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Apollonios le Nazaréen par Dr. R. W. Bernard
Partie 1 : L'Apollonios Historique Contre le Jésus Mythique
Partie 2 : Les Ressemblances Entre Apollonios et Jésus
Partie 3 : La Controverse Entre les Adhérents d'Apollonios et de Jésus
Partie 4 : Naissance et Jeunesse d'Apollonios
Partie 5 : Apollonios Visite les Sages Brahmanes des Himalaya
Partie 6 : Apollonios Quitte Iarchas et Revient en Grèce
Partie 7 : Les Travaux d'Apollonios en Grèce
*******************************
Apollonios le Nazaréen
Par Dr. R. W. Bernard, B.A., M.A., Ph.D. (1964)
*
Pendant plus de seize siècles, l'Église
Chrétienne a prêché sa religion aux gens de la Terre.
Par contre, lorsque nous considérons les
événements horribles qui se sont produits parmi les
peuples chrétiens pendant le récent
holocauste mondial, causant la mort d'une portion
considérable de la population humaine,
nous devons conclure qu'il y a quelque chose de
radicalement faux avec une religion qui, après
avoir été prêchée et pratiquée pendant
un si
grand nombre de siècles, mena ses fidèles
à un état aussi terrifiant, impliquant la conversion
de cette planète en vaste abattoir, teinté
de sang humain, résultant en un grand nombre de
meurtres de Chrétiens d'une nation par
leur confrères chrétiens d'un autre, chacun étant
poussé et béni par leurs prêtres
respectifs.
Ajoutons qu'un tel état a prédominé
dans le Christianisme depuis son origine, organisé et
établi en l'an 325 après J.-C.
par les ecclésiastes païens romains convoqués au Conseil
de
Nice. Ce Conseil fut présidé par
l'archi-meurtrier Constantin, Empereur de Rome, qui avec
sang-froid, avait assassiné une douzaine
de ses proches parents incluant sa propre femme.
De plus, l'histoire du Christianisme n'a pas été
plus honorable que son origine; car depuis
que Constantin l'établit comme la religion
officielle de Rome, elle a été responsable pour la
mort de plus de cinquante millions de gens innocents,
sous le chef d'accusation qu'ils étaient
des "hérétiques," puisqu'ils ont
refusé d'accepter les dogmes déraisonnables de l'église
--
incluant environ trois millions de femmes qui
ont été brûlées vivantes comme "sorcières"
dans les temps relativement récents par
des hommes qui se désignaient des prêtres de la
religion chrétienne.
Que penserait le fondateur du Christianisme, le
gentil Nazaréen, le Prince de la Paix, des
crimes qui ont été perpétrées
à travers les siècles, en son nom, par une église
qui professe
être son représentant terrestre
-- l'Église militante! Que penserait-il des cadavres putréfiés
de
plus de cinquante millions de ses chers frères
et soeurs qui ont été mis à mort par cette même
église parce qu'ils ont refusé
d'accepter ses mensonges et ont préféré suivre la
vérité, dont il
en était l'auteur?
Pouvions-nous attendre que l'Église, dont
l'Inquisition légua une telle histoire de cruauté et
de mort, nous offre un document écrit
(Le Nouveau Testament) qui pouvait être accepté de
bonne foi comme les paroles authentiques d'un
homme qui avait enseigné la paix, le pardon
et la compassion, plutôt que le meurtre?
À travers les siècles, serait ce possible que non
seulement les enseignements mais aussi l'histoire
de sa vie, et même le nom du Nazaréen,
auraient pu avoir été modifié
par les scribes ecclésiastiques de l'Église romaine dans
le but
de promouvoir ses dogmes et son ambition du pouvoir
temporel?
Aussi, est ce que le Nazaréen original,
l'Essénien paisible dont la bonté et le pacifisme
s'étendirent non seulement à l'humanité
mais aussi au monde animal, aurait pu avoir été
transformé par les partisans de Constantin,
les prêtres païens romains qui sont devenus les
Pères de l'Église à Nice,
en un autre homme -- appelé "Jésus-Christ" -- plus acceptable
à leur
empereur? En effet, cela fut le cas et c'est
l'objet des pages qui suivent, consacré à la vie et
aux enseignements de cet homme inconnu, de le
prouver.
Il y a deux mille ans un grand professeur d'humanité
apparu dans le monde. Il était un
philosophe, un chef social, un professeur de
moral, un réformateur religieux et un
guérisseur. D'un coin de l'Empire Romain
à l'autre, là où il alla, des honneurs divins lui
furent conférés -- par tous, de
l'esclave à l'empereur. Il fut sans doute le plus grand homme
de son temps; et sa date de naissance (4 avant
J.-C.), et sa période active coïncidèrent
exactement avec celles du Messie Chrétien,
sauf que sa vie de labeur continuelle au nom de
l'humanité se poursuivit durant un siècle,
pendant lequel il conserva sa santé et sa clarté
d'esprit intacte. Il fut un exemple suprême
de la perfection humaine -- physiquement,
mentalement et spirituellement. Plus de dix-sept
temples furent érigés en son honneur dans
diverses parties de l'Empire romain. Son nom
était APOLLONIOS DE TYANE.
Jamais il n'y eut quiconque comme cet humanitaire
courageux et ce révolutionnaire social
venu en ce monde pour aider la race humaine et
le racheter de la souffrance. Seul, il défia les
tyrans les plus sanglants qui se sont assis sur
le trône romain -- Néron et son successeur
encore plus terrible, Domitien. Apollonios voyagea
sans crainte d'un coin de l'Empire romain
à l'autre, incitant des révolutions
contre ces despotes, établissant des communautés
communistes parmi ses partisans qui portèrent
le nom d'Esséniens, les premiers Chrétiens. Et
non satisfait avec de telles activités
dans les provinces romaines, il se rendit courageusement
à Rome après que tous les philosophes
avaient été expulsés de la ville sous punition de
mort
par le cruel Domitien; là, il dénonça
ouvertement le tyran et fut mis en état d'arrestation et
jeté en prison, attendant la mort qui,
cependant, dû à son brillant discours en légitime défense
et ses pouvoirs d'esprit extraordinaires, il
contourna, se procurant ainsi sa liberté.
Deux siècles après Domitien, l'archi-meurtrier
et dégénéré Constantin s'est assis sur le trône
de Rome. Bien que les empereurs romains précédents
aient détesté Apollonios par rapport à
ces activités révolutionnaires
et "communistes," Constantin détestait surtout ses
enseignements pythagoriciens -- son strict plaidoyer
du végétarisme, son abstinence d'alcool
et sa continence. Constantin aimait trop les
viandes rouges, les vins, et ses escapades de
minuit avec les belles femmes pour être
disposé à accepter la religion dont la tête reconnue
était Apollonios : une religion qu'il
importa de l'Inde, fondée sur les doctrines de Chrishna et
de Bouddha et portant le nom "Kristosisme" Essénien.
Ce fut la raison pour laquelle
Constantin dirigea ses armées à
exterminer les descendants des partisans esséniens
d'Apollonios, connus sous le nom de Manichéens.
[Note: Pour des informations supplémentaires
sur ces Esséniens Manichéens, voyez l'article
"Le Manichéisme : La religion la plus
dangereuse du monde?"]
Trouvant que la religion de Rome était
dans un état de déchéance avancée et perdant
quotidiennement l'influence sur les masses, pendant
que le culte d'Apollonios et les
communautés communistes de ses partisans
manichéens, malgré une persécution des plus
sévère, continuait à s'étendre,
menaçant les intérêts de Rome, les partisans de Constantin
--
les prêtres païens de la religion
romaine -- décidèrent de tenir une convention à Nice
en l'an
325 A.D., ayant comme but d'établir une
nouvelle religion. Ils décidèrent alors de s'emparer
de la popularité évidente des partisans
d'Apollonios, de s'approprier ses doctrines essentielles
(les modifiant afin d'être acceptables
à Constantin), et de remplacer le philosophe
Apollonios, dont le pythagorisme sobre était
trop bien connu et détesté par leur empereur,
par un Messie surnaturel dont les enseignements
seraient moins radicaux et plus acceptables.
Ainsi, à la place d'Apollonios de Tyane,
ils placèrent à ce moment là leur sauveur
nouvellement créé, qu'ils désignèrent
"Jésus-Christ," qui fut conçu en premier lieu et créé
dans les esprits des prêtres romains qui
furent éventuellement connus comme les Pères de
l'Église de Nice.
Aussitôt que Jésus fut mis à
la place d'Apollonios, la tâche des ecclésiastiques romains
fut de
détruire tous les registres et traces
au sujet d'Apollonios et de ses premiers partisans
esséniens chrétiens pendant les
trois premiers siècles, afin que le monde puisse être gardé
à
jamais dans l'ignorance à propos de cette
tromperie monumentale et pour arriver à croire que
Jésus et la religion chrétienne,
qu'ils créèrent au début du quatrième siècle
après J.-C.,
antidataient leur création de trois siècles.
Ce fut pour cette raison que les bibliothèques
d'Alexandrie et d'autres furent brûlées,
afin que tous les livres écrits pendant et concernant
les trois premiers siècles de notre Époque
puissent être détruits.
[Note : La Bibliothèque à Alexandrie
fut brûlée plus d'une fois, par incendie criminel et par
accident. L'incendie reporté dans ce texte
se produisit en l'an 389 après J.-C. pendant le règne
de l'empereur Théodose I. Voyez l'article,
"L'empereur Theodose, le Pape Hilaire I".]
Les ecclésiastiques réussirent si
bien à oblitérer ces registres que, durant presque deux mille
ans, le monde fut gardé dans l'ignorance
totale à propos du fait qu'Apollonios de Tyane fut
l'enseignant mondial reconnu du premier siècle,
et que pendant les trois premiers siècles,
avant qu'il soit créé au Conseil
de Nice comme le Messie pour remplacer Apollonios, aucun
homme tel que Jésus-Christ fut connu ou
mentionné par quiconque!
Jamais ne pris place une aussi grande perte culturelle
que celle produite par la bande de
Chrétiens mit feu aux livres et manuscrits
de la Bibliothèque d'Alexandrie [en 389 après
J.-C.] pour détruire tous les registres
d'Apollonios de Tyane, afin que le monde soit à jamais
ignorant de son existence et de son remplacement
par l'inconnu et le non-existant Jésus,
s'étant produit au Conseil de Nice en
l'an 325 après J.-C. Mais, heureusement, un certain
livre survécut -- le LIVRE DÉFENDU
-- de tous les livres contenus dans cette célèbre
bibliothèque -- celui qui fut le plus
craint. Il était intitulé, LA VIE D'APOLLONIOS DE
TYANE, par son biographe Philostrate. Pour le
conserver, le livre fut apporté secrètement au
Proche-Orient; et, durant plus de mille ans,
il fut conservé parmi les Arabes, malgré tous les
efforts des Croisades -- oeuvrant aux intérêts
de la Papauté -- de le détruire.
Il y a de cela un peu plus de quatre siècles,
ce livre défendu fut en premier apporté en Europe
de l'Orient; et ce ne fut qu'en 1801 que la première
traduction anglaise complète, du Latin,
fut complétée, malgré l'opposition
du clergé, qui, lorsque incapable de supprimer sa
publication, réussit à le léguer
aux oubliettes et à maintenir la même ignorance populaire
au
sujet d'Apollonios et sa signification historique
comme celle qui avait existé pendant le
Moyen-Âge. Ils avaient si bien réussis
que, même après la parution de la première traduction
anglaise de Blount de la biographie de Philostrate
au sujet d'Apollonios au début du
dix-neuvième siècle, son nom était
sur la langue de chaque Anglais cultivé; aujourd'hui, plus
d'un siècle plus tard, il est presque
complètement inconnu, même dans les milieux
académiques, sa mention ayant été
omise des travaux historiques et des programmes
pédagogiques -- afin que, aussi paradoxal
que cela puisse paraître, le plus grand homme du
monde de l'Occident pendant les deux milles dernières
années fut complètement effacées des
pages de l'histoire.
Le but de ce livre est de présenter la vie et les enseignements de cet homme.
*
[Note : Toute la matière du Dr Bernard
à ce sujet fut écrite en 1964. Cette matière n'était
pas
sous droits réservés et fait maintenant
partie du domaine public. Seulement que des
corrections de fautes orthographiques mineures
ont été apportées dans ce texte et celui du
reste des écrits du Dr Bernard. Aucune
modification textuelle n'a été apportée.]
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Apollonios le Nazaréen
Partie
1
L'Apollonios Historique Contre
le Jésus Mythique
Par Dr. R. W. Bernard, B.A., M.A., Ph.D. (1964)
*
Une des escroqueries et des déceptions
les plus colossales dans les annales de l'histoire fut
perpétrée en l'an 325 A.D. C'était
la date du Conseil de Nice qui avait comme tâche de créer
une nouvelle religion qui serait acceptable à
l'empereur Constantin qui, en ce temps-là, était
engagé dans la persécution sanglante
des communistes et des pacifistes connus sous le nom
de Chrétiens. Pendant la période
du massacre inhumain de ces gens méprisés sans défense,
ce
qui motiva Constantin à soudainement prendre
contrôle de leur religion et devenir son
protagoniste le plus loyal est une des énigmes
de l'histoire qui n'a jamais été élucidé. Sur
ce
point Réville, un apologiste Catholique,
écrit :
"Le triomphe reconnu du Christianisme pendant
le règne de Constantin a toujours été
considéré une des révolutions
inexplicables et une de ces surprises historiques qui, sans
rapport apparent avec quelque phénomène
du passé, peut paraître presque miraculeux. On
aimerait découvrir le processus qui permet
à l'esprit humain de passer si rapidement d'une
dénégation aussi dédaigneuse
et complète des enseignements du Christianisme à un intérêt
et
une sympathie déclarée pour les
doctrines du nouveau credo. ... C'était le quatrième siècle,
immédiatement après les persécutions
les plus violentes, que le Christianisme, bien
qu'embrassé et professé par une
minorité seulement, réussit à atteindre à une
place de
contrôle en matières social et politique."
Conscient que la vieille religion de Rome était
en état de déchéance avancée et perdait
quotidiennement son influence sur les gens, tandis
que le culte persécuté des Esséniens ou
des premiers Chrétiens, malgré
tous les efforts à le supprimer par tous les moyens les plus
sanglants et inhumains, continuait à se
développer et à gagner le respect croissant des masses,
les Pères de l'Église, ayant été
précédemment des païens dont les mains étaient
tachées du
sang de ceux de qui ils ont volé la religion,
ont vu qu'en adoptant le Christianisme (en forme
révisée), ils pourraient prendre
avantage du prestige populaire créé par le martyre des
premiers saints Chrétiens et de ce fait,
gagner le support de Constantin, qui se convertissant à
la foi Chrétienne, pourrait dissimuler
ses propres crimes passés, augmenter sa popularité
publique et, étendre et consolider son
empire.
Pour rendre le culte jadis méprisé
des Esséniens ou des premiers Chrétiens acceptable à
Constantin, empereur de Rome, les Pères
de l'Église ont dû enlever de ses enseignements
certaines doctrines qu'ils savaient lui être
inacceptables. En tête de liste parmi ceux-ci était la
prohibition contre la consommation de viandes
et de vins qui étaient une vertu cardinale du
Christianisme Essénien. Et voilà
la raison pour laquelle les ecclésiastiques du Conseil de
Nice ont trouvé nécessaire d'enlever
ces doctrines inacceptables des Évangiles, car ils
savaient que Constantin aimait trop les viandes
rouges et le vin à volonté de ses
divertissements de nuit pour être disposé
à accepter une religion qui exigeait de ses adhérents
l'abstinence complète de ces indulgences,
comme le faisait le Christianisme Essénien. Pour
accomplir ceci, certains "correcteurs" ont été
nommés et ils eurent la tâche de récrire les
Évangiles, omettant tout ce qui concernait
le végétarisme et l'abstinence d'alcool. Les Pères
de l'Église avaient de plus une autre
raison pour faire ceci, puisqu'ils n'avaient aucunement le
désir d'intégrer un changement
aussi radical dans leurs propres habitudes.
Que les Évangiles originaux ont été
récrit et modifié au Conseil de Nice est indiqué par
l'énoncé suivant de l'archidiacre
Wilberforce qui écrit :
"Certains ne sont pas informés qu'à
la suite du Conseil de Nice en 325 A.D., les manuscrits
du Nouveau Testament ont été considérablement
altérés. Le professeur Nestle, dans son
'Introduction to the Textual Criticism of the
Greek Testament,' nous dit que ces certains
érudits, appelés 'correctores,'
furent nommés par les autorités ecclésiastiques et
reçurent
réellement le mandat de corriger le texte
des Saintes Écritures dans l'intérêt de ce que fut
considérée l'orthodoxie."
Faisant un commentaire sur le texte précédent,
le révérend G. J. Ouseley, dans son "Gospel
of the Holy Twelve," écrit:
"Ces 'correctores' ont enlever avec soin des Évangiles
certains enseignements de notre
Seigneur qu'ils ne se proposèrent pas
de suivre -- à savoir, ceux contre la consommation de
la chair et de boissons alcoolisées --
et tout ce qui pouvait servir comme argument contre le
fait de manger de la chair, tel que les comptes
de l'intervention de notre Seigneur en plusieurs
occasions pour sauver des animaux de traitements
injustes."
Des preuves existent pour indiquer que non seulement
les doctrines originales du
Christianisme Essénien furent radicalement
changées au Conseil de Nice et remplacées par
d'autres entièrement différentes,
mais qu'également, l'homme dont la vie était l'incarnation
des doctrines originales fut remplacé
par un autre homme qui exemplifiait les nouvelles
doctrines. Le nom du deuxième homme qui
n'était pas végétarien et qui n'interdisait pas
l'abatage d'animaux était Jésus-Christ,
qui fut mis à la place d'Apollonios de Tyane,
l'enseignant historique mondial du premier siècle.
Le premier acte des Pères de l'Église,
après qu'ils eurent créé leur nouvelle religion et
son
messie qui n'existèrent pas précédemment,
fut de brûler tous les livres qu'ils pouvaient
trouver, d'autant plus ceux écrits durant
les premiers siècles qui ne faisaient aucune mention
de Jésus et qui faisaient référence
à Apollonios comme directeur spirituel du premier siècle,
réalisant que ces livres, sinon détruits,
constituaient une sérieuse menace à la survie de leur
supercherie. Ce fut pour cette raison que les
ecclésiastiques prirent tant de peine à brûler les
anciennes bibliothèques, y compris la
célèbre Bibliothèque d'Alexandrie avec ses 400,000
volumes, brûlée à ras par
un édit de Théodose, quand une bande de Chrétiens
détruisit le
Serapéum où les sceaux et manuscrits
étaient conservés.
[Note : Cet acte de destruction se déroula
en l'an 389, ou 64 ans après le Conseil de Nice.
Pour de plus amples informations concernant la
brutalité et la destruction ordonnées par
l'empereur Théodose, vous êtes recommandés
à la section appropriée de ce livre.]
Toutefois, les ecclésiastiques ont manqué
à leur but puisque les bibliothécaires prévirent,
avant l'incendie, de sortir secrètement
de la Bibliothèque d'Alexandrie les volumes les plus
précieux qu'ils portèrent vers
l'Est pour en prévenir la destruction.
Parmi les travaux qui furent ainsi sauvés
des flammes de la Bibliothèque d'Alexandrie, celui
qui a créé la discussion la plus
répandue et de longues haleines fut La Vie d'Apollonios de
Tyane, écrite par Flavius Philostrate
au début du troisième siècle A.D. Comme si par un
destin ironique, ce livre -- lequel de tous les
livres brûlés dans la Bibliothèque d'Alexandrie
était un du plus dangereux -- a été
conservé à travers les siècles, résistant à
toutes les
tentatives de le détruire. La raison pour
laquelle ce livre a été tant redouté par les
ecclésiastiques était parce que,
bien qu'il ne fasse aucune mention de l'existence de Jésus ou
du Christianisme, il présentait Apollonios
de Tyane comme l'enseignant mondial acclamé du
premier siècle, révéré
d'un coin de l'Empire romain à l'autre par tous, de l'esclave à
l'empereur lui-même.
Jamais aucun livre écrit n'a soulevé
un débat si animé durant une période de temps aussi
longue que cette biographie de Philostrate. Dès
les premiers siècles de notre époque, lorsque
Hercule et Eusèbe le commencèrent
en premier lieu, jusqu'aux jours de Blount, Voltaire et
des Déistes, la controverse n'a jamais
diminué. Dans son livre, Philostrate décrit un
personnage né en la même année
que celle du Christ qui, en tout point, était l'égal, sinon
le
supérieur, du messie Chrétien.
W. B. Wallace, écrivant sur "The Apollonios
of Philostratus," décrit la biographie de
Philostrate une "contre accusation païenne
à l'Évangile de Galilée, représentant un Sauveur
grec comme alternatif au Sauveur Sémite."
(Westminster Review, July-Dec. 1902). De plus,
les événements principaux des vies
des deux hommes étaient si parallèles que le lecteur ne
peut que conclure que si Jésus n'est pas
une imitation fictive d'Apollonios, alors Apollonios
doit être une imitation de lui, puisqu'il
serait improbable que deux hommes aussi semblables
puissent être nés la même
année et avoir des biographies si similaires.
F. A. Campbell, dans son "Apollonios of Tyana," écrit :
"La naissance d'Apollonios est assignée
à l'an 4 avant J.-C. Mais comme tous le savent, le
calcul courant du commencement de l'époque
Chrétienne est inexact, et la première année de
notre ère devrait être datée
quatre ou cinq ans plus tôt. Si les naissances d'Apollonios et du
Christ appartiennent à la même année,
la coïncidence requiert plus attention qu'elle en a
reçue."
[Note : Cette déclaration est clairement
fausse. L'inauguration du calendrier Julien n'avait
rien à faire avec l'inauguration du Christianisme.
C'est une simple coïncidence que
l'empereur romain Auguste César ait proclamé
le commencement du calendrier Julien en une
année qui coïncida de justesse avec
la naissance de ce soi-disant Messie.]
"Contrairement à l'ingratitude de Nazareth,
Tyane reconnaissait avoir nourri un prophète de
vie irréprochable, de pouvoir miraculeux,
d'amour et de gentillesse super abondante et de
vertu héroïque. Apollonios de Tyane
et Jésus de Nazareth sont nés dans des circonstances
similaires, sinon la même année.
On disait que les bébés de Tyane et de Bethléem provenaient
d'un Père divin et d'une mère humaine,
et ces êtres sacrés respirèrent leur premier souffle
parmi de gracieux présages et des chants
surnaturels. Ceux-ci n'étaient pas les seuls parallèles
dans les mémoires du Tyanéen et
Nazaréen.
"Les Chrétiens orthodoxes avaient été
habitués à affirmer l'irrévocabilité du fils
de Marie ;
mais comme un éclair du ciel, voici Philostrate
s'opposant à Matthieu, Marc, Luc et Jean,
offrant un Messie alternatif."
Aussi est-il étrange, bien qu'ils soient
supposés être les deux plus grands hommes de leur
âge, que ni un ni l'autre ne connaissaient
l'existence de l'autre. Et puisqu'il existe d'absolues
preuves historiques authentiques au sujet de
l'existence d'Apollonios, mais même pas la
moindre preuve authentique de l'existence de
Jésus, nous devons conclure que si un de ces
personnages est fictif et une imitation de l'autre,
c'est Jésus qui est la fiction et Apollonios le
personnage historique. Concernant l'existence
ou, au contraire, la non-existence de Jésus,
Tschendorf écrit :
"Auteur après auteur, volume après
volume, de la vie du Christ peut paraître jusqu'à ce que
les archives de l'univers soient remplies, mais,
ce que nous savons de la vie de Jésus se
trouve, uniquement, dans l'Évangile de
Matthieu. Il n'y a pas une seule personne étroitement
associée à Jésus qui se
trouve en histoire."
Dans le "Diegesis" de Taylor (1829, Oaknam, Angleterre) nous lisons :
"Nous avons enquêté sur les revendications
de chaque document qui possède une
réclamation plausible à être
examiné que l'histoire a conservé des transactions du premier
siècle, et non pas un seul passage, prétendant
avoir été écrit à n'importe quel moment des
cent premières années, peut être
produit pour démontrer l'existence d'un tel homme connu
comme Jésus-Christ ou d'un tel groupe
qui pourrait être considéré comme ses disciples."
Donnant un commentaire sur cet énoncé
de Taylor, J. M. Roberts, dans son "Antiquity
Unveiled" (1892, Oriental Publishing Co., Philadelphia)
écrit :
"D'un autre côté, nous avons d'abondantes
preuves que Jésus-Christ est fondé sur la vie
connue d'Apollonios de Tyane, de qui l'existence
terrestre n'a jamais été mise en doute, à qui,
on a ajouté des passages des vies de plusieurs
personnages et des enseignements à propos des
dieux mythiques des autres terres. Le Prométhée
des Grecs était le caractère qui suggéra la
crucifixion (aussi la crucifixion de Krishna
dans les traditions Kristosite). Les Mystères
d'Éleusis ont suggéré que
le repas de la Dernière Scène, avec d'autres anciennes doctrines
d'adoration du soleil, aient été
rassemblés et représentés pour être une histoire
des
événements associés à
la vie du Jésus Chrétien. (Prométhée sur le
rocher escarpé, souffrant
pour le bien-être de l'espèce humaine,
suggère Jésus sur la croix, changeant Prométhée
pour
Jésus et le rocher escarpé Scythien
pour la croix.)
"Dans le premier chapitre de Matthieu, la généalogie
de Jésus est donnée comme la
vingt-huitième génération
de David jusqu'à Joseph et au Christ. Dans le troisième chapitre
de
Luc, la même généalogie est
donné comme étant la quarante-troisième génération
du Christ à
travers Joseph jusqu'à David. C'est une
omission remarquable de la part des traducteurs,
puisque, s'il y avait quelque chose sur laquelle
ils pourraient consentir, c'est quant à l'origine
du Christ.
"Tous les Chrétien qui ont vécu
ou qui vivront trouveront que leur Jésus n'est qu'un fantôme
-- un mythe. Ils peuvent le chasser comme un
enfant le ferait pour un papillon en une prairie
un après-midi d'été, et
il éludera leur poigne. Le Jésus Chrétien n'est rien
de plus que le
Krishna des Hindous."
[Note : Notez la ressemblance linguistique des
mots "Krishna" et "Chistian" (Chrétien).
Dans la linguistique, le K et CH sont souvent
les équivalents comme sons de consonnes, et
dans la plupart des cas, les voyelles ne sont
pas comptées dans la linguistique comparative --
puisque si les voyelles étaient considérées
dans l'évolution des mots, alors, pour fournir un
exemple simple, les Texans modernes parleraient
une langue différente des New-Yorkais
modernes. Donc, quand ces deux mots sont analysés
linguistiquement, les deux ont la
séquence de consonnes KRS(T)N, indiquant
une source culturelle commune.]
Aucun écrivain contemporain, vivant au
temps où Jésus est supposé avoir vécu, n'a
fait
mention de lui bien que des allusions forgées
à Jésus se trouvent dans les livres de Livie et
Josèphe. Dans son "Histoire des Juifs,"
écrit durant le premier siècle, à un temps où
Jésus
aurait eu sa plus grande popularité parmi
les Juifs s'il avait existé, bien que des pages et des
pages soient consacrées à des personnes
d'aucune importance et qui auraient été oubliés si
Josèphe ne les avaient pas mentionnés,
il n'y a pas une seule mention de Jésus dans l'édition
originelle. Sur ce point, le Dr Edmond B. Szekely,
dans son "Origin of Christianity," écrit :
"Il n'y a pas un mot ou, mieux, il n'y a plus
un mot dans les travaux de Flavius Josèphe au
sujet du Messie, le Christ crucifié par
Ponce Pilate, à l'exception d'une interpolation
grossière, à toute preuve fausse.
... Le silence de Josèphe n'est pas dû au dédain ou
à la
neutralité étudiée."
Dans une édition Slave du livre de Josèphe
datée du huitième siècle, une telle interpolation
se produit, faisant référence à
un certain Jésus, fils de Joseph, lequel couvre seulement un
paragraphe passager, la brièveté
duquel révèle clairement son origine frauduleuse ; puisque,
si Jésus avait été mentionné,
beaucoup d'espace lui aurait été consacré. Et coïncide
avec les
interpolations des auteurs de ce temps la censure
de tous les livres qui font référence à
Apollonios dont le nom fut omis ou abrégé.
(Donc, dans les Épîtres originelles de Paul, que
nous avons raison de croire contenait originairement
Apollonios comme personnage central
et qui étaient écrites par lui,
son nom est abrégé à "Apollon" et "Pol," ou Paul.)
Qu'Apollon (concédé par non la moindre
autorité que celle de l'Encyclopédie Britannica
comme étant une abréviation d'Apollonios)
était le vrai auteur de l'Épître aux Hébreux,
faussement attribué à Paul, était
l'opinion de Martin Luther et d'autres savants éminents.
Et si Apollonios a écrit quelques-unes
des soi-disant Épîtres de Paul, il est possible qu'il ait
pu en écrire d'autres, et, en fait, toutes.
Plutarque, le biographe éminent qui a vécu
entre 46 et 120 A.D., aurait certainement fait
mention de Jésus s'il avait existé,
puisqu'il a écrit quand la célébrité de Jésus
aurait été à son
apogée. Toutefois, dans les travaux volumineux
de Plutarque, aucune référence à un homme
s'appelant Jésus ne peut être trouvée.
Bien que les diverses écritures de Plutarque fassent
mention en toute certitude à presque toutes
les opinions et éthiques religieuses de son temps,
il est absolument silencieux au sujet du Christianisme
et de l'existence de Jésus. Pourtant il
connaissait les menus détails des vies
des grands hommes qui vivaient il y a des siècles, nous
ne pouvons pas croire que Plutarque aurait pu
être entièrement ignorant de l'existence d'un
tel grand homme comme Jésus qui avait
vécu seulement quelques années auparavant. Ceci
est encore plus surprenant puisque les provinces
de Bithynie et de Pontus où Plutarque vivait
étaient situées à seulement
quelques jours de route de Boétie où, si nous pouvons croire
les
écrivains Chrétiens, les prosélytes
du Christianisme essaimaient à cette période.
Mais bien que Plutarque appartienne à une
race différente et est né après la présumée
crucifixion, Philo, un Juif, qui a vécu
à exactement le même temps dans la première partie
du
premier siècle, et qui visita les Esséniens
et écrivit à leur sujet, devrait, et plus que tous les
autres, faire mention de Jésus qui, s'il
avait vécu, aurait été sans doute le chef de cette
secte.
Pas un seul mot est trouvé dans les écritures
de Philo à propos de l'existence de Jésus, pas
plus que dans l'édition originelle de
"l'Histoire des Juifs" de Josèphe. Aucun autre écrivain
du premier siècle ne mentionna Jésus.
Ils ne l'ont pas fait parce qu'il n'existait pas encore. Il
est né en premier lieu trois siècles
plus tard, créé par les ecclésiastiques à Nice
pour
remplacer Apollonios, dans leur but de trouver
un autre messie plus acceptable aux yeux de
Constantin et des Romains.
Que les premiers Chrétiens eux-mêmes,
et non seulement les Païens, aient été ignorants de
l'existence d'un tel homme s'appelant Jésus,
a été clairement prouvé par les recherches de
catacombes d'Eisler, un étudiant de l'archéologie
Chrétienne ancienne. Dans son oeuvre,
"Orpheus the Fisher," Eisler démontre
qu'aucune représentation ne peut être trouvée parmi
les inscriptions dans les catacombes qui représentent
Jésus, la croix ou la crucifixion. Au
contraire, un personnage grec est représenté
comme chef de la secte, un végétarien et un ami
des animaux, représenté sous la
figue -- d'Orphée jouant sa lyre entouré d'animaux dociles
--
ou comme le Berger (Hermes) portant un agneau
autour de son cou. Ces représentations font
évidemment référence à
Apollonios dont les enseignements principaux consistaient en le
végétarisme et l'abolition des
sacrifices d'animaux. Les conclusions d'Eisler ont été
davantage confirmées par Lundy, qui, dans
son "Monumental Christianity," un travail sur
l'archéologie Chrétienne ancienne,
rapporte également l'absence entière de toute référence
à
Jésus ou à un Sauveur crucifié
dans les inscriptions des catacombes, sa place étant prise par
le personnage grec familier d'Orphée et
du Berger, qui sont représentés comme des amis des
animaux.
L'original le plus proche qui peut être
trouvé du Jésus du Nouveau Testament est un rabbin
nommé Jéhoshué Ben Pandira,
qui vécu près d'un siècle avant J.-C. Dans son "Life
of
Jehoshua," Dr Franz Hartman déclare que
cet enfant bâtard d'une jeune fille juive, Stada, et
d'un soldat romain, Pandira, qui est mentionné
dans le Talmud, était le Jésus originel. On dit
qu'il était un rabbin de peu d'importance
qui étudia les mystères en Égypte et qui fut mise
à
mort par lapidation après une tentative
de crucifixion.
Cherchant un remplaçant pour Apollonios,
les Pères de l'Église saisirent le personnage de
Jéhoshué ; et changeant son nom
à celui du Druide dieu soleil "Hésus" et devançant
la date
de sa naissance d'un siècle, il fut transformé
en Jésus. Sur ce sujet, Manly Hall écrit : "Il est
très possible que les Pères de
l'Église, cherchant désespérément un vrai personnage
humain
sur lequel pendre la structure de leur foi, choisirent
Jéhoshué Ben Pandira comme plus
proche parallèle pouvant se trouver parmi
les rabbins Juifs. Armés avec ce petit fragment de
l'histoire, ils poursuivirent à les faire
correspondre -- intégrant un petit ici et enlevant
quelque fragment contradictoire là --
jusqu'à ce que, voilà, le 'Roi des Rois' soit un
Nazaréen, malgré l'opinion populaire
que rien de bon ne peut sortir de Nazareth.
"Cela explique aussi pourquoi Hélène,
mère de Constantin, en dedans de trois cents ans après
la mort de Jésus, fut incapable de trouver
quiconque avait entendu parler de lui parmi la
communauté juive. Selon l'histoire, elle
trouva enfin un vieil homme qui prétendait avoir
entendu que Jésus avait vécu. Il
l'emmena à un vieux champ d'exécution romain où
l'excavation révéla plusieurs croix.
Quand toute cette affaire fut résolue à la satisfaction de
tous, Constantin, pour démontrer sa grande
vénération, fit forger un des clous de la passion
en mord pour son cheval.
"Le mystère le plus embarrassant et irrésolu
avec lequel le théologien Chrétien doit faire face
est le manque presque complet de preuves historiques
à propos de la vie du Christ. Si nous
acceptons quelques documents fabriqués
palpables, notre connaissance de la vie du Christ est
basée principalement sur les narrations
contenues dans les Évangiles. ... De graves doutes
existent quant à la qualité d'auteur
des Évangiles du Nouveau Testament. L'encyclopédie
Brittannica reconnaît ces doutes et, de
plus, admet qu'il n'y a absolument aucune preuve que
les Évangiles ont été écrits
par les hommes dont les noms leur furent apposés en des temps
plus récents."
Un livre remarquable écrit par J. M. Roberts
et intitulé "Antiquity Unveiled" paru en 1894
démontrant des preuves qu'aucun homme
tel Jésus de Nazareth n'avait jamais vécu ; mais le
nom fut adopté par les fondateurs du Christianisme
pour voiler l'identité d'Apollonios de
Tyane dont ils dérobèrent les enseignements
et le mode de la vie et s'en servirent comme
modèle sur lequel construire leur système.
Il ajoute : "Le monde possède le témoignage
incontestable que le Christianisme provient de
fausse origine étant le pire larcin littéraire
dans l'histoire humaine."
En contraste avec la pénurie ou plutôt
l'absence d'information concernant Jésus, est
l'abondance de données historiques crédibles
et disponibles au sujet d'Apollonios de Tyane
qui, durant le premier siècle, possédait
une célébrité universelle d'un coin de l'Empire romain
à l'autre, étant honoré
par tous. Plus de dix-sept temples lui furent consacrés dans les
diverses parties de l'empire. Près d'une
douzaine d'empereurs romains le considéra en toute
révérence. (Les empereurs romains
Vespasien, Titus et Nerva étaient tous, avant leur
élévation au trône, des amis
et admirateurs d'Apollonios, tandis que Néron et Domitien
virent le philosophe avec consternation.) L'empereur
Septime Sévère (A.D. 193-211) lui
éleva une statue dans sa galerie de divinités
au Panthéon tandis que son fils, l'empereur
Caracalla, honora sa mémoire avec une
chapelle ou un monument.
Lampride, ayant vécu au troisième
siècle, nous informe que l'empereur Alexandre Sévère
(A.D. 222-235) plaça une statue d'Apollonios
dans son 'labarium' au côté de celle d'Orphée.
C'est la femme de Septime Sévère,
l'impératrice Julia Domna qui mandata le philosophe
Philostrate, un membre d'un cercle d'écrivains
qui se rassemblèrent autour d'elle, à écrire la
vie d'Apollonios de Tyane basée sur les
manuscrits en sa possession, principalement les
mémoires de Damis, disciple et compagnon
de voyage d'Apollonios, en plus de registres
conservés dans les différentes
villes où Apollonios était tenu en estime -- de temples dont
il
avait restauré les rites longtemps désuets,
de traditions, d'épîtres d'Apollonios adressées aux
rois et sophistes et, de ses lettres -- dont
l'empereur Hadrien en avait fait une collection qu'il
garda en son palais à Antium.
Julia Domna, connue comme l'impératrice
philosophe parce qu'elle était entourée d'hommes
de lettres et de philosophes et qui dispensait
un patronage éclairé à la pensée et à
la
connaissance, était la fille de Bassiamus,
prêtre du soleil à Émèse en Syrie. Philostrate
était
membre d'un groupe d'écrivains célèbres
et de penseurs qui se regroupaient autour d'elle.
Elle était une femme de grande intelligence
et de pureté de caractère remarquable, vivant en
solitude et consacrant son temps à la
littérature et la philosophie dans sa vaste bibliothèque.
Comme dans le cas de Sappho, également
une femme de moralité exemplaire, elle fut
diffamée par les scribes des même
ecclésiastiques qui furent, par la suite, responsables du
meurtre brutal de Hypatie. Ces trois grandes
femmes de l'antiquité, avec Jeanne d'Arc, la plus
grande femme des temps modernes, furent toutes
les victimes d'une fraternité cléricale mâle
criminellement jalouse.
Une autre biographie d'Apollonios a été
écrite par Soterichur d'Oasis pendant le règne de
Dioclétien mais elle est inexistante,
ayant été détruit par les Chrétiens avec d'autres
écritures
anciennes qui lui faisaient référence.
Une autre biographie perdue a été écrite par Moeragène.
Bien qu'écrite au début du troisième
siècle A.D., la biographie d'Apollonios de Tyane de
Philostrate ne reçue pas l'autorisation
d'être publier en Europe avant l'an 1501, quand Alde
imprima la première édition latine
à paraître en Europe. Celle-ci fut suivie par des
traductions française et italienne, mais
ce ne fut qu'en 1680 que la première traduction
anglaise fut faite par Blount, un déiste
anglais.
Les notes de Blount sur le livre soulevèrent
une telle clameur qu'en 1693, le livre fut
condamné par l'église et sa publication
défendue. (Concernant les effets de la traduction de
Blount, Campbell, dans son "Apollonios de Tyane,"
écrit : "De violentes passions se
manifestèrent. Des sermons, des brochures
et des volumes descendirent sur un Blount
présomptueux comme des bolides et des
grêlons et ses adversaires ne se cessèrent pas jusqu'à
ce que les autorités aient défendu
qu'il imprime les six autres livres de sa traduction".)
Dans ses notes, Blount signala que, "ou nous devons
admettre la vérité des miracles
d'Apollonios aussi bien que ceux de Jésus
ou, si ceux du premier étaient faux, il n'y aurait
pas de meilleur fondement pour croire en le dernier."
Un siècle plus tard, les notes de Blount
furent traduites en français par les Encyclopédistes.
Cependant, un siècle avant Blount,
Voltaire, Le Grand d'Aussy, Castillon et d'autres
déistes français écrivirent de même,
considérant Apollonios comme personnage
historique beaucoup plus authentique que Jésus
et complètement son égal en tout
respect et, aussi digne de produire des miracles si cela était
possible. (Francis Bacon parla aussi d'Apollonios
dans des termes les plus dignes. Dans le
"Anatomy of Melancholy" de Burton, -- que certains
ont attribué à la qualité d'auteur de
Bacon -- il paru une citation de la biographie
d'Apollonios de Philostrate à laquelle Keats fit
plus tard référence dans un renvoi
à son "Lamia".)
Toutefois, Blount avait seulement traduit les
deux premiers livres de l'oeuvre de Philostrate
(il y en avait huit en tout, les six derniers
restant non publiés) ; et ce ne fut qu'en 1809 que la
première version anglaise complète
fut produite par Edward Herwick. (Dans la préface de
son travail intitulé "The First Two Books
of Philostratus Concerning the Life of Apollonios
Tyanaeus, written originally in Greek, and now
published in English," Blount, se protégeant
et exprimant sans doute des opinions contraires
de ce qu'il croyait vraiment, décrit
humblement son livre comme "pas plus qu'une simple
narration de la vie d'un philosophe, et
non celle d'un nouveau Messie ou ni d'aucune
façon contre ce qui est connu; non, Philostrate
ne fait aucunement mention du nom du Christ.
Et si un écrivain païen (Hiéroclès) a soulevé
cette question en comparant Apollonios avec Le
Christ, qu'est-ce que c'est pour Philostrate
qui ne l'a jamais conçu ainsi, et que
je ne peux trouver nulle part ? Cependant, Eusèbe a déjà
réfuté Hiéroclès,
laquelle réfutation je me proposais d'annexer à Philostrate
en guise
d'antidote.
"J'avais déjà terminé l'entière
traduction, et j'avais poursuivi tel que vous le voyez dans mon
illustration, lorsque j'ai réalisé
que l'alarme était sonnée dans tous les coins qu'un livre
dangereux serait bientôt publié
; un livre qui démasquerait tous les athées pratiques qui
(étant du plus grand nombre des hommes)
pourrait, par conséquent, causer des conséquences
délétères au public. Au
premier abord, le clergé papiste se pensait principalement concerner,
étant tant empressé à la
vengeance et malicieux, que je craignais le sort du pauvre Ésope
(qui, bien qu'il ait fait des plaisanteries à
plusieurs grands rois et potentats sans pour autant
en être puni, perdit sa vie seulement en
parlant contre les prêtres Delphes).
"Donc, si le clergé voulait que l'on considère
Apollonios un escroc et un prestidigitateur,
qu'étant ranimé de la mort, il
est un des fomentateurs principaux de cette intrigue papiste ; ou
bien qu'il n'y eût jamais eu un homme tel
qu'Apollonios, avec tout mon coeur, ce qu'ils
veulent. Car je voudrais plus le voir décrié
dans sa réputation que de voir un digne cardinal,
avec sa longue barbe et son 'Ha' d'excommunication,
me faire brûler comme hérétique."
Le livre de Herwick est devenu si rare qu'en 1907,
deux revendeurs de livres de Londres de
réputation mondiale ont cherché
et fait de la publicité en vain pour s'en procurer une copie.
Cela indique combien la suppression ecclésiastique
de ce livre redoutable avait réussi. Et
bien qu'aujourd'hui, presque personne ne peut-être
trouvé, même parmi les plus instruits, qui
ont entendu le nom d'Apollonios de Tyane, encore
moins sache quoique ce soit sur son
compte, et selon Campbell, "Il eut un temps où
le nom de Philostrate et d'Apollonios de
Tyane sortait de la bouche de tous les Anglais
instruits," même si des préjugés sectaires
contre Apollonios caractérisent chacun
des écrivains avant le dix-neuvième siècle. La
popularité d'Apollonios dans les temps
anciens est totalement contraire à son oubli
d'aujourd'hui.
Aux yeux des ecclésiastiques, qu'Apollonios,
un simple homme, devrait rivaliser Jésus, un
dieu, en tant de points importants, constituait
une raison importante pour supprimer le livre
de Philostrate, puisqu'il avait tendance à
déprécier la dignité de leur sauveur. Que Philostrate
ait composé La Vie d'Apollonios de Tyane
comme réponse païenne aux Évangiles Chrétiens
est une opinion maintenue par les érudits
réputés avant et après le temps de Blount. (Cette
opinion, largement maintenue par les écrivains
Chrétiens, est évidemment fausse, puisque le
Christianisme, tel que nous le connaissons, n'existait
pas au temps de cet écrit de Philostrate,
car il ne fait aucunement mention de Jésus
ou du Christianisme. Malgré ce fait, le livre a
toujours été considéré
dans le plus grand soupçon ; et même après la Renaissance,
lorsqu'il
fut introduit en Europe, Alde hésita un
certain temps avant de donner l'autorisation de le
publier, et enfin déterminé, ajouta
au texte la Réponse d'Eusèbe à la Critique du
Christianisme de Hiéroclès, dans
laquelle il opposa les miracles d'Apollonios à ceux des
Chrétiens, et ainsi, comme il l'exprima,
donnant "l'antidote avec le poison".)
Donc, l'évêque d'Avranches, écrivant
au dix-septième siècle, exprima ce point de vue comme
suit : "Comme but principal, Philostrate semble
avoir désapprouver la foi et la doctrine
Chrétienne, les deux progressant merveilleusement
à ce temps, en démontrant le côté opposé
de cette pauvre représentation d'une science
miraculeuse, de la sainteté et de la vertu. Il
inventa un personnage en imitation du Christ
et introduisit presque tous les incidents de la
vie de Jésus-Christ dans l'histoire d'Apollonios,
pour que les païens ne puissent avoir aucune
cause pour envier les Chrétiens, et se
faisant, rehaussa la gloire du Christ par inadvertance,
puisqu'en attribuant faussement à un autre
le vrai caractère du Sauveur, il donna au dernier
l'éloge qui est Son juste dû et
indirectement, l'éleva comme l'admiration et l'éloge des
autres."
Tredwell, dans son "Sketch of the Life of Apollonios of Tyana," écrit :
"Du temps que les différends aient commencé
au sujet de la religion Chrétienne, les
Chrétiens ont accusé Philostrate
de s'être approprié les événements et les miracles
contenus
dans l'Évangile de Matthieu pour orner
sa vie d'Apollonios de Tyane, et les païens ont porté
des accusations de plagiat contre l'écrivain
de cet Évangile. Sur les premiers travaux
d'Apollonios, ces accusations étaient
d'importance suffisante pour être réfutés par d'éminents
Chrétiens ; et même de nos jours,
le révérend. Albert Réville ne le considérant
pas sous sa
dignité ni sa grande érudition,
d'entreprendre, en 1866, une réfutation de 'cette grande et
monstrueuse calomnie des infidèles.' Il
tenta de démontrer, dans un petit livre qui porte le
titre 'Apollonios, le Christ Païen du Troisième
Siècle' (signifiant le premier siècle), que
Philostrate avait emprunté des faits principaux
de l'Évangile de Matthieu. Les phénomènes
miraculeux étaient racontés presque
identiques à la narration de Matthieu dans son Évangile
de Jésus-Christ. Et tandis qu'on disait
que Jésus exorcisait des diables en Galilée,
Apollonios, selon une tradition aussi digne de
confiance, rendait un service semblable à
l'espèce humaine en Grèce. Telle
fut l'opinion des écrivains catholiques sur le sujet ; et enfin,
selon Daniel Huet, cet énoncé par
l'évêque d'Avranches : 'depuis ce temps eut une grande
importance dans tous les esprits réfléchis.'"
**************************************
http://www.apollonius.net/bernard2f.html
Apollonios le Nazaréen
Partie
2
Les Ressemblances Entre Apollonios
et Jésus
Par Dr. R. W. Bernard, B.A., M.A., Ph.D. (1964)
*
Considérons maintenant quelques-uns des
points essentiels de ressemblance entre les
biographies d'Apollonios et de Jésus.
Avant sa naissance, la venue d'Apollonios a été
précédée par une Annonciation,
sa venue ayant été annoncé à sa mère
par un Archange. Il est
né de la même manière mystérieuse
en la même année que Jésus est supposé être
né (l'an 4
avant J.-C.). Comme ce dernier, dans son enfance,
il afficha une précocité prodigieuse en
matières religieuses ; ensuite, il eût
une période de préparation ; puis, vint une période
d'activité publique et positive ; plus
tard, une passion ; aussi, une sorte de résurrection; et
enfin, une ascension.
Les messagers d'Apollon ont chanté à
sa naissance comme les anges à celle de Jésus.
Pourtant toujours engagé à faire
le bien, il fut aussi exposé aux attaques de ses ennemis. De
la même manière, il alla d'une place
à l'autre oeuvrant pour la réforme, étant accompagné
par
ses disciples favoris, parmi lesquels le mécontentement,
le découragement et la traîtrise
firent également leur apparence. Et quand
le danger était présent, malgré les conseils
prudents de ses amis, et l'abandon de ses disciples,
il se rendit à Rome où Domitien, le cruel
empereur, cherchait à le tuer, comme Jésus
qui alla à Jérusalem et à une mort certaine. Et
avant cet événement, il avait été
victime du prédécesseur non pas moins cruel de Domitien,
Néron, comme Jésus avait été
exposé aux machinations d'Hérode Antipas. Comme Jésus,
puisqu'il ressentait la pitié, il est
accusé de produire des miracles à travers la magie et les
arts
illégaux, alors qu'il les réussit
seulement parce qu'il était un ami des dieux et digne d'être
estimé comme tel. Comme Jésus sur
la route de Damas, il remplit un ennemi déclaré de
consternation émerveillée en lui
apparaissant quelques années après sa résurrection
et son
ascension.
Une autre ressemblance remarquable entre Apollonios
et Jésus était le grand nombre de cas
de mauvais esprits qui ont été
conjurés. Il leur parle avec autorité, comme cela a été
dit de
Jésus. Le jeune homme d'Athènes
qui était possédé, à travers lequel le diable
poussa des cris
de peur et de rage, et qui ne pouvait pas affronter
le regard d'Apollonios, nous rappelle la
narration de l'Évangile du démoniaque
de Gadère. Ni l'un ni l'autre fut guéri jusqu'à quelque
circonstance visible extérieure eût
lieu donnant raison de croire que le diable était vraiment
sorti. Dans un cas, un troupeau de porc se jeta
dans le lac, et dans l'autre, une statue se
renverse par la violence du mauvais esprit qui
se dépêche de sortir du jeune homme.
Dans la biographie d'Apollonios, on mentionne
aussi un autre cas de possession très
semblable à celui de l'enfant épileptique
dans les trois Évangiles. À Rome, Apollonios
restaura une jeune fille à la vie sous
des circonstances qui nous rappellent immédiatement le
retour à la vie de la fille de Jaire.
De plus, on peut faire la remarque que les deux histoires
sont ainsi enregistrées qu'une critique
prudente pourrait se demander dans chacun de ces cas,
si la jeune fille qui revint à la vie
avait, après tout, vraiment été morte. Les boiteux,
les
aveugles et les timides vinrent en foule pour
être guéri par l'imposition des mains d'Iarchas,
le chef des sages Brahmanes des Himalaya, qu'Apollonios
visita et sous lequel, il étudia et
dériva sa connaissance et son pouvoir.
Son apparition miraculeuse à ses amis Damis
et Démétrios, qui pensaient en premier lieu
voir un esprit, nous rappelle, de la manière
que cela a été raconté, la résurrection de
Jésus
après sa mort.
La description inspirante suivante du personnage
d'Apollonios, semblable à celle du Christ,
est donnée par Campbell dans son livre
"Apollonius of Tyana."
"Un personnage étrange et distinctif, revêtu
de lin blanc et non de vêtements fabriqués de
peaux ; des pieds sans sandales et les cheveux
longs ; austère, réservé et de maigre contenance
; avec les yeux fixés vers le sol comme
en était sa manière, Apollonios de Tyane attira à
lui,
avec l'attraction d'un saint, tous les simples
gens, et malgré tout, était intime avec les
Empereurs de Rome.
"A travers son amour pour toute forme de vie et
son appréciation de la beauté de la forme
humaine, il alla au-delà des souffrances
du corps et devint informé avec les souffrances de
l'âme. Il chercha à guérir
ou du moins à soulager quelques-unes des détresses physiques
et
spirituelles de l'humanité indigente ;
et dans les arts curatifs de son jour, il atteint à un tel
degré d'adresse que même les oracles
sacrés d'Égée et de Delphes le prononcèrent
plus que
mortel, lui référèrent pour
soulagement, les corps malades et les âmes affligées sachant
que
sa seule présence émanait une vertu
particulière, une influence favorable, un pouvoir tel la
théurgie.
"À travers des années de silence
et de contemplation, de voyages lointains et d'expériences
spirituelles et mondaines continues, il approfondit,
non à la moindre limite, une personnalité
originairement puissante et intense, et ainsi,
il devint l'admiration non seulement de tous les
pays qu'il traversa, mais de tout le monde romain
et hellénique. Les villes lui envoyèrent des
ambassadeurs lui décrétant des
faveurs ; les monarques lui conférèrent des dignités
spéciales,
le rendant digne d'être leur conseiller
; l'encens était brûlé devant ses autels ; et après
sa mort,
des honneurs divins furent rendus à ses
statues qui avaient été élevées, avec beaucoup
d'enthousiasme, dans tous les temples des dieux.
Et, sa célébrité ne diminua pas.
Continuellement à travers les âges,
son nom porta en lui quelque chose d'un ouragan ;
puisque les critiques anciens et contemporains
crussent trouver en la vie de ce personnage
exceptionnel une comparaison à la vie
du Christ, et d'en former un argument contre les
revendications surnaturelles du Fils de l'Homme.
"Désormais, durant des siècles,
même le nom d'Apollonios était odieux aux Chrétiens
; car il
semblait que l'Évangile même du
Fils de l'Homme était en jeu. Pour leur part, les
apologistes chrétiens, en défense,
ne manquaient pas d'attaquer violemment le champion de
leurs adversaires et de le dénoncer comme
non mieux qu'un imposteur, un sorcier et un
magicien ; sur ces points en particuliers, ils
n'arrivèrent pas généralement à comprendre
l'homme. Du moins dans leur approche combative
à son sujet, ils manquèrent de l'affection
nécessaire pour comprendre une juste valeur
et cette patience bienveillante envers la noblesse
qui est absolument essentiel pour saisir un personnage
nouveau ou surprenant ou un mode
de vie."
Un autre écrivain donne la description suivante d'Apollonios :
"Il avait une tête semblable à celle
de Zeus, une longue barbe et de longs cheveux bornés par
un filet. Damis décrit Apollonios comme
toujours gentils, doux et modeste, et de ce fait,
plus comme un Indien qu'un Grec, bien qu'en étant
témoin de quelque injustice, il exprima
son indignation. Son humeur était souvent
pensive, et lorsque silencieux, il fixa le sol
pendant de longs moments plonger dans ces pensées.
Pourtant toujours sévère avec
lui-même, il faisait volontiers des excuses
pour les autres. Par exemple, on peut citer :
Pendant le règne de Néron, lorsqu'en
route pour Rome, Apollonios fut prévenu que lui et ses
partisans seraient en danger, et des trente-quatre
compagnons qui le suivirent, seulement huit
restèrent assez braves pour faire face
à la menace du péril ; tout en louant le courage de ceux
qui restèrent avec lui, il refusa de juger
comme lâches ceux qui s'étaient enfuis."
De la biographie de Philostrate, nous recueillons
les faits suivants au sujet de la vie et du
personnage d'Apollonios de Tyane. Il est né
en l'an 4 avant J.-C. À l'âge de douze ans, il fut
envoyé à Tarsus en Cilicie, le
présumé lieu de naissance de St Paul. Là, il étudia
tous les
modes de philosophie et se perfectionna en rhétorique
et en littérature générale. Il fit
résidence au temple d'Asclépios,
célèbre pour ses cures merveilleuses, et fut initié
par ses
prêtres en leurs mystères. Par la
suite, il accomplit des guérisons qui étonnèrent non
seulement le peuple mais aussi les maîtres
de l'art de guérir. Il décida d'adopter la
philosophie de Pythagore et observa rigoureusement
la discipline pénible instituée par le
sage de Samos. Il s'abstint de nourriture animale,
de vin et de femmes ; il vivait de fruits et de
fines herbes ; il était habillé
seulement de vêtements de lin blanc de la plus simple confection
; il marcha pieds-nus ; et il avait la tête
toujours à découvert, ne se coupant jamais les
cheveux ni la barbe. Il était surtout
distingué pour sa beauté, son humeur sympathique, son
amour constant et sa gentillesse, et pour la
sérénité imperturbable de son tempérament.
En ces qualités, il était l'incarnation
personnelle des traits imaginaires du Jésus chrétien, et
sans aucun doute, était l'original des
illustrations du soi-disant Nazaréen, maintenant tant
vénéré par les professeurs
mal renseigné de la religion chrétienne. (Presque chaque
illustration, qui dans les temps modernes sont
reconnues comme étant une ressemblance de
Jésus, ont vraiment leurs origines dans
un portrait d'Apollonios de Tyane peint durant le
règne de Vespasien.)
[Note : Cet écrivain n'a pas vu ce portrait
peint durant le règne de Vespasien, mais il y a un
buste de marbre d'Apollonios au Musée
de Naples, en Italie ; et ce buste ressemble
grandement, par la suite, à d'autres portraits
de "Le Jésus-Christ." Une photographie de ce
buste de marbre se trouve au début de
ce livre.]
Déterminé à se consacrer
à la poursuite de la connaissance et à l'enseignement de
la
philosophie, il donna son énorme patrimoine
aux pauvres de sa parenté et se rendit à
Antioche qui était alors un centre d'érudition
mais moins connu que ceux d'Athènes ou
d'Alexandrie. Là, il commença sa
grande mission en enseignant la philosophie à plusieurs
disciples ainsi qu'à la population. Peu
après, Il alla au temple d'Apollon Daphné à Antioche
où il apprit les mystères de ses
prêtres. Plus tard, il se rendit en Inde à la recherche de
la
sagesse et visita les philosophes gymnosophistes
d'Égypte. Il revint ensuite en Grèce pour
restaurer les Mystères et enseigner les
doctrines de Krishna et de Bouddha qu'il avait appris
aux pieds de son professeur des Himalaya, Iarchas.
(Ces enseignements personnifièrent les
évangiles bouddhistes qu'Apollonios avait
apporté vers l'Occident et devinrent l'origine de la
religion chrétienne).
En tant que réformiste social et politique,
il voyagea d'un coin de l'empire Romain à l'autre,
incitant la révolte contre les tyrans
cruels Néron et Domitien qui, tous deux, le mirent en état
d'arrestation et le jetèrent en prison.
Après son arrestation par Domitien, il fut acquitté et
"disparut." Après avoir complété
ses labeurs humanitaires pendant un siècle, nous croyons
qu'il est allé en Inde rejoindre ses enseignants
dans les Himalaya. Nous n'avons aucun détail
quant au moment ou l'endroit de sa mort.
Ells donne le compte-rendu suivant de la vie d'Apollonios :
"Il est né à Tyane, une ville grecque
d'Asie Mineure, trois ans avant la naissance du Christ et,
il vivat environ cent ans, jusqu'au règne
de Nerva. Comme Moïse, aucun homme n'a trouvé
sa tombe à ce jour. Consacré à
la philosophie dès son enfance, il l'étudia selon la méthode
inégalée de ces jours-là,
en écoutant des conférences et par des débats avec
des penseurs
rivaux dans chaque centre et des marches de chaque
temple. Il choisit comme modèle la
philosophie de Pythagore, pratiqua ses austérités
avec enthousiasme, et par discipline
mentale, maintenu le silence absolu durant cinq
ans, évita toutes relations avec les femmes,
donna son patrimoine et, porta seulement des
vêtements de lin [coton].
"Dans la phraséologie d'aujourd'hui, il
était végétarien et s'abstenait de tout. Il disait
que son
mode de vie a rendu ses sens anormalement aigus,
ayant des prémonitions d'événements
futurs et qu'il devenait conscient des esprits
des hommes et des événements distants ; et, il
s'est défendu avec succès lorsque
accusé de 'sorcellerie' devant l'empereur. Il priait au soleil
trois fois par jour, offrant de l'encens mais
jamais il ne sacrifiait des victimes. Il croyait en
l'immortalité de l'âme, en la réincarnation
et en un dieu suprême -- le Créateur de l'Univers.
En effet, nous pouvons dire que dans les divinités
qu'il vénérait, il ne voyait que des phases
et des opérations de cette Divinité
Suprême, puisqu'en se référant aux dieux collectivement,
il est fréquemment cité par Philostrate
comme utilisant les mots 'dieux' ou dieu,' et le sage
indien Iarchas, lui donnant son approbation,
compare l'Univers à un bateau dont le Créateur
est le Maître et les dieux subalternes,'
des sous-officiers ! [Voir La conception chrétienne du
rang des 'anges' qui assiste dans le bon fonctionnement
de la création, et l'idée hindoue d'une
trinité de 'dieux' -- Brahmâ, Vishnu
et Shiva -- représentant les énergies de création,
de
préservation et de destruction qui opèrent
continuellement dans la création, chacune ayant
ses fonctions corrélatives ou centres
d'énergies (chakras) dans le corps humain -- qui n'est
qu'un microcosme ou un reflet du macrocosme,
l'univers.]
"Durant toute sa longue vie, les villes, les temples
et les souverains partout l'ont recherché
pour ses conseils et son assistance qu'il donna
librement sans récompense. Il a voyagé dans le
monde connu de l'océan Atlantique à
la rivière Gange, et vers le sud aux cataractes du Nil,
acquérant et partageant la sagesse. Vers
le milieu de sa vie, quand ses voyages n'étaient pas à
demi complétés, il disait à
ses disciples qu'il avait déjà vus plus de la surface de
la Terre que
tout autre homme. Pendant sa longue et laborieuse
vie, il a produit plusieurs prodiges, et un
grand nombre d'hommes l'ont considéré
comme étant une divinité incarnée. Les rois de Perse
et d'Inde ont rivalisé l'un avec l'autre
pour lui faire honneur. Après sa mort, l'empereur
Hadrien a construit un temple et a fondé
une prêtrise pour son adoration de Tyane.
L'empereur Aurélien a voué de faire
de même, l'appelant le plus divin, sacré et vénérable
de
l'espèce humaine, doté de pouvoirs
au-delà des mortels, déclarant : 'Si je vis, je publierai
au
moins un résumé de ses merveilleuses
actions, non parce qu'elles nécessitent ce que mes
mots peuvent ajouter, mais pour les rendre familier
à tous, puisqu'elles sont merveilleuses.'
"Un autre empereur, Alexandre Sévère,
de prédilection contestable, a mis l'image
d'Apollonios dans sa chapelle privée ou
solarium parmi les divinités tutélaires d'Orphée,
Abraham et du Christ. (Bien que cette référence
ait été citée par plusieurs auteurs, il paraît
peu probable que les empereurs romains avant
Constantin, le premier à accepter le
Christianisme, avaient des statues d'Abraham
ou du Christ dans leurs chapelles. Cette
affirmation est évidemment une fausse
interpolation chrétienne. Nous croyons que la statue
d'Orphée est la seule qui aurait pu exister
au côté de celle d'Apollonios. Tel qu'Eisler a
démontré, même dans les catacombes
des premiers chrétiens, il n'y avait aucune
représentation de Jésus, tandis
qu'Orphée est représenté comme l'objet central de
la
vénération. Il est probable qu'Orphée
a été considéré comme le fondateur de la religion
dont
Apollonios était l'apôtre.)
Cette histoire, nous la devons à la révérence
payée en sa mémoire par l'Impératrice Julia
Domna, l'épouse de Septime Sévère,
qui délégua Philostrate pour l'écrire et le fournit
avec la
plupart des matières et références.
Pendant une période de deux cents ans après sa mort,
Apollonios fut généralement acclamé
plus divin qu'humain, jusqu'à ce que, durant le règne
de Dioclétien, un proconsul romain, Hiéroclès,
entreprit de repousser la popularité
grandissante du Christianisme en publiant "Discours
Ami de la Vérité" dans lequel il tira des
comparaisons défavorables entre le Christ
et Apollonios. L'Église naissante réfuta facilement
son attaque, mais ne pu ni l'oublier ni le pardonner
; et non satisfait de cette victoire sur son
assaillant, elle stigmatisa le philosophe, depuis
longtemps décédé, de charlatan inspiré et
assisté du diable.
L'Église persista dans ces tentatives d'anéantissement.
Aussi tard que le temps de Charles II,
quand un nommé Charles Blount essaya de
publier une traduction de la biographie de
Philostrate en Angleterre, dans sa préface,
il se plaint que le clergé le laisserait seulement
imprimer les deux premiers de ses huit livres,
et que la prêtrise catholique était
particulièrement active dans son opposition.
(Ells, C.P., Life and Times of Apollonios of
Tyana)
Depuis les temps anciens, la controverse fit rage
entre les partisans d'Apollonios et ceux de
Jésus à savoir lequel était
du plus haut type moral. Les partisans d'Apollonios raisonnèrent
que, étant un homme, il offre à
l'humanité un exemple moral plus utile que Jésus, un dieu,
qui ne pouvait qu'être vénéré,
mais non-imité, et en comparaison duquel Apollonios était
aussi vertueux en chaque respect, sinon plus.
Ils démontrèrent en particulier qu'un homme
qui, dès sa seizième année,
choisit de manger que des fruits et des fines herbes et demeurer
chaste à jamais -- laquelle résolution
il suivit strictement tout au long de sa vie de plus d'un
siècle -- était certainement de
plus haut type moral que quelqu'un qui s'assit et mangea avec
les publicains, les viandes et le vin qu'on lui
offre lors des fêtes de mariages.
Au début du quatrième siècle
A.D., Hiéroclès écrit un traité dans lequel
il maintenait
qu'Apollonios était de type beaucoup plus
élevé que le Jésus des Évangiles. D'énormes
controverses s'ensuivirent sur le sujet ; et
les adversaires catholiques d'Apollonios
inventèrent les mensonges les plus ridicules
pour déprécier son caractère. Ainsi,
immédiatement après sa formation
au début du quatrième siècle, Arnobe et les Pères
de
l'Église, par méchanceté,
attribuèrent les miracles réputés d'Apollonios à
la magie, tout en
fabriquant à partir de lui une imitation
fictive en la forme du messie de leur nouvelle
religion. Aussi tard que le quinzième
siècle, nous trouvons Pico della Mirandola, et aussi
tard que le seizième siècle, Jean
Bodin et Baronius, dénonçant encore Apollonios comme un
magicien malfaisant qui avait fait un pacte avec
Satan.
Toutefois, même les ennemis d'Apollonios
durent admettre que sa vie était exemplaire,
puisque voici un homme qui, d'un jeune âge,
choisit de s'abstenir de viande, de vin et
d'association avec les femmes, qui laissa ses
cheveux allongés et ne permit pas qu'une lame
touche son menton, et qui, en tant que pythagoricien
naturiste, marcha nu-pieds ou chaussa
des sandales faites d'écorce, non de cuir,
s'habillant seulement de robes de lin blanc et
considérant cela impur de porter vêtements
confectionnés de la laine de mouton.
Passant son temps dans un temple, son silence
était extraordinaire, bien que sa connaissance
des langues soit universelle. D'un coin de l'empire
romain à l'autre, il voyagea comme
enseignant et guérisseur et les malades
vinrent le consulter là qu'il alla. Il était aussi un
réformiste social et un révolutionnaire
qui intrépidement s'opposa aux tyrans, incitant des
soulèvements contre eux et organisant
ses partisans en collectivités communistes.
Il paraît donc qu'Apollonios était
de plus haut type moral et intellectuel que l'humble
charpentier de Galilée. De telles considérations
telles menèrent A. Réville, un écrivain
catholique, dans son livre, Le Christ païen,
à admettre : "Jésus n'était que l'offrande d'un
peuple obscur ; sa doctrine n'était que
le raffinement d'une misérable tradition locale ; sa vie,
de laquelle si peu est connue à la grande
majorité de ses contemporains, fut extrêmement
courte. Il devint bientôt la victime des
assauts de deux ou trois prêtres, un roi insignifiant et
un plaignant et, quelques prodiges remarquables
le distinguèrent d'une foule d'autres êtres
qui n'eurent rien à faire avec les destins
de l'humanité.
"Apollonios, au contraire, un Grec de naissance,
avait amassé dans son vaste intellect les
doctrines religieuses du monde entier, de l'Inde
à l'Espagne et sa vie dura un siècle. Comme
un météore illuminante, il traversa
l'univers, en rapport constant avec les rois et les puissants
du monde qui le vénéraient et le
craignaient, et s'il rencontra de l'opposition, il la triompha
majestueusement, toujours plus fort que ses tyrans,
jamais sujet à l'humiliation et jamais
emmené en contact avec les bourreaux publics."
Tredwell, dans "Sketch of the Life of Apollonios of Tyana" écrit comme suit :
"Apollonios était un homme grand et bon
et ce fait ne peut être mis en doute ; les hommages
que lui rendirent Titus, Vespasien et Aurèle
en sont une garantie. Même parmi ceux de ce
jour qui veulent le déprécier,
plusieurs doivent admettre qu'une certaine moralité pure et
vraie envahit la totalité de son système
d'enseignement. Il contient une théorie bien établie,
que la vertu et la vraie piété
sont les seules fondations du bonheur.
"Apollonios était chaste et sobre ; il
était motivé par un noble désir d'acquérir
la
connaissance et le désir encore plus noble
de communiquer sa connaissance à l'espèce
humaine. Dans son langage, il était ingénieux,
érudit et original. Aucun homme n'a vécu qui
ait tant repoussé l'artifice vulgaire
qui produisait des effets sur les hommes ; ses
enseignements n'étaient jamais caractérisés
d'éclats majestueux. Il était toujours prêt à
partager son enseignement peu importe l'endroit
; et de tous les témoignages à son égard,
aucun homme n'eut été autant un
apôtre de la paix. En effet, il est difficile de nier la juste
conclusion qu'Apollonios, que Philostrate plaça
devant nous, est un vrai personnage et non
un esprit ; il marche sur la Terre, mange, boit
et dort comme les autres hommes, aime et
déteste telle que l'expérience
nous apprend être le naturel de l'homme. Il est observateur de
phénomènes naturels, il compare
et médite, adore la nature, les oiseaux, les animaux, les
arbres, les fleurs et n'est pas dépourvu
d'humour, bien que sérieux et digne. Partout dans la
nature et l'art, avec les Brahmanes de l'Inde,
il trouva quelque chose à admirer."
Vers la fin du troisième siècle,
immédiatement avant la formation de l'Église, la lutte entre
les disciples pythagoriciens d'Apollonios et
ses adversaires qui, plus tard, organisèrent
l'Église Catholique Romaine à Nice,
atteignit amèrement sa phase finale. À ce temps, il y
avait plusieurs temples et lieux de pèlerinage
en Asie Mineure consacrés à Apollonios et son
oeuvre, mais il n'y en avait pas à Jésus.
Il était inconnu puisqu'il n'existait pas.
À la place de l'auguste Apollonios dont
la célébrité fut mondiale pendant les trois premiers
siècles et qui fut révéré
dans tous les centres d'érudition comme le plus sage des hommes,
ses
adversaires se sont efforcés à
instaurer un jeune sans éducation connu que dans sa région
et
seulement par quelques pêcheurs illettrés
de son voisinage, et dont la courte période
d'activité (3 ans) et sa courte vie (33
ans) l'empêcha d'accomplir ce qu'Apollonios avait
accompli durant son siècle d'activité
continue. Tandis que Jésus passa sa vie en Galilée parmi
les gens du peuple, Apollonios voyagea d'un coin
de la Terre à l'autre, étudiant la sagesse des
plus grands esprits qui s'y trouvaient -- les
brahmanes des Himalaya, les philosophes
gymnosophistes d'Égypte et les druides
de Gaule, etc.
Selon Tredwell, Apollonios voyagea plus que tout
homme de son âge. "Qu'il était un homme
exceptionnel," Tredwell ajoute, "est démontré
par ses lettres adressées aux rois, aux
souverains, aux philosophes, aux sociétés
et les grands hommes de son temps. Elles
existaient encore et furent mentionnées
dans les travaux de Philostrate et de Cujacius. Il
voyagea parmi les Mages et fut d'autant plus
honoré partout à cause de sa modestie et de ses
vertus, donnant toujours de sages et prudents
conseils, contestant que rarement. La prière
qu'il était dans l'habitude d'offrir aux
dieux est admirable : 'O, dieux immortels, allouez-nous
ce que vous jugerez approprié et ce que
nous méritons.'"
Pendant plusieurs siècles après
son passage, une auréole de sainteté fut placée autour
de sa
tête et il fut vénéré
comme un dieu dans plusieurs partie du monde. Les Tyanaéens l'élevèrent
au rang de demi-dieu et les empereurs romains
approuvèrent son apothéose. Mais, avec le
temps, la déification d'Apollonios subit
le même destin que celui décrété aux empereurs
romains ; et sa chapelle est devenue aussi abandonnée
que celle que les Athéniens avaient
élevée en l'honneur de Socrate.
Les disciples d'Apollonios réclamaient
qu'il soit le fils d'un dieu (Protée), une revendication
qu'il nia. Néanmoins, les gens croyaient
qu'Apollonios était de d'origine divine et que les
messagers d'Apollon ont chanté à
sa naissance. Ammien Marcellin classait Apollonios parmi
les hommes les plus éminents, et revendiqua
qu'il prophétisait par l'entremise surnaturelle
d'un génie, comme le firent Socrate et
Numa.
Les miracles qu'on dit avoir été
exécuté en Inde par le sauveur hindou Krishna durant sa
mission, étant presque identique à
ceux attribués à Apollonios, furent tous bien connus et
discutés à Alexandrie en ce temps.
Bien qu'Apollonios n'ait jamais encouragé la propagation
de sa nature divine, il ne l'a cependant jamais
répudiée, sachant que peu de respect est attaché
à la personne ou aux enseignements de
quelque philosophie par les multitudes vulgaires à
moins que fondé sur des preuves d'inspiration
divine. Ces preuves leur furent démontrées par
des "miracles." Il semble avoir permis à
la populace vulgaire de croire en cela. De là survint
la croyance qu'il était le fils de Dieu,
un deuxième Krishna ou un Christ.
Par respect pour Apollonios, son lieu natal de
Tyane fut considéré comme une ville sacrée et
exemptée de la juridiction des gouverneurs
envoyés de Rome. Gibbon, dans son Histoire de
Rome, déclare qu'une révérence
superstitieuse de la part des gens du pays d'Apollonios causa
l'empereur Aurélien [Lucius Domitius Aurelianus]
(273 A.D.) de traiter avec clémence la
ville conquise de Tyane. Malgré sa distinction
comme historien romain, Gibbon fut ignorant
de l'importance d'Apollonios et cela est démontré
par ses mots : "Nous ne sommes pas en
mesure de découvrir si Apollonios était
sage, un imposteur ou un fanatique." Vu une telle
ignorance de la part d'une autorité tant
réputé de l'histoire romaine, nous pouvons imaginer
comment le public général soit
mal informé sur le sujet au temps qu'écrit Gibbon, comme
cela l'est encore.
Vopiscus écrit que lorsque les forces d'Aurélien
marchaient contre Tyane, parce que les
citoyens avaient fermé les portes contre
lui, l'empereur devint si irriter qu'il déclara qu'il ne
laisserait pas un seul chien vivant dans la ville
; mais l'esprit d'Apollonios lui apparut dans sa
tente et l'intimida à changer son humeur.
Par égard pour Apollonios, il épargna les habitants.
Plus tard, il consacra un temple en son honneur,
comme le fit aussi l'empereur Aurélien.
L'empereur Hadrien déposa respectueusement
les écrits d'Apollonios dans son splendide
palais à Antium, où les pèlerins
s'assemblèrent quotidiennement pour les voir.
Sa réputation de saint était si
bien établie durant les premiers siècles que même après
la
venue du Christianisme, plusieurs écrivains
chrétiens, y compris Cassiodore, en firent leur
éloge. Lactance dit qu'une statue d'Apollonios
fut élevée à Éphèse. Des statues de
lui furent
élevées dans les temples et des
honneurs divins lui furent rendus par les empereurs Caracalla,
Alexandre Sévère et Aurélien,
pendant que des vertus magiques furent attribuées à son nom.
Newman réclame qu'Apollonios ait été
salué partout comme un dieu et quand il entra dans
une ville fit aussitôt des convertis. Ce
fut le cas à Olympie où les foules lui portèrent plus
d'attention qu'aux jeux, le vénérant
presque.
À Éphèse, il fut vénéré
sous le titre d'Hercule, celui qui chasse le mal. Réville dit, "après
sa
mort, la ville de Tyane lui paya des honneurs
divins ; et le respect universel dans lequel il
était porté par la totalité
du monde païen témoigna de la profonde impression que la vie
de
cet être surnaturel avait fixé dans
leurs esprits de façon indélébile, une impression
qui poussa
un de ses contemporains à s'exclamer,
'nous avions un dieu vivant parmi nous.'"
Newman, un apologiste catholique, cherchant d'abord
à discréditer Apollonios et puis, par la
suite, admettant sa noblesse, écrit :
"Apollonios est représenté comme faisant des convertis
aussitôt que vu. Ce n'était donc
pas ses merveilles mais son habillement pythagoricien et son
air mystérieux qui attira l'attention
et qui fit qu'il soit considéré supérieur aux autres
hommes, parce qu'il était différent
d'eux. Comme l'Alexandre de Lucien, il était habile en
médecine, professant être favorisé
par Asclépios et, prétendant à la prescience. Il était
de
collusion avec les prêtres païens
et supportés par les Oracles. Et, étant plus strict dans
sa
conduite que Paphlagonie, il établit une
célébrité plus durable."
Pendant plusieurs siècles après
le passage d'Apollonios, il reçut des honneurs des empereurs
égales à celles qu'ils revendiquèrent
pour eux-mêmes et, il fut déifié universellement et
adoré
comme demi-dieu. Philostrate écrit que
"les gens du pays disent qu'il était un fils de Zeus,
mais il disait être le fils d'Apollon,
comme son nom l'indique. Apollonios fut appelé le 'vrai
ami des dieux.'" Dans son Dictionnaire Historique
et Critique (1696), Pierre Bayle remarque
qu'Apollonios fut vénéré
au début du quatrième siècle sous le nom d'Hercule,
basant sa
référence à Vopiscus, Eusèbe
et Marcellin. Albert Réville dit, "Le respect universel dans
lequel il était tenu par le monde païen
entier témoigna de l'impression profonde que la vie de
cet être surnaturel avait fixé dans
leurs esprits de façon indélébile."
Philostrate parle d'un temple à Tyane construit
avec des fonds impériaux et consacré à sa
mémoire, "car les empereurs l'avaient
jugé digne de tels honneurs que les leurs." Ce fut des
prêtres de ce temple qui avait assemblé
autant d'information qu'ils pouvaient au sujet
d'Apollonios que Philostrate prit une grande
partie de la matière pour sa biographie.
Au sujet de la renommée universelle d'Apollonios
pendant le 1er siècle, W.B. Wallace écrit :
"Sa contenance noble, sa présence engageante,
sa doctrine pure, sa vie sans tache, son
plaidoyer passionné de l'immortalité
de l'âme aussi bien que ses miracles, menèrent les
hommes à croire, où qu'il alla,
qu'il était plus que mortel. Il côtoyait et correspondait
avec
les grands du monde."
J.A. Froude écrit : "Selon Philostrate,
il était un sauveur païen qui réclamait avoir reçu
un
ordre du ciel d'enseigner une religion pure et
réformée, et comme preuve de son autorité
s'occupa de guérir les malades, les aveugles,
ressuscitant les morts à la vie, exorcisant les
démons, calmant les tempêtes et
prophétisant des événements futurs -- lesquels se
manifestèrent par la suite.
"Il est né quatre ans avant l'Époque
Chrétienne à Tyane, une ville de la Cappadoce. Ses
parents l'envoyèrent pour être instruit
à Tarsus, en Cilicie, un endroit de grande richesse et
réputation, et il devait être au
tout début de ses études quand St Paul, comme petit garçon,
commençait à courir dans les rues.
À la mort de son père, il divisa son héritage parmi
les
pauvres et, après une retraite de cinq
ans, il voyagea aussi loin que l'Inde à la recherche de la
connaissance. Là, il discuta avec les
sages Brahmanes et revint chez lui avec des idées
éclairées. Il commença sa
carrière comme enseignant dans l'Empire romain. Il prêcha
sa
nouvelle religion et produit des miracles pour
induire les gens à croire en lui. Il fut le
conseiller spirituel de Vespasien. Domitien l'inculpa
d'avoir prétendu être un dieu lui-même.
Il fut poursuivi en justice, déclaré
coupable et allait souffrir quand il disparut des mains de la
police romaine et réapparut à Éphèse.
... Apollonios de Tyane, parmi tant d'autres, fut
considéré comme une émanation
de la nature divine." -- Dix-neuvième siècle, Sept. 1879
Tigellinus, la brute favori de Néron, trembla
devant lui ; il encouragea Vespasien de viser le
diadème Impérial. Ses disciples
furent nombreux. Sur ce point, Mead, dans son "Apollonios
of Tyana," écrit : "Il s'attira un grand
nombre de partisans et de disciples. Il aurait été
intéressant si Philostrate nous en avait
dit plus long au sujet de ces 'Apolliniens,' comme ils
étaient appelés, et s'ils constituaient
une école distincte ou s'ils étaient groupés dans
des
communautés suivant le mode pythagoricien
ou s'ils étaient simplement des étudiants
indépendants attirés à la
personnalité la plus imposante du temps dans le domaine de la
philosophie."
Indiquant la haute révérence dans
laquelle Apollonios était tenu en son temps, Justin Martyr,
dans son travail écrit dans le deuxième
quart du premier siècle, fait l'énoncé suivant :
"Question 24 : Si Dieu est le créateur
et le maître de la création, comment les objets
consacrés d'Apollonios peuvent-ils avoir
du pouvoir dans les (divers) ordres de la création ?
Car, comme nous voyons, ils contrôlent
la fureur des vagues, le pouvoir des vents et, les
invasions de vermine et les attaques des bêtes
sauvages."
Les disciples d'Apollonios, s'appelant des Apolliniens,
continuèrent à le vénérer jusqu'au
quatrième siècle. Plusieurs portèrent
les mêmes vêtements que lui et adoptèrent son mode de
vie végétarien de pythagoricien.
Cependant, Apollonios n'imposa jamais son mode de vie sur
les autres, même sur ses disciples personnels
auxquels il donna une entière liberté. Ainsi, il
dit à Damis qu'il n'avait aucun souhait
de l'interdire de manger de la chair et de boire du vin
bien qu'il se réserve ce droit et celui
de défendre sa conduite si nécessaire. Ceci nous indique
que Damis, qui était la source d'information
de Philostrate à propos de la vie et des
enseignements d'Apollonios, n'était pas
un membre du cercle intérieur de la discipline et, par
conséquent, n'était pas en mesure
de communiquer tout au sujet de son maître comme il
aurait été capable de le faire
autrement.
Dans les Épîtres de St Paul, qui,
dans leur version originale, furent sans doute écrites par
Apollonios, Damis est rapporté comme "Demas,"
un compagnon de l'apôtre (Paul, ou Pol,
représentant Apollonios, qui apparaît
aussi dans les Épîtres comme "Apollos," de qui on dit
avoir prêché une doctrine similaire
et cela, d'une manière semblable à celle de Paul).
(Voir Colossiens, Chapitre 4 : verset 14; II Timothée,
Chapitre 4 : verset 10; Philémon,
verset 24; I Corinthiens, Chapitre 3 : versets
4 -- 6 et verset 22; I Corinthiens, Chapitre 4 :
verset 6; Tite, Chapitre 3: verset 13.)
En admettant qu'il ne pouvait pas faire partie
du cercle intérieur de son professeur et de son
maître, Damis fait référence
à son manuscrit sur la "Vie, les Voyages et les Proverbes
d'Apollonios de Tyane" comme "les miettes de
la fête des dieux." Plus tard, il entra en la
possession de Julia Domna par l'entremise d'un
parent de Damis et constitua la base de la
biographie de Philostrate. Plusieurs références
sont faites qu'ils accompagnent Apollonios
sur ses voyages, parfois autant que dix en même
temps, mais aucun ne pouvait s'adresser à un
autre jusqu'à ce qu'ils eussent accompli
le voeu de silence. Les plus distingués de ses
disciples furent Musonius, considérés
comme le plus grand philosophe du temps après
Apollonios, et qui fut la victime spéciale
de la cruauté de Néron, et Démétrios, "qui
aimait
Apollonios" comme son maître.
Ces noms sont bien connus à histoire ;
parmi les noms peu connus est l'Égyptien Dioscoridès
qui fut laisser derrière pendant le long
voyage en Éthiopie par rapport à son état de santé
;
Menippus, qu'il avait libéré d'une
obsession ; Phaedimus et Nilus qui se sont joints à lui des
Gymnosophistes ; et bien sûr, Damis, qui
nous ferait penser qu'il était toujours avec lui du
temps de leur première rencontre à
Ninive.
Il y a raison de penser que les disciples d'Apollonios
étaient des Esséniens ou des
Thérapeutes, des sectes dont il était
sans doute le chef. Selon Réville, "Apollonios et ses
disciples, comme Pythagore et ses disciples,
constituaient un ordre régulier de moines
païens."
Lecky, dans son livre bien connu "History of European
Morals," déclare qu'Apollonios
"obtint une mesure de succès au deuxième
rang seulement après celle du Christ." Renan
appela Apollonios "une sorte de Christ du paganisme."
Réville l'appelle un Christ grec ou
païen, "un prêtre universel, un philosophe
qui est si sacré qu'il est intitulé aux honneurs
divins," et "un dieu de forme humaine." "Il préconisa
une moralité et une vertu bien en
avance des sentiments religieux de son temps."
De plus, il écrit : "Apollonios de Tyane, à la
fin de la période Flavienne, s'efforça
avec noblesse d'unir la formation morale avec
l'entraînement religieux ; les oracles,
qui avaient cessé depuis longtemps, furent partialement
restaurés."
Selon Phillimore, Apollonios fonda une église
et une communauté composés de ses disciples
-- qui était sans doute la branche des
Esséniens connu comme les Nazaréens ou les
Thérapeutes. Phillimore dit, "on peut
dire qu'Apollonios fonda un 'église' ; mais il n'y avait
rien de commercial dans l'institution ; il n'était
pas salarié par ses disciples admiratifs."
Où qu'il alla, il semble qu'Apollonios
était lui-même un objet de vénération -- à
cause de sa
sainteté, sa sagesse, sa beauté,
etc. Phillimore écrit : "Ses pouvoirs magiques, qui paraissent
avoir été considérables,
procuraient à la piété locale sa reconnaissance comme
objet de culte
dans sa Cappadoce natale." Il existe des preuves
que "l'Église" d'Apollonios, dont les
adhérents étaient connus comme
des "Apolliniens," subsista durant quelques siècles après
sa
mort et constitua l'origine de ce qui, après
le Conseil de Nicée, fut transformé en l'Église
Chrétienne.
G.R.S. Mead, un étudiant des premiers mouvements
chrétiens et gnostiques, écrit de façon
similaire ce qui suit : "Apollonios de Tyane
fut le philosophe le plus célèbre du monde
gréco-romain du premier siècle
et dévoua la majeure partie de sa longue vie à la purification
du grand nombre de cultes de l'Empire et à
l'instruction des ministres et des prêtres de ses
religions. À l'exception du Christ, aucun
autre personnage plus intéressant ne parut sur la
scène de l'histoire occidentale en ces
premières années."
Appien classe Apollonios avec Moïse et Zoroastre,
et d'autres prophètes et mages célèbres de
l'antiquité. À la fin du troisième
siècle, Arnobe, le professeur de Lactance, le classe aussi
parmi les grands prophètes au côté
de Zoroastre. Bien que la haute opinion universelle
d'Apollonios fut perdue après la formation
de l'Église, les Pères de l'Église n'étaient
pas tous
du même avis à son sujet, puisque
d'un côté, bien que nous trouvions Jean Chrysostome
dénonçant amèrement Apollonios
comme un trompeur et mal faiseur, Jérôme affirme que le
philosophe trouvait partout quelque chose à
apprendre et quelque chose par lequel il pourrait
devenir un meilleur homme. Aussi durant le prochain
siècle, St Augustin, en ridiculisant les
tentatives qui ont été faites à
une comparaison de Jésus, admet que le caractère d'Apollonios
était exemplaire en vertu.
Vopiscus, un écrivain qui vivait à
la fin du troisième siècle, est très enthousiaste
au sujet
d'Apollonios qu'il appelait "un sage de la renommée
et de l'autorité la plus répandue, un
philosophe ancien et un vrai ami des dieux, en
effet, une manifestation de la Divinité."
Vopiscus résolut d'écrire une vie
d'Apollonios en latin, pour que, dit-il, "ses actions et ses
mots puissent être sur les langues de tous,
puisque les seuls travaux sont en Grec. Qui parmi
hommes," ajoute-t-il, "fut plus sacré,
plus digne de révérence, plus vénérable et
plus comme
Dieu que lui ?" C'est lui qui rendit la vie au
mort. C'est lui qui fit et dit tant de choses
au-delà du pouvoir des hommes.
Vopiscus n'a pas accompli son intention, mais
Soterichus, un poète épique Égyptien de la
dernière décennie du troisième
siècle, Nichomachus, et Tascius Victorianus ont tous écrit
des vies d'Apollonios qui furent perdues après
la formation de l'Église, ayant été détruit
par
les chrétiens.
Durant le cinquième siècle, nous
trouvons Volusien, un proconsul d'Afrique, descendant
d'une vieille famille romaine, vénérant
encore Apollonios de Tyane comme être surnaturel.
Lactance fait référence à
une statue élevée à sa mémoire à Éphèse.
Sidonius Apolinaris, qui
écrit sa biographie dans la dernière
moitié du cinquième siècle, parle de lui comme le
favori
des monarques et l'admiration des pays qu'il
traversait. Ce même écrivain envoyea une copie
du livre de Philostrate, La Vie d'Apollonios
de Tyane à son ami Léo, le chancelier d'un roi
Franc à Toulouse, avec ce message :
"Mettez de côté vos durs labeurs
et donnez-vous un répit des fardeaux et du remue-ménage
de la Court, pour que vous puissiez vraiment
étudier ce volume long attendu tel qu'il le
mérite. Lorsque absorbé par lui,
vous vous promènerez avec notre Tyanéen dans les Caucase
et sur l'Indus, des Brahmanes de l'Inde et des
philosophes nus de la Nubie. Il décrit la vie d'un
homme semblable à vous, avec le respect
que je vous dois par rapport à votre foi catholique.
Courtisé par les souverains, mais ne les
courtisant jamais ; passionné pour la connaissance ;
éloigné de l'avarice ; jeûnant
aux fêtes ; vêtu de lin parmi des porteurs de pourpre ;
réprimandant le luxe; indépendant
; parlant en toute simplicité ; franc au milieu des rois
parfumés qui puaient de myrrhe et malo-bathrum
et polis avec une pierre ponce ; ne prenant
des troupeaux rien à manger ou à
se vêtir ; et malgré toutes ces particularités, non
méfié mais
honoré partout où qu'il alla sur
la Terre, et bien que des trésors royaux aient été
mis à sa
disposition, acceptait d'eux les cadeaux pour
ses amis car il aimait mieux donner que
recevoir. Bref, si nous mesurons et pesons les
réalités, aucune biographie de philosophe
égale à la sienne n'a jamais paru
dans le temps de nos ancêtres ; en autant que je le sais ; et je
suis certain que dans mon temps, il trouve en
vous un lecteur digne."
D'autres références à Apollonios
furent dérivées d'un certain Machus dont la couleur
exceptionnelle des robes lui gagna le nom de
Porphyre. Il écrivit un traité célèbre contre
le
Christianisme qui fut détruit par l'empereur
; mais sa vie de Pythagore et son école, écrite en
les dernières années du troisième
siècle et les premières années du quatrième,
existe encore
comme l'est aussi un travail semblable de Jamblique
écrit au même moment ; et les deux font
référence à la biographie
d'Apollonios au sujet de Pythagore, les trente premières sections
desquelles constituaient le cours de leur information.
Tredwell dit qu'il y eut une vaste quantité
de littérature produite pendant la période
apollinienne, "plus probable que jamais produit
pendant une même période par un aussi
grand nombre de personnes. Tout ce que nous en
savons est qu'elle a déjà existé et fut
détruite pendant les âges subséquents.
Elle fut sans doute brûlée par les Chrétiens."
Apollonios était un homme de connaissance
étendue et l'auteur de plusieurs livres qui furent
tous détruits par les Chrétiens.
Apollonios fut l'auteur des livres suivants :
(1) les Rites Mystiques ou Concernant les Sacrifices.
Tel que mentionné par Philostrate, ce
traité établit la méthode
appropriée de sacrifice à chaque dieu ainsi que les heures
appropriées des prières et des
offrandes. Il fut largement circulé et Philostrate en avait vu des
copies dans les bibliothèques et dans
les villes et, dans les bibliothèques des philosophes.
Quelques fragments furent conservés et
trouvés dans les écrits d'Eusèbe. Noack nous dit que
les érudits sont convaincus de l'authenticité
de ce livre qui fut largement circulé et tenu dans
le plus haut respect. Il est dit que ses règles
furent gravées sur les piliers d'airain de Byzance
mais furent fondus par les Chrétiens.
(2) Quatre livres intitulés Les Oracles
ou Concernant la Divination. Selon Philostrate, le titre
complet était Divination des Étoiles
et il dit qu'il était basé sur ce qu'Apollonios apprit en
Inde ; mais cette sorte de divination écrite
par Apollonios n'était pas l'astrologie ordinaire,
mais quelque chose que Philostrate considère
supérieur à l'art humain ordinaire dans de tels
sujets. Cependant, il n'avait jamais entendu
parler de quiconque possédant une copie de ce
livre rare.
(3) La Vie de Pythagore. Porphyre fait référence
à ce livre et Jamblique en cite un long
passage.
(4) Le Testament d'Apollonios. Celui-ci fut écrit
dans le dialecte ionien et contenait un
résumé de ses doctrines.
(5) Un Cantique à la Mémoire. Eudoxie
parle de plusieurs autres travaux, lesquels, y
compris ceux décrits ci haut, furent détruits
par les ecclésiastiques. Il était familier avec
Platon, Pythagore, Lévy et Horace, tel
qu'indiqué par ses nombreuses citations ; mais son
auteur favori fut Homère et sa philosophie,
le stoïcisme dialectique de Zénon. Il était l'auteur
de quatre livres sur l'Astrologie Judiciaire
et un traité sur le Sacrifice, rapportés par Eusèbe
et Suidas.
L'Empereur Hadrien avait un livre qu'il avait
écrit qu'il garda avec ses lettres dans son palais
à Antium. Selon Tredwell, il paraît
probable qu'Apollonios fut l'auteur d'une littérature
volumineuse que Philostrate devait avoir devant
lui dans un journal de Damis. Aurélien (130
A.D.) apprit le Stoïcisme des écrits
d'Apollonios. "D'Apollonios," disait Aurélien, "j'ai appris
la liberté de la volonté et la
compréhension, la persévérance et de ne jamais me
servir, même
pas pour un moment, de quoique ce soit d'autre
que la raison."
****************************
http://www.apollonius.net/bernard3f.html
Apollonios le Nazaréen
La Controverse Entre les Adhérents d'Apollonios et de Jésus
Par Dr. R. W. Bernard, B.A., M.A., Ph.D. (1964)
*
Révisons brièvement l'histoire
de la controverse entre les adhérents d'Apollonios et ceux de
Jésus, chacun réclamant que
les miracles de leur Messie étaient plus grands que ceux de
l'autre. *
(* Sur ce sujet, Mead écrit : "Le développement
de la controverse Jésus-Apollonios-miracle
dans le combat Jésus-contre-Apollonios
et même Christ-contre-Anti-Christ ayant été débattu
avec des relais de champions puissants d'un
côté, contre, tout au plus, une faible réfutation
de l'autre, est un spectacle douloureux à
contempler. Comment triste Jésus et Apollonios
durent être, et le sont encore, de voir
ce conflit aussi amer et inutile à propos de leurs saintes
personnes ? Pourquoi la postérité
doit-elle mettre leurs mémoires une contre l'autre ? Se
sont-ils opposés à l'un l'autre
dans la vie ? Leurs biographes en firent-ils de même après
leurs
morts ? Pourquoi la controverse n'aurait-elle
pas cessé avec Eusèbe ? La réponse à ces
questions est évidente au lecteur de
ce livre".)
Cela commença dans la première
partie du quatrième siècle avec la publication de "Ami de
la
Vérité" de Hiéroclès,
lequel fut réfuté par Eusèbe dans un travail intitulé,
"Le Traité
d'Eusèbe, le Fils de Pamphile, Contre
'La Vie d'Apollonios de Tyane' Écrit par Philostrate,
Occasionné par la Parallèle
Dessinée par Hiéroclès entre Lui et Le Christ." Le
livre
d'Hiéroclès fut une attaque
sur le Christianisme, inculpant les Chrétiens d'avoir créer
Jésus
comme un plagiat d'Apollonios, une accusation
qui tient encore, puisqu'elle n'a jamais été
réfutée. Sur ce sujet, Roberts
écrit :
"Durant le troisième siècle,
on mentionne souvent les enseignements d'Apollonios. Mais ce
ne fut pas jusqu'à ce qu'Hiéroclès,
au début du quatrième siècle, accuse avec audace la
prêtrise chrétienne de leur plagiat
des enseignements et des travaux d'Apollonios que ces
derniers virent la nécessité
de mettre à l'oeuvre tous les moyens qui pourraient aider à
dissimuler la grande vérité
qu'Hiéroclès proclama avec tant d'augure. Il était
vrai que
personne ne sait précisément
ce que Hiéroclès avait écrit, car Eusèbe, qui
se donna la tâche
de réfuter le témoignage d'Hiéroclès,
prit un soin précieux de détruire le travail de son
adversaire redoutable et le remplaça
par sa propre version. La réponse d'Eusèbe à Hiéroclès
existe de nos jours. Pourquoi l'accusation
contre la prêtrise chrétienne d'Hiéroclès ne
nous
est-elle pas parvenue ? Laissons cette prêtrise
répondre." (J. M. Roberts -- Antiquity
Unveiled)
En réfutation aux accusations d'Hiéroclès,
Eusèbe tenta de montrer qu'Apollonios était une
pauvre imitation du Messie chrétien.
De l'autre côté, Hiéroclès, en autant que nous
pouvons
en tirer de la réfutation d'Eusèbe,
fit les affirmations suivantes :
"Vous proclamez Jésus un dieu à
cause de quelques prodiges enregistrés par les évangélistes,
mais nous avons des écrivains mieux
éduqués que les vôtres et avec plus d'attention pour
la
vérité qui se servent d'un jugement
solide, n'en font pas un dieu par rapport à eux-mêmes et
ne le considèrent seulement comme un
homme aimé par les dieux."
C'est pratiquement tous ce qu'Eusèbe
nous dit au sujet du contenu du travail d'Hiéroclès
sous le titre de "Philalethes." Tout le reste,
dans le livre, a été repoussé par d'autres et a déjà
été répliqué.
La parallèle entre Apollonios et le Christ est tout ce qu'il y a
de nouveau.
Eusèbe examine chacun des huit livres
de Philostrate en succession, signalant les
inconsistances et les choses incroyables de
la narration. "Je n'ai aucune objection," dit-il, "à
placer Apollonios aussi haut que quiconque
le veut parmi les philosophes. Mais quand, sous
la guise du pythagorisme, Philostrate l'élève
au-delà des limites de la philosophie et en fait
un saint, on devrait vraiment en faire un
âne couvert de peaux de lion et un charlatan
jongleur au lieu d'un philosophe. Il y a des
limites aux pouvoirs humains qu'aucun homme,
même Apollonios, ne peut transgresser,
mais un être plus élevé (Jésus) peut condescendre
aux conditions de la nature humaine."
Bref, Eusèbe se moque des miracles d'Apollonios
comme étant faux et impossibles et, essaie
de signaler les inconsistances de la biographie,
concluant que si les miracles d'Apollonios
avaient vraiment eu lieu, il le furent par
l'entremise d'un démon.
"Enfin," dit Eusèbe, arrivant au point
culminant de son argument, "Philostrate, ayant jeté le
doute de l'endroit et la manière de
son départ de la vie, ferait qu'Apollonios alla au ciel
corporellement, accompagné par une
chanson attendue des voix de jeunes filles vierges."
Eusèbe termine en disant que si certains
trouvent à propos de placer Apollonios parmi les
philosophes, il ne désapprouve pas
; si seulement ils peuvent lui enlever les faux ornements
qui lui sont attribués par le présent
écrit ; l'effet réel de telles additions étant de
culminer
l'homme lui-même sous l'apparence de
l'élever à la divinité. En conclusion, lisons les
propres mots d'Eusèbe :
"Je n'ai point besoin de dire avec quelle admiration
qu'il [Hiéroclès] attribut ses [Apollonios]
exploits de thaumaturgie, non aux ruses de
la sorcellerie, mais à une sagesse divine et
mystérieuse ; et il croit qu'ils étaient
vraiment ce qu'il les suppose avoir été, sans pour autant
n'avancer aucune preuve. Entendez alors ses
propres mots : 'Dans leur désir d'exalter Jésus,
ils courent par-ci par-là imprimant
comment il fit que les aveugles voient et produisit
d'autres miracles de la sorte.' Et, plus loin,
il ajoute ce qui suit : 'Notons combien mieux et
plus raisonnable est l'opinion que nous avons
de tels sujets et expliquons la conception que
nous avons des hommes doués de pouvoirs
remarquables.' Et de là, en passant naïvement par
Aristée, il continue ainsi : 'Mais
dans le temps de nos propres ancêtres, pendant le règne de
Néron, il y eut Apollonios de Tyane
qui, dès son adolescence devint le prêtre d'Égée
en
Cicilie, d'Asclépios, l'ami de l'espèce
humaine, produisant un grand nombre de miracles,
desquels j'omettrai le plus grand nombre et
n'en mentionner que quelques-uns.'
"Puis, il commence au début et énumère
les prodiges produits par Apollonios et poursuit en
les mots suivants : 'Quelle est donc ma raison
pour mentionner ces faits ? C'est pour vous
permettre de contraster notre jugement précis
et bien établit sur chaque point avec celui de la
simple crédulité des Chrétiens.
Bien que nous ne considérons pas celui qui produits de tels
exploits comme un dieu mais plutôt un
homme aimé des dieux, ils proclament leur Jésus un
dieu sur la force de quelques miracles.'
"À cela, il ajoute la remarque suivante
: 'Et nous devons aussi remarquer ce point, qu'alors
que les contes de Jésus furent improvisés
par Pierre et Paul et d'autres semblables -- des
hommes menteurs et dépourvus d'éducation
et, des sorciers -- l'histoire d'Apollonios fut
écrite par Maxime d'Égée
et par Damis le philosophe qui vécut avec lui constamment, et par
Philostrate d'Athènes, des hommes de
la plus haute éducation qui, par respect pour la vérité
et leur amour de l'espèce humaine,
déterminèrent de donner la publicité que méritaient
les
actions d'un homme à la fois noble
et un ami des dieux."
Ce sont précisément les mots
employés par Hiéroclès dans son traité contre
nous, lequel il
intitula "Ami de la Vérité."
*
(*Hiéroclès fut inspiré
à écrire son livre par Porphyre qui avait écrit quinze
livres contre le
Christianisme aussi bien que plusieurs travaux
en défense de la philosophie
néo-pythagoricienne d'Apollonios, incluant
quatre livres en défense du végétarisme, intitulés
"Quatre Livres sur l'Abstinence de Nourriture
Animale." Le travail d'Hiéroclès fut écrit en
303 A.D., un an avant la mort de Porphyre.)
Hiéroclès fut aussi critiqué
par Lactance ; et il est bientôt devenu nécessaire que chaque
saint
catholique ou docteur des quatrième
et cinquième siècles ait une opinion au sujet
d'Apollonios de Tyane. Toutefois, Eusèbe
admis qu'Apollonios était un grand philosophe ;
Lactance et Arnobe, sans pour autant nier
ses miracles, les attribuèrent à la "magie." St
Jérôme le considéra aussi
comme un magicien. Dans un travail écrit après la mort de
Philostrate par un écrivain inconnu,
anciennement attribué à Justin, les miracles d'Apollonios
furent de plus attribués à la
magie.
En s'argumentant avec les païens, St Augustin
paya un petit compliment à Apollonios en
admettant qu'il était "plus pur que
Jovien." Le savant évêque Sidoine Apollinaire loua le
philosophe grec et traduit sa vie en latin.
D'un autre côté, St Jean Chrysostome considéra le
travail de Philostrate comme faux et Apollonios
comme un "trompeur" ; et son opinion
devint graduellement l'avis général
des écrivains chrétiens. Le Père de l'Église,
Isidore de
Péluse qui est mort en 450 A.D., nia
catégoriquement qu'il y avait quelque vérité dans
l'assertion qu'Apollonios "consacra plusieurs
endroits dans le monde pour la sécurité des
habitants."
Origène est un des écrivains
anciens qui fait mention d'Apollonios. Il fit référence aux
mémoires de Moeragène et parla
de lui comme philosophe et magicien. Plus tard, Ammien
Marcellin, le dernier sujet de Rome qui composa
une histoire profane en Latin et l'ami de
Julien, l'empereur philosophe, fait référence
à Apollonios comme "le philosophe le plus
renommé," et pensait que, "comme Pythagore
et Socrate, il était un mortel privilégié qui
vivait aidé d'un génie familier."
Quelques années plus tard, Eunape, l'élève de Chrysane,
un
des professeurs de Julien, écrivant
en les années dernières du quatrième siècle
dit :
"Apollonios était plus qu'un philosophe
; il était un moyen terme entre les dieux et les
hommes."
[Note : Origène vécut de 186
à 254 A.D. Durant sa vie, il voyagea à la Cappadoce vers
l'année 235. Il entendit sans doute
parler d'Apollonios de Tyane. Dans "A Dictionary of
Greek and Roman Biography and Mythology, Vol.
III, p. 55, by Professor William Smith &
Others, London, 1890," nous trouvons ce qui
suit : "Origène vécut avant que les limites
séparant l'orthodoxie et l'hétérodoxie
soient établies de façon si bornées avec tant de
détermination, comme dans les siècles
subséquents ; par conséquent, bien que ses opinions
furent odieuses à plusieurs, et envenimèrent
l'opposition, il ne fut pas excommunié de
l'Église comme hérétique
dans sa vie, les raisons de son excommunication se rapportant
plutôt aux points d'ordre ecclésiastique
et de la régularité qu'aux questions de théologie
dogmatique. Mais quelque temps après
sa mort, et surtout après la première manifestation de
la controverse arienne et le recours des Ariens
à des passages dans les travaux d'Origène, le
cri d'hérésie fut soulevé
par le parti orthodoxe contre ses écrits." Et la "controverse arienne"
à laquelle nous faisons référence
ci haut, provenait directement des croyances d'Apollonios
de Tyane et l'opinion qui subsiste encore
qu'Apollonios n'était pas un dieu mais un homme
qui avait accompli certaines qualités
divines.
[De plus, dans "Encyclopedia Britannica Online,"
nous trouvons la définition concise
suivante de "Arianism" : "L'Arianisme, une
hérésie chrétienne proposé en premier au début
du quatrième siècle par le prêtre
Arius d'Alexandrie. Il affirma que le Christ n'était pas
vraiment divin mais un être créé.
La prémisse fondamentale d'Arius était l'originalité
de Dieu
comme étant le seul immuable qui existe
en soi ; le Fils, qui n'existe pas en soi, ne peut pas
être Dieu. Parce que la Divinité
est unique, elle ne peut pas être partagée ou communiquée
et
ainsi, le Fils ne peut pas être Dieu.
Parce que la Divinité est immuable, le Fils, qui est
mutant, représenté dans les
Évangiles comme sujet à la croissance et au changement, ne
peut
pas être Dieu. Le Fils doit, par conséquent,
être jugé comme une créature créée hors
de rien
et qui a eut un commencement. De plus, le
Fils n'a aucune connaissance directe du Père car
le Fils est limitée et d'un ordre d'existence
différent."
[Le Conseil de Nicée fut convoqué
en 325 principalement pour établir l'humanité ou la
divinité du Fils. L'opinion majoritaire
des membres convoqués fut que le Fils était en effet
égal à Dieu le Père et
que toutes les sectes qui proclameraient le contraire seraient des
"hérésies" devant être
déracinées et détruites. Cette destruction atteignit
son apogée sous le
règne de l'empereur Théodose,
le premier qui se proclama "Catholique," à la fin du
quatrième siècle.]
Eunape affirme de plus qu'Apollonios n'était
pas seulement un adhérent de la philosophie
pythagoricienne, mais "il en exemplifiait
entièrement son côté plus divin et pratique." Il croit
que Philostrate aurait dû appeler sa
biographie, "Le Séjour d'un Dieu parmi les Hommes."
Même durant le sixième siècle,
après l'effondrement de la philosophie et la montée de
l'Église, nous trouvons Cassiodore,
qui passa les dernières années de sa vie dans un
monastère, parla d'Apollonios comme
le "philosophe renommé." Au huitième siècle, parmi
les écrivains byzantins, nous trouvons
le moine, George Syncellus, se référant à lui comme
"le plus remarquable de tous les gens illustres
qui parurent sous l'Empire romain." Au même
moment, Tzetzos, une critique et un grammairien,
disait qu'Apollonios "possédait la sagesse
et avait la prescience de toutes les choses."
Vers la fin du Moyen Âge, bien qu'oublié
dans l'Ouest, le culte d'Apollonios survivait encore
dans l'Est, tel qu'indiqué par la Déclaration
de Nicetus à propos de la fonte de certaines
portes de bronze à Byzance, lesquelles,
disait-on, étaient inscrites avec le "Livre des Rites,"
un des travaux perdus d'Apollonios. Cela fut
accompli pour mettre fin aux croyances et
coutumes non-chrétiennes que ce livre
inscrit attirait.
Au onzième siècle, l'opinion
[concernant Apollonios de Tyane] était divisée. Tandis que
d'un
côté, nous trouvions le moine
Xiphillinus, dans une note à son résumé de l'histoire
de Dion
Cassius, appelant Apollonios "un jongleur
intelligent et un magicien," au même siècle à
Byzance, Cidrenus donne à Apollonios
le titre flatteur "un adepte démontrant un pouvoir
efficace sur les éléments."
Même aussi tard que 1832, Bauer entreprit
de démontrer que non seulement il y avait des
ressemblances entre "La Vie d'Apollonios de
Tyane" et les Évangiles, mais que Philostrate
modela délibérément son
héros sur le type établi par les Évangélistes.
Partageant la même
opinion, il fut suivi par Zeller, le célèbre
historien grec.
Typique des opinions de la fin du dix-neuvième
siècle sur le sujet est celle du cardinal
Newman, un apologiste catholique, qui, admettant
l'identité d'Apollonios et du Messie de
l'Évangile, considéra le premier
une imitation du dernier, malgré le fait qu'il le précéda
de
trois siècles (car le Jésus
des Évangiles est évidemment né en l'an 325 A.D.,
au Conseil de
Nicée, plutôt que quand l'étoile
apparut sur Bethléem).
Pour soutenir son point de vue, Newman mentionne
certains exemples typiques, tel
qu'Apollonios ramenant une fille à
la vie morte à Rome, qu'il considère "une tentative, et une
tentative élaborée et prétentieuse,
à surpasser certaines narrations des Évangiles" (Marc v.
29, Luc. vii, Jean xi: 41-43, Actes iii: 4-6).
Cet incident est décrit par Philostrate.
Présentant des preuves supplémentaires
que la biographie de Philostrate d'Apollonios est de
plusieurs façons une reproduction de
la vie de Jésus, le cardinal Newman écrit : "La faveur
dans laquelle, dès son enfance, Apollonios
fut estimé par les dieux et les hommes ; lorsque
adolescent, ses conversations dans le Temple
d'Asclépios ; malgré le danger, sa détermination
de se rendre à Rome ; la lâcheté
de ses disciples en l'abandonnant ; le chef d'accusation porté
contre lui de désaffection envers César
; lors de son enquête privée, la reconnaissance par le
ministre qu'il était plus qu'un homme
; son traitement ignominieux de la part de Domitien
lors de sa deuxième apparition à
Rome ; son emprisonnement avec des criminels ; sa
disparition de la Court et sa réapparition
soudaine à ses disciples en deuil à Puteoli -- ceux-ci
et d'autres détails semblables, prouvent
une histoire modelée selon la narration des
Évangélistes. De plus, des expressions
et des descriptions se produisent, clairement imitées
'du livre sacré.'"
Réville, un autre apologiste catholique,
pense comme Newman que "la biographie
d'Apollonios est en grande mesure une imitation
de la narration de l'Évangile." Réville base
son argument sur la ressemblance des caractères
d'Apollonios et de Pythagore (lequel est
naturel puisque Apollonios suivait l'exemple
de Pythagore) ; et il cherche à prouver
qu'Apollonios, plutôt que Jésus,
est une création fictive, plutôt qu'un caractère historique.
Réville écrit : "Il est difficile
de dire si le Pythagore des Alexandrins n'est pas un Apollonios
de quelques siècles auparavant ou si
l'Apollonios de Julia Domna, mis à part sa ressemblance
au Christ, n'est pas un Pythagore doté
d'une deuxième jeunesse. La vérité se trouvera sans
doute entre ses deux suggestions."
Godfrey Higgins considère le Christ
comme une imitation de Pythagore, qui également,
commença la vie de manière pure
et fut tué par ses ennemis en cherchant à servir l'espèce
humaine. La vérité est que Pythagore
et Apollonios étaient historiques tandis que Jésus est
mythique. Cela impliquerait que l'Apollonios
de Philostrate n'existait pas et qu'il fut modelé
sur la vie de Jésus.
En réfutation de cela, c'est-à-dire
qu'Apollonios n'avait aucune existence historique et est
une imitation de Jésus, est l'existence
d'un "Bail de la Propriété d'Apollonios," lequel est
parmi les papyrus de Zénon acquis par
la Columbia University en 1926. Il est un manuscrit
grec écrit sur parchemin qui fait référence
à un don de terre cultivée par le roi Ptolémée,
fils
de Ptolémée Sôtêr,
à Apollonios de Tyane ; lequel fut signé par Damis. La terre
produisait de
l'orge et du blé qui rapportaient un
revenu régulier à ses propriétaires.
Le bail était un document légal
qui stipula le revenu qu'Apollonios devait recevoir des
récoltes que la terre produisait et
les noms de plusieurs témoins y étaient apposés. Prenant
de
telles preuves de l'existence historique d'Apollonios
en considération, en contraste avec le
manque de telles preuves au sujet du Fils
Chrétien de Dieu, la question si Apollonios ou
Jésus -- est l'original historique
tandis que l'autre est une imitation -- trouve sa solution dans
l'esprit de chaque personne impartiale.
Apollonios parla en paraboles comme Jésus.
Sur ce point, Roberts, dans son Antiquity
Unveiled, écrit : "Si l'identité
du style et du sentiment est possible, alors le savant Apollonios
était l'auteur original des enseignements
attribué à Jésus-Christ; une identité que même
la
hiérarchie chrétienne n'a pu
détruire ou même dissimulé avec succès à
travers toutes leurs
tentatives de vouloir les altérer,
les éliminer ou les intercaler."
La ressemblance d'expressions des deux hommes
fit que Cudworth, un apologiste chrétien,
dans son "Intellectual System," écrivit
: "Il est peu probable, sinon incontestable,
qu'Apollonios de Tyane, peu après la
publication de l'Évangile, fut un personnage choisi par
la politique et assisté des pouvoirs
du diable pour faire quelque chose d'extraordinaire,
simplement dans l'intention de déroger
des miracles de Notre Sauveur Jésus-Christ et, pour
permettre au Paganisme à mieux se défendre
contre les attaques du Christianisme."
Huet, un autre apologiste, dit ce qui suit
: "Il (Philostrate) visa et pensa que son but principal
fut d'obstruer le progrès de la religion
chrétienne en dessinant le caractère d'un homme de
grande connaissance, de sainteté et
de pouvoirs miraculeux. Par conséquent, il poussa
Apollonios selon l'exemple du Christ et accommoda
plusieurs choses dans l'histoire de
Notre Seigneur à Apollonios."
Donc, Huet, le savant et pieux chrétien,
fut poussé d'admettre l'identité commune
d'Apollonios et de Jésus -- le premier
décrit par Philostrate selon les mémoires de Damis
écrits au premier siècle, et
l'autre décrit par on ne sait qui ou quand, mais certainement pas
jusqu'à quelques siècles plus
tard.*
(* En 1681, Parker, l'archidiacre de Canterbury,
fit les commentaires suivants sur l'opinion
de Huet et confirma ainsi l'identité
d'Apollonios et de Jésus : "Je sais que Huet est de
l'opinion que tous les miracles importants
[d'Apollonios] proviennent des Actes des Apôtres,
et pour la plupart, des mots et des expressions
de St Luc. Et cela, il s'efforça d'accomplir par
une grande variété d'exemples
parallèles et pensait que la vanité de Philostrate et l'imposture
d'Apollonios étaient une découverte
manifeste, qu'il orna seulement d'attributs empruntés
mais qui fut une grande addition au crédit
de Notre Sauveur qui, quand ses ennemis
formeraient l'idée d'un homme divin,
ils devaient voler les meilleurs attributs de son image.
Alors, dit-il, ce ne fut pas surprenant qu'Hiéroclès
devrait avec tant de confiance comparer
les miracles d'Apollonios à ceux de
Jésus, quand ceux de Jésus furent si peu déguiser
et
projeté sur Apollonios".)
Comme les écrivains chrétiens
furent forcés d'admettre l'identité des narrations respectives
à
propos d'Apollonios et de Jésus, la
seule question à être résolue est, qui fut l'auteur
original
des soi-disant enseignements chrétiens
? Il existe des preuves suffisantes et disponibles pour
prouver qu'Apollonios de Tyane était
cet auteur, et non Jésus de Nazareth, ni Paul de Tarse,
comme cela est revendiqué incorrectement
par les écrivains chrétiens.
Mis à part le fait qu'il présente
un dangereux rival au Messie chrétien, il y avait une autre
raison importante pour la suppression du livre
de Philostrate. C'était le fait que, pourtant
basé sur les notes d'un contemporain
de Jésus et décrivant ses voyages d'un coin du monde
connu à l'autre, il n'y ait pas une
seule mention de l'existence de Jésus ou du Christianisme,
indiquant que ni Damis qui écrivit
les notes originales en la première partie du premier siècle
et ni Philostrate, qui compila les notes deux
siècles plus tard, n'étaient conscient de l'un ou
de l'autre. La biographie de Philostrate fut
écrite près d'un siècle avant la formation de
l'Église au début du quatrième
siècle en (325 A.D.); et les catholiques prirent des mesures
spéciales pour détruire tous
les livres écrits à ce temps, de peur que soit connu le fait
qu'aucun d'entre eux ne fasse mention de Jésus
ou du Christianisme.
Ce fut pour détruire de tels livres
que la bibliothèque d'Alexandrie et d'autres bibliothèques
anciennes furent brûlées après
la formation de l'Église au début du quatrième siècle,
avant
lequel le Christianisme (tel que nous le connaissons
et le comprenons) n'existait pas et Jésus
était inconnu.
Le débat que suscita le fait que la
biographie de Philostrate soit silencieuse à propos de
l'existence de Jésus et de ses disciples
fut un des débats le plus employé par les Catholiques
entre eux pour qu'une grande vigilance soit
maintenue dans la suppression de ce livre. Voici
ce qui était dit à l'occasion
de ces débats : "Il y a un silence quasi complet au sujet de Jésus
et
de ses disciples. Ils ne sont jamais mentionnés;
l'existence de l'Église chrétienne est ignorée ;
néanmoins, le livre contient des attaques
envers toutes les sortes de déviations religieuses et
morales; de là, on dit que toute ressemblance
qui peut exister entre la vie du Christ et celle
du réformateur païen est soit
accidentelle ou fabriquée." Sur ce sujet, Tredwell remarques
que les écrivains chrétiens
"déclarent que Philostrate fabriqua un personnage en imitation du
Christ et contre la religion chrétienne,
quand la meilleure preuve du monde existe (son
silence complet) qu'il n'a jamais entendu
parler du Christ ou des chrétiens. Cependant, si
Philostrate avait créé un personnage
en imitation du Christ, combien plus digne de notre
imitation dans la pratique et les préceptes
est le faux !"
Si de telles personnes que Jésus-Christ,
ses apôtres et leurs partisans chrétiens avaient vécu
au temps d'Apollonios et avaient travaillé
partout dans le monde civilisé d'alors, Damis, qui
l'accompagna presque partout pendant ce temps
et qui enregistra tout digne de note spéciale,
aurait fait quelque mention de tels gens,
soit pour ou contre. Qu'il ne l'ait pas fait est une
preuve suffisante que ni Jésus-Christ,
ses apôtres et ni la religion chrétienne n'existaient
avant ou pendant cette période, la
seule dans laquelle ils auraient pu vivre, si, en effet, ils
vécurent vraiment.
Par conséquent, le Dr Lardner, dans
son "Credibility of the Gospel Story," écrit : "Donc, il est
vrai que Philostrate compara Apollonios et
Pythagore ; mais je ne considère pas qu'il
s'efforça d'en faire un rival de Jésus-Christ.
Philostrate n'a jamais même mentionné Notre
Sauveur une fois, ni les Chrétiens,
ni ses disciples; ni dans ce long travail, ni dans les ' Vies
des Sophistes'; si cela lui appartient comme
le supposent certains hommes savants de bon
jugement, y a-t-il une allusion qu'Apollonios,
à travers ces nombreux voyages, rencontra des
partisans de Jésus ? Il n'y a même
pas une description obscure ou générale de quiconque qu'il
rencontra qui puisse être chrétien
de quelque dénomination, catholique ou hérétique.
Je
pense que si Philostrate avait écrit
avec un esprit adverse à Jésus, il aurait décrit et
déprécié
ses partisans en quelques occasions comme
des ennemis des dieux et ceux qui condamnent
les mystères puisqu'ils auraient été
différents de tous les autres hommes."
Néanmoins, cette absence même
de mention de Jésus et des chrétiens dans le livre de
Philostrate fut considérée par
l'Église Catholique comme raison suffisante pour interdire sa
publication pendant au-delà de mille
ans, de peur que l'on soupçonne qu'aucun chrétien
n'existait au moment où le livre fut
écrit et que Jésus n'ait jamais vécu.
Le Dr Lardner observe que comme il n'y eut
aucune mention de Jésus ou du Christianisme
par Philostrate, nous trouvons aussi un silence
semblable au sujet d'Apollonios dans les
travaux des premiers écrivains chrétiens,
bien qu'ils mentionnent des philosophes de moindre
renommée, comme Justin, Tatien, Clément
d'Alexandrie, Tertullien, et al. De tout ceux-ci,
nous avons des écrits; ils vivaient
dans les deux premiers siècles et dans les débuts du
troisième. Le silence de la part de
ces auteurs au sujet d'Apollonios ne peut être expliqué que
sur la base d'une seule théorie --
qu'il était nécessaire de complètement ignorer Apollonios
et
ses enseignements philosophiques et religieux
pour que la religion chrétienne puisse s'y
s'immiscer et usurper l'importance qu'il avait
occupé de toute taille.
En outre, les restes fragmentaires des travaux
des trois premiers siècles qui nous sont
préservés ont dû passer
entre les mains d'Eusèbe, du pape Sylvestre I et de leurs adjoints
et
successeurs, qui, du début du quatrième
siècle jusqu'au temps où l'art de l'imprimerie cessa
le manège, prirent tant part à
l'interpolation, la mutilation et la destruction de chaque trace de
preuves à leur portée qui démontraient
la vraie origine et nature de la religion chrétienne et
son vrai fondateur. Le Dr Lardner aurait dû
voir d'autant plus que comme dans la longue
biographie d'Apollonios de Philostrate il
n'y a aucune mention de Jésus, ainsi dans l'entier
Nouveau Testament, il n'y a pas une seule
mention d'Apollonios, à l'exception de quelques
versets de I Corinthiens qui dit, "Lorsque
vous dites, l'un : 'Moi, je suis à Paul,' et l'autre :
'Moi, à Apollos,' n'est-ce pas là
bien humain ? Qu'est-ce donc qu'Apollos ? Et qu'est-ce que
Paul ? Des serviteurs par qui vous avez embrassé
la foi, et chacun d'eux selon ce que le
Seigneur lui a donné. Moi, j'ai planté,
Apollos a arrosé ; mais c'est Dieu qui donnait la
croissance." [I Corinthiens, Chapitre 3, Versets
4-6; La Bible de Jérusalem]
Dans un ancien manuscrit de cette Épître
trouvé dans un monastère en France par un soldat
Huguenot, appelé le MANUSCRIT BEZAE,
le nom n'est pas épelé Apollos mais Apollonios.
Tel que déjà indiqué,
l'Encyclopédie Britannica admet que le nom Apollos, comme il paraît
dans les Épîtres de Paul, est
une abréviation d'Apollonios.
{Dans la onzième édition de l'Encyclopédie
Britannica sous le titre d'Apollos, nous lisons :
"APOLLOS (contracté d'Apollonios) --
un Juif alexandrin qui, après la visite de Paul à
Corinthe, travailla là de façon
similaire. Un peu plus tard, il fut avec Paul à Éphèse.
Dans
Cor. i. 10-12, nous lisons de quatre groupes
dans l'église de Corinthe, desquels deux se
rattachèrent à Paul et deux
à Apollos, employant leurs noms, bien que la 'division' ne pouvait
à peine être due aux doctrines
incompatibles. Dans les Actes des Apôtres xviii. 24-28, nous
apprenons qu'il parla et enseigna avec pouvoir
et succès. Il put les captiver en enseignant la
'sagesse' tel que le suggère P.W. Schmiedel,
dans le style allégorique de Philo, et il fut un
homme avec un pouvoir d'attraction exceptionnel.
... Puisque Apollos était un Chrétien et
'enseigna avec exactitude,' il n'aurait pas
pu connaître que le baptême de Jean ou être obligé
d'apprendre le Christianisme plus à
fond d'Aquilas et Priscille. Martin Luther considéra
Apollos [=Apollonios] comme l'auteur de l'Épître
aux Hébreux et depuis, un grand nombre
de savants partagent son point de vue".}
On a même tenté d'oblitérer
cet indice positif à l'identité d'Apollonios avec le St Paul
des
Chrétiens en substituant "Apollos"
pour Apollonios, tel qu'il fut à l'origine. Cette action
d'éviter toute mention d'Apollonios
dans les Saintes Écritures Chrétiennes est la preuve
positive que sa reconnaissance par les auteurs
du Christianisme, de quelque manière que ce
soit, serait fatale à leur plan de
tromperie et de fraude. Nous nous demandons s'ils n'eurent
pas la finesse d'oblitérer cette référence
là quant à la prédication et aux enseignements
d'Apollonios, et l'admission que son enseignement
fut en parfait accord avec les
enseignements attribués à St
Paul.
Il est un vieux proverbe qui dit que les menteurs
devraient avoir de bonnes mémoires. Ceci
ne fut jamais plus apparent que dans l'oubli
de pas n'éliminer cette confession de la première
Épître aux Corinthiens [La Bible
de Jérusalem]. Grâce à l'art de l'imprimerie, elle
se trouve
là et là elle y restera pour
confondre ces chrétiens ennemis de la vérité et exposer
la fraude
qu'ils soutiennent.
Renversant les vrais faits, impliquant tel
qu'ils le firent le remplacement d'Apollonios par
Jésus au début du quatrième
siècle A.D., le Dr Johannese Hempel écrit : "Durant le
quatrième siècle, nous observons
que les païens remplacèrent Jésus par un autre homme.
Ce
fut d'abord Celse et Porphyre, et plus tard,
Hiéroclès, qui missent Apollonios à la place du
Christ et s'opposèrent à la
nouvelle religion."
À propos de l'identité d'Apollonios
et de Paul ["Pol," une abréviation d'Apollonios], non
seulement furent-ils comme garçons
tous deux à Tarse en même temps, mais, comme
Newman le démontre, Apollonios fut
à Éphèse et à Rome précisément
aux même moments
que Paul (le biographe d'Apollonios ne fait
aucune mention de lui, bien que le biographe de
Paul parle "d'Apollos" comme ayant été
à Éphèse avec lui). De plus, il est important que
"Paul" soit un nom fictif. Il y a plus de
raison d'identifier le personnage d'Apollonios avec
Paul que "Saul," qui mena une vie dissipée,
tandis qu'Apollonios, même dans sa jeunesse,
vécut chastement.
Au sujet de l'identité d'Apollonios
avec Paul, Réville écrit : "Apollonios n'est non seulement
comme Jésus-Christ, mais il combine
en sa propre personne plusieurs caractéristiques des
Apôtres. Comme Paul, il voyage partout
dans le monde de l'Est à l'Ouest, et comme lui, il est
la victime de la jalousie de Néron.
Comme Jean, selon une tradition qui prédomina même
dans son temps, il est persécuté
par Domitien." Et il y a raison de croire qu'il était aussi
l'auteur de l'Apocalypse (St Jean le Révélateur).
Le remplacement des doctrines végétariennes
et pacifistes d'Apollonios, qui enseigna
l'absence de méchanceté à
tous les êtres vivants, animaux aussi bien qu'humains (comme cela
fut jadis enseigné par Gautama Bouddha),
par la religion non-végétarienne et le non-pacifiste
de Jésus et de son épouse, l'Église
militante, plongea le monde dans des siècles de guerres
incessantes et d'effusion de sang qui continuèrent
à se multiplier avec la croissance du
Christianisme. Sur ce point, Tredwell écrit,
"Ne pensez pas que je suis venu pour apporter la
paix sur la Terre," disait Jésus. "Je
suis venu, non pour apporter la paix, mais une épée."
Jamais un homme n'a répété
des mots aussi remplis de vérité -- aussi attristant que
cela est.
Jamais il n'y eut une prédiction dont
l'accomplissement désastreux dura malheureusement
sans interruption du temps de sa promulgation
jusqu'au présent. Dès la fondation même de la
religion de Jésus, l'épée
est restée dégainer à son service et plus de victimes
ont été sacrifiées
en son nom que toutes les autres causes combinées.
De peur que sa mission soit mal
comprise, Jésus réitère
qu'il est venu envoyer le feu sur la Terre et le conflit pour diviser les
familles, les pères contre les fils,
les mères contre les filles, et que sous le nouveau régime,
"les ennemis d'un homme seront ceux de sa
propre maison!" Bolingbroke dit, "La scène du
Christianisme a toujours été
une scène de dissension, de haine, de persécution et de sang."
Érasme disait que l'Église est
née dans le sang, a grandi dans le sang, a réussi dans le
sang et
se terminera dans le sang.
Tredwell signala que le Christianisme s'imposa
à travers les génocides et à la pointe de
l'épée. "L'Église militante"
prit naissance de cette manière et fut capable de se développer
comme puissance mondiale. Née dans
l'effusion de sang (le meurtre brutal d'Hypatie par des
"moines" chrétiens bientôt après
le Conseil de Nicée, sous l'ordre de Cyrille, l'évêque
d'Alexandrie qui fut par la suite "béatifié,"
et les massacres des Manichéens qui suivirent),
elle grandit par l'effusion de sang (la mort
de dizaines de millions de vrais partisans du Christ
qui refusèrent d'accepter les enseignements
faux et hypocrites de l'Église, et plus de trois
millions de femmes furent mises à mort
en Europe comme sorcières il y a de cela seulement
quelques siècles), et elle mourra dans
le sang (les conséquences du récent carnage mondial
qui est fruit de seize siècles de faux
enseignements chrétiens sur la paix, poursuivit avec une
branche d'olive dans une main et une épée
dans l'autre).
Tout cela est le résultat du remplacement
frauduleux de la religion originale d'Apollonios
par la "nouvelle" religion de l'Église
de Rome qui eut lieu au Conseil de Nicée en l'an 325
A.D.*
(* Le mot "nouvelle" ici est important. Il
démontre clairement, qu'au début du quatrième
siècle, le Christianisme, tel que créé
par le Conseil de Nicée, fut en effet une nouvelle
religion, et fut précédée
par la religion établie par Apollonios trois siècles auparavant,
que
nous pouvons appeler de façon plus
appropriée la religion Essénienne. Celle-ci était
une
forme de Néo-pythagorisme composée
des nouvelles doctrines qu'Apollonios avait apportées
de l'Inde et introduites parmi les Esséniens,
donnant naissance à de nouvelles sectes connues
comme les NAZARÉENS ou les THÉRAPEUTES
dont les doctrines étaient essentiellement
de nature bouddhiste.)
Depuis ce temps, l'humanité a suivi
une fausse route. Le but de ce livre est de corriger cette
erreur historique et de ramener l'humanité
à la vérité, pour que, purgé par la souffrance
récente, l'espèce humaine revienne
de nouveau à la vraie voie scientifique de la vie naturelle,
saine et humaine enseignée par le grand
philosophe pythagoricien, Apollonios de Tyane, il y a
presque deux mille ans.
***********************
http://www.apollonius.net/bernard4f.html
Apollonios le Nazaréen
Naissance et Jeunesse d'Apollonios
Par Dr. R.W. Bernard, B.A., M.A., Ph.D. (1964)
*
Quand les trois Mages de Chaldée approchaient
Bethléem, selon la légende, lors d'une nuit
quand l'étoile célèbre
est supposée avoir paru sur l'horizon de l'est, un enfant est né
dans la
petite ville de Tyane, dans la Cappadoce,
qui était destiné à changer le cours de l'histoire
humaine pendant deux mille ans -- même
si après son passage, comme l'Oracle de Delphes le
prédit, son nom serait calomnié
et un remplaçant fictif serait mis à sa place.
Les gens du pays disaient qu'il était
le fils de Zeus ; d'autres l'appelaient un fils d'Apollon ;
tandis que d'autres le considéraient
comme une incarnation de Protée, le Dieu de la Sagesse
qui, avant sa naissance, apparut à
sa mère et lui dit qu'elle porterait un enfant qui serait une
incarnation de lui-même.
Apollonios est né en l'an 4 avant J.-C.,
l'année reconnue de la naissance du Christ. Sa
naissance, comme sa conception, fut miraculeuse.
Juste avant sa naissance, sa mère marchait
dans une prairie où elle s'allongea
sur l'herbe et s'endormit. À la fin d'un long vol, quelques
cygnes sauvages l'approchèrent et par
leurs cries et le battement de leurs ailes, l'éveillèrent
si
soudainement que son enfant est né
avant terme. Apparemment, les cygnes prévinrent et
marquèrent par leur présence
le fait que ce jour naisse un être dont l'âme serait aussi
blanche
que leur propre plumage et qui, comme eux,
seraient un vagabond glorieux.
Apollonios est né avec trois talents
: ceux de l'intelligence, de la beauté et de la richesse. Son
père était un des hommes les
plus riches de la province et son enfance fut passée dans le luxe.
La renommée de son intelligence et
de sa beauté grandit tellement que l'expression, "Où
vas-tu ? Voir le jeune homme ?" devint un
proverbe dans la Cappadoce.
À quatorze ans, son père l'envoya
à Tarse pour compléter son éducation qui jusqu'alors,
avait
été dirigée à
la maison par des professeurs privés. Tarse était une ville
de plaisir aussi bien
que d'étude, et la vie était
confortable et luxueuse pour un jeune homme riche. Sur les rives
du Cydnus, le long des avenues bordées
d'orangers, les étudiants de philosophie
s'assemblaient pour discuter des théories
de Pythagore et de Platon avec les jeunes femmes
en tuniques colorées fendues jusqu'à
la taille et portant de hauts peignes à cheveux égyptiens
de formes triangulaires. Le climat était
chaud, les moeurs libérées et l'amour facile, mais le
jeune Apollonios ne fut pas emporté,
manifestant à ce jeune âge la même chasteté inviolée
qu'il conserva durant sa longue vie d'au-delà
d'un siècle, malgré le fait qu'il fut un des
hommes les plus beaux de son temps.
Dès sa quatorzième année,
Apollonios reconnut l'existence de deux voies divergentes : une
qui menait à une vie de plaisir et
d'amour, et l'autre, à la philosophie et à la sagesse ; il
choisit le deuxième. *
(* Shirley dit qu'Apollonios "choisit la voie
de la sainteté à un moment dans sa vie quand
d'autres choisirent la voie de velours de
badinage. ... La Terre ne contient aucun record d'une
longue vie vécut aussi noblement, d'un
courage plus intrépide en affrontant le tyran, d'une
plus impassible ténacité de
but, d'un dévouement plus résolu à un haut idéalisme".
Tout en
vivant une vie ascétique, Apollonios
chercha à faire de Vénus la déesse de l'amour pur,
libre
de convoitise charnelle, plutôt que
détruire sa statue comme le firent plus tard les Chrétiens.)
Il décida à la suite de mener
la vie pythagoricienne. Quand son professeur de philosophie
pythagoricienne, Euxène, lui demanda
comment il commencerait son nouveau mode de vie,
il répondit, "Comme les docteurs purgent
leurs malades.". "Désormais," dit Mead dans sa
biographie, "il refusa de manger quoique ce
soi qui avait la vie animale, puisque cela
alourdissait l'esprit et la rendait impur.
Il considéra que la seule forme pure de nourriture
provenait de la terre -- les fruits et les
légumes. * Il s'abstint aussi de vin, et bien qu'il
provienne de fruits, il rendait turbide l'éther
dans l'âme et détruisait le calme de l'esprit."
(* À propos du végétarisme
d'Apollonios, Phillimore, dans son livre "In Honor of
Apollonius of Tyana" écrit : "Un homme
appelé Apollonios est né à Tyane à une date
connue,
probablement pendant le règne de Tibère.
Les persécutions qui rendirent dangereux pour
Sénèque à Rome de poursuivre
son expérience dans le végétarisme ne s'étendirent
pas à la
Cilicie, et Apollonios s'intoxiqua lui-même
au Néo-pythagorisme [végétarisme]. De la
formation humaniste ordinaire d'un sophiste,
il semble être passé à la discipline ascétique
d'une secte qui entrait encore en vogue comme
l'empire romain commençait à subir
l'influence de l'Orient. Cette secte, originairement
orientale, atteignit par la suite son plus
grand succès parmi les aristocraties
coloniales décadentes du Sud de l'Italie. La théosophie
indienne, une science naturelle principalement
tirée des autorités stoïques, le ritualisme
ancien de certains cultes grecs, une grande
abondance de sentiment moral, l'ascétisme qui
apparaît d'habitude aux temps que les
globules blancs prédominent dans le corps politique de
toute civilisation -- le végétarisme,
la tempérance, etc. -- tels paraissent avoir été les
ingrédients principaux de la religion
d'Apollonios.'")
Trouvant la moralité de Tarse déplaisante,
Apollonios résolut d'élire résidence à Égée
qui
posséda un temple d'Asclépios
dont les prêtres furent des philosophes de l'école
pythagoricienne. Ils furent si célèbres
pour leur pouvoir de guérisseurs que les gens venaient
à leur temple de la Grèce, de
la Syrie et même d'Alexandrie pour les consulter. Les prêtres
de
ce temple de cure d'Égée guérissaient
la maladie par un régime végétarien, de l'hydrothérapie,
le jeûne et le magnétisme ("l'imposition
des mains," un art qu'Apollonios apprit d'eux). Ils
furent les héritiers d'une ancienne
tradition thérapeutique orale qui provenait des mystères
orphiques, le secret desquels fut protégé
jalousement par le disciple qui le recevait.
Apollonios fut initié par ses prêtres
et bientôt, il excellait ses maîtres.
Concernant la vie d'Apollonios au temple d'Égée,
Stobart écrit : "Des cures merveilleuses
furent attribuées à Apollonios,
puisque, comme son grand maître, Pythagore, il considéra la
guérison le plus important des arts
divins ; et, de plus, sous sa direction, le temple devint
aussi un centre de philosophie et de science
religieuse. Son but fut de purifier le culte du
temple et de réformer l'ancienne religion
grecque de l'intérieur, en révisant, selon les
préceptes pythagoriciens, la compréhension
des vérités spirituelles qui furent à la base des
mystères ésotériques."
*
(* En ce temps, l'école de Pythagore
forma un ordre secret qui avait plusieurs degrés
d'initiation, et les membres se reconnaissant
l'un l'autre par certains signes et symboles pour
que la doctrine reste inintelligible aux profanes.
On y étudia la musique, la géométrie et
l'astronomie, pas comme elles sont maintenant
mais plutôt comme discipline pour préparer
l'esprit à l'éveil des facilités
de perception spirituelles super sensorielles. Le but de
l'enseignement pythagoricien fut la régénération
physique, mentale et spirituelle que
Pythagore fonda sur une alimentation végétarienne
et la chasteté. Les membres de l'ordre
pythagoricien protégeaient avec tant
de soin leurs doctrines secrètes que la pythagoricienne
Timycha coupa sa langue plutôt que de
révéler à Dionysos l'Aîné la raison pour
la
prohibition des fèves dans les règlements
de la communauté.)
[Note : Nous sommes étonnés au
sujet de la prohibition des fèves dans les règlements
pythagoriciens, une doctrine si secrète
que Timycha couperait sa langue plutôt que de la
révéler à Dionysus l'Aîné.
Certes, la flatulence n'était pas la seule raison de cette
prohibition.]
Apollonios élut résidence au
temple d'Asclépios à Égée en compagnie des
prêtres
manifestant un vif désir d'acquérir
leur connaissance secrète et, il avait un talent étonnant
pour la guérison et la voyance. Et,
selon la coutume pythagoricienne, il laissa ses cheveux
allongés, s'abstint de la chair des
animaux et de vin ; il marcha pieds nus ou avec des sandales
d'écorce et se vêtit que de lin
blanc, éliminant tout ce qui était fait de cuir, de laine
ou toute
autre matière animale.
À l'âge de seize ans, il résolut
de s'abstenir à jamais du mariage et des relations sexuelles, ce
qu'il respecta pendant sa longue vie d'au-delà
d'un siècle, surpassant ainsi Pythagore, Socrate,
Bouddha et Confucius, puisque bien qu'ils
se marièrent, Apollonios conserva un degré de
virginité connu seulement par les vierges
vestales et les prêtresses de Pythie. Apollonios
attribua cette chasteté immaculée
à son régime pythagoricien de végétarisme bas
en protéines
et son abstention d'alcool et d'autres excitants,
selon les enseignements de Pythagore, qui
interdisait même des protéines
de légumineuses tel que les fèves, pour cette raison.
À propos de la vie d'Apollonios à cet âge, W. B. Wallace écrit :
"Désormais, Apollonios abjura tous les
plaisirs des sens. Un végétarien et un abstinent total
dans la signification moderne du terme, le
moine dévoué de la philosophie adopta et pratiqua
plus rigidement que tout ermite du Thébaïde
la triple règle de la pauvreté, la chasteté et
l'obéissance. * Ce natif originaire
d'un climat chaud et exubérant dont les gens furent
complètement donnés au bavardage
indolent et aux plaisirs sybaritiques de toutes sortes, était
vêtu d'une simple toge de byssus blanc,
selon la mode d'Empédocle, à qui il ressemblait en
plusieurs points, dormant sur la terre, marchant
pieds nus comme Socrate, et -- l'épreuve la
plus difficile de tout pour un causeur grec
asiatique -- observant le silence pythagoricien
durant cinq ans."
(* Concernant la résolution du jeune
Apollonios à mener une vie pythagoricienne, son
biographe, Philostrate, écrit : "Jamais
il ne se vêtit de ce qui provenait d'une bête morte, ni
mangea une bouchée d'une chose qui
eut la vie, ni l'offrit en sacrifice ; ni tacha les autels de
sang ; mais des gâteaux de miel et de
l'encens, et le service de sa chanson monta de lui aux
Dieux [des intelligences spirituelles de plus
hautes dimensions] car il savait qu'ils
accepteraient de tels cadeaux beaucoup plus
que les boeufs par centaines passés par le
couteau. Car, en vérité, il
conversait avec les Dieux et apprit d'eux ce qui les plaisaient et les
déplaisaient des hommes, et de là,
puisa sa nature et sa science. Il disait que les autres
hommes devinèrent les choses divines
et avaient des opinions sur les Dieux qui se prouvèrent
fausses l'un envers l'autre ; mais Apollon
vint à lui sans déguisement ainsi qu'Athéna et les
Muses, et d'autres Dieux [des souverains spirituels
ou des Seigneurs des dimensions
spirituelles intérieures, [astrale,
mentale et causale] dont les natures et les noms n'étaient pas
encore connus des hommes.
("Ainsi passa le 'lehr-jare' d'Apollonios et
dans l'apogée même de sa jeunesse, la chair fut
subjuguée à l'esprit. Il est
certain que nulle sauf une âme élevée, favorisée
d'une vision du
Suprême rarement accordé à
quelqu'un, n'aurait pu volontairement embrasser une telle vie de
dureté. Jamais permit-il à l'ascétisme
de dégénérer en misanthropie. Une source perpétuelle
de joie semblait pétiller dans son
âme. Il avait un air souriant et un oeil étincelant ; sa mine
et
son aspect étaient frappant, digne
et divin ; sa nature était bonne et compatissante ; il aimait
la compagnie de ses associés et la
rencontre d'esprit à esprit ; il était un maître dans
l'art de la
repartie et un inventeur ingénieux
de 'bons mots,' desquels Philostrate en conserva plusieurs
exemples".)
[Note : La citation précitée
est insérée dans la narration du Dr. Bernard telle que démontrée
dans les parenthèses ci-dessus, sans
détails additionnels.]
À Égée, Apollonios entreprit
l'étude de la philosophie pythagoricienne, étant le système
qui
lui plaisait le plus, sous un professeur nommé
Euxène, qui, cependant, se prouva décevant,
puisqu'il répétait comme un
perroquet les doctrines de Pythagore sans les mettre en pratique
dans sa propre vie, car il était en
soi matérialiste. Ainsi, se sentant désabuser, Apollonios
le
laissa -- néanmoins le récompensant
en lui achetant une villa entourée de jardins à l'extérieur
d'Égée, et lui donnant l'argent
nécessaire pour ses domestiques, ses soupers et ses amis
pauvres.
Apollonios s'imposa alors un silence d'une
durée de cinq ans, ce qui fut considéré nécessaire
pour accomplir la dernière initiation
pythagoricienne. À ce temps, il était devenu célèbre,
faisant un grand nombre de prophéties
qui se sont concrétisées ; et pendant qu'il fut au milieu
de cette période de silence, il étouffa
une rébellion par sa seule présence, sans parler un mot.
Ce tumulte fut causé par une famine
à Aspendus en Pamphylie où les gens allaient brûler
le
préfet, même s'il avait pris
refuge près d'une statue de l'Empereur. (Et à ce temps qui
était le
règne de Tibère, les statues
de l'empereur étaient plus importantes et inviolables que celle
de
l'olympien Zeus.) Le préfet, étant
questionné par des signes, protesta son innocence et accusa
certains citoyens puissants qui refusaient
de vendre du maïs en le retenant pour exporter à
profit. Apollonios adressa une note à
ceux-ci qui menaçait "l'expulsion de la Terre, qui est la
mère de tous, car elle est juste, mais
eux qui sont injustes, en ont fait leur mère à eux seuls."
Ayant peur de cette menace, ils cédèrent
et remplirent le marché de maïs.
****************************
http://www.apollonius.net/bernard5f.html
Apollonios le Nazaréen
Apollonios Visite les Sages Brahmanes des Himalaya
Par Dr. R. W. Bernard, B.A., M.A., Ph.D. (1964)
*
Apollonios fut à la suite attiré
en Inde, la source de sagesse. Cinq siècles auparavant,
Pythagore avait rapporté la sagesse himalayenne
en Grèce. Mais le souvenir de cette sagesse
avait presque disparue. Le monde avait besoin
d'un nouvel émissaire des Maîtres de l'Est.
Apollonios croyait qu'il était appelé
à accomplir une telle mission ; ainsi, il se mit en route,
accompagné seulement par son ami et disciple,
Damis, sur le long et périlleux voyage vers
les Himalaya, suivant le même itinéraire
traversé par Pythagore autrefois quand il voyagea en
Inde sur une mission semblable cinq cents ans
auparavant.
Cette mission fut révélée
à Apollonios à un temple à demi abandonné de
Daphné et Apollon
à quelque distance d'Antioche où
un paysan prêtre lui apporta le trésor du temple, qui avait
été conservé selon la tradition,
transmis de père en fils. Il consista en quelques tôles de
cuivre
sur lesquelles se trouvaient des représentations
et des diagrammes. Le prêtre les avait
conservées avec zèle jusqu'à
ce moment là, attendant l'arrivée de l'homme digne de recevoir
ce cadeau.
Durant ses prières matinales à la
lueur du soleil levant, le prêtre donna à Apollonios les tôles
de cuivre, et étant un Pythagoricien,
il fut capable de déchiffrer les détails du voyage de son
Maître en Inde, y compris les déserts
et les hautes montagnes devant être traversés avant qu'il
atteigne la rivière dans laquelle se folâtrent
les éléphants. Il vit aussi devant lui une
description de l'endroit exact qu'il devait atteindre
(au Tibet trans-himalayen) et du
monastère, parmi les milliers de monastères
de l'Orient, où, cinq siècles plus tôt, Pythagore
avait étudié aux pieds des mêmes
Maîtres qui allaient bientôt devenir ses professeurs.
Car Apollonios deviendrait leur nouvel émissaire
occidental, comme Pythagore l'avait été
cinq siècles auparavant.*
(*Apollonios devait être le dernier émissaire
occidental des Maîtres de l'Est pour un grand
nombre de siècles. Après lui, la
porte fut fermée. Le néo-pythagoricien, Plotin, deux siècles
plus tard, essaya en vain de suivre dans ses
traces pour atteindre l'Inde avec les armées de
l'empereur Gordien, mais fut contraint de retourner.
Ce ne fut que récemment, il y a de cela
quelques siècles, que les Maîtres
trouvèrent leur prochain grand émissaire dans le Comte de
St Germain [Francis Bacon], qui, comme Apollonios,
se retira dans les Himalaya après son
passage du monde.)
Arrivant à la petite ville de Mespila,
qui avait été jadis Ninive, Apollonios rencontra son
futur compagnon de voyage et disciple, Damis,
qui fut immédiatement attiré à lui et resta
avec lui comme compagnon toute sa vie. Apollonios
l'accepta comme guide pour l'amener à
Babylone, car Damis disait qu'il connaissait
le chemin parfaitement et se vanta aussi de
savoir les langues parlées dans les pays
qu'ils devaient traverser. Sur ce, Apollonios sourit et
répondit qu'il connaissait toutes les
langues parlées par les hommes et ainsi que leur silence.
Damis devait réaliser par la suite qu'Apollonios
possédait aussi la connaissance du langage
des oiseaux et pouvait déchiffrer les
signes formés par la trajectoire de leur vol contre le bleu
du ciel. On dit qu'Apollonios apprit à
comprendre le langage des animaux des philosophes
arabes.
La mission publique principale d'Apollonios fut
celle de la réforme religieuse comportant
l'abolition des sacrifices d'animaux qu'il replaça
par des offrandes exsangues qui
n'impliquaient pas la mort d'aucune forme de
vie animale. L'incident suivant est cité à propos
de ses enseignements de bonté envers les
animaux constituant la base de son opposition aux
sacrifices d'animaux et son plaidoyer en faveur
du végétarisme.
Quand il arriva à Babylone, après
avoir refusé de faire le salut à l'image dorée du
roi, ce
dernier, le connaissant déjà de
réputation, l'appela et, se préparant à sacrifier
un cheval blanc
au Soleil, demanda à Apollonios de l'accompagner.
Apollonios refusa en répondant, "Vous,
O Roi, sacrifiez à votre manière
et donnez-moi la permission de sacrifier à la mienne." Alors,
ayant jeté de l'encens sur la flamme et
répétant une prière au dieu, il quitta pour n'avoir
aucune part dans une offrande de sang. Quand
le roi l'invita de le joindre à la chasse dans son
parc, il exprima sa désapprobation du
plaisir de chasser et tuer des animaux sauvages gardés
pour le sport.
Après qu'ils avaient passé du temps
et conversés avec les Mages de Babylone, les deux
voyageurs, Apollonios et Damis, grimpèrent
des montagnes dont les sommets étaient voilés
dans les nuages. Non affecté par cet environnement
de plus en plus enneigé, Apollonios dit,
"Quand l'âme est sans tache, elle peut
s'élever au-delà des plus hautes montagnes" (c.-à-d.,
dans des dimensions spirituelles plus élevées).
Ils traversèrent l'Indus et rencontrèrent des
rois vêtus de blanc qui méprisait
l'ostentation. Un soir, sur une rive isolée de la rivière,
ils
trouvèrent une stèle de cuivre
inscrite avec les mots, "Ici s'arrêta Alexandre."
Arrivant à la terre des éléphants
(l'Inde), des nomades offrirent du vin de dates à Apollonios
qu'il refusa, bien qu'il ne défendit pas
à Damis d'en prendre, comme il ne lui refusait pas de
manger de la chair. Il ne voulait pas imposer
sa volonté sur son disciple mais il s'abstint des
deux.
Arrivant à la court de Phraatès,
roi de Taxila, Apollonios fut reçu avec hospitalité par cet
empereur végétarien qui mena une
vie pythagoricienne à l'exception de son faible usage de
vin. Quand il tenta de discuter avec Apollonios
à propos des avantages de l'usage modéré de
vin, disant qu'il encouragea un sommeil paisible,
Apollonios défendit le fait de ne boire que
de l'eau, disant que cela conservait le calme
de l'âme et rendait la vraie divination (voyance)
possible, laquelle le vin perturbe.
Suivant le cours du Gange, ils escaladèrent
encore plus de collines et de montagnes (les
Himalaya) ; et quand ils furent à dix-huit
jours de marche du Gange, ils apperçurent, au
milieu d'un haut plateau (Tibet) dans les montagnes,
l'habitat des hommes sages qui avaient
la même élévation que l'Acropole
d'Athènes. Un brouillard étrange enveloppa l'endroit et,
sur
les rocs qui l'entourèrent, on trouvait
des empreintes d'hommes qui étaient tombés dans une
tentative de les escalader, puisqu'une montée
presque perpendiculaire était nécessaire à ce
point.
C'est alors qu'un jeune Indien approcha les voyageurs
et, venant à Apollonios, parlant
parfaitement en Grec, lui dit de s'arrêter
et de le suivre pour la montée, disant que les Maîtres
attendaient leur arrivée et lui avaient
ordonné d'aller les accueillir. Apollonios et Damis
furent menés par leur guide vers la communauté
des sages Brahmanes demeurant dans les
hauteurs des Himalaya dont le chef était
Iarchas, un grand réformateur religieux bouddhiste.
Philostrate décrit ces sages comme "des
Brahmanes qui demeure sur la Terre mais qui ne
sont pas de ce monde ; dans des endroits fortifiés
mais sans murailles ; et qui ne possèdent
rien mais toutes choses."*
(* De de Beauvoir Préiaulaux, dans, "Les
Voyages Indiens d'Apollonios de Tyane," nous
rassemblons les faits suivants au sujet de ces
Brahmanes qu'il décrit comme une race
supérieure à l'espèce humaine.
Il écrit : "L'éducation d'un Brahmane commença même
pendant la grossesse. Pendant la période
de gestation, la mère était calmée par des chansons
et des cantiques en éloge à la
continence, lesquels en proportion de l'attention reçue,
influença salutairement sa future progéniture.
Après la naissance de l'enfant et comme il
grandissait en années, il était
transféré d'un précepteur à un autre, jusqu'à
ce qu'il soit assez
vieux pour écouter et apprendre des philosophes.
Ceux-ci vivaient sobrement, s'abstenant de
nourriture animale et de femmes et, dans un bosquet
à l'extérieur de la ville, ils passaient
leurs journées en discourant sérieusement,
communiquant leur connaissance à tous ceux qui
choisissaient de les entendre. Mais en leur présence,
le novice n'avait pas la permission de
leur parler ou de cracher, sous l'amende d'un
bannissement d'une journée de leur société. À
l'âge de trente-sept, sa vie d'étudiant
cessa.
("Les Brahmanes des montagnes subsistent de fruits
et de lait caillé de vache rehaussé de
fines herbes. Les autres vivent des arbres fruitiers
qui se trouvent en abondance près la
rivière, offrant une succession presque
constante de fruits frais, et, s'ils devaient en manquer,
du riz sauvage qui y pousse. Manger toute autre
nourriture ou même toucher à la nourriture
animale, étaient le comble de l'impiété
et de l'impureté. Chaque homme avait son propre
habitacle et vivait autant qu'il le pouvait par
lui-même, passant le jour et la plus grande partie
de la nuit dans des cantiques et des prières
aux dieux.")
Selon Damis, les Brahmanes utilisaient le sol
recouvert d'herbes de choix comme un divan.
Ils marchaient aussi en l'air ; Damis les vit.
Il vit aussi le feu qu'ils retiraient des rayons du
soleil, pendant la vénération de
l'orbe solaire. Parmi leurs autres pouvoirs miraculeux étaient
la capacité de se couvrir de nuages à
volonté et d'obtenir ce qu'ils voulaient à un moment
d'avis (par les pratiques de yoga qui créées
des 'siddhis' ou des pouvoirs surnaturels --
utilisant des lois non découvertes de
la Nature). Damis décrit ces hommes merveilleux
comme étant de stricts végétariens
qui vivaient exclusivement de fruits et de légumes.
Ils étaient vêtus de toge de lin
sans manches, ne portant aucune matériel d'origine animale. Ils
portèrent leurs cheveux longs et ils expliquaient
cette coutume sur la base des avantages
physiologiques et psychologiques puisqu'ils considéraient
que les cheveux transmettaient au
cerveau. Comme la peau qui absorbe et transmet
l'énergie solaire à la totalité du corps, ainsi
croyaient-ils que les cheveux jouaient un rôle
semblable en fonction du cerveau et pour cette
raison, ils exposaient leurs longs cheveux au
soleil aussi souvent que possible, espérant
absorber autant que possible les rayons solaires
ultraviolets si puissants en haute altitude, où
ils vivaient.
Puis, Iarchas dit à Apollonios qui fut
son père, sa mère, toutes ses expériences à
Égée et
comment Damis se joint à lui et, ce qu'ils
avaient dit et fait durant le voyage ; et il raconta
ceci avec tant de détails et avec tant
d'aisance, qu'il aurait pu être un de leur compagnon de
route. Apollonios, grandement étonné,
lui demanda comment il savait tout cela.
"Dans ce savoir," répondit Iarchas, "vous
n'êtes pas complètement manquant, et là que votre
connaissance est incomplète, nous vous
enseignerons, puisque je pense que ce n'est pas bien
de garder secret ce qui est digne d'être
connu, surtout de vous, Apollonios -- un homme
possédant une mémoire aussi exceptionnelle.
Et la mémoire, vous devez savoir, provient des
dieux et est celle que nous honorons le plus."
"Mais comment connaissez-vous ma nature ?" demanda Apollonios.
Il répondit : "Nous voyons dans l'âme
même, recouvrant ses qualités par des milliers de
symboles. Mais comme il est midi, laissez-nous
à nos dévotions dans lesquelles vous pouvez
aussi participer, si vous le voulez."*
(* La science du Yoga indien n'est pas basée
sur la vénération du "soleil" extérieur. Le yogi
médite sur le "soleil" intérieur
ou la lumière spirituelle intérieure qui peut être
vu par le
"troisième oeil" entre et derrière
les deux sourcils, celle qui se révèle quand l'attention
est
maintenue fixer sur ce centre intérieur
[chakra de l'ajna] en dedans du corps astral. Le soleil
externe, symbole de la splendeur spirituelle
intérieure n'est seulement qu'un symbole
extérieur de dévotion à
la lumière spirituelle intérieure [Na'ad, Parole ou Logos].)
Apollonios demanda à Iarchas quelle opinion
les Brahmanes avaient d'eux-mêmes et reçut la
réponse qu'ils se considéraient
comme des "dieux" [des êtres spirituels avancés] parce qu'ils
étaient "de bons hommes qui connaissaient
tout puisqu'ils se connaissaient d'abord." Iarchas
raconta ensuite à Apollonios ses vies
antérieures, affirmant que dans sa [dernière]
incarnation, il avait été un marin
égyptien.
Les Brahmanes se déshabillèrent
alors et prirent un bain, après quoi ils mirent des guirlandes
sur leurs têtes autour de leurs longs cheveux
et se rendirent au temple pour chanter leurs
cantiques. Là (citant la narration de
Damis), debout en cercle, avec Iarchas comme chef, ils
battirent la terre avec leurs bâtons jusqu'à
ce que, se gonflant comme une vague, ils
s'élevèrent dans les airs environ
deux coudées (approx. 100 cm) ; là, ils chantèrent
un
cantique, semblable au péan de Sophocle
chanté à Athènes à Asclépios. Par la
suite, ils
descendirent au sol. *
(* Selon Philostrate, les Brahmanes s'élèvent
à volonté en l'air "non pas pour la gloire stérile,
mais pour être plus proche de leur Dieu
Soleil," à qui ils prient.)
Puisqu'ils connaissaient tout, lorsque Apollonios
demanda aux Brahmanes s'ils se
connaissaient, ils répondirent à
la manière de Socrate : "Nous connaissons tout parce que
nous commençons à nous connaître
soi-même, car quiconque de nous ne serait pas admis à
cette philosophie à moins qu'il se connaisse
en premier lieu". Quand Apollonios se renseigna
à Iarchas pour savoir si le cosmos était
composé de quatre éléments, ce dernier répondit
qu'il
n'y en avait pas quatre mais cinq, le cinquième
étant l'éther. Le sage indien dit, "il y a l'éther
que nous devons considérer comme la substance
qui compose les dieux, car comme les
créatures mortelles inspirent l'air, les
natures immortelles et divines inspirent l'éther."
Lors d'une occasion quand il louait Apollonios
pour son dévouement à la science mystique,
Iarchas dit, "Mon grand ami Apollonios, ceux
qui prennent plaisir à la divination [la voyance
-- un sous-produit de l'éveil des pouvoirs
spirituels latents de l'homme moyen] deviennent
ainsi divins et contribuent au salut de l'espèce
humaine."
Pour Iarchas, le mot "salut" signifiait la santé
spirituelle et physique, car il déclarait que
parmi le grand nombre de bénédictions
que l'art de la divination conférait à l'espèce humaine,
le talent de la guérison était
le plus important. À cet art de la divination, il attribuait
pleinement "le crédit de découvrir
les simplicités [sic] qui guérissaient les morsures des
créatures venimeuses, et en particulier,
d'utiliser le virus lui-même comme cure pour
plusieurs maladies. Car je ne pense pas," ajouta-t-il,
"que les hommes n'auraient jamais osé
mélanger aux médicaments qui sauvent
la vie, ceux qui proviennent des poisons sans les
prévisions d'une sagesse prophétique."
[Note : Cela est semblable à notre concept
moderne de médecine homéopathique où
certaines substances toxiques, tel que le venin
de cobra pris en quantité infime, peut être
employé pour traiter la maladie. La reine
Élizabeth II d'Angleterre est probablement la
praticienne la plus éminente de la médecine
homéopathique dans le monde d'aujourd'hui.]
Donc, nous voyons Iarchas enseignant à
son étudiant, Apollonios de Tyane, la science de la
médecine, ainsi que l'astrologie et d'autres
sciences. Réville, dans son livre, "Apollonios de
Tyane, le Christ Païen du Troisième
Siècle," écrit comme suit à propos des Brahmanes :
"Ils
vénéraient le feu qu'ils disaient
venir directement du Soleil. ... Avec ses propres yeux, Damis
vit ces sages s'élever en l'air à
une hauteur de deux coudées, sans support extérieur et sans
aucune ruse. Les hommes sages n'habitaient pas
dans des maisons, et quand il pleuvait, ils
appelaient un nuage et s'abritaient dessous.
Ils portaient leurs cheveux longs, avaient des
mitres blanches sur leurs têtes, et étaient
vêtus de lin tissé de la seule espèce de lin qui leur
était permise de récolter. Leur
sagesse prodigieuse accablait même Apollonios qui n'était
pas
souvent étonné. Ils sont en possession
de la science absolue ; ils savent à l'instant l'histoire
passée de tout les individus qu'ils rencontrent
; ils peuvent répondre à toutes les questions.
Lorsqu'on leur demande, 'Qui êtes-vous
?', ils répondent, 'Nous sommes "dieu."' Pourquoi ?
Parce que nous sommes vertueux.'" [Voir "La Vie
et les Enseignements des Maîtres de l'Est"
par Baird T. Spalding, en 5 volumes, pour un
compte-rendu détaillé des sciences spirituelles
avancées pratiquées par les adeptes
du Yoga des Himalaya de l'Inde et du Tibet.]
Les Brahmanes reçurent tout ce dont ils
avaient besoin comme cadeau spontané de la Terre,
mangeant des légumes frais et des fruits
en saison qui leur étaient apportés par leurs
compatriotes qui demeuraient à de plus
basses altitudes. Durant leurs repas avec les sages
Brahmanes et leur roi, Apollonios et Damis furent
étonnés d'observer que la nourriture était
apportée à leur table par des robots
à trépieds, tandis que d'autres servaient d'échansons
; ces
serviteurs robots rendaient inutile le besoin
de domestiques humains. *
(* On dit que la technologie de l'Atlantide est
secrètement entreposée dans des cavernes
clandestines sous le Potala à Lhassa,
et dans un grand nombre d'autres cavernes localisées
sous les structures sédimentaires des
montagnes Himalaya. Ici, nous avons une
démonstration de quelques-unes des technologies
perdues, deux mille ans avant notre
soi-disant ère technologique avancée.)
Apollonios observa son professeur, Iarchas, produire
des miracles identiques à ceux
prétendus par le Messie du Nouveau Testament,
tel qu'exorciser de mauvais esprits hors
d'une femme possédée, guérir
un infirme, rendre la vue à un homme aveugle et restaurer un
homme aux mains paralysées à la
santé. Il avait un degré élevé de voyance,
pouvait voir à
n'importe quelle distance, voyait le passé
et le futur et, pouvait identifier les vies passées de
ceux qu'il rencontrait.
Reville note qu'Apollonios étudia l'astrologie
et la science de la divination sous Iarchas. Ces
sessions furent secrètes et Damis ne fut
pas admis. De plus, Apollonios ne lui révéleraient
pas la connaissance ésotérique
qu'il apprit de son professeur himalayen. (L'astrologie
avancée peut révéler les
dates et la durée des incarnations antérieures d'un individu
; elle est
une science exacte lorsque correctement comprise
et appliquée. La version populaire
communément disponible aujourd'hui n'est
qu'une version affaiblie de la vraie astrologie qui
révèle le mécanisme intérieur
de la roue du karma, équilibrant toutes les causes avec les
effets correspondants.)
Pendant son séjour parmi les sages Brahmanes,
Apollonios fut instruit par son Maître dans
les doctrines fondamentales du Bouddhisme réformé,
duquel mouvement Iarchas était le chef
reconnu, ayant fui à cette retraite himalayenne
pour s'échapper de la persécution par la
prêtrise Brahmane établie en Inde.
Apollonios apporta vers l'occident les enseignements
bouddhistes qu'il reçut d'Iarchas dans
la forme de certains évangiles bouddhistes, connus
comme le "Diegesis" ou "l'Évangile Original,"
lequel il traduit et récrit, l'adaptant à la langue
et à la psychologie de sa terre natale.
Parmi les ESSÉNIENS, il trouva les premiers
convertis à cette nouvelle doctrine, l'évangile
de Chrishna ; et ceux qui suivirent ces enseignements
(les Thérapeutes Esséniens connus
autrement comme les NAZARÉENS) sont devenus,
par la suite, les premiers Chrétiens. À
son départ, Iarchas donna à Apollonios
sept bagues nommées selon chacune des sept planètes
et il devait en portée une différente
à chaque jour de la semaine ; il lui dit que ces sept bagues
lui donneraient santé et longue vie. Avant
de partir, Iarchas prophétisa qu'Apollonios, même
pendant sa vie, atteindrait les honneurs d'une
divinité.
Ainsi, durant quelques mois, Apollonios vécut
parmi des hommes qui étaient des 'dieux' en
forme humaine, et il apprit d'eux la sagesse
spirituelle qu'il était destiné de ramener à
l'Occident comme base d'une nouvelle religion
(Christianisme) de laquelle il devait être le
fondateur. Ce fut d'Iarchas qu'il reçut
la mission qui devait l'envoyer rôder toute sa vie parmi
les temples des pays méditerranéens,
pour restaurer les anciens mystères à leur pureté
antérieure.
Lorsqu'il quitta son Maître Brahmane, Apollonios
avait l'assurance qu'il serait en
communication télépathique constante
avec lui et recevrait ses directives et ses instructions
là qu'il pourrait se trouver -- ce qui
fut plus tard réellement le cas. *
(* Sur ce sujet, parlant de la Voie Intérieure
sur laquelle Apollonios comptait toujours pour
être dirigé, Magre écrit
: "Nous ne saurons jamais à quel ordre appartenait l'esprit guide
d'Apollonios ; si l'être qui le dirigeait
prenait une forme aussi chaste que la sienne et aussi
belle que la statue des dieux qu'il aimait contempler
ou si la voix venait d'un Maître lointain
qui souhaitait voir son élève réussir
la mission qu'il lui avait confiée.
("'Je continuerai à vous parler comme si
vous étiez présents,' Apollonios avait dit en quittant
ses Maîtres indiens.
("Étaient-ce leurs mots qu'il entendit
à distance ? A-t-il reçu par inspiration divine l'afflux
de
leurs sages pensées ? L'homme à
qui il donna le nom d'Iarchas a dû apporter le confort d'un
appui distant au voyageur infatigable, l'errant
mystique".)
********************************
http://www.apollonius.net/bernard6f.html
Apollonios le Nazaréen
Apollonios Quitte Iarchas et Revient en Grèce
Par Dr. R. W. Bernard, B.A., M.A., Ph.D. (1964)
*
Donc, Apollonios quitta son Maître et professeur.
Et n'est-ce pas possible que, tel que le
nom Apollonios fut changé à celui
de Jésus dans le Nouveau Testament, qu'Iarchas devint
son "Père" et que les Brahmanes demeurant
dans les hauteurs des Himalaya devinrent les
"anges du ciel ?" Comme cadeau de départ,
les sages Brahmanes, au périmètre de leur vallée
de médiation, donnèrent à
Apollonios et Damis des chameaux sur lesquels traverser l'Inde
jusqu'à la Mer Rouge, où ils poursuivirent
leur voyage sur l'eau.
Apollonios revint en Grèce de l'Inde pour
accomplir la même mission que Pythagore s'était
donné comme but avant lui, notamment,
apporter la Sagesse de l'Est à l'Occident. Pythagore
fut persécuté et tout se termina
par l'incendie du lieu de rencontre des pythagoriciens dans
lequel lui et ses disciples étaient assemblés.
*
(* En quittant les Brahmanes, Apollonios se considéra
comme leur émissaire pour accomplir
en Grèce ce que leur dernier étudiant,
Pythagore, avait fait cinq siècles plus tôt. À ce sujet,
Mme St Clair Stoddard écrit : "Il conçut
donc que sa mission soit de restaurer aux Grecs
quelque chose de l'ancienne sagesse de Pythagore.
Et à la fin de ces voyages, il fut doté de
sagesse occulte [spirituel] qui renforcirent
ses propres talents surhumains et, revenant en
Grèce, il fut considéré
comme un personnage divin."
(Le fait qu'Apollonios se considéra comme
poursuivant le travail que Pythagore avait
commencé cinq siècles auparavant
est démontré par son énoncé à l'esprit
d'Achille, dans
lequel il fit référence à
Pythagore comme "mon ancêtre spirituel.")
Lors de son voyage de retour, Apollonios envoya la lettre suivante à Iarchas :
"À Iarchas et les autres sages, salutations,
d'Apollonios : Je me suis rendu chez-vous en
voyageant sur la terre ; avec votre aide, je
reviens chez-moi par la mer, et j'aurais pu même
revenir dans les airs -- telle est la sagesse
que vous m'avez partagée. * Même quand je serai
parmi les Grecs, je n'oublierai pas ces choses
et je continuerai de communiquer avec vous --
ou bien, j'ai bu par erreur de la tasse de Tantale.
Adieu à vous, les meilleurs philosophes."
(* de Beauvoir Priaulaux, dans son livre, "Les
Voyages Indiens d'Apollonios de Tyane," écrit
en 1873, fait l'observation suivante sur l'énoncé
: "Facile et agréable comme ce mode de
transport [air] puisse être, Apollonios
y eut recours qu'une fois -- ce fait mémorable quand
vers midi, il disparut du tribunal de Domitien
et le même soir, rejoignit Damis à
Ciachaerchia.")
Selon une autre traduction, nous pouvons lire la lettre d'Apollonios comme suit :
"Je suis venu à vous par la terre et vous
m'avez donné la mer, plutôt, en partageant avec moi
votre sagesse, vous m'avez donné le pouvoir
de voyager à travers le ciel. J'apporterai ces
choses aux esprits des Grecs et je communiquerai
avec vous comme si vous étiez présents, si
ce n'est que je n'ai pas bu de la tasse de Tantale
en vain". *
(* Apollonios reçut la "tasse de Tantale"
d'Iarchas, son maître, symbolisant la sagesse qui
était sa mission d'apporter en Grèce
comme Pythagore l'avait fait avant lui. Tantale est
célèbre pour avoir volé
la tasse de nectar des dieux ; elle représentait "l'amrita," l'océan
de
l'immortalité et de sagesse des Hindous.)
Mead, dans son livre, "Apollonios of Tyana," fait
le commentaire suivant sur cette citation :
"De ces phrases mystérieuses, il est évident
que 'l'océan' et 'la tasse de Tantale' sont
identiques avec la 'sagesse' qui avait été
donné à Apollonios -- une sagesse qu'il devait
rapporter de nouveau à la mémoire
des Grecs. Il déclare clairement qu'il revint de l'Inde avec
une mission distincte et avec les moyens de l'accomplir,
car, ayant appris le Brahma Vidya*
de leurs lèvres, non seulement avait-il
bu de l'océan de sagesse mais il avait aussi appris
comment converser avec eux quoique son corps
soit en Grèce et les leurs en Inde."
(* Brahma Vidya : la connaissance de Brahma ou
Dieu, la Conscience spirituelle universelle
qui crée, soutient et remplit le Cosmos
entier.)
****************************
http://www.apollonius.net/bernard7f.html
Apollonios le Nazaréen
Les Travaux d'Apollonios en Grèce
Par Dr. R. W. Bernard, B.A., M.A.,
Ph.D. (1964)
*
À son retour en Grèce, Apollonios
voyagea de ville en ville, visitant les temples où il
restaura les anciens mystères en rééduquant
les prêtres. Selon Mead, "une idée paraît avoir
été de répandre parmi les
fraternités religieuses et les institutions de l'Empire quelque
portion de la sagesse qu'il avait rapporté
de l'Inde."
Son travail fut d'unifier les divers credo en
révélant leur origine commune et leur nature, et
donc de favoriser la fraternité de l'espèce
humaine. Son premier travail fut d'abolir la
coutume barbare des sacrifices animaux et de
les remplacer par des offrandes d'encens et de
fleurs. Son but fut d'éloigner les esprits
des prêtres et des laïques des FORMALITÉS
EXTÉRIEURES de la religion, des rituels
et des sacrifices vers la SIGNIFICATION
INTÉRIEURE, et de remplacer l'idolâtrie
par la COMMUNION MYSTIQUE [méditation]
avec le Dieu qui demeure à l'INTÉRIEUR.
Pour accomplir cela, il alla à tous les
endroits sacrés de la Syrie, l'Égypte, la Grèce et
l'Espagne ; il atteint même le roc de Gades
qui devint plus tard Cadix, [près la pointe Sud de
l'Espagne, près de Gibraltar] qui était,
selon Pline, la dernière partie du continent qui échappa
à la catastrophe d'Atlante. Ses voyages
l'emmenèrent aussi loin que la Gaule. Cependant, son
travail principal de réforme religieuse
fut en Grèce.
Quand Apollonios vint à Éphèse,
les citoyens laissèrent leur travail et le suivirent, lui rendant
hommage et respect. Selon la coutume des Stoïciens,
le premier discours d'Apollonios donné
à Éphèse fut du portique
du temple de Diane, les exhortant à investir leur temps dans l'étude
et la philosophie (spiritualité) et d'abandonner
leurs vies désordonnées et leurs sports cruels.
Il prêcha aussi sur la "Communauté
des Biens" ("communisme"), illustrant son discours avec
la parabole des moineaux.
En discourant un jour dans une des promenades
couvertes d'Éphèse sur l'entraide mutuelle et
les avantages du "communisme," plusieurs moineaux
étaient perchés sur un arbre tout près
en parfait silence. Soudainement, un autre moineau
arriva et commença à pépier, comme s'il
voulait dire quelque chose aux autres. Après
quoi, tous commencèrent à pépier aussi et
s'envolèrent, quittant le nouveau venu.
L'assistance superstitieuse d'Apollonios fut frappée
par la conduite des moineaux et pensa que c'était
un augure de quelque chose d'important.
Mais le philosophe continua son sermon, expliquant
que le moineau avait invité ses amis à
un banquet. Sur ce et non loin de là,
un garçon glissa et tomba, perdant le maïs qu'il portait
dans un bol ; il en ramassa la plupart et partit.
Trouvant les grains éparpillés, le petit moineau
s'envola immédiatement pour inviter ses
amis à la fête. La plupart de la foule partit en
courant pour voir si cela était vrai ;
et lorsqu'ils revinrent en criant, tout étonnés, Apollonios
parla comme suit :
"Vous voyez quel soin les moineaux prennent l'un
envers l'autre et combien heureux ils sont
de partager avec tous leurs nourritures. Et pourtant,
nous, les hommes, nous ne les
approuvent pas ; qui plus est, si nous voyons
un homme partager ses biens avec d'autres,
nous appelons cela du gaspillage, de l'extravagance
et ainsi de suite, et nous désignons
ceux-ci comme des adulateurs et des parasites.
Que nous restent-ils alors sauf de nous
enfermer chez-nous comme des oiseaux que l'on
fait engraisser, remplissant nos ventres dans
la noirceur jusqu'à ce que nous éclations
de graisse ?"
Durant un autre discours à Éphèse,
Apollonios afficha son pouvoir de clairvoyance
exceptionnel en observant un événement
qui se déroulait au loin. Au milieu de son discours,
il vit le meurtre de Domitien à Rome ;
cessant soudainement son discours, il s'écria,
"Éphésiens, gardez vos esprits,
puisqu'en ce jour, le tyran est abattu." Il dit alors ce qu'il avait
vu aux gens étonnés, notamment
que Domitien avait été attaqué par Stéphane
et blessé ; par
la suite, comme Philostrate le raconte, "ses
gardes du corps, entendant le bruit et concluant
que cela était anormal, se dépêchèrent
dans son cabinet et, trouvant le tyran évanoui, mirent
fin à sa vie."
Philostrate décrit cet incident comme suit :
"D'abord, le ton de sa voix baissa comme par appréhension
; cependant, il continua son
discours, mais en hésitant et avec moins
de force qu'à l'habitude, comme un homme qui avait
un autre sujet à l'esprit que celui duquel
il parlait ; enfin, il cessa complètement de parler
comme s'il ne pouvait pas trouver ses mots. Fixant
alors le sol, il fit trois ou quatre pas et
s'écria : 'Frappez le tyran, frappez !'
Et cela, non comme un homme qui voit une image dans
un miroir, mais comme celui qui voit une scène
réelle devant ses yeux, comme s'il y
participait directement."*
(* Nous devons comprendre que Domitien, un tyran
dégénéré, fut responsable pour les
atrocités les plus terribles commises
contre des individus à tendance spirituelle et
philosophique et, à travers la persécution,
il fut déterminé à éliminer toute la plus haute
connaissance spirituelle qu'Apollonios souhaitait
déciminer. C'est dans le contexte du plus
grand bien spirituel de la race humaine entière
qu'Apollonios fut soulagé d'apprendre la mort
du tyran. Individuellement, il aurait sans doute
eut la même compassion pour lui en tant
qu'âme, telle que pour tout autre homme.)
Se retournant vers son auditoire étonné,
il leur dit ce qu'il avait vu. Bien qu'ils espéraient que
cela soit vrai, ils refusèrent de le croire
et pensèrent qu'Apollonios avait pris congé de ses
sens. Mais le philosophe répondit doucement
:
"Vous êtes justifiés de ne pas vous
réjouir jusqu'à ce que les nouvelles vous parviennent de
la façon habituelle; moi, je vais rendre
grâce aux Dieux pour ce que j'ai vu."
Pendant son séjour à Éphèse,
Apollonios prédit que la ville serait affligée par une peste;
et
plus tard, en visitant Smyrne, des émissaires
vinrent à lui d'Éphèse, le suppliant de secourir
les gens de ce terrible fléau. "Quand
il entendit cela," écritPhilostrate, "il dit, 'je pense que le
voyage ne devrait pas être retardé,'
et aussitôt qu'il prononça ses mots, il était à
Éphèse."
Aélien se référait à
cet évènement comme étant parmi les chefs d'accusation
pour lesquels
Apollonios serait poursuivi en justice à
son procès devant Domitien à Rome, car lorsqu'il
parut parmi les Éphésiens malheureux
frappées par la peste, il les rassura, promettant qu'il
mettrait fin au fléau et c'est ce qu'il
fit. On dit qu'Apollonios enraya le fléau d'Éphèse
en
détruisant un 'démon' déguisé
en vieil homme mendiant.
Comme résultat de sa présence et
de son travail envers les citoyens, la ville d'Éphèse, qui
était si notoire pour sa frivolité,
fut ramenée par l'enseignement d'Apollonios à la culture
de
la philosophie et la poursuite de la vertu. À
ce sujet, Lecky, dans son "History of European
Morals," écrit :
"Apollonios fut admiré à Éphèse
; les 'diables' eux-mêmes contribuèrent à sa popularité
à
travers les oracles qu'ils donnèrent en
sa faveur. On dit qu'il réforma la ville de son oisiveté,
de son amour de la danse et d'autres pitreries
à laquelle elle était intoxiquée et qu'il s'efforça
de rendre les habitants amicaux les uns envers
les autres. Il travailla de façon similaire dans
les autres villes d'Ionie pour réformer
les coutumes des gens et pour établir l'unité parmi
eux."
En visitant les temples, avisant les prêtres
et discourant aux gens, Apollonios passa son
temps à Éphèse. Il voyagea
aussi à d'autres villes d'Ionie, adjacentes à Éphèse
où il adressa
les gens. Partout il fut reçu par des
manifestations de joie et de révérence. Les gens
s'assemblèrent pour l'entendre et plusieurs
bénéficièrent de ses discours et guérisons.
Les
prêtres et les oracles de Colophons et
de Didymes avaient déjà déclaré en sa faveur
et toutes
les personnes dans le besoin furent commandées
par l'oracle de se référer à Apollonios ; telle
fut la volonté d'Apollon et des Parques.
Des ambassadeurs furent envoyés de toutes les villes
principales d'Ionie lui offrant leur hospitalité.
Smyrne envoya des ambassadeurs et lorsque
Apollonios les questionna pour la raison de l'invitation,
il répondit : Je viendrai ; notre
curiosité est mutuelle."
Arrivant à Smyrne, les Ioniens qui participaient
à leur festival Pannonien vinrent à sa
rencontre. Là, les gens se querellaient
pour rien et furent divisés dans leurs opinions sur tous
les sujets qui regardaient le bien-être
public et la bonne administration de la ville. Il les
exhorta dans leurs différends à
rivaliser les uns envers les autres en donnant le meilleur
conseil ou en exécutant les devoirs des
citoyens le plus fidèlement possible, et en
embellissant leur ville avec des oeuvres d'art
et des édifices gracieux.
Apollonios livra plusieurs discours à Smyrne,
se limitant toujours aux sujets les plus utiles
de son auditoire. Il fut l'invité de Théron
l'aîné, un stoïcien et un astronome.
Entrant à Athènes, Apollonios fut
reconnu et apprécié des gens comme il s'approcha et
traversa la foule, parmi les salutations et les
acclamations de joie, peu importe le caractère
sacré de l'occasion. Quand il alla temple
faire application pour l'initiation dans les mystères,
Apollonios fut refusé par l'hiérophante
sur la base qu'il était un 'enchanteur.' En réponse,
Apollonios nomma le successeur au poste d'hiérophante
qui, il prévit, l'initierait à une date
future, laquelle prédiction fut accomplie
par la suite.
En livrant une conférence à Athènes,
le discours d'Apollonios fut interrompu par un
adolescent possédé d'un rire saugrenu
qu'il trouva être sous possession démoniaque.
Apollonios cessa son discours et commanda au
démon [un esprit astral rebelle --
habituellement un fantôme qui ne peut pas
quitter le monde des vivants] de sortir de
l'adolescent et de donner un signe de son départ.
Cela se produit bientôt à la surprise de
l'auditoire. L'adolescent suivit par la suite
un mode de vie philosophique.
Entendant parler des frivolités avec lesquelles
les Athéniens étaient maintenant habitués à
célébrer les Dionysies, Apollonios
les réprimanda en leur rappelant les exploits de leurs
ancêtres et leur liaison légendaire
avec Boréas, le plus masculin des vents [en d'autres
termes, lançant un appel à leur
plus haute nature spirituelle]. Un autre abus qu'il arrêta à
Athènes fut la présentation des
combats de gladiateurs.
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http://www.apollonius.net/bernard8f.html
Apollonios le Nazaréen
Sa Visite chez les Gymnosophistes
Par Dr. R. W. Bernard, B.A., M.A., Ph.D. (1964)
*
Nous arrivons maintenant à la visite d'Apollonios
chez les "Gymnosophistes" de la Haute
Égypte, que Damis appelle les "philosophes
égyptiens nus," bien que selon Mead, le mot "nu"
signifie probablement "légèrement
vêtu." Qu'ils aient pu être originairement des
missionnaires bouddhistes qui voyagèrent
vers l'Ouest est indiqué par une déclaration d'un
des plus jeunes membres de la communauté
qui la laissa pour suivre Apollonios. Il racontait
qu'il était venu joindre la communauté
par rapport au compte-rendu enthousiaste de son père
qui lui avait dit que ces "Éthiopiens"
venaient de l'Inde ; ainsi, il s'était joint à eux au lieu
de
faire le long et périlleux voyage à
l'Indus à la recherche de la sagesse. Si cela est vrai, ces
Gymnosophistes devaient être originairement
des missionnaires bouddhistes qui avaient
voyagé vers l'Ouest, s'établissant
en Égypte, recrutant des membres chez les Égyptiens, les
Arabes et les Éthiopiens et, avec le passage
du temps, oublièrent leur origine. Cela explique
la grande ressemblance des doctrines des Gymnosophistes,
des Esséniens et des Thérapeutes
à celles des Bouddhistes, autre que l'importation
directe des enseignements bouddhistes par
Pythagore et Apollonios. *
(*Voir les livres d'Arthur Lillie, "Buddhism in
Christianity" et "India in Primitive
Christianity," pour des détails sur la
contribution des missionnaires bouddhistes en Palestine,
en Égypte, en Syrie et en Asie Mineure,
à la formation des premières communautés
d'Esséniens, de Thérapeutes et
de Nazaréens dans ces régions qui, plus tard, devinrent la
base
sur laquelle le Christianisme fut élevé.
Un grand nombre de volumes dans la Bibliothèque
d'Alexandrie furent également d'origine
Bouddhiste.)
Selon Mead, les Gymnosophistes furent vraiment
une secte d'Esséniens avancés ou des
Thérapeutes, tel que décrit par
Philon dans "Sur la Vie Contemplative." La description que
Philon donne de la communauté de Thérapeutes
qu'il visita sur le rivage du Lac Maréotis
près d'Alexandrie, correspond de très
près avec celle de Damis de la communauté des
Gymnosophistes en Haute Égypte. Les deux
démontrent les signes indubitables suivants de
l'influence et de l'origine bouddhiste :
1 -- Dans les deux cas, les membres donnèrent
toutes leurs possessions avant de joindre la
communauté.
2 -- Il y avait une période de noviciat et une initiation dans l'ordre.
3 -- L'abstinence de viande et de vin était obligatoire.
4 -- Les deux pratiquaient l'art de la guérison.
5 -- Les deux suivirent la règle de la communauté des biens.
6 -- Les deux prirent des serments de chasteté et de pauvreté.
7 -- Les deux adoptèrent et élevèrent les enfants des étrangers et les orphelins.
En effet, la communauté des Gymnosophistes
qu'Apollonios visita aurait pu être une des
communautés des Thérapeutes décrit
par Philon, laquelle il visita à la même période.
Selon Mead, cette communauté de Gymnosophistes
fut d'origine bouddhiste, ayant été établi
par des moines bouddhistes. L'origine des doctrines
des Esséniens et des Thérapeutes fut
retracée par quelques missionnaires bouddhistes
envoyés par Ashoka, l'empereur bouddhiste
de l'Inde, vers le milieu du troisième
siècle avant J.-C. en Syrie, en Égypte, en Macédoine
et
les parties de l'Asie Mineure où des communautés
esséniennes vinrent à exister par la suite.
Bien qu'il soit possible que ces communautés
aient pu exister auparavant et avoir été
d'origine orphique et pythagoricienne, il est
probable que ces missionnaires bouddhistes y
trouvèrent un auditoire impressionnable.
Mead écrit, "Tel que certains attribueraient
la constitution des communautés des Esséniens et
des Thérapeutes à l'influence pythagoricienne,
d'autres attribueraient leur origine à la
propagande bouddhiste ; et non seulement traceraient-ils
cette influence aux doctrines et aux
pratiques esséniennes, mais ils référent
même les enseignements généraux au sujet du Christ
à une source bouddhiste dans un cadre
juif monothéiste. De plus, certains diraient que deux
siècles avant le contact direct de la
Grèce avec l'Inde, provoqué par les conquêtes d'Alexandre
-- l'Inde, à travers Pythagore, influença
grandement et de façon permanente toute la pensée
grecque subséquente."
À la frontière entre l'Égypte
et l'Éthiopie, Apollonios fit l'éloge d'un adolescent égyptien,
Timasio, pour sa chasteté, le voyant comme
ayant plus de mérite qu'Hippolyte, parce qu'en
vivant chastement, il ne parle ou ne pense pas
à la divinité d'Aphrodite [énergies
reproductrices] autrement qu'avec respect.
Lorsque les philosophes gymnosophistes demandèrent
à Apollonios de leur expliquer sa
sagesse, il répondit humblement que Pythagore
en était l'auteur, bien qu'il l'ait dérivé des
Brahmanes. Cette sagesse, ajouta-t-il, lui avait
parlé dans sa jeunesse, disant :
"Pour les sens, jeune homme, je n'ai pas d'attrait
; ma tasse est remplie de labeurs jusqu'au
bord. Si quelqu'un choisit mon mode de vie, il
doit résoudre de bannir de sa table toute
nourriture qui avait déjà eut la
vie animée, de perdre la mémoire du vin et donc, ne plus
porté
un toast avec la tasse à la sagesse --
la tasse qui contient le vin représentant les âmes fraîches.
La laine ne le réchauffera pas, ni quoique
ce soit qui provient d'une bête. Je donne à mes
serviteurs des chaussures de liber ; et ils dorment
comme ils peuvent. Et si je les trouve
dominer par les joies de l'amour [convoitise],
je suis prêt à les jeter dans des fosses dans
laquelle la justice qui suit la sagesse les poursuivra
; en effet, je suis si sévère avec ceux qui
choisissent mon mode de vie que je lie même
leur langue par une chaîne.
"Un sens inné de droiture et de bien, et
de ne jamais ressentir que le sort de quiconque est
meilleur que le vôtre ; des tyrans frappant
avec la peur au lieu d'être un esclave effrayé de la
tyrannie ; et les Dieux bénissent d'autant
plus leurs petites offrandes que ceux qui versent
devant eux le sang des taureaux. Si vous êtes
pur, je vous donnerai aussi la connaissance de
l'avenir et je remplirai vos yeux si plein de
Lumière que vous pourriez reconnaître les Dieux
que les héros connaissent, et tester et
affliger les formes ombragées qui feignent les
configurations des hommes."
En adressant ainsi les Gymnosophistes, Apollonios
parla à des philosophes qui vivaient
comme lui, car ces sages égyptiens ne
mangeaient aucune nourriture d'origine animale, étant
de stricts végétariens comme les
sages Brahmanes des Himalaya, les sages de l'Est qu'il avait
déjà visité.
Un dialogue socratique fort intéressant
eut lieu entre Thespésion, le père supérieur de la
communauté des Gymnosophistes, et Apollonios
sur les mérites comparatifs des manières
grecques et égyptiennes de représenter
les dieux. Se renseignant auprès d'Apollonios à savoir
si Phidias et Praxitèle étaient
montés au ciel pour prendre l'empreinte des formes des dieux
afin de les reproduire dans la matière,
Apollonios répondit que l'imagination est la vision de
plus hautes réalités ou les archétypes
divins des choses, et que chaque homme possède son
Moi Supérieur -- son ange de beauté
divine qui, comme les dieux, habite un monde céleste.
Il conclut que les sculpteurs grecs réussirent
à reproduire ces plus hautes réalités, celles que
Pythagore et Platon considérèrent
être les vrais êtres des choses. Apollonios dit,
"L'Imagination est beaucoup plus sage que l'imitation
; car l'imitation ne fait que ce qui a
déjà été vu, alors
que l'imagination produit ce qui n'a jamais été vu, le concevant
en référence
à la chose qu'elle est vraiment. L'imagination
est une des facultés les plus puissantes, car elle
nous permet d'atteindre les réalités
de plus près."
Sur ce, Thespésion affirma au contraire
que les Égyptiens n'osèrent pas donner de forme
précise aux dieux ; ils ne les représentèrent
que par des symboles auxquels était affixée une
signification occulte. Ainsi commença
la représentation des dieux à travers les différentes
formes animales.
A cela Apollonios répondit que le danger
est que les gens communs pourraient adorer ces
symboles et se créer des fausses idées
des dieux. La meilleure chose serait que l'adorateur se
conforme et se façonne pour lui-même
une image de l'objet de sa vénération sans
représentation extérieure ou idole.
*
(*Concernant ce dialogue, Mead commente comme
suit : "Apollonios, un prêtre d'une
religion universelle, aurait pu signaler le bon
et le mauvais côté des arts religieux grecs et
égyptiens et, enseigna sûrement
la meilleure voie de la vénération sans symbole, mais il
ne
soutiendrait pas un culte populaire contre un
autre." [Mead : Apollonius of Tyana])
À son retour d'Égypte, Apollonios
donna son approbation à la conduite de Titus après qu'il
prit Jérusalem, en refusant d'accepter
une couronne des nations avoisinantes. Titus, étant
alors associé avec son père dans
le gouvernement, invita Apollonios à Argos et le consulta
quant à son futur comportement de souverain.
Apollonios dit qu'il lui enverrait un
conseiller, son compagnon, Démétrios
le Cynique, et bien que Titus trouva le nom Cynique
désagréable, il acquiesça
de bonne grâce. Une autre fois, il consulta Apollonios sur son
destin en privé.
Bien qu'ils aient les meilleurs intellects de
l'Empire romain à leur disposition, l'empereur
Vespasien et son fils Titus préférèrent
consulter Apollonios pour des conseils à propos de la
gestion de leur empire. Dans sa dernière
lettre à Titus, Vespasien confesse qu'ils étaient ce
qu'ils étaient grâce au bon conseil
d'Apollonios. *
(*Apollonios était plus sage que la plupart
des hommes parce qu'il puisa sa sagesse d'une
plus haute source, des dieux ; cela fut exprimé
dans un mot par Apollonios dans sa réponse
au Consul Télésine, qui lui demanda,
"Et quelle est votre sagesse ?" "Une inspiration,"
répondit le sage.)
À une occasion, Vespasien voyagea de Rome
en Égypte pour demander conseil à Apollonios
en matières politiques. Il trouva le sage
assis dans un temple. L'approchant et s'excusant pour
son intrusion, l'empereur, un admirateur passionné
du philosophe, dit, "Vous avez la plus
grande perspicacité de la volonté
des dieux et je ne souhaite pas troubler les dieux contre leur
volonté."
Lors de cette rencontre, Apollonios donna à
son visiteur imposant un bel exemple de ses
pouvoirs prophétiques et clairvoyants.
Il dit, "O Zeus, cet homme qui est debout devant vous
est destiné à reconstruire le temple
que les mains des malfaiteurs ont incendié." Au moment
même, le temple à Rome était
en flammes, un fait qui fut plus tard confirmé par Vespasien.
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Apollonios le Nazaréen
Les Procès d'Apollonios par Néron et Domitien
Par Dr. R. W. Bernard, B.A., M.A., Ph.D. (1964)
*
Pendant le règne de Néron, les philosophes
furent poursuivis en justice sous le prétexte d'être
des devins. Pour ne pas mentionner d'autres cas,
Musonius, le deuxième plus important
philosophe après Apollonios, fut emprisonné
à cause de sa philosophie et vint près de perdre
sa vie. Avant l'arrivée d'Apollonios et
de sa troupe aux portes de Rome, un certain Philolaos
de Citium tenta de les dissuader de continuer.
Pour Apollonios, cela paraissait comme une
épreuve divinement décrétée
pour séparer les plus forts de ses disciples des plus faible (qui,
cependant, il ne blâma pas) ; ainsi, de
trente-quatre disciples, rien que huit restèrent avec lui,
les autres faisant diverses excuses pour s'éloigner
de Néron et de la philosophie.
Entrant à Rome, Apollonios dénonça
publiquement la tyrannie régnante comme étant
tellement cruelle que les hommes n'avaient pas
le droit d'être sage. Ses discours étant tout
publics, aucunes accusations furent apportées
contre lui pour un certain temps. Il parla aux
hommes importants de la même manière
qu'aux gens du peuple. Une protestation publique
contre le luxe, lors d'une journée de
fête dans un gymnase que l'empereur dédiait en
personne, mena à son expulsion de Rome
par le ministre de Néron, Tegellinus, qui
désormais, fit suivre Apollonios de proche.
Une occasion se présenta enfin lors d'une
épidémie de rhumes et les temples furent pleins de
gens faisant des supplications pour l'empereur,
parce qu'il avait mal à la gorge et la "voix
divine" était enrouée. Plein d'indignation
à la folie des multitudes, Apollonios resta calme,
mais essaya de calmer un disciple en lui disant
de "pardonner les dieux s'ils prennent plaisir
des bouffons."
Ce propos fut rapporté à Tigellinus
qui le mis en état d'arrestation. Cependant, l'emmenant
devant son tribunal, il se trouva confus et,
craignant ses pouvoirs surhumains, lui rendit la
liberté. Philostrate nous dit qu'à
son procès, "un dénonciateur, bien éduqué,
vint comme
témoin, ayant été la ruine
de plusieurs. Il tenait dans sa main un parchemin où était
écrit le
chef d'accusation et il le brandit comme une
épée devant les yeux d'Apollonios, se vantant de
l'avoir rendu tranchant et que son heure était
venue. Sur ce, Tigellinus déroula le manuscrit,
et là, à son grand étonnement,
ne vit ni lettre ni caractère. ... Toutes ces choses paraissaient
divines à ces yeux et au-delà du
pouvoir humain ; et pour montrer qu'il ne voulait pas se
mesurer à un dieu, il lui ordonna d'aller
où il voulait puisqu'il était trop puissant pour être
sujet à l'autorité."
Quand Domitien monta sur le trône et commença
à exhiber la même vanité morbide et la
cruauté qui avait caractérisé
Néron, nous trouvons Apollonios voyageant partout dans
l'Empire, semant des graines de mécontentement
et de rébellion contre le monstre couronné.
Il dit intrépidement à Domitien,
"Je suis le sujet d'Apollon et non le vôtre."*
(* Apollonios fut très différent
du plus compromettant Messie chrétien, qui se prouva
beaucoup plus acceptable à Constantin
ainsi qu'à sa court, prêchant comme le faisait de
"Rendre à César les choses qui
sont à César." Cette doctrine fut l'opposée de celle
prêchée
par le révolutionnaire Apollonios, un
ennemi de la tyrannie. Cela démontre clairement
pourquoi les Romains avaient refusé d'accepter
le Christianisme tant qu'Apollonios était à sa
tête, et pourquoi immédiatement
après son remplacement par Jésus (au Conseil de Nicée
en
l'an 325 A.D.), une secte 'communiste' jadis
persécutée, composée de pauvres et d'opprimés,
fut élevée pour devenir la religion
impériale des empereurs romains.)
Apollonios n'avait tenté de lancer une
révolution (contre la tyrannie) seulement qu'à un
endroit mais partout dans l'Empire. Des révolutions
surgirent n'importe où qu'il aille. Il alla
en Gaule, et avec Vindex, il leva l'étendard
de la révolte. *
(* Il ne peut y avoir aucun doute qu'Apollonios
fut derrière la révolte de Vindex en Gaule, de
concert avec le Gouverneur de Bétique.
Après son expulsion de Rome, Apollonios alla en
Espagne pour assister dans la préparation
de la révolte contre Néron. Damis conjectura cela
de l'entretien secret de trois jours qu'Apollonios
eut avec le Gouverneur de la Province de
Bétique, qui vint à Cadix en particulier
pour le voir, dont les derniers mots à Apollonios
furent, "Au revoir et souvenez-vous de Vindex.")
À Chio et Rhodes, il réussit à
instaurer des réformes politiques. Plus tard, par rapport à
Domitien -- un deuxième Néron,
non moins cruel que son prédécesseur et le dépassant
même, comme si cela était possible
-- nous trouvons un Apollonios actif et courageux
voyageant d'un coin de l'Empire romain à
l'autre, semant partout des graines de
mécontentement et de rébellion
contre le tyran de Rome. Encore plus tard, nous le trouvons
parrainant une conspiration contre Domitien en
faveur du vertueux Nerva.
Découvrant le complot contre lui, Domitien
ordonna l'arrestation d'Apollonios mais même
cela ne le dissuada pas. Quand Vespasien fut
empereur, Apollonios le supporta et le conseilla
tant qu'il essaya, avec dignité, de suivre
ses directives ; mais quand il priva les villes grecques
de leurs privilèges, il réprimanda
l'empereur directement. "Vous avez asservi la Grèce," lui
écrit-il. "Vous avez réduit un
peuple libre à l'esclavage."
Quand sous Domitien, Apollonios devint l'objet
de suspicion de l'empereur pour critiquer
ses actes comme il l'avait fait pour les folies
de Néron, au lieu de se porter loin de Rome, il
affronta le tyran face à face. Traversant
d'Égypte en Grèce et prenant le bateau à Corinthe,
passant par la Sicile, il navigua jusqu'à
Putéoli et la bouche du Tibre, et de là, à Rome où
il
fut jugé et acquitté.
Apollonios considéra la sagesse comme sa
maîtresse souveraine et, même sous Domitien,
défendit la liberté. Il n'avait
pas peur pour sa vie et, bien qu'un grand nombre de philosophes
allassent en exil involontaire pendant le règne
de Domitien, Apollonios fut déterminé de
rester sur place et prendre les armes pour le
bien de Rome contre Domitien, comme il l'avait
fait contre Néron, sachant bien que Domitien
le condamnent à la mort. À l'imploration de
son disciple, Démétrios, ne pas
entrer à Rome au risque de sa vie après que Domitien eut
menacé d'emprisonner et de mettre à
mort tout philosophe qui resta dans la ville ou tenta d'y
entrer, Apollonios répondit:
"J'ai élevé la norme de la liberté,
et en ce moment, elle est traduite en justice --
l'abandonnerai-je ? Si oui, de quelle amitié
puis-je être digne après avoir ainsi trahi mes amis
aux mains du bourreau ? ... Ma vie n'est pas
nécessaire ; aller à Rome, ma conscience me dit
que si. Par conséquent, je serai vrai
à moi-même et j'affronterai le tyran. ... Je vais à
Rome !
Car, comme Phrasea Paetus disait, j'aimerais
mieux être tué aujourd'hui que de m'exiler
volontairement demain."
Quelques-unes des paroles d'Apollonios contre
Domitien, le successeur de Néron au trône
de Rome qui surpassa même son prédécesseur
en cruauté, ayant été enregistré, on nous dit
qu'il devint un suspect à travers sa correspondance
avec Nerva et ses associés Ofitus et
Rufus. Quand les poursuites judiciaires furent
entamées contre eux, Apollonios adressa les
mots suivants à la statue de Domitien
: "Idiot ! Vous en savez si peu au sujet des Destins
[Loi du Karma] et de la Nécessité
! Celui qui est destiné à régner après vous,
si vous devez le
tuer, reviendra encore à la vie."
Cela fut rapporté aux oreilles de Domitien
par l'entremise d'Euphrate. Ayant pressenti que
l'empereur avait décidé sur son
arrestation, Apollonios anticipa la sommation en se rendant
en Italie avec Damis. À Putéoli,
il rencontra Démétrios qui lui dit qu'il avait été
accusé de
"sacrifier un garçon pour recevoir des
divinations en faveur des conspirateurs," et que les
chefs d'accusations supplémentaires contre
lui furent son habillement étrange et la vénération
que certains lui conféraient. Démétrios
essaya de dissuader son maître de rester pour braver
la colère d'un tyran insensible par la
défense la plus juste, mais Apollonios répondit qu'il
projeta de rester et de répondre aux chefs
d'accusation, car s'enfuir d'un procès légal pourrait,
croyait-il, donner l'apparence de sa culpabilité.
Et, où pourrait-il s'enfuir ? Sans doute,
au-delà des limites de l'Empire romain.
S'il avait chercher un refuge chez les hommes qui le
connaissaient déjà, il devrait
reconnaître qu'il avait laissé ses amis être détruits
par une
accusation qu'il n'avait pas osée affronter
lui-même.
Devant le tribunal, Aélien, le préfet
de Domitien, accusa Apollonios d'être vénéré
par les
hommes et de se penser digne des mêmes
honneurs que celles des dieux. Apollonios fut jeté
en prison où il passa son temps à
exhorter les prisonniers au courage et à élever leurs esprits.
Conduit devant Domitien, il défendit courageusement
Nerva, Rufus et Orfitus, que Domitien
avait emprisonné comme conspirateurs.
Domitien insista qu'il devrait se défendre seul des
chefs d'accusations, et non les autres qui étaient
condamnés. Apollonios, plutôt que de se
défendre, les déclara innocents
et protesta contre l'injustice de présumer leur culpabilité
avant le procès.
Domitien répondit en lui disant qu'il pourrait
choisir la méthode de sa propre défense ; et sur
ce, il ordonna que l'on coupe sa barbe et ses
cheveux et le fit mettre en chaînes tel que
réservé pour les pires criminels.
(Philostrate juge fausse une lettre attribuée à Apollonios
implorant l'empereur de le libérer de
ses chaînes.)
Se sentant troublé au sujet du sort de
son maître dans la prison de Domitien, Damis fut
rassuré par Apollonios qui dit, "Il n'y
a personne qui nous mettra à mort."
"Mais quand, maître," demanda Damis, "serez-vous mis en liberté ?"
"Demain," répondit-il, "si cela dépend du juge, et cet instant, si cela dépend de moi."
Sans dire un mot, il retira sa jambe hors des
liens et dit à Damis, "Vous verrez la liberté dont
je jouis et, par conséquent, je vous demande
de maintenir votre esprit." Il remit ensuite sa
jambe dans les liens.
Durant son séjour en prison, Domitien envoya
un Syracusien qui était son "oeil et sa langue"
à Apollonios, lui disant qu'il pourrait
gagner sa liberté s'il donnait de l'information au sujet
de la supposée conspiration contre l'empereur
; mais il dut quitter sans résultat. Apollonios
envoya alors Damis à Putéoli. Ils
devaient l'attendre là avec Démétrios, après
avoir fait sa
défense.
La liste suivante stipule les chefs d'accusations que Domitien avait porté contre Apollonios :
Premier chef d'accusation : Avoir porter des vêtements
qui diffèrent de ceux des autres
hommes, s'attirant ainsi des foules de gens bruyants
au détriment du bon ordre de la ville. De
porter les cheveux longs et de ne pas vivre en
accord avec la société.
Deuxième chef d'accusation : Permettre et encourager les hommes de l'appeler un dieu.
Conduit devant le tribunal, Apollonios négligea
le monarque et ne jeta même pas un coup
d'oeil vers lui. L'accusateur l'ordonna de regarder
vers "le dieu de tous les hommes," après
quoi Apollonios éleva ses yeux au plafond,
indiquant, selon Philostrate, qu'il regardait Zeus.
Après sa défense triomphante, qu'il
fit spontanément, puisqu'il ne fut pas autorisé de lire la
longue défense qu'il avait préparée
auparavant, Domitien l'acquitta, lui demandant,
cependant, de rester pour qu'il puisse converser
avec lui en privé. Apollonios le remercia,
mais ajouta un reproche sévère:
"À cause des misérables qui vous
entourent, des villes et des îles sont remplies d'exilés,
le
continent avec les gémissements, les armées
avec la lâcheté et le Sénat avec la suspicion." Il
disparut alors soudainement de leur présence
; et l'après-midi du même jour, il apparut à
Damis et Démétrios à Putéoli
tel qu'il l'avait promis, à un moment ou ils désespéraient
de ne
plus jamais le revoir [c.-à-d., il disparut
de devant l'empereur Domitien à Rome et se
matérialisa de nouveau 150 milles plus
loin à Putéoli].
Après avoir dormi, se reposant des événements
difficiles récents à Rome, Apollonios dit à
ses disciples qu'il quittait pour la Grèce.
Démétrios avait peur qu'il n'y soit pas en sécurité,
mais Apollonios répondit que si toute
la Terre appartenait au tyran, ceux qui meurent en
plein jour avaient un meilleur lot que ceux qui
vivent dissimulés. À ceux en Grèce qui lui
demandèrent comment il s'était
échappé, il dit simplement que sa défense avait réussi.
Ainsi,
quand plusieurs venant d'Italie racontèrent
ce qui s'était passé vraiment, il fut presque vénéré,
étant considéré divin, surtout
parce qu'il ne s'était pas vanté de la merveilleuse manière
de sa
fuite.
[Note : Après son procès en 92 jusqu'en
97, une année après que Nerva eut succédé
Domitien, Apollonios habita en Grèce,
probablement à Éphèse. Apollonios dit une fois,
"Vivez inaperçu ; mais si cela est impossible,
quitter la vie de façon inaperçue." Étant vrai à
lui-même et souhaitant "quitter la vie
de façon inaperçue," Apollonios composa un "message
secret" à l'empereur Nerva et demanda
à Damis de le livrer à Rome en personne. Après le
départ de Damis, Apollonios alla dans
un temple caché, "mourut" et n'a plus jamais été vu.]
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