[Édition postume]
{Introuvable}
(©1984. Stanké-Arnaud Immelé => pages 88 à 92 Extrait 15)
Un des maîtres était tout particulièrement intrigué par mon amour pour les chats et leur visible affection pour moi. Il savait parfaitement que les chats et moi conversions par télépathie, Un jour, les cours terminés, il me vit, étendu sur le sol, avec quatre ou cinq des chats du temple assis sur moi. Ce spectacle l'amusa et il me pria de l'accompagner jusqu'à sa chambre, ce que je fis avec une certaine appréhension, car à cette époque, être appelé dans les appartements d'un lama voulait généralement dire qu'on allait être réprimandé, ou recevoir une tâche supplémentaire. À distance respectueuse, je le suivis donc et, une fois arrivés dans ses appartements, il me pria de m'asseoir, tandis qu'il me parlait de chats.
« Les chats, me dit-il, sont à présent de petites créatures qui ne peuvent parler avec les humains que par télépathie. Il y a de cela très, très longtemps,
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avant ce cycle particulier d'existence, les chats peuplaient la terre. Ils étaient beaucoup plus gros, presque aussi gros que nos poneys ; ils parlaient entre eux et pouvaient faire des choses avec leurs pattes de devant, qu'on appelait alors des mains. Ils s'occupaient d'horticulture et étaient en majeure partie végétariens. Ils vivaient dans les arbres et leurs maisons étaient situées dans les très grands arbres. Certains de ceux-ci étaient alors très différents de ceux que nous connaissons maintenant, ils avaient d'énormes anfractuosités dont les chats faisaient leurs maisons. Ils y étaient au chaud, protégés par l'entité vivante de l'arbre, et ils formaient une communauté sympathique. Mais on ne peut obtenir la perfection avec aucune espèce, car, à moins que n'existe la compétition, ou l'aiguillon d'un mécontentement, les créatures vivant dans une telle euphorie dégénèrent généralement. »
Ayant souri aux chats qui m'avaient suivi et étaient maintenant assis autour de moi, il continua : « C'est ce qui s'est passé pour nos frères les chats. Ils étaient trop heureux, ne désiraient plus rien, et ne pensaient à rien, si ce n'est à leur contentement. Tout comme ces pauvres gens dépourvus de raison, que nous avons vus récemment, leur bonheur consistait à s'étendre sous les arbres en laissant les choses s'arranger toutes seules. Ils étaient statiques, et être statique, c'est être un échec. Les jardiniers de la terre les délogèrent donc comme on fait des mauvaises herbes, et la terre eut le droit, pour un temps, d'être en jachère. Et la terre, entre-temps, ayant atteint à nouveau un stade de maturité, pouvait être repeuplée avec un type différent d'entité. Mais les chats, leur faute avait été de ne rien faire, ni en bien ni en mal ; ils n'avaient fait qu'exister. Ils furent donc
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renvoyés sur la terre sous l'espèce de petites créatures comme celles que nous avons ici ; ils furent renvoyés pour apprendre une leçon, renvoyés en sachant au fond d'eux qu'ILS avaient été l'espèce dominante — ce qui fit qu'ils devinrent très réservés et prudents dans le don de leur affection. Ils furent envoyés avec une tâche, celle d'observer les humains et de faire rapport de leurs progrès ou de leurs échecs, et de ce fait, à l'heure du prochain cycle, une information importante aura été fournie par les chats. Les chats peuvent aller partout, peuvent tout voir, tout entendre, et, incapables de dire un mensonge, ils rapportent les choses comme elles se produisent. »
Je sais que j'étais pour le moment absolument effrayé ! Que les chats rapportaient-ils, me concernant ? Mais, soudain, un vieux matou, champion victorieux dans plus d'une bataille, bondit sur mes épaules pour blottir sa tête contre la mienne ; je me sentis tranquille, comprenant que les chats ne rapporteraient rien de mal sur moi.
Le rôle des animaux auprès des humains
Vous aimez vos chattes, n'est-ce pas chef? » demanda le Voisin Ami en souriant.
« Les aimer? Bonté divine, oui! Je les considère comme mes enfants et, ce qui plus est, des enfants remarquablement intelligents. Ces chattes font plus pour moi que des humains. »
À ce moment Tadalinka était éveillée, assise sur son séant et prête à gronder, prête à attaquer si nécessaire; car ces deux petites chattes peuvent être vraiment très, très sauvages pour défendre ce qu'elles considèrent comme leurs responsabilités. Un homme avait tenté d'entrer un soir dans mon appartement. Les deux chattes avaient bondi à la porte et avaient presque terrorisé pour dix ans de sa vie le pauvre individu; en effet un chat siamois en furie est un spectacle absolument effrayant. Ces chats gonflent les joues, chaque poil de leur pelage se dresse à angle droit sur le corps, leur queue se hérisse, ils se tiennent sur la pointe des pattes et ils ont l'air de quelque apparition surgie de l'enfer. En fait, on ne devrait pas les appeler chats, car ils sont des chats différents des autres. Ils hurlent, ils grondent, bouillonnent de colère et nul danger n'arrête un chat siamois protégeant une personne ou un bien. Il y a bien des légendes touchant à la
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protection assurée par les chats siamois, beaucoup de légendes nées en Orient et racontant comment tel ou tel chat siamois a protégé des personnages importants ou des gens malades. Mais en voilà assez. Nulle autre personne n'a essayé d'entrer dans notre appartement à notre insu, l'histoire des « chattes sauvages de Rampa » s'était répandue et les gens ont plus peur, semble-t-il, des chats siamois sauvages que des chiens enragés.
Il en est ainsi, ou du moins devrait-il en être ainsi maintenant que, le Vieil Homme étant si invalide, les deux petites chattes sont toujours en alerte pour bondir à sa défense.
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