3ème PARTIE
Les OVNI et la défense
Chapitre 10) Prospectives stratégiques
Chapitre 11) Implications aéronautiques
Chapitre 12) Implications scientifiques
et techniques
Chapitre 13) Implications politiques
et religieuses
Chapitre 14) Implications médiatiques
Jusqu'à présent aucun
accident, et a fortiori aucun acte hostile, n'a eu pour origine certaine,
du moins officiellement, un OVNI; aucune
menace OVNI ne s' est fait sentir
en France, même si des manoeuvres d'intimidation ont été
avérées (chapitres 1. 1, 2. 1 et 2-3).
Cependant, de nombreuses manifestations
observées par des témoins dignes de foi pourraient être
le fait d'engins d'origine extraterrestre.
En effet, s'il s'agissait d'engins
terrestres, ceux-ci ne pourraient être qu'américains et, malgré
toutes les précautions de secret, cela se
serait su. Le premier prototype
d'avion furtif a volé fin 1977, l'existence d'avions furtifs a été
connue environ dix ans après, en 1988. Or
les observations crédibles
et avérées d'OVNI débutent en 1944.
Certes, ce sujet suscite encore
parfois un scepticisme amusé, sinon une certaine méfiance
à l'égard de ceux qui révoquent sérieusement,
mais en l'absence d'explications
des phénomènes observés, l'hypothèse d'une
origine extraterrestre ne peut plus être écartée. Nous
nous
proposons d'étudier, dans
cette troisième partie, les conséquences, sur les plans stratégique,
scientifique,
politique, religieux et médiatique,
de cette hypothèse compatible avec les connaissances scientifiques
actuelles.
Chapitre 10 Prospectives stratégiques
La définition d'une stratégie
face à un "adversaire" impose de le connaître, de comprendre
ses intentions et de percevoir ses modes
d'action. Dans le cas présent
nous ne pouvons qu'émettre des hypothèses élaborées
à partir des faits observés et de leur interprétation,
en
essayant de répondre a trois
questions: qui seraient-ils ? Quelles seraient leurs intentions ? Chercheraient-ils
ou auraient-ils déjà établi des
contacts ?
10.1 Quels extraterrestres ? Qui et comment seraient-ils ?
Une cohérence relative ressort
des nombreuses descriptions des phénomènes : soucoupe, sphère
ou cylindre lumineux, vol stationnaire,
suivi d'accélérations
foudroyantes, absence de bruit, vitesse largement supersonique sans bang
sonore, effets électromagnétiques associés
perturbant le fonctionnement des
dispositifs radioélectriques ou électriques proches. A l'évidence,
ces extraterrestres seraient forcément
intellectuellement doués
et technologiquement en avance sur nous, pour avoir su réaliser
ce que nous ne savons pas encore faire. Mais le
reste demeure mystérieux!
Morphologie, constitution physique, type de vie, forme de communication
et de société, sens des valeurs,
notion de temps, motivations...
S'ils nous observent, il faut noter une apparente contradiction entre l'intérêt
qu'ils paraissent nous
témoigner et leur furtivité.
Plutôt que nous observer, il semble qu'ils veuillent se montrer à
nous et nous acclimater progressivement à
l'idée de leur existence.
10.2 Quelles intentions et quelle stratégie déduire de leur comportement ?
L'extrapolation, à partir
d'une analyse rationnelle des buts que pourraient poursuivre la ou les
civilisations extraterrestres, devrait
permettre de se faire une idée
des stratégies qu'ils mettraient en oeuvre, et partant nous conduire,
en réplique, à en déduire les grandes
lignes de ce que pourraient être
nos propres stratégies. Des OVNI se sont manifesté ces dernières
décennies un peu partout dans le
monde, avec des pointes surprenantes
entre 1952 et 1954, sans que nous puissions en déduire une ligne
de conduite bien définie. Que
chercheraient-ils ?
Après les phases d'observation
et de démonstration de leur existence, il nous semblerait logique
qu'ils cherchassent à imprimer leurs
marques et leur volonté
aux Etats de la Terre, or aujourd'hui, rien ne permet de déduire
de leurs manifestations l'existence d'une volonté
directrice servant des buts que
nous sommes aujourd'hui incapables de discerner. Il est plausible que l'on
puisse attribuer aux Etats-Unis
des contacts privilégiés.
Mais rien ne contredit le possible établissement d'autres contacts
avec certains pays européens ou encore avec la
Russie, la Chine ou le japon, d'autres
peut-être... Il parait cependant difficile d'imaginer qu'ils auraient
pu se positionner sur Terre avec la
complicité de certains Etats.
De plus, les hypothèses de contacts n'autorisent pas à déduire
l'existence d'un quelconque statu quo avec ces
visiteurs. En effet, depuis 1947,
les manifestations sporadiques d'OVNI et même l'apparition de vagues
répétées se sont poursuivies. On
serait en droit de penser que ces
visiteurs - forts de leur supériorité - montrent leur intention
de continuer à se faire connaître dans les
lieux les plus divers de la planète
et de poursuivre l'exécution de plans, dont les finalités
et les moyens nous échappent encore. Il se
pourrait qu'ils aient, dès
avant 1947, et après, conçu des craintes sur l'avenir de
la Terre, menacée dans sa survie par des risques de
conflagration atomique. Leurs influences
ont pu être accompagnées de démonstrations appropriées:
- survols de bases de missiles
nucléaires dont un exemple est donné au chapitre 3,
- manoeuvre d'intimidation contre
des avions comme à Luxeuil et Téhéran (chapitres 1.
1 et 2.3), - paralysie de témoins, arrêt des
moteurs, extinction des lumières
(San Carlos de Bariloche, chapitre 2-5).
Les progrès réalisés
dans la conquête de l'espace et dans le développement du nucléaire
pourraient les inquiéter. Ne serait-il pas logique
de penser que ces civilisations
extraterrestres auraient établi des stations, voire des colonies,
dans la ceinture des astérides et pourquoi pas
des relais sur la Lune ? Nos incursions
et des projets étudiés aux Etats-Unis de modification, à
coups de bombes H, des orbites
d'astér6ides pour les rapprocher
de l'orbite terrestre, aux fins d'exploitation minière, pourraient
les gêner. Pour l'instant ils ne paraissent
pas s'immiscer dans nos affaires,
mais il convient de se demander ce qu'ils recherchent effectivement. Veulent-ils
envahir la Terre ? La
préserver d'une autodestruction
nucléaire ? Connaitre et conserver le patrimoine que nos civilisations
ont créé au cours des siècles ?
Devant ces incertitudes sur leurs
intentions, nous ne pouvons préjuger de l'avenir et, en particulier,
considérer qu'ils continueront à ne pas
intervenir. Certaines de leurs
entreprises, à notre égard, pourraient donc, sur le long
terme, ne pas être innocentes. Peut-être n'ont-ils que
faire de nos sensibilités
et des politiques des Etats ?
10.3 Répercussions des manifestations d'OVNI sur le comportement officiel et officieux des Etats
Les répercussions ont été
d'inégale importance. Suivant ce que l'on peut connaître des
réactions des Etats, il est loisible de les classer,
dans notre hypothèse, en
:
a) Etats inconscients des phénomènes
extraterrestres ou qui s'estiment non concernés,
b) Etats conscients des phénomènes
extraterrestres mais dépourvus de moyens d'investigation,
c) Etats conscients des phénomènes
extraterrestres et pourvus de moyens d'investigation,
d) Etats entrés en contact
avec une ou plusieurs civilisations extraterrestres et qui ont établi
des
relations et/ou entamé une
collaboration politique, scientifique et technique.
10.4 Des contacts auraient-ils été établis avec un ou plusieurs Etats ?
Des individus prétendent
avoir été contactés, dans un but d'études ou
en vue de l'établissement de relations d'intelligence à intelligence.
Peut-on imaginer des contacts directs
et continus, au plus haut niveau d'un ou de plusieurs Etats, en particulier
les Etats-Unis ? Il est vrai
que l'attitude de ce pays est des
plus étranges depuis la vague de juin 1947, suivie de l'affaire
de Roswell en juillet 1947 (c£ annexe 5). Si
les Américains ont pu recueillir
à cette occasion ou à d'autres, au minimum, des débris
ou des épaves entières de vaisseaux
extraterrestres, en plus ou moins
bon état, et même des cadavres d'humanoïdes, un certain
type de contact aurait bien été établi.
Les premières déclarations
et réactions sont souvent considérées comme plus probantes
que les affirmations ultérieures. Ainsi,
immédiatement, après
ce qui deviendra plus tard l'affaire de Roswell, le général
Twining a été chargé d'établir un rapport secret
sur les
'disques volants". dont l'existence
) été révélée que 22 ans plus tard dans
le rapport Condon. Il en ressort que ceux-ci existent bel et bien.
Or, les Etats-Unis ont pratiqué,
depuis cette époque, une politique de secret croissant (classification
au-dessus d'ultra secret"de certains
dossiers d'OVNI, selon le général
Barry Goldwater) et de désinformation continue. Les conclusions
étranges du rapport Condon n'en
sont qu'un épisode. Pourquoi
et comment un secret d'une telle importance aurait-il pu, malgré
tout, être préservé jusqu 'à aujourd'hui ?
La réponse la plus simple
serait que les Etats-Unis veulent conserver à tout prix une supériorité
technologique militaire sur les pays
concurrents, et, peut-être,
un contact privilégié.
Cette politique de secret et de
désinformation a pu être dictée par le souci compréhensible
de ne pas créer de mouvements de panique ou
d'engouements irrationnels dans
le public, ou celui, à l'époque, de se prémunir contre
les actions de l'URSS, ou encore, de façon plus
prosaïque et politique, de
ne pas apparaître aux yeux des électeurs comme incapables
de fournir des explications convaincantes sur ces
phénomènes. Il ne
fallait sans doute pas porter atteinte au prestige des forces armées,
incapables d'interdire ces viols de l'espace aérien, et
prêter le flanc à
des attaques contre les budgets militaires de la part des opposants politiques.
Tout est envisageable, même la crainte de
voir différentes agences
gouvernementales accusées d'avoir menti, à un moment ou à
un autre.
Quoi qu'il en soit, il est symptomatique
et illustratif de relever que les Etats-Unis se sont dotés, dès
1953, d'un arsenal répressif
impressionnant, toujours en vigueur
semble-t-il. Ils ont promulgue, en particulier, deux ordonnances militaires
AFR (Air Force
Regulation) 200-2 et JANAP 146
(Joint Army Navy Air Force Publication), l'une interdisant la divulgation
au public d'informations
relatives à des observations
d'objets non identifiés et l'autre qui fait de la divulgation non
autorisée d'une observation d'OVNI par son
auteur une infraction passible
de 10 ans d'emprisonnement et de 10 000 $ d'amende. L'ordonnance JANAP
s'applique aux militaires mais
aussi aux pilotes de compagnies
civiles et aux capitaines de la marine marchande.
10.5 Quelles dispositions devons-nous prendre dès maintenant
Que les OVNI soient ou non d'origine
extraterrestre, le phénomène OVNI est déjà
parmi nous et nous impose, de toute façon, une
vigilance critique; il comporte,
en particulier, des risques de manipulations déstabilisatrices aux
plans médiatique, psychologique, culturel
et religieux: terreur panique,
guerre des mondes, psychoses créées par des sectes ou des
lobbies, etc. Ces risques sen-
ibles de peur cosmique, ainsi que
la découverte et sans doute la conquête à venir du
cosmos, justifient désormais de la part des élites
politiques, scientifiques et intellectuelles,
une certaine vigilance cosmique propre à prévenir toute surprise
choquante, interprétation
erronée et manipulation
malveillante ou malsaine.
A n'en pas douter, des mesures
sont à envisager aux plans national et international. Quelles que
soient les données de la problématique
politique américaine, et
devant une attitude de secret persistante, comment concevoir des relations
politiques et militaires harmonieuses
entre alliés, en particulier
au sein de l'OTAN, qui devraient être normalement fondées
sur une confiance élémentaire, si l'accès à
des
informations technologiques, en
particulier, d'une importance aussi incalculable, n'était pas partagé
?
10-5.1 Structures nationales
Si la France veut affirmer sa présence
dans ce domaine, il paraît urgent de développer le SEPRA qui
devra:
- renforcer ses moyens matériels
et humains, pour être en mesure de recueillir les informations relatives
à toutes les manifestations
d'OVNI, tant en Europe que dans
le monde, - développer ses possibilités d'enquête et
d'analyse, - renforcer son statut de représentation
et de relations extérieures.
De même, il conviendrait
de créer, au plus haut niveau de l'Etat, une cellule en liaison
avec le SEPRA, chargée:
- d'élaborer toutes hypothèses
prospectives,
- de promouvoir les recherches
scientifiques et techniques et, à ce titre, disposer d'un budget
minimum, léger,
- de proposer des éléments
de stratégie militaire,
- de participer à la mise
au point d'accords sectoriels de coopération avec des pays européens
et étrangers intéressés. Il est à noter que
de
nombreux pays se sont déjà
dotés d'organismes légers de recueil des observations d'OVNI
au sein de leurs armées ou de leurs services de
renseignement.
10. 5.2 Structures européennes
Il serait souhaitable, ensuite,
que les Etats européens et la Commission de l'Union européenne
mènent toutes recherches et entreprennent
auprès des Etats-Unis des
démarches diplomatiques, en exerçant les pressions utiles,
pour élucider cette question capitale, qui doit
s'inscrire dans le cadre des alliances
politiques et stratégiques. Peut-être serait-il à propos
que la France proposât à la Commission de
créer en son sein - pour
ne pas demeurer aveugle, muette et paralysée - un organisme spécial
plus élargi de coordination, doté des
moyens humains et matériels
nécessaires
10.6 A quelles situations devons-nous nous préparer ?
Quelles stratégies pourrions-nous
élaborer dans les situations suivantes - apparition d'OVNI et volonté
extraterrestre d'établir un contact
officiel et pacifique, - découverte
fortuite ou non d'une microbase ou d'une base sur un point quelconque du
territoire ou de l'Europe :
attitude à adopter face
à une puissance amicale ou non, - invasion (peu probable compte
tenu du fait qu'elle aurait pu être conduite avant
la découverte de 1' atome)
et attaques localisées ou massives sur des points stratégiques
ou non, - manipulation ou désinformation
délibérée
en vue de déstabiliser d'autres Etats. S'agissant de la première
situation évoquée, il n'est pas interdit d'avancer que les
Etats, qui
se seraient dotés d'outils
de recherche et d'analyse élaborés, auraient peut-être
plus de chances que d'autres d'être choisis comme
interlocuteurs privilégiés,
mais avec quels risques et quels avantages ?
CHAPITRE 11 lmplications aéronautiques
11.1 Pourquoi des implications aéronautiques ?
Il n'est intellectuellement pas
possible de rester indifférent devant un phénomène
aéronautique inexpliqué auquel ont été confrontés
de
nombreux pilotes civils et militaires.
Sur plusieurs centaines de cas aéronautiques avérés,
les implications sont principalement de cinq
types : - simple observation d'un
phénomène par l'équipage, les passagers ou le personnel
au sol, - détection d'une piste sur un écran
radar, ce qui se produit dans un
cas aéronautique sur cinq, aboutissant parfois à l'enregistrement
d'une piste comme cela a été le cas le 28
janvier 1994 au Centre de détection
et de contrôle (CDC) de Cinq-Mars-la-Pile (c£ chapitre 1),
perturbation des moyens électriques
ou électroniques au sol (San Carlos de Bariloche) ou de bord (Téhéran),
- accompagnement d'avion (San Carlos
de Bariloche, RB-47...
- comportement d'apparence agressive
(Mirage IV, élève pilote de Tours, cas de Téhéran...
Le nombre des témoignages
et la qualité des témoins interdisent d'éluder le
phénomène, aussi le personnel de l'aéronautique, et
plus
particulièrement celui de
la défense, doit-il être sensibilisé et préparer
à faire face. Comment en effet vouloir ignorer un phénomène
qui se
manifeste par la traversée
régulière de notre espace aérien par des mobiles dont
le comportement donne à penser qu'ils sont pilotés par
une intelligence. Peut-on prétendre,
parce que cela paraît dépasser nos connaissances techniques,
que cela ne relève pas de notre
compétence ? Si nous ne
faisions rien, le principe même de la défense et du renseignement
aériens serait remis en question.
Les premières observations
faites par des aviateurs remontent au début des années 40.
Depuis, le nombre d'observations inexpliquées
(après expertise : PAN D),
rapportées par des pilotes ou des contrôleurs, s'élève
à plus de 500. Rappelons que ce chiffre est en France de
trois ou quatre depuis 19 5 1.
Il appartient à l'armée de l'Air de prendre en compte ces
phénomènes qui, jusqu'à preuve du contraire,
évoluent principalement
dans l'espace aérien.
11.2 Qui est impliqué ?
11.2.i Le personnel navigant
Le personnel navigant est naturellement
concerné, et plus particulièrement les pilotes, car, qu'ils
soient civils ou militaires, ils occupent
une place privilégiée
pour observer et seraient les premiers concernés en cas d'incident
(risque de collision en particulier). Cela est
particulièrement vrai pour
le pilote de combat, parce qu'il est entraîné à surveiller
sans cesse le ciel et qu'il dispose aujourd'hui de
systèmes d'armes de plus
en plus performants, capables de détecter des objectifs de plus
en plus rapides et de plus en plus petits à des
distances de plus en plus grandes.
Le couple pilote/système d'armes est plus que jamais un excellent
instrument d'observation, et serait
notre premier moyen d'intervention
si d'aventure cela s'avérait nécessaire. Les préoccupations
du pilote de ligne sont différentes, car,
outre le fait qu'il ne dispose
pas des mêmes équipements, sa priorité est à
l'évidence la sécurité de ses passagers ; s'il reste
un partenaire
privilégié dans la
quête du renseignement, il serait totalement démuni face à
une attitude agressive d'un OVNI.
11.2.2 Les contrôleurs
Le contrôleur radar est bien
sûr concerné, mais, selon qu'il est civil ou militaire, les
moyens de contrôle à sa disposition lui offrent des
possibilités différentes.
Dans les deux cas, en liaison radio avec le pilote, c'est lui qui reçoit
en premier le compte rendu d'observation de
l'équipage. Il doit erre
préparé à noter et faire compléter les observations
transmises avec la lucidité que lui donne le recul de sa position.
S'agissant de la détection
radar, seul le contrôleur militaire dispose des équipements
adéquats pour détecter un objet volant qui n'applique
pas les règles de la circulation
aérienne générale. En effet, les radars militaires
de défense aérienne permettent de présenter sur le
scope
radar du contrôleur militaire,
à la fois la visualisation de la détection primaire et la
visualisation synthétique utilisée par les contrôleurs
civils (voir annexe 1). De même,
ils sont les seuls a pouvoir obtenir une image d'appareils évoluant
aux vitesses supposées des OVNI.
Enfin les moyens d'enregistrement
et de restitution des situations radar en place dans les Centres de détection
et de contrôle (CDC)
permettent de faire si nécessaire
des investigations complémentaires.
11.2.3 Les météorologues
Les phénomènes insolites
trouvent souvent leur explication dans les phénomènes météorologiques.
Le doute peut facilement être levé si
les services spécialisés
sont informés de l'intérêt de leurs observations. Tout
le personnel militaire et civil spécialisé en météorologie
doit
donc pouvoir répondre à
cette attente.
11.2.4 Les ingénieurs du CNES
Les ingénieurs du CNES sont
les spécialistes français de l'espace. Ils ne peuvent rester
indifférents aux phénomènes des OVNI. La
connaissance de notre Univers,
l'observation du ciel et la surveillance exercée sur tout ce qui
s'y déploie les désignent tout naturellement
pour diriger l'étude des
phénomènes extraterrestres. Nous avons décrit leurs
travaux ci-avant.
11.2.5 Les ingénieurs du secteur aéronautique
Les ingénieurs du secteur
aéronautique sont naturellement concernés. Leurs travaux
sont présentés dans le chapitre suivant consacré aux
implications scientifiques et techniques.
11.3 Comment impliquer l'aéronautique
11.4
Pour que le personnel de l'aéronautique
s'implique avec ses moyens, il faut savoir l'intéresser et pour
cela l'informer sur le phénomène,
préciser ce que l'on attend
de lui, définir les actions réflexes à avoir et l'attitude
à observer.
11-3.1 Informer le personnel
Informer revient tout d'abord à
faire admettre la possibilité de la présence dans notre ciel
d'engins extraterrestres. Il faut vaincre la peur
du ridicule, avouer que l'on a,
à défaut de certitude, de fortes présomptions fondées
sur une liste d'exemples choisis parmi les
témoignages issus du monde
aéronautique. Il faut, en outre, toucher toutes les générations.
Des conférences d'information peuvent être
facilement programmées dans
les écoles de l'aéronautique pour les jeunes générations
(Ecole de l'air, Ecole nationale de l'aviation civile
(ENAC, Sup'Aéro ... ) et,
pour les moins jeunes, au cours des stages de formation complémentaire
en cours de carrière, et, à l'évidence,
au sein du Collège interarmées
de défense, le CID) et de I'IHEDN. Le SEPRA fait d'ores et déjà
des conférences à l'ENAC dans le cadre
de la formation des contrôleurs
civils, il reste à étendre cette pratique à toutes
les écoles de formation du personnel navigant quelle que
soit la spécialité
enseignée. Pour les générations actives, ces conférences
peuvent être facilement reprises, pour la partie militaire, dans
les
Centres de détection et
de contrôle et les unités navigantes, et, du moins pour les
contrôleurs civils, dans les Centres régionaux de la
navigation aérienne (CRNA).
S'agissant du personnel navigant civil, les compagnies aériennes,
Air France en particulier, ont mis sur pied,
à l'intention des équipages,
une fiche d'information systématique périodiquement mise
à jour.
Cette information doit, par ailleurs,
être actualisée de façon régulière sachant
que l'objectif visé est de permettre au futur témoin, acteur
ou simple observateur, de maîtriser
son attitude face au phénomène observé. Si l'on veut
que le personnel s'implique, il faut qu'il sache
comment réagir en temps
réel, communiquer quoi et à qui, prendre les mesures correspondant
à la situation présente, etc. C'est dans ce
but qu'il convient de définir
avec lui les actions réflexes qu'il doit appliquer et l'attitude
à adopter.
11-3.2 Actions réflexes
Il est en effet nécessaire
d'inculquer au personnel, confronté au phénomène,
les actions réflexes qu'il doit avoir, sachant qu'il peut n'être
qu'un simple observateur ou, dans
certains cas, avoir à prendre des mesures concrètes (exemple
de San Carlos de Bariloche : extinction
surprise des lumières de
la piste d'atterrissage au milieu du phénomène OVNI). Il
est bien certain que pour demeurer maître de son
attitude face à un événement
imprévu et mal connu, il vaut mieux y être préparé.
Ces actions réflexes sont de types différents selon qu'il
s'agit d'observer, d'enregistrer
un témoignage, de transmettre les informations recueillies ou de
réagir en temps réel pour prendre les
mesures ad hoc face au phénomène.
11-3.3 Attitude à adopter
La conduite à tenir nous
semble se résumer comme suit: observer, noter le maximum de détails,
prendre si possible des photographies,
rendre compte, en laissant aux
visiteurs l'initiative d'une éventuelle prise de contact et éviter
une médiatisation prématurée.
11.3.3.1 Observation objective
Devant une situation inconnue, il
faut se méfier de toute réaction instinctive d'autodéfense
qui pourrait être facilement interprétée comme
une provocation. Il faut se contenter
d'observer et éviter toute initiative visant à rechercher
le contact.
11.3.3.2 Alerter
Une fois un phénomène
constaté, il convient de rendre compte afin d'alerter, d'une part
les autres équipages, ce qui se pratique
couramment, et, d'autre part, les
autorités au travers de la chaîne opérationnelle du
contrôle aérien pour le civil et de la défense aérienne
pour le militaire.
11.3-3.3 Rester discret vis-à-vis du public.
Témoin d'un tel phénomène,
il faut savoir adopter une certaine discrétion vis-à-vis
de la presse. Il est essentiel de permettre aux
scientifiques d'exploiter le renseignement
avant de laisser les médias déclencher la curiosité
du grand public, qui pourrait conduire à la
disparition d'éléments
importants.
CHAPITRE 12 lmplications scientifiques et techniques
L'importance pour la défense au sens large du phénomène OVNI conduit à différentes propositions.
12.1 Renforcer le recueil et l'analyse des données
Il convient bien sûr de continuer
et, si possible, d'étendre géographiquement le travail de
collationnement, de première analyse et de
classement des données et
des témoignages fait successivement par le GEPAN puis par le SEPRA,
ce qui a été décrit dans les chapitres 5
et 6.
12.2 Entreprendre une veille et susciter des travaux amont
Des études présentées
au chapitre 8, on peut conclure que s'impose une veille technologique,
au moins passive et de préférence active,
dans les domaines de la propulsion
de pointe, comme par exemple la magnétohydrodynamique. Il est vraiment
essentiel de savoir ce que
font les autres nations à
ce sujet. Dans d'autres domaines de pointe l'étude des différents
témoignages pourrait se conjuguer avec des
expériences scientifiques
appropriées pour permettre des progrès importants. Un exemple
type est celui des faisceaux de particules ou de
micro-ondes avec leurs effets :
outils, armes... Tous ces sujets sont dans l'ensemble plus amont que les
problèmes techniques étudiés
actuellement par la DGA ou les
organismes publics de recherche. Ils ne seront donc pas traités
sans qu'une décision ne soit prise au plus
haut niveau de l'Etat.
12.3 Pousser la réflexion pour situer les phénomènes dans un cadre global
Les travaux mentionnés ci-avant
permettront de régresser dans les modélisations partielles
des phénomènes observés, avec des retombées
non négligeables pour la
défense et l'industrie. Mais l'interprétation globale des
phénomènes, bien documentés mais inexplicables,
demandera d'autres recherches.
Les principales ont trait à l'hypothèse extraterrestre: citons
pour mémoire les recherches actuelles sur la
détection des planètes
extra-solaires, qui prendront un tour nouveau lorsque le VIT (Very Large
Telescope) de l'ESO (European
Southern Observatory) au Chili
permettra leur observation directe. Chaque découverte de planète,
faite aujourd'hui indirectement, par les
perturbations qu'apporte la planète
à son étoile, rencontre la faveur des médias.
Moins spectaculaires, mais passionnants
pour un public cultivé, sont les travaux sur l'origine de la vie,
qui sont menés internationalement
\a un rythme satisfaisant. Ils
sont à la base de l'exobiologie, science de la vie extraterrestre
(voir annexe 3). Les études sur l'évolution et
ses mécanismes sont handicapées
actuellement par des querelles d'école. Elles sont importantes pour
notre sujet: comment la vie
pourrait-elle évoluer ailleurs
? Insuffisamment développées, mais importantes aussi, sont
les réflexions sur la genèse et le devenir des
civilisations. Elles se prolongent
normalement par des scénarios de prospective à long terme
pour notre planète, et bien entendu pour
d'autres.
Le voyage interstellaire, tel qu'il
est évoque en annexe 4 - titrée "La colonisation de l'espace"
doit faire l'objet d'une veille au moins
passive. Ce sujet est couramment
traité aux Etats-Unis, où de nombreux contrats d'étude
de la NASA ou du Pentagone concernent la
propulsion par antimatière,
dans l'espace solaire ou interstellaire. C'est également aux Etats-Unis
que l'astronome Papagiannis a obtenu
voici quelques années un
contrat de la NASA pour détecter, dans la ceinture d'astéroïdes
située entre les planètes Mars et Jupiter,
d'éventuelles cités
spatiales. Il a observé pour cela les photos prises en 1983 par
le satellite IRAS, et recherché d'éventuelles émissions
infrarouges anormales provenant
d'objets de cette ceinture. Il semblerait que la NASA n'ait pas renouvelé
le contrat de Papagiannis, qui
n'aurait pas produit de résultat.
12.4 Les études spéciales
Certaines études ne relèvent
pas des sciences et technologies "dures" pour les voyages interstellaires,
la stabilité des sociétés embarquées
demande à être étudiée.
Quelle est en particulier leur dimension minimum ? - Il faudrait analyser
discrètement, mais à fond, les
différentes tentatives de
désinformation mises en oeuvre par certains gouvernements étrangers;
le souci de ces gouvernements de
s'approprier seuls d'éventuelles
technologies futuristes d'aéronefs militaires et d'armes pourrait
contribuer à expliquer ces tentatives (voir
annexes 5 et 7). - Il conviendrait
de prévoir, d'ores et déjà, les mesures a prendre
et les décisions à mettre en oeuvre au cas où se
produiraient des événements
comme des contacts indubitables, physiques ou radioélectriques,
avec une civilisation extérieure.
CHAPITRE 13 lmplications politiques et religieuses
L'appréciation des influences
qu'exercerait la confirmation formelle de l'existence d'OVNI et de civilisations
extraterrestres sur la situation
politique et religieuse des Etats
de la Terre, pourrait relever de la gageure. Toutefois, l'exercice est
moins ardu lorsque nous essayons de
nous mettre à la place d'extraterrestres
qui auraient pris la Terre pour champ d'observation et/ou d'intervention.
Nous allons--utiliser cette
méthode. Il convient de
poser, bien sûr, comme résolues les difficultés techniques
et humaines qui nous permettraient de dépasser les
limites de notre Système
solaire, voire de notre galaxie :
- Soit, au cours de voyages séculaires,
à bord de "vaisseaux-monde", dans lesquels des milliers de volontaires
embarqués verraient leurs
générations se renouveler.
Il faut garder à l'esprit que ces engins seront dans l'impossibilité
de regagner un jour la Terre, du moins le
supposons-nous, ce qui conférera
- de facto - au gouvernement de bord une autonomie politique et une liberté
de décision, indépendantes
des ordres et des programmes établis
avant le départ de la Terre (cf annexe 4 : "la colonisation de l'espace").
- Soit, en quelques mois ou années
- selon des concepts scientifiques et des techniques totalement révolutionnaires
qui restent à imaginer
- à l'aide d'appareils ou
de sondes, pilotés par des équipages classiques ou par des
androïdes bioniques, qui suivraient les instructions
reçues d'une station mère
ou de la Terre.
Au cours de ces explorations, nous
pourrions découvrir un ou plusieurs astres peuplés d'êtres
évolués plus ou moins proches de nous,
"humains", humanoïdes, ou
créatures plus étranges. Ils auraient créé
des civilisations comparables ou plus avancées que la nôtre
actuelle,
ou ne seraient dotés que
d'aptitudes rudimentaires à la civilisation, à moins qu'ils
ne soient encore demeurés qu'au stade de la survie
élémentaire.
(Nota Bene: dans ce chapitre, les
numéros entre parenthèses renvoient à 14 bibliographie,
pp. 87 à 89)
13.1 Première phase : observation à distance
Il parait raisonnable de penser
que nos explorateurs terriens auront reçu pour mission d'observer
pacifiquement ces mondes et/ou de
conquérir, purement et simplement,
ces nouveaux territoires pour y faire souche (cf infra 13.4). L'état
d'avancement des populations
locales dictera vraisemblablement
le mode, la nature et la durée de ces observations dont les préliminaires
seront, bien entendu,
d'analyser:
les êtres vivants, leurs
manières de penser et de vivre, leurs langages, leurs religions
et croyances, leurs arts, sciences, techniques et
armements, leurs institutions politiques,
leurs organisations sociales et leurs Histoires en général,
- les milieux dans lesquels vivent
ces populations, les animaux, les végétaux, les mineraux,
etc.
Cette première phase, excluant
tout contact physique ou matériel, serait celle de l'observation
scientifique de laboratoire in vivo: écoutes
électroniques, télédétections,
enregistrements, décryptages des langages, analyses, évaluations,
etc. Il importe de souligner que cette
période pourrait durer un
an, dix ans, un siècle, mille ans pourquoi pas. En effet, quelle
plus belle expérience scientifique - lato sensu -
que celle de disposer de populations,
plus ou moins civilisées, stagnantes ou en évolution, en
paix ou en guerre, organisées de cent
manières différentes,
dotées sans doute de langues étrangères les unes aux
autres, considérant chacune à sa façon l'organisation
de leurs
cités terrestres et célestes.
En un mot, nous serions dans la situation de nous observer nous-mêmes
13.2 Seconde phase : prélèvements in situ et apparitions furtives
L'interprétation des données
recueillies ne pourra être complète que lorsque sera franchie
une seconde phase, au cours de laquelle des
prélèvements et des
analyses d'éléments minéraux, végétaux,
animaux et même peut-être d'êtres évolués,
seraient effectués. Dès lors, se
posera la question des types de
contacts qu'il conviendrait d'établir et des implications politiques,
psychologiques et religieuses qui
pourraient en résulter pour
les populations locales : contacts furtifs et masqués, visibles
et manifestes, continus ou intermittents. Si le
mode opératoire furtif et
masqué était retenu en premier lieu, il ne pourrait - du
moins en l'état actuel de nos techniques - passer, malgré
tout, totalement ina erçu
des populations indigènes. Il est loisible d'estimer que les impacts
psychologiques et religieux pourront varier
suivant les différents types
d'organisations politiques et les niveaux de développement moral
et scientifique rencontrés sur un même
monde.
13.2.1 Impacts sur les civilisations de l'ère préindustrielle
Des individus ou des foules, appartenant
à des civilisations de l'ère préindustrielle, pourraient
remarquer le passage et/ou l'atterrissage de
nos navettes ou de nos engins téléguidés.
Ils pourraient collectivement les considérer comme autant de phénomènes
naturels, divins,
extraordinaires, merveilleux, aberrants
ou diaboliques (fresques du monastère yougoslave de Detchani, sphères
de Nuremberg et de Bâle
en 1561 et 1566 - cf annexe 6).
En outre, les mémoires collectives de ces peuples et leur imaginaire
en général pourraient être, plus ou
moins fortement, marqués
par de telles manifestations si elles s'accompagnaient, en particulier,
de la vision de nos cosmonautes, revêtus
ou non de leurs combinaisons ou
de leurs scaphandres, ou de robots, d'androides ou d'artefacts que nous
aurions jugés à propos de
débarquer ou de représenter.
De telles apparitions, si les autorités locales révélaient
et certifiaient publiquement leur réalité, auraient, n'en
doutons pas, un impact créateur
de nature à modifier pour quelque temps les conceptions politiques
et religieuses indigènes.
13.2.1.1 Impacts sur les religions locales
Les ordres terrestres et célestes
étant étroitement imbriqués dans les mentalités,
les apparitions de nos navettes spatiales ou d'engins
téléguidés
et, qui plus est, celles d'astronautes ou de robots bioniques, seront de
nature à impressionner durablement les esprits, à
infléchir les religions,
à en inspirer de nouvelles ou à être à l'origine
de mythes fondateurs. Viennent à l'esprit les machines volantes
que
décrit longuement Ezéchiel
(1), la guerre aérienne du Ramayana, l'épopée de Gilgamesh
(2), les Elolim de la Genèse (3) et les Veilleurs
du ciel, se mêlant aux filles
des hommes et engendrant des géants, dont parle aussi Hénoch
(4), et, plus généralement, les Immortels, les
Fils ou les Rois du ciel de l'Orient
et de la Chine (5), le Japon "Terre des Dieux" (6), les Viracochas d'Amérique
du Sud, les Incas ou
encore les grands dieux de l'Egypte
ancienne, les Dieux, les Titans, les Géants, les procréés
des Dieux et les Héros de l'Antiquité
occidentale et orientale (7), etc.
Le merveilleux et les phénomènes
extraordinaires participaient autrefois de l'ordre naturel des choses.
Les religions fondées sur l'existence
d'un Dieu ou d'un ordre créateur,
seraient-elles, pour autant, ébranlées par de telles apparitions
? Rien n'est moins sûr. Passés le choc,
l'effroi et la curiosité,
une appréciation nouvelle de l'ordre cosmique pourrait se substituer
aux anciennes conceptions religieuses, sans
pour autant détruire le
principe divin lui-même. A tout le moins, ces conceptions religieuses
pourraient être infléchies ou même sublimées.
Dieu ne circule pas dans un engin
spatial. Les grandes religions terriennes ne réprouvent pas, du
reste, l'idée de l'existence d'autres
mondes habités dans l'Univers.
Faut-il rappeler que certaines mémoires collectives connaissent
des aberrations, malgré les preuves
tangibles ultérieurement
fournies aux catéchumènes ? (culte de l'avion-cargo aux Nouvelles-Hébrides)
(8). L'expédition militaire et
scientifique de Bonaparte en Egypte
n'a laissé aucune trace dans les annales locales, qui n)ont retenu
qu) une interruption du pèlerinage à
la Mecque (9). Plus près
de nous, nombre de personnes n'ont pas cru que des hommes avaient marché
sur la Lune, considérant qu'il
s'agissait d'une opération
publicitaire ou de désinformation. Il serait à propos, toutefois,
de nuancer cet impact, dans la mesure où toutes
les civilisations antiques ont
conçu des panthéons, dont les dieux étaient associés
aux manifestations terrifiantes de la mer, du vent, des
volcans, des tremblements de terre
ou de la foudre. Il est, dès lors, difficile de dire s'ils étaient
les avatars d'influences extraterrestres ou
procédaient, plus simplement,
de l'invention de mythologies explicatives du monde.
13.2.1.2 Impacts politiques
Les impacts politiques, quant à
eux, devraient être beaucoup plus éphémères,
du moins en apparence. En effet, passés les moments de
stupeur, l'organisation politique
des Etats ne paraît pas devoir être affectée durablement,
les contingences reprenant vite le dessus.
Toutefois, tel monarque ou chef
d'Etat pourrait se proclamer l'interprète exclusif et privilégié
de ces manifestations extraordinaires. Ne
serait-il pas tenté de se
consacrer dieu-roi ou roi-dieu, aux yeux de ses sujets ?
Sans que l'on puisse, une fois
de plus, distinguer ce qui relève de la naturelle et spontanée
recherche de la légitimité du pouvoir, de ce qui
pourrait n'être effectivement
que le résultat d'une captation privilégiée, force
est de constater que l'Histoire abonde en dieux-roi ou
rois-dieux (pharaons, rois assyriens,
rois épiphanes hellénistiques, empereurs romains, chinois
ou japonais, fils du Soleil d'Amérique
centrale ou du Sud, etc.).
13.2.2 Impacts sur des civilisations de 1"ère industrielle
Les civilisations de l'ère
industrielle sont plus sceptiques qu'autrefois et conçoivent avec
moins d'aisance ce qui ne relève pas de
l'immédiat explicable ou
du simplement mesurable. Toutefois, il est certain que les populations,
telles les nôtres aujourd'hui, seraient
profondément marquées
si la preuve irréfutable de l'existence d'extraterrestres était
apportée. Cette question est au coeur de notre
rapport.
13.3 Troisième phase : influences sur les civilisations locales
La troisième phase serait
celle des influences que nous trouverions à propos d'exercer sur
le milieu et les civilisations rencontrées en vue
de les faire évoluer à
notre façon. Les avantages et les risques devront, cela va de soi,
être soigneusement etudiés.
13-3.1 Influences sur des civilisations de l'ère préindustrielle
Nous pourrions estimer nécessaire,
dans certains cas, d'influer de façon précise sur le milieu
et de façon subtile sur l'évolution des
civilisations locales. Il pourrait
nous apparaître, au terme de nos observations et de nos analyses,
nécessaire d'apporter, par touches, des
modifications au milieu naturel
et à l'écosystème, en pratiquant, par exemple, des
ensemencements ou des implantations de végétaux et
d'organismes sélectionnés
qui feraient défaut.
De même, le cours des civilisations
indigènes pourrait être progressivement modifié en
influant, à distance ou directement, sur les qualités
ou les défauts d'individus
choisis, en accentuant leurs dispositions intellectuelles, morales et leurs
connaissances scientifiques ou en
provoquant des mutations génétiques,
par différents procédés à inventer. Il s'agirait,
en l'occurrence, de tenir le rôle que ces populations
auraient volontiers dévolu
à des dieux, lesquels, par l'apport de textes sacrés, infléchiraient,
par exemple, leur sens moral, leur religiosité
et, peut-être, leurs lois
et leurs institutions politiques. L'utilisation d'éléments
propres \a terrifier et à impressionner pourrait être, dans
certains cas, appropriée.
Et rien n'interdirait, toute révérence gardée, de
songer à différents épisodes de l'Ancien Testament,
aux
conditions dans lesquelles furent
instituées les lois de Manou (1 0) ou encore donné le Coran.
Les influences renvoient à un certain
nombre d'énigmes de l'Histoire,
dont, peut-être, l'apparition concomitante des grandes civilisations
de l'Indus, de la Mésopotamie et de
l'Egypte (villes, architecture,
écriture, calendrier, astronomie, etc.). Elles font également
penser à l'extraordinaire carte de lAntarctique,
dessinée quasi libre de
glaces, par le français Oronte Finé, en 153 1, près
de trois siècles avant la découverte de ce continent en 1820
(1
1).
13-3.2 Influenoes sur des civilisations de 1"ère industrielle
La nature de ces influences variera
selon le type des civilisations, leur développement technologique
et leur accoutumance psychologique
ou non à l'existence de
civilisations extraterrestres. Il conviendrait, au préalable, d'acclimater
dans l'esprit de ces populations l'idée de
l'existence probable de civilisations
extraterrestres (romans de science-fiction, films, bandes dessinées,
jeux vidéo, publicités, climat
psychologique favorable, sectes
idoines pourquoi pas, etc.).
Des connaissances technologiques
nouvelles et essentielles pourraient être apportées par différentes
voies ou à la faveur d'accidents
fortuits ou provoqués d'un
de nos engins spatiaux. L'affaire contemporaine de Roswell vient, dès
lors, a l'esprit. Encore faudrait-il, pour
qu'elle soit pleinement retenue
(ou écartée), que le gouvernement américain veuille
bien montrer, communiquer et laisser analyser, sans
ambages, tous les éléments
qtiil a réellement recueillis à cette occasion.
13.4 Quatrieme phase : contacts directs
Une quatrième phase sera
celle de l'établissement de contacts directs avec des indigènes
ou des populations entières, en recourant ou non
à une avant-garde de robots
bioniques. Une fois encore, les buts recherchés devront être
déterminés avec précision. L'intérêt
et l'utilité
véritable d'établir
de tels contacts devront être pesés avec soin pour en supputer
les risques et les conséquences. Un programme précis
pourrait les planifier. Toutefois,
un accident technique grave, affectant l'un de nos engins spatiaux, pourrait
être l'amorce d'un contact
officieux, d'une nécessaire
implantation ou d'une colonisation, ou encore, si nécessaire, d'une
opération d'information-désinformation. Il
convient d'envisager, également,
la sédition de certains de nos équipages, qu'il faudrait
débarquer ou qui décideraient d'autorité de vivre
sur l'un des mondes découverts
et, à la limite, de se mêler aux populations indigènes,
allant à l'encontre des ordres reçus, bon gré mal
gré,
de non intervention et de non-immixtion
dans les affaires locales. Ces contacts supposent que les mondes découverts
soient peuplés
d'êtres humains ou d'hominidés
dont la complexion serait identique ou proche de la nôtre. Mais dans
l'hypothèse de contacts et
d'implantations planifiés
de longue durée de membres de nos équipages, faudra-t-il,
par prophylaxie, prohiber les mélanges, en leur
posant un interdit majeur (1 2)
ou, au contraire, les tolérer et même les encourager ? Tout
en gardant à l'esprit que des contacts directs et
prolonges, conduiraient inéluctablement
les populations indigènes à considérer, infine, que
nous ne sommes pas tellement différents
d'elles. Il serait, toutefois,
prudent d'envoyer au préalable des androïdes télécommandés
pour apprécier les réactions que susciterait une
telle intrusion ou d'en acclimater
l'idée par des apparitions furtives et épisodiques.
Qu'adviendrait-il si nous rencontrions
des populations composées d'êtres difformes ou monstrueux
à nos yeux ? L'effet optique sera
certainement saisissant et un sujet
de choix pour leurs médias et les nôtres, mais les types de
contact seront, dès lors, différents, du moins
peut-on le supposer.
13.4.1 Contacts directs avec des civilisations de l'ère préindustrielle
Il est certain que de tels contacts
feront immédiatement imaginer aux populations locales quelles sont
en présence de dieux. Des
rapprochements historiques viennent
naturellement a l'esprit: l'arrivée des Espagnols en armure et à
cheval en Amérique centrale, ou, plus
généralement, celle
des Européens lors de la découverte et de l'exploration du
globe. L'impact sur des populations, qui n'avaient jamais
vu de chevaux, d'armures brillant
au soleil, d'hommes blancs, blonds ou roux en particulier, a dû être
fortement ressenti. Cependant, le
choc de ces apparitions sera vite
atténué, avec la multiplication des relations, qui plus est
si nos équipages venaient à prendre une place
éminente dans les ordres
politique et militaire locaux. Cela renvoie, bien sûr, aux différentes
épopées de la découverte du monde, à la
colonisation européenne
et aussi à la fin des empires occidentaux.
13.4.2 Contacts directs avec des civilisations de l'ère industrielle
Viendrait le jour où nous
estimerions que ces civilisations, conduites progressivement par nos soins
à notre échelle, seraient à même de
participer à notre monde.
Le terrain préalablement prépare, les contacts pourraient,
par exemple, être établis discrètement avec des
individus sélectionnés
ou au plus haut niveau des Etats, ou de certains d'entre eux, et demeurer
si possible secrets. Les indiscrétions
n'étant pas à exclure,
les dirigeants choisis devront alors mener des opérations d'information,
de désinformation et de contre-information,
pour conserver un caractère
privilégié à ces relations et, qui sait, bénéficier,
de notre part, d'informations scientifiques, techniques et
politiques inédites, leur
donnant le pas sur leurs rivaux. La sélection des Etats, des gouvernants,
des personnalités ou de simples individus
sera, bien entendu, de première
importance.
Avant ou après la mise en
place d'un programme d'influence, pourquoi ne pas imaginer de faire apparaître
des robots bioniques
d'apparence humaine, ou ressemblant
aux êtres vivants sur place, afin de ne pas risquer la vie de membres
de nos expéditions ?
Pourquoi, enfin, ne pas nous présenter
nous-mêmes, purement et simplement, au vu et au su de tous ? Il est
aisé d'imaginer le
retentissement immense que cela
provoquerait dans toutes les sphères du psychologique, du politique,
du militaire, du stratégique, du
religieux, sans parler des médias,
des multiples concertations et colloques internationaux, des séances
ininterrompues d'organisations du
style de l'Onu, des appels à
"l'unité du monde', à la concertation internationale, à
la création de commissions d'accueil, etc. La rivalité des
Etats sera intéressante
à observer.
Il va de soi que nos intentions
devront être perçues comme pacifiques. Si telle n'était
pas notre politique, il serait de nul besoin, bien
entendu, de prendre des précautions
particulières pour ménager les sentiments des populations
locales. Dans tous ces cas de figure, nous
devrions rencontrer des idolâtres,
des thuriféraires et des herodiens, qui, par certitude millénariste,
crédulité, pragmatisme ou intérêt, nous
accueilleront avec enthousiasme
comme des sauveurs, à même de résoudre toutes leurs
difficultés et de leur apporter la paix et la
prospérité, de préférence
sans avoir beaucoup d'efforts 'a fournir. Ce seront nos premiers alliés.
Des zélotes, sceptiques et repliés sur les
vénérables conceptions
séculaires de leur monde bouleversé, mettront en doute ou
nieront notre existence. S'ils venaient à l'admettre, ils
nous considéreraient comme
autant d'envahisseurs, dont les intentions seraient perçues comme
d'autant plus suspectes quelles seraient
pacifiques. De là à
imaginer la création de mouvements de défense et de résistance
à l'envahisseur, il n'y a qu'un pas qu'il est logique de
franchir. L'importance de ces mouvements
dépendra, en partie, de notre habileté à les réduire,
à les convaincre, dans l'espoir de nous les
attacher.
Mais comment alors éviter
le piège des bonnes intentions et des bons sentiments, dont chacun
sait combien l'enfer est pavé ? (13).
Faudra-t-il avouer depuis quand
datent nos observations ? Nous reprochera-t-on de ne pas être intervenus
pour empêcher tel conflit
mondial, ou nous en imputera-t-on
la responsabilité, ou encore, et plus généralement,
nous fera-t-on grief d'avoir modifié le cours des
civilisations ? De très
fortes et durables perturbations psychologiques seront à envisager
dans ces cas. Seront-ils déçus de ne pas nous
savoir Immortels ? Plus tard, des
échanges économiques et technologiques et des liens financiers
devraient s'établir avec ces populations.
Sera-t-il de sage politique de
nous occuper des affaires locales ? Et, d'une manière ou d'une autre,
pourrons-nous échapper à la
sollicitation de devenir les arbitres
des différends politiques, de la paix, de la guerre et des crises
économiques ?
Quoi qu'il en soit, toutes les
difficultés non résolues seront, un jour ou l'autre, mises
à notre charge. N'ira-t-on pas jusqu'à nous reprocher
les apports de notre civilisation
très évoluée, ou du moins ce que nous pensons être
pour eux des bienfaits ? Des changements d'opinion
et d'attitude à notre égard
pourront se produire avec le temps. Des groupes de personnes ne seraient-ils
pas tentés un jour de se
considérer nos égaux,
à défaut pour nous d'être demeurés inaccessibles.
Surgiront, dès lors, des mouvements revendicatifs et
s'enclencheront, sans doute, des
cycles révolutionnaires, dont nous pâtirons ainsi que nos
alliés hérodiens. Notre politique globale serait
alors compromise et nous devrions
envisager d'espacer les contacts et, à la limite, de nous retirer
sur nos vaisseaux et sur nos bases
arrière. Nous disposerions
alors du temps nécessaire pour réviser nos politiques, appuyées
sur des techniques encore inconnues de nos
catéchumènes.
La découverte de mondes
nouveaux pourrait nous permettre d'entrer en contact avec des civilisations
aussi développées que la nôtre et
même bien plus avancées.
Rien ne permet d'exclure, à la limite, que nous rencontrions des
explorateurs, venus d'autres mondes plus
lointains. Dans ces hypothèses,
il est loisible d'imaginer que nous aurons pu être repérés
les premiers dans l'espace. Ce sera à notre tour
de connaître alors - du moins
pour partie - des effets psychologiques et des implications politiques
et religieuses que nous avons décrits.
Quelle sera la politique des gouvernants
locaux à notre égard ? Nous accueilleront-ils pacifiquement
ou nous tiendront-ils prudemment à
distance ? Faudra-t-il craindre
de nous voir opposer des armes spatiales nucléaires ou autres, contre,
par exemple, les bases que nous
aurons tenté d'installer
ou réussi \a établir dans une ceinture d'astéroïdes
proche de l'un de leurs mondes ?
Quels seront les résultats
de telles rencontres ? Quelles relations pourrons-nous établir et
quelles influences exercerons-nous sur ces
différents types de civilisations
? Tout est envisageable. La boucle étant bouclée, nous sommes
donc renvoyés à nos préoccupations et à
nos interrogations actuelles.
CHAPITRE 14 Implications médiatiques
Comme il a été souligné
précédemment, il peut paraître extravagant que des
personnes sensées, scientifiques de surcroît, s intéressent
à
des phénomènes inexpliqués,
et pour l'instant encore inexplicables, au risque de paraître ridicules.
Mais, comme ce rapport tente de le
démontrer, il existe assez
de points d'interrogation sur des traces tangibles, pour justifier l'intérêt
scientifique porté à ces questions. C'est
ce qui nous sépare de l'approche
médiatique: la curiosité du chercheur pour la recherche à
entreprendre, afin de résoudre les énigmes
proposées à sa sagacité,
même si l'état de la science n'est pas suffisant pour y répondre
complètement, s'oppose à la curiosité de la presse
pour un sujet à rebondissements,
susceptible de merveilleux scoops dont la rigueur scientifique n'est généralement
pas l'apanage.
il n'est pas question de faire
le procès de la presse: son aide est souvent précieuse. Mais
ces événements fugaces reposent pour partie sur
des témoignages humains,
d'autant plus fragiles qu'ils proviennent de personnes émues par
leur rencontre avec "l'inconnu' et qu'ils
échappent aux repères
habituels. La presse a parfois tendance, soit à tourner en ridicule
les faits rapportés, soit à se ridiculiser elle-même
par excès d'informations
extrapolées à partir des éléments décrits
par les témoins.
14.1 Que peut redouter un gouvernement de la curiosité des médias
- La panique: les médias
diffusent des informations terrifiantes susceptibles de semer la panique
dans la population. L'exemple fameux de
l'émission de fiction d'Orson
Welles, prise au pied de la lettre par les auditeurs de la radio en 1938,
et provoquant une pagaille énorme
dans une région des Etats-Unis,
a peut-être conditionné la réaction des militaires
américains face à l'incident de Roswell en 1947. La
désinformation fut habilement
conduite puisqu'elle musela les médias pendant 30 ans. La panique,
qui s'accompagne de désordres
humains considérables (suicides,
fuite sur les routes, émeutes et saccages ... ), ferait reculer
n'importe quel gouvernement pour lequel
seule la paix est un facteur de
richesse et de stabilité du pouvoir.
- La méfiance : la crainte
de voir des informations exactes, divulguées et reprises avec une
ironie manifeste, est aussi un frein à
l'évocation ouverte des
questions d'OVNI. Cette attitude est à la source de la désinformation
et de la confusion dans lesquelles baigne
l'opinion publique, à propos
de ce qui est vrai ou faux. Elle ne peut qu'être redoutée
par les décideurs.
La crainte du ridicule: si celui-ci
ne tue plus depuis longtemps, il est quand même parfois difficile
à surmonter.
La manipulation : les médias
peuvent être manipulés par des lobbies ou des groupes de pression
à des fins sectorielles (par exemple,
pousser des hommes politiques à
créer une IDS antiOVNI) et pourraient ainsi se faire les porte-parole
involontaires d'une manoeuvre de
désinformation ou d'une
tentative de déstabilisation.
14.2 Quelles attitudes adoptent les médias ?
- Pour la presse écrite à
sensation, tout est bon pour faire vendre. La curiosité du public
est grande et sa demande génère des articles
alléchants, souvent fantaisistes.
Si elle se fait le relais de théories incroyables, c'est en revanche
grâce à elle que les dernières révélations
sur Roswell, faites par d'anciens
témoins, commencent à être connues.
- Pour les grands journaux, l'ironie
ou l'agressivité sont, le plus souvent, une manière d'aborder
un sujet tabou que personne ne maîtrise.
Mais la presse sait aussi se faire
l'écho de phénomènes extraordinaires lorsque, à
l'exemple de San Carlos de Bariloche, des dizaines de
personnes en ont été
témoins. Il lui arrive aussi de faire une bonne présentation
du dossier OVNI.
- Pour la télévision
et le cinéma, le sujet est à la mode, car il peut être
traité sur le thème de la fiction et là plus rien
n'arrête l'imagination
des producteurs. Le mode farfelu
adopté par Canal + pour sa "Nuit des extraterrestres' n'incite pas
à faire prendre ce sujet au sérieux. Il
faut cependant rendre hommage à
quelques émissions sérieuses et bien documentées,
comme celle d'Arte en mars 1996.
14.3 Que faire ?
L'avenir de notre planète
se trouve dans l'espace. Que ce soient la surpopulation, l'esprit d'aventure,
la recherche d'autres matières
premières, le goût
de la conquête et de la colonisation ou bien d'autres motivations,
plus ou moins altruistes, tout pousse à l'expansion au
loin de l'humanité. Serons-nous
un jour les extraterrestres d'autres planètes ? Lorsque nos sondes
tourneront autour de mondes, de plus
en plus lointains, et les filmeront,
que pourront en penser d'hypothétiques habitants ?
Il faut se préparer à
cette perspective, et les médias peuvent aider à la pédagogie
des foules.
Un SEPRA renforcé pourrait
utilement consacrer des efforts à la formation des journalistes
et créer un site documentaire sur Internet.
Conclusions et recommandations
Le problème des OVNI ne peut
pas être éliminé par de simples traits d'esprit caustiques
et désinvoltes. Depuis la parution du premier
rapport de l'Association des anciens
auditeurs de l'IHEDN, il y a 20 ans, le CNES mène des études
sérieuses, en collaboration étroite
avec la Gendarmerie nationale et
l'armée de l'Air principalement, ainsi qu'avec d'autres organismes
d'Etat (Aviation civile, Météorologie,
etc.) ; ces études recoupent
d'autres recherches entreprises, de manière plus ou moins discrète,
à l'étranger, et pour l'essentiel aux
Etats-Unis.
Elles démontrent la réalité
physique quasi certaine d'objets volants totalement inconnus, aux performances
de vol et au silence
remarquables, apparemment mus par
des intelligences. Ces objets volants impressionnent fortement, par leurs
manoeuvres, des pilotes,
civils et militaires, qui hésitent
à parler. La crainte de paraître ridicule, aliéné,
ou simplement crédule, motive principalement cette réserve.
Des engins secrets d'origine bien
terrestre (drônes, avions furtifs ... ) ne peuvent expliquer qu'une
minorité de cas. En prenant
suffisamment de recul dans le temps,
on perçoit clairement les limites de cette explication.
Force est donc de recourir à
d'autres hypothèses. Certaines ne peuvent être ni confirmées
ni infirmées. Elles ne sont donc pas
scientifiques et, certes, il est
bien difficile d'étudier scientifiquement des phénomènes
rares, fugitifs et aléatoires, alors que la science se
fonde avant tout sur des expériences
et leur répétabilité. Cependant, l'exemple des météorites
montre que ce genre de phénomène peut
malgré tout, après
des siècles de doute et de refus, finir par être admis par
la communauté scientifique.
Une seule hypothèse rend
suffisamment compte des faits et ne fait appel, pour l'essentiel, qu'à
la science d'aujourd'hui ; c'est celle de
visiteurs extraterrestres. Emise,
dès 1947, par certains militaires américains, elle est aujourd'hui
mondialement populaire, décriée par une
certaine élite, mais plausible.
Des scientifiques (astronomes, physiciens, ingénieurs, prospectivistes
... ) l'ont suffisamment élaborée pour
qu'elle puisse être recevable
- en tant qu'hypothèse - par leurs pairs. Différentes variantes
plausibles du voyage d'une ou plusieurs
civilisations, depuis un système
solaire lointain vers le nôtre, ont été mises au point.
Une modélisation des techniques
magnétohydrodynamiques,
qui pourraient être employées pour le déplacement des
OVNI dans l'atmosphère, a été portée à
un bon niveau
de développement. D'autres
manifestations de ces objets ont reçu un début d'explication
physique (pannes de voiture, faisceaux tronqués,
etc.).
Les buts de ces éventuels
visiteurs restent inconnus, mais doivent faire l'objet d'indispensables
spéculations et de mises au point de
scénarios prospectifs.
L'hypothèse extraterrestre
est de loin la meilleure hypothèse scientifique ; elle n'est certes
pas prouvée de façon catégorique, mais il existe
en sa faveur de fortes présomptions,
et si elle est exacte, elle est grosse de conséquences.
De ce constat prudent, mais ferme,
on peut tirer plusieurs recommandations
1) Informer les décideurs
politiques, militaires et administratifs, ainsi que les pilotes d'avions
et d'hélicoptères. Une action progressive
d'information pourrait viser:
- l'ENA et I'IHEDN,
- des écoles dépendant
de la Défense, et leurs anciens élèves : Air, Navale,
- Saint-cyr, Gendarmerie (officiers
et sous-officiers), Santé des armées, Polytechnique, ENSTA,
ENSAE,CID, CHEAR, CHEM...,
- des écoles civiles, et
leurs anciens élèves : Ecole nationale supérieure
de police, Ecole des officiers de police, écoles de journalisme,
Ecole nationale de l'aviation civile.
Dans cette dernière école, de nombreuses conférences
ont permis d'enseigner aux contrôleurs aériens
les bonnes réactions en
cas de rencontre d'un avion avec un OVNI, - des organismes soutenant ou
entreprenant des recherches à finalité
militaire : DGA, ONERA, CEA/DAM...,
- les services spéciaux
civils et militaires, ainsi que la Direction de la communication de la
défense (DICOD, ex-SIRPA central), en
attirant leur attention sur les
processus de désinformation.
2) Renforcer les moyens humains
et matériels du SEPRA, pour qu'il puisse:
- développer ses possibilités
d'enquête et d'analyse, - recueillir les informations relatives à
toutes les manifestations d'OVNI, tant en
Europe que dans le monde,
- entretenir et développer
des bases de données sur les différents aspects de ces manifestations,
- renforcer son statut de représentation
et de relations extérieures.
3) Faire prendre en compte la détection
des OVNI par les systèmes civils et militaires de surveillance de
l'espace, qu'il est nécessaire de
développer pour d'autres
raisons, (prévention des col-
lisions entre satellites et débris
spatiaux, etc.).
4) Créer, au plus haut niveau
de l'Etat, une cellule en liaison avec le SEPRA, chargée:
- d'élaborer toutes hypothèses
prospectives, - de promouvoir des actions scientifiques et techniques et,
à ce titre, disposer d'un budget
annuel de quelques millions de
francs,
- de participer à la mise
au point d'accords sectoriels de coopération avec d'autres pays.
5) Entreprendre auprès des Etats-Unis avec le
soutien d'autres Etats, voire de
l'Union européenne des démarches diplomatiques pour inciter
la superpuissance à collaborer, et au besoin
exercer les pressions utiles pour
élucider cette question capitale, qui ne peut que s'inscrire dans
le cadre des alliances politiques et
stratégiques.
6) Si spéculatives que soient
ces éventualités, réfléchir, au niveau des
pouvoirs publics, avec l'aide de la cellule mentionnée au 4), aux
mesures à prendre en cas
de manifestation spectaculaire et indiscutable d'OVNI:
- tentative ouverte de prise de
contact,
- atterrissage devant de nombreux
témoins,
- autres actions d'envergure.
Ces réflexions seraient
menées de façon méthodique, tout en conservant, cela
va de soi, un minimum de distance.