16 - C'Était Ainsi
Par TUESDAY LOBSANG RAMPA
Paris : Éditions J'ai lu, 1978, 1988, ©1976. {N° 1976}
Montréal : Éditions Stanké, ©1976.
En Anglais -> 1976 -> « As it was! »
C'Était Ainsi / Par Tuesday Lobsang Rampa --Paris : Éditions J'ai lu, 1978, 1988, ©1976. {N° 1976}{(pages 114 à 120)(Extrait 09)}.Rencontre en Astral de l'Anglais et transmigration.
- Mon frère, je sais à quoi vous pensez. Vous cherchez à comprendre pourquoi je suis dans cet état. Je vais vous le dire : je me trouvais regardant sur la colline de Fer, quand un officier chinois, qui était non loin de là, m'accusa de le dévisager avec, dans l'esprit, de mauvaises pensées. Ce que je niai, car ce n'était pas vrai. Après avoir dit que tous les prêtres étaient des menteurs, il donna l'ordre à ses hommes de m'attacher avec une corde à l'arrière de la voiture, et ravis, ils me traînèrent au long de la route, face contre terre.
Il souleva sa robe et je vis qu'il n'était plus qu'une masse de chairs déchirées.
- Oui, dit-il, la route m'a emporté le nez, arraché le visage, et aussi bien d'autre chose, et je rejoindrai bientôt l'au-delà; mais avant de connaître cette délivrance, j'ai à accomplir une dernière tâche.
- Cette matière de la transmigration et la possibilité que nous pourrions avoir à l'utiliser sont connues depuis de nombreuses années, et l'étude du projet m'en avait été confiée. J'ai consulté nombre de manuscrits anciens pouvant me fournir des informations. J'ai dû étudier les archives akashiques et amasser tout ce que j'ai pu de connaissances. Les Chinois m'ayant enfin délivré de ma corde, l'officier estima qu'il n'en avait pas fini. Me frappant encore tandis que je gisais dans la poussière, il s'écria : « Vous me fixiez pour attirer sur moi le mauvais oeil, eh bien! de cela vous serez puni. Vous ne fixerez plus personne. » Damassant sur la route une pierre pointue, un de ses hommes me creva les yeux, les arracha de leurs orbites, et tous s'en allèrent en riant.
« Quand les gens, horrifiés, qui avaient assisté à la scène, purent s'approcher de moi, ils me soulevèrent et m'emportèrent dans une maison. Je m'évanouis et, quand je revins à moi, je découvris que mes yeux avaient été retirés et que j'avais été très bien soigné avec des emplâtres d'herbes. Puis, furtivement, de nuit, on me porta dans les montagnes pour y attendre votre venue. Je dois vous accompagner dans un voyage dans l'astral d'où je ne reviendrai pas.
Une légère couleur revint sur ses joues et il ajouta :
- Nous devons aller dans l'astral.
Nous reprîmes la route familière - tous deux dans la position du lotus, position que nous, gens de l'Est, n'avons aucune peine à observer et à maintenir. Et après avoir dit les mantra de circonstance, nos vibrations furent si amplifiées que, par le bond presque imperceptible qui accompagne une telle transition, nous quittâmes nos corps, moi temporairement et mon compagnon définitivement.
Nous perdîmes de vue la grisaille de la terre et la blancheur des neiges éternelles. Devant nous apparut un voile, un voile chatoyant blanc bleuâtre qui, en l'approchant, donnait l'impression d'être une barrière impénétrable; mais les initiés pouvaient la traverser en toute liberté. Ce qui était notre cas, et nous nous trouvâmes dans une zone de glorieuse lumière où régnait une impression de joie.
À ce point du monde astral, nous étions sur un gazon vert et sous nos pieds l'herbe était courte et comme élastique.
- Ah! dit le lama dans un soupir, comme c'est bon de vous revoir, bon de ne plus souffrir. Ma tâche sera bientôt remplie, et alors je serai rendu, au moins pour un temps.
Et disant cela, il me précéda au long d'un sentier plaisant.
Le paysage était couvert d'arbres, portant tous des feuilles rouges, vertes et jaunes. Une rivière majestueuse coulait dans laquelle se reflétait le ciel bleu. Des nuages flottaient paresseusement au-dessus de nos têtes et l'atmosphère qui régnait là était pleine de vitalité et de joie sainte.
Dans les arbres chantaient les plus curieux des oiseaux, des oiseaux jamais vus sur terre, au plumage et aux couleurs qui faisaient d'eux des créatures glorieuses.
Après avoir marché parmi les arbres, nous arrivâmes devant un jardin composé de Fleurs également inconnues. Elle semblaient s'abaisser vers nous comme pour nous saluer. Et des gens se promenaient, se baissant de temps à autre pour respirer une fleur. Tous ces êtres donnaient l'impression de bonheur et de paix, et la peur n'existait pas.
Et soudain, devant nous, s'éleva ce qui semblait être un immense temple. Sa coupole était d'or, et les murs qui la soutenaient d'une sorte de couleur fauve. D'autres bâtiments se dressaient, chacun d'une teinte passtel, mais toutes harmonisées; à la porte du temple, un groupe de gens attendaient. Certains portaient la robe du Tibet, et un homme était vêtu de quelque chose de noir. C'était un Occidental - en vêtements de l'Occident.
Les lamas, en nous voyant, tendirent les mains pour nous accueillir. Je reconnus l'un d'eux - mon guide et ami - le lama Mingyar Donduf, et je sus que tout serait bien pour cet homme si bon et si parfait.
Les salutations une fois échangées, nous pénétrâmes dans le corps du grand temple, traversant le hall central, puis nous entrâmes dans une petite pièce dont l'existence n'était pas facile à discerner - ses murs s'écartant pour nous admettre, puis se refermant hermétiquement derrière nous.
Mon guide, qui était visiblement le porte-parole, se tourna vers moi en disant :
- Mon frère,voici le jeune homme dont vous allez habiter le corps.
Comme frappé de stupeur, je dévisageai le jeune homme. Nous nous ressemblions si peu. Riant, le lama leva le doigt en disant :
- Doucement, Lobsang, ne soyez pas trop rapide dans vos jugements. Tout ceci a été soigneusement projeté. Je vais d'abord vous montrer quelques images des archives akashiques.
Comme nous achevions de les regarder, il s'adressa au jeune homme :
- Je pense qu'il est temps que vous nous parliez un peu de vous, car il importe que celui qui est sur le point d'habiter votre corps sache ce à quoi il sera confronté.
Le jeune homme semblait en fait assez rude, et dit d'une voix lugubre :
- Je n'ai vraiment rien à dire sur mon passé, et si j'en parlais, ce que je dirais ne serait utilisé qu'à mon désavantage.
Le regardant d'un air triste, mon guide répondit :
- Jeune homme, notre expérience fait que nous ne jugeons pas un homme par ce qu'est sa naissance, mais par ce qu'il est. Vous songiez au suicide, un péché mortel qui eût pu vous coûter de nombreuses vies de dureté et de souffrances. Nous vous offrons la paix, la paix de l'astral, afin de vous aider à comprendre quelques-unes des choses qui vous ont troublé durant votre vie. Plus vous coopérerez, et mieux nous pourrons vous aider, et aider à la tâche que nous avons à accomplir.
Le jeune homme secoua la tête :
- Non, dit-il, l'arrangement était que je voulais laisser mon corps et que vous vouliez le faire habiter par quelqu'un d'autre; c'était là tout notre arrangement, et je le tiens.
Il y eut un éclair soudain, et le jeune homme disparut. Le vieux lama qui était avec moi, et qui était maintenant un jeune homme plein de santé, s'exclama :
- Oh! la la! avec des idées si féroces, il ne pouvait pas demeurer avec nous ici sur ce plan astral. Nous le laisserons dormir pour cette nuit. Nous ne voulons pas que le corps soit abîmé ou endommagé, aussi il me faudra trouver le moyen de repartir avec vous pour Lhassa jusqu'à la nuit prochaine.
Le temps passait, et me rendant compte que le vieux lama s'affaiblissait rapidement, je dus lui dire :
Il est temps que nous allions dans l'astral.
- Oui, répliqua-t-il, je ne reverrai plus ce corps qui est mien. Il nous faut partir, car si je mourais avant d'arriver dans l'astral, cela nous retarderait.
Nous nous élevâmes, non dans l'astral que nous avions déjà visité, mais vers une maison d'Angleterre. Nous vîmes le visage de l'homme rencontré antérieurement dans l'astral. Il semblait très triste et malheureux, mais dormait d'un sommeil profond. Le vieux lama murmura : « Venez-vous? » Je murmurai moi aussi : « Venez-vous? » Et, comme en rechignant, la forme astrale de cet homme émergea de son corps physique. Lentement elle s'échappa, et ensuite se reforma au-dessus de lui dans la forme exacte de son corps, puis renversa sa position, la tête du corps astral prenant la place des pieds. La forme vacilla, puis se mit debout. Il semblait vraiment féroce, et je vis qu'il ne se rappelait pas nous avoir jamais vus. J'en fus étonné, mais mon compagnon m'expliqua qu'il s'était retiré avec une violence qui avait oblitéré tous ses souvenirs.
- Ainsi, vous voulez quitter votre corps? Demandai-je.
- Certainement, répondit-il hargneusement. Je détesse être ici.
Je le regardai plein d'appréhension, et même avec frayeur. Comment allais-je prendre le corps d'un tel homme, si féroce? Il rit et dit :
- Ainsi, VOUS voulez mon corps? Peu importe ce que vous voulez ou qui vous êtes en Angleterre. Tout ce qui compte, c'est qui vous connaissez.
Lui ayant parlé pendant un moment, il se calma et je lui dis alors :
- Il vous faudra porter la barbe. Je ne peux pas me raser, car les Japonais m'ont abîmé les mâchoires. Pouvez-vous faire pousser votre barbe?
Oui, monsieur, répliqua-t-il, je le peux et je le ferai.
- En un mois, elle devrait avoir poussé. À ce moment, je reviendrai vous voir pour prendre possession de votre corps et vous serez capable de rejoindre le monde astral, d'y trouver la tranquillité et de découvrir qu'on peut être heureux de vivre. Mais vous nous aiderez beaucoup en nous parlant de votre vie.
- Non! Non! répondit-il farouchement. Je ne peux pas suporter d'en parler.
Mais faisons maintenant un bond dans le temps. Le jeune homme, depuis plusieurs années à présent dans l'astral, a mûri, s'est adouci et, dans une certaine mesure, a conscience des difficultés auxquelles nous sommes confrontés. Et il a enfin accepté de nous conter l"histoire de sa vie. Lui, sur le monde astral, et moi, Lobsang Rampa, ici sur le monde terrestre, essayant de consigner ces choses par écrit, comme elles sont dites par le jeune homme. Nous aurons bientôt son histoire, les noms en seront tus pour ne peiner personne. Cela n'est pas une histoire de vengeance, mais d'amertume. C'est en fait une histoire de triomphe sur des obstacles en apparences insurmontables. Nombres de tentatives ont été faites pour stopper mes livres. Mais je me suis toujours souvenu que, même entouré de moucherons et de mouches à viande bourdonnant autour de lui, un homme peut continuer son travail. Je dis donc que je n'ai aucun besoin d'être amer, car ce que je veux faire est maintenant possible.
Je répète avec la plus extrême sincérité que tous mes livres sont vrais - et ne contiennent que la vérité.
Je peux faire toutes les choses dont je parle, mais pas pour une démonstration publique, pour la simple raison que je ne suis ni un charlatan ni un acteur de foire. Ces choses ne servent qu'à la réalisation de ma tâche.
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