[Édition postume]
{Introuvable}
La condition humaine
La démence
(©1984. Stanké-Arnaud
Immelé => pages 143 à 145 Extrait 33)
« Kenji Tekeuchi », reprit mon Guide, « est... était un homme très versatile. Un grand voyageur. Pendant sa vie (il a maintenant plus de soixante-dix ans), il a parcouru le monde à la recherche de ce qu'il appelle la « Vérité ». La Vérité est en lui, mais il ne s'en doute pas. Il a erré indéfiniment. Il a étudié sans cesse différentes croyances religieuses, il a lu des livres de nombreux pays pour parvenir à la Vérité, son obsession. Finalement, on nous l'a envoyé. À force de lire tant de choses contradictoires, il a contaminé son aura. Il est fou, la plupart du temps. Il est comme une éponge humaine, qui absorbe toute la science et en digère fort peu, » « Alors, Seigneur », m'exclamai-je, « vous êtes opposé à l'étude livresque? »
« Pas du tout, Lobsang », répondit le Lama. « Comme tous les gens qui réfléchissent, je condamne ceux qui se plongent dans les brochures, les pamphlets et les ouvrages traitant de cultes étranges, d'un prétendu occultisme. Ces gens-là s'empoisonnent l'âme, ils rendent toute évolution impossible jusqu'à ce qu'ils se soient débarrassés de tout ce faux savoir et redevenus semblables à des enfants. » « Honorable Lama », demandai-je, « comment devient-on
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fou? Comment de mauvaises lectures provoquent-elles parfois des troubles mentaux? »
« C'est une fort longue histoire », répondit le Lama. « Occupons-nous d'abord de l'essentiel. Arme-toi de patience et écoute! Sur cette Terre, nous sommes des pantins, des pantins faits de molécules en vibration, entourées d'une charge électrique. Notre Moi Supérieur vibre à un rythme beaucoup plus élevé et sa charge électrique est beaucoup plus forte. Il existe un rapport défini entre notre rythme de vibrations et celui de notre Moi Supérieur. On peut comparer le processus de communication entre chacun de nous, sur cette Terre, et notre Moi Supérieur, loin de la Terre, à une invention récente, grâce à laquelle on envoie des ondes radio à travers les continents et les mers, ce qui permet à deux personnes habitant des pays différents de communiquer. Notre cerveau est semblable à un récepteur radio, car il reçoit les messages en « haute fréquence », les ordres et les instructions du Moi Supérieur, et les transforme en impulsions à basses fréquences qui contrôlent nos actions. Le cerveau est l'appareil électro-mécano-chimique qui nous permet de nous rendre utiles sur cette Terre. Des réactions chimiques provoquent un mauvais fonctionnement du cerveau, peut-être en bloquant partiellement un message, car il est rare, ici-bas, que nous recevions le message exact, « radiodiffusé » par le Moi Supérieur. L'Esprit n'est capable que d'une action limitée, s'il ne fait pas appel au Moi Supérieur. L'Esprit est capable d'accepter certaines responsabilités, de former certaines opinions, et d'essayer de combler le fossé entre les conditions « idéales » du Moi Supérieur et les conditions pénibles de la vie terrestre. »
« Mais les Occidentaux acceptent-ils la théorie de l'électricité cérébrale? » questionnai-je.
« Oui », répondit mon Guide, « dans certains hôpitaux, on enregistre les ondes cérébrales d'un malade et on a découvert que certains désordres mentaux émettaient des ondes cérébrales caractéristiques. Ces ondes permettent donc de déterminer si une personne souffre, ou non, d'une maladie mentale. Il arrive souvent qu'une maladie du corps envoie certaines substances chimiques dans le cerveau, détériore son système d'ondes et provoque ainsi les symptômes de la démence. »
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« Ne te bourre pas le cerveau avec tout ce que tu pourras trouver à lire sur l'occultisme, mon garçon! » dit-il. « C'est une matière indigeste qui freinerait ton évolution spirituelle. J'ai étudié toutes les religions. J'ai étudié tous les cultes métaphysiques que j'ai pu trouver. Cela m'a empoisonné, faussé mon jugement, conduit à croire que j'étais un Élu. À présent, mon cerveau est déséquilibré; parfois je perds la maîtrise de mes nerfs et j'échappe à l'action de mon Moi Supérieur. »
« Mais, Seigneur », m'écriai-je, « comment peut-on apprendre si l'on ne doit rien lire? Quel mal peut faire le mot écrit? »
« Mon garçon, il est permis de lire, bien sûr », répondit le moine japonais, « mais choisis tes lectures avec soin, ne lis que ce que tu es sûr de bien comprendre. Le danger n'est pas dans le mot imprimé, il est dans les pensées qui peuvent découler de ces mots. On ne devrait pas avaler n'importe quoi, le comestible avec le non-comestible, on ne devrait pas lire des choses contradictoires, ni les ouvrages qui promettent des pouvoirs occultes. Il est aisé de créer une Forme-pensée que l'on ne peut pas dominer. C'est ce que j'ai fait et la Forme peut nous être maléfique. »
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