup de choses à voir je te propose de passer à une autre période. Nous laisserons la terre encore nue se refroidir pour la retrouver couverte de végétation. »
Je me réinstallai dans
mon fauteuil toujours en proie à la plus vive excitation. Je n'arrivais
pas à croire que tout cela n'était pas un rêve. Je
me faisais l'effet d'un dieu assistant à la naissance du monde.
J'avais
aussi l'impression de voir bien plus loin que dans la réalité.
Mes pouvoirs étaient extraordinaires puisque je voyais aussi bien
les flammes dévorer le centre de la Terre et la laisser aussi creuse
qu'un tambour, que des projectiles divers, des météorites
et autres choses étranges heurter sa surface.
La Venue Des Jardiniers de la Terre
Soudain, à quelques mètres de moi, me semblait-il, s'écrasa un drôle d'engin qui s'éventra tandis qu'en sortaient des êtres et divers appareils. Plus tard, pensais-je, on découvrira peut-être cette épave, et les hommes s'interrogeront sur les causes de sa chute et de sa provenance. « Tu as raison, Lobsang, me dit alors mon guide qui avait capté ma pensée, cela est arrivé. Des mineurs ont découvert ainsi des choses très intéressantes ; aussi bien des appareils totalement inconnus que des ossements. On a retrouvé notamment le squelette complet d'un être gigantesque. Toi et moi, Lobsang, sommes les seuls à voir ceci ; avant que cet appareil soit terminé, les dieux que l'on appelle les Jardiniers de la Terre s'étaient disputés pour des histoires de femme ; c'est pour cela que nous ne pouvons voir que la formation de notre monde. À l'origine, cet appareil devait permettre de voir tous les autres univers. Cela aurait été fabuleux ! »
Les météorites pleuvaient de partout, soulevant des geysers d'eau quand elles tombaient dans la mer ou creusant d'immenses baignoires quand elles tombaient sur le roc ou le sol sablonneux.
Le lama tourna alors un autre bouton et les images se mirent à défiler à très grande vitesse, puis le rythme se ralentit et l'on vit à nouveau la surface du globe recouverte cette fois d'une végétation luxuriante. Les fougères étaient aussi grandes que des arbres et s'élevaient vers un ciel dans lequel flottaient des nuages roses ; tout avait cet aspect rosé, et il était étonnant de voir les créatures respirer puis exhaler cette vapeur rose. Je me lassai bientôt de ce tableau et regardai plus loin.
Il y avait des monstres horribles qui d'un pas
lent et pesant avançaient à travers des marécages
; rien ne semblait pouvoir les arrêter. Puis une créature
gigantesque apparut venant à l'encontre d'un groupe d'animaux plus
petits ; ceux-ci ne voulant pas s'écarter, et le plus gros ne s'arrêtant
pas, ce dernier qui portait sur son nez une énorme corne se mit
alors à foncer dans le troupeau, tête en avant. Sur le sol
détrempé, maculé de sang et parsemé d'intestins
et d'autres matières organiques, arrivèrent ensuite d'étranges
créatures à six pattes qui venaient de la mer ; leurs mâchoires
ressemblaient à deux pelles. Ils enfournèrent prestement
tout ce qu'ils trouvaient et quand ils eurent terminé, ces animaux
semblaient encore chercher quelque chose à se mettre sous la dent.
L'un de leurs compagnons avait buté contre un tronc d'arbre ou quelque
chose de ce genre, et s'était cassé une patte. Avisant cela,
ils se précipitèrent sur lui et le dévorèrent
tout vivant, ne laissant que les os pour témoigner de l'événement.
Mais ces os eux-mêmes furent bien vite recouverts de feuilles, elles-mêmes
résidus de plantes parvenues à maturité et qui étaient
crevées. Je pensais que des millions d'années plus tard on
retrouverait ces ossements, peut-être, au milieu d'un gisement de
houille formé à partir de ces matières organiques,
et l'on s'extasierait...
Ovni Cylindrique et exploration de la faune et de la flore
Le monde ne cessait de se dérouler devant moi et de plus en plus vite car le rythme d'évolution s'accentuait. Le lama Mingyar Dondup tendit le bras encore vers une manette et de son coude gauche me donna une bourrade : « Tu ne dors pas, Lobsang ? interrogea-t-il. Ce que tu vas voir maintenant est capital ; sois très attentif. » Il tourna la manette et une autre image apparut — encore que ce terme d'image soit impropre puisque les trois dimensions y étaient reproduites ; le lama me donna une autre bourrade et me montra le ciel pourpré. Regardant dans la direction qu'il m'indiquait je vis comme un rayon d'argent qui lentement descendait vers le sol ; c'était un tube dont les deux extrémités étaient fermées. Il émergea bientôt complètement de la couche de nuages et se balança à quelques mètres du sol pour finalement s'y poser en douceur. Il resta là un moment, immobile. Il ressemblait à un animal qui, avant de se hasarder hors de sa coquille, regarderait d'un oeil méfiant ce qui l'entoure.
Sans doute l'inspection fut-elle positive car bientôt un pan de la carcasse métallique s'ouvrit et s'abattit sur le sol dans un bruit sourd. Puis quantité de personnages apparurent dans l'ouverture. Ils étaient deux fois plus grands et plus gros qu'un homme de l'espèce actuelle, et ils étaient revêtus d'une combinaison particulière qui les couvrait de la tête aux pieds. Ce qui recouvrait le visage était une matière transparente qui permettait de voir leurs traits autoritaires et sévères. Ils étaient tous penchés sur une carte, semblait-il, et marquaient des repères. Ils se mirent bientôt à descendre un par un le long de la paroi métallique qu'ils avaient jetée sur le sol mais dont une extrémité était restée attachée au vaisseau. On pouvait voir maintenant leur combinaison protectrice très distinctement. L'un de ces hommes — du moins ce qui semblait être des hommes, car il était difficile de le déterminer sous la combinaison et le casque transparent ; il y avait également beaucoup de fumée —, l'un des hommes donc, glissa tout à coup de la passerelle et tomba la tête la première sur le sol. Déjà il était encerclé par d'infâmes créatures jaillies de la végétation alentour, et ses camarades sortirent précipitamment, pour le défendre, des armes qu'ils portaient à leur ceinture. Ils le relevèrent et le remirent sur la passerelle ; sa combinaison avait été déchirée par les griffes des animaux et du sang s'écoulait. Deux des hommes le ramenèrent à l'intérieur du vaisseau et ils ressortirent en tenant quelque chose à la main. Ils s'arrêtèrent sur la passerelle et tous deux appuyèrent sur un bouton de l'appareil qu'ils portaient. Des flammes apparurent à l'extrémité d'une sorte de fuseau, et tous les insectes qui se trouvaient sur leur passage furent anéantis. Quand la plate-forme fut bien nettoyée ils la relevèrent et elle reprit sa place dans la carcasse du grand vaisseau.
Les hommes qui portaient le lance-flammes nettoyèrent pareillement toute la surface qui se trouvait au pied de l'appareil puis partirent rejoindre leurs camarades dans une véritable forêt de fougères. Il était facile de retrouver la trace de ceux qui passaient à travers ces fougères géantes car ils utilisaient une sorte de faux qui les coupait à la base.
Voulant voir de plus près
ce qu'ils faisaient, je changeai de place et m'assis un peu plus sur la
gauche. De là j'avais une meilleure vue et les hommes semblaient
se diriger vers moi. Devant le groupe marchaient deux hommes qui actionnaient
ce que j'avais pris pour une faux ; en fait c'était un appareil
qu'ils poussaient devant eux et qui semblait muni d'une lame rotative.
Le groupe arriva bientôt dans une sorte de clairière où
se trouvaient différents animaux. Les animaux regardèrent
les hommes et réciproquement. Ces derniers, voulant tester leur
agressivité, prirent un tube métallique qu'ils dirigèrent
vers l'un des animaux ; une petite pièce métallique s'en
échappa dans une explosion formidable, et l'animal qui avait été
visé éclata littéralement, tandis que ses débris
retombaient alentour. Cela me rappelait un moine que j'avais vu tomber
du haut de la montagne ; son corps avait pareillement volé en éclats.
Quant aux autres animaux, ils prirent la fuite.
« Nous allons encore un peu avancer, dit soudain mon guide, nous avons beaucoup de chemin à faire Nous allons sauter mille ans. » Là-dessus il tourna l'une des manettes, et toutes les images défilèrent à très grande vitesse avant de se stabiliser à nouveau. « Voici une époque moins barbare, me dit mon guide, tu vas voir comment on construisait des cavernes. »
Nous regardâmes à nouveau. Des collines peu élevées ondulaient devant nous ; mais comme elles se rapprochaient nous vîmes qu'il s'agissait en fait de promontoires rocheux recouverts, sur leurs flancs, d'une espèce de mousse verdâtre.
Plus loin on voyait des habitations à l'aspect très étrange. Imaginez une balle que l'on aurait coupée en deux et dont on aurait posé la moitié à plat sur le sol, et vous aurez une idée de leur configuration ! Des individus en sortaient ; ils étaient vêtus d'habits très collants qui ne laissaient aucun doute sur leur sexe. Ils n'avaient plus cette fois de casques transparents. Ils parlaient entre eux et il semblait même qu'ils se disputaient. L'un d'entre eux était le chef apparemment. Il donna soudain quelques ordres et un engin sortit d'un garage pour se diriger vers les promontoires rocheux. L'un des hommes s'avança et s'assit à l'arrière de l'appareil, sur un siège métallique. L'appareil était muni de chaque côté et sur le devant d'espèces de tuyaux d'où sortait quelque chose qui avait pour effet de faire fondre la pierre sur son passage ; la pierre se rétractait aussitôt, et comme l'engin était équipé de lampes très puissantes nous comprîmes qu'il était en train de forer un tunnel dans la roche. Après avoir parcouru une certaine distance il se mit à tourner en rond, et au bout de quelques heures il avait creusé une caverne que nous reconnûmes comme étant celle dans laquelle nous avions pénétré en premier. Elle était immense, et elle était destinée apparemment à servir de hangar aux vaisseaux spatiaux. Tout cela nous laissait perplexes ; nous ne pensions plus ni à boire ni à manger, et le temps n'avait plus d'importance. Quand cette caverne fut terminée, la machine se mit à excaver suivant une ligne qui devait être tracée sur le sol, et cela forma progressivement un couloir qui semblait sans de fin.
D'autres engins arrivèrent qui creusèrent, de chaque côté, des salles de différentes dimensions. Pour y parvenir, ils faisaient fondre la muraille et la repoussaient en arrière, cela donnant des murs parfaitement lisses et brillants, sans la moindre poussière. Tandis que la machine faisait son travail, des équipes d'hommes et de femmes pénétraient dans les différentes pièces portant toutes sortes de boîtes ; mais celles-ci paraissaient flotter dans l'air ; sans doute n'avaient-ils pas beaucoup de mal à les porter. Une espèce de surveillant se tenait au milieu de la pièce et indiquait où l'on devait les poser. Quand elles furent en place ils se mirent à déballer. Il y avait d'étranges objets ; je crus reconnaître un microscope pour en avoir déjà vu un chez le dalaï-lama qui en avait reçu un d'Allemagne.
Guerre entre les Extraterrestres
Puis nous fûmes attirés par une querelle qui venait d'éclater entre deux factions opposées d'hommes et de femmes. On criait et on gesticulait beaucoup. Puis une véritable armée d'individus — hommes et femmes mêlés — monta à bord d'un des vaisseaux et, sans la moindre civilité, en fermèrent la porte pour s'envoler bien vite dans le ciel. Quelques jours plus tard (durée relative pour la période que nous regardions), un certain nombre de vaisseaux revinrent. Ils restèrent un moment en suspens au-dessus du camp. Puis un battant s'ouvrit à l'arrière de chaque appareil et des projectiles se déversèrent. À terre ce n'était que courses éperdues des gens. Mais quand le premier projectile heurta le sol, tous se
jetèrent à terre et une formidable explosion accompagnée de flammes pourpres s'ensuivit. Une lumière aveuglante nous empêcha de voir la suite, mais bientôt nous aperçûmes à travers les fougères géantes une multitude de traits lumineux qui, lorsqu'ils atteignaient l'un des engins volants, le faisaient tomber en flammes.
« Tu vois, Lobsang, dit
soudain mon guide, même les Jardiniers de la Terre avaient leurs
problèmes, problèmes d'origine sexuelle. Il y avait trop
d'hommes et pas assez de femmes, et lorsque les hommes avaient été
trop longtemps frustrés ils réagissaient très violemment.
Mais nous n'allons pas nous attarder là-dessus, ce sont seulement
des histoires de crimes et de viols. » Au bout d'un certain temps
les vaisseaux repartirent, sans doute vers le vaisseau mère qui
les attendait un peu plus loin dans l'espace. Plus tard, des vaisseaux
plus importants revinrent et atterrirent. Des hommes lourdement armés
en descendirent et ils commencèrent une chasse à l'homme
dans la forêt vierge. Ils n'épargnaient personne, tuant les
hommes sans discuter et capturant les femmes qu'ils faisaient prisonnières
dans leurs vaisseaux.
Il fallut faire une pause. Nos entrailles criaient famine et nous avions soif. Nous préparâmes notre tsampa traditionnelle et après avoir bu de l'eau, mangé et effectué quelques autres besognes nous revînmes dans la salle représentant l'univers. Le lama Mingyar Dondup actionna une fois de plus une
manette et les images réapparurent. Le monde que nous voyions était peuplé maintenant de créatures naines aux jambes arquées. Elles portaient de drôles d'armes faites d'un bout de bois surmonté d'une pierre extrêmement tranchante qu'elles affûtaient sans cesse. Un certain nombre d'individus étaient occupés à la fabrication de ces armes tandis que d'autres en construisaient d'autres modèles qui consistaient en bandes de cuir du milieu desquelles ils plaçaient de grosses pierres. Deux hommes tiraient sur la lanière que l'on avait détrempée pour la rendre flexible, et lorsqu'ils la relâchaient la pierre placée en son centre s'élançait vers l'ennemi. Mais c'était l'évolution des différentes civilisations qui surtout nous intéressait. Aussi le lama appuya-t-il une nouvelle fois sur le bouton de commande et l'écran s'obscurcit. Quelques instants plus tard les premières lueurs de l'aube apparurent pour faire place bientôt à la véritable lumière du jour. Nous pûmes alors distinguer une ville assez imposante toute hérissée de flèches et de minarets. Des ponts qui me paraissaient très légers reliaient des tours entre elles et je m'étonnai de leur résistance quand je vis la circulation qu'ils devaient soutenir ; mais je m'aperçus bien vite que cette circulation était aérienne. Il y avait néanmoins quelques personnes qui marchaient dessus et aussi dans les rues à plusieurs niveaux. Soudain un terrible mugissement retentit. Nous ne comprîmes pas tout d'abord qu'il venait du monde que nous regardions, mais très vite nous vîmes une multitude de points minuscules arriver sur la ville. Quand ils se trouvèrent au-dessus ils tournoyèrent en lâchant quelque chose.
La belle cité s'effondra. Les tours se vrillèrent tandis que les ponts se pliaient en accordéon, le tout formant un inextricable amas de matériaux inutilisables.
Des corps tombaient des plus hauts édifices et à leurs vêtements on reconnaissait leur appartenance sociale.
Nous regardions sans mot dire. Et nous assistâmes à une contre-attaque sous forme d'autres points noirs venus d'une direction opposée à celle des envahisseurs. Le combat fut acharné, les nouveaux venus semblant n'attacher aucun prix à leur vie. Ils lançaient divers projectiles en direction de l'ennemi, et lorsque ceux-ci manquaient leur but ils n'hésitaient pas à se lancer eux-mêmes sur leurs appareils contre ce qui me semblaient être des bombardiers.
Puis la nuit tomba sur ce tableau, mais une nuit illuminée par les flammes gigantesques qui s'élevaient de la ville. Sur le globe qui était devant nous, ce n'était que villes en feu, et flammes surgissant de toutes parts. Quand un nouveau jour se leva et qu'un soleil rougeoyant monta dans le ciel, un bien pénible spectacle s'offrit à nos yeux. Le sol était jonché d'épaves, formant çà et là des monticules, et recouvert de cendres et de débris de ferraille.
« Nous allons passer à autre chose, c'est trop affreux, dit le lama, d'autant que toi tu es appelé à connaître pareille misère dans ta vie sur terre. »
Le globe qui représentait l'univers tourna, tourna... L'obscurité fit place à la lumière, et réciproquement, un certain nombre de fois ; et comme auparavant, il finit par se stabiliser dans une position donnée, continuant néanmoins de tourner, mais au ralenti.
En regardant de tous côtés nous aperçûmes bientôt des hommes accompagnant ce qui semblait être une charrue. Des chevaux tiraient ces instruments sur toute la surface de la terre et, les uns après les autres, les différents édifices s'écroulaient dans les sillons qu'ils creusaient. Ce labourage continua des jours durant, jusqu'à ce qu'il n'y eut plus sur terre aucune trace de la civilisation précédente.
« Je crois que c'est suffisant pour aujourd'hui, dit alors le lama Mingyar Dondup. Il ne faut pas nous fatiguer les yeux, nous avons encore beaucoup à voir demain. Ce que tu vois actuellement va se reproduire un grand nombre de fois jusqu'à ce que toute vie sur terre disparaisse dans des combats épouvantables. Bon, allons manger quelque chose et nous coucher ensuite. »
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