Apollonios de Tyane

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Apollonios le Nazaréen par Dr. R. W. Bernard

Avant-Propos

Partie 1 : L'Apollonios Historique Contre le Jésus Mythique

Partie 2 : Les Ressemblances Entre Apollonios et Jésus

Partie 3 : La Controverse Entre les Adhérents d'Apollonios et de Jésus

Partie 4 : Naissance et Jeunesse d'Apollonios

Partie 5 : Apollonios Visite les Sages Brahmanes des Himalaya

Partie 6 : Apollonios Quitte Iarchas et Revient en Grèce

Partie 7 : Les Travaux d'Apollonios en Grèce

Partie 8 : Sa Visite chez les Gymnosophistes

Partie 9 : Les Procès d'Apollonios par Néron et Domitien



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Apollonios le Nazaréen

Avant-Propos

Par Dr. R. W. Bernard, B.A., M.A., Ph.D. (1964)

                                   *

Pendant plus de seize siècles, l'Église Chrétienne a prêché sa religion aux gens de la Terre.
Par contre, lorsque nous considérons les événements horribles qui se sont produits parmi les
peuples chrétiens pendant le récent holocauste mondial, causant la mort d'une portion
considérable de la population humaine, nous devons conclure qu'il y a quelque chose de
radicalement faux avec une religion qui, après avoir été prêchée et pratiquée pendant un si
grand nombre de siècles, mena ses fidèles à un état aussi terrifiant, impliquant la conversion
de cette planète en vaste abattoir, teinté de sang humain, résultant en un grand nombre de
meurtres de Chrétiens d'une nation par leur confrères chrétiens d'un autre, chacun étant
poussé et béni par leurs prêtres respectifs.

Ajoutons qu'un tel état a prédominé dans le Christianisme depuis son origine, organisé et
établi en l'an 325 après J.-C. par les ecclésiastes païens romains convoqués au Conseil de
Nice. Ce Conseil fut présidé par l'archi-meurtrier Constantin, Empereur de Rome, qui avec
sang-froid, avait assassiné une douzaine de ses proches parents incluant sa propre femme.

De plus, l'histoire du Christianisme n'a pas été plus honorable que son origine; car depuis
que Constantin l'établit comme la religion officielle de Rome, elle a été responsable pour la
mort de plus de cinquante millions de gens innocents, sous le chef d'accusation qu'ils étaient
des "hérétiques," puisqu'ils ont refusé d'accepter les dogmes déraisonnables de l'église --
incluant environ trois millions de femmes qui ont été brûlées vivantes comme "sorcières"
dans les temps relativement récents par des hommes qui se désignaient des prêtres de la
religion chrétienne.

Que penserait le fondateur du Christianisme, le gentil Nazaréen, le Prince de la Paix, des
crimes qui ont été perpétrées à travers les siècles, en son nom, par une église qui professe
être son représentant terrestre -- l'Église militante! Que penserait-il des cadavres putréfiés de
plus de cinquante millions de ses chers frères et soeurs qui ont été mis à mort par cette même
église parce qu'ils ont refusé d'accepter ses mensonges et ont préféré suivre la vérité, dont il
en était l'auteur?

Pouvions-nous attendre que l'Église, dont l'Inquisition légua une telle histoire de cruauté et
de mort, nous offre un document écrit (Le Nouveau Testament) qui pouvait être accepté de
bonne foi comme les paroles authentiques d'un homme qui avait enseigné la paix, le pardon
et la compassion, plutôt que le meurtre? À travers les siècles, serait ce possible que non
seulement les enseignements mais aussi l'histoire de sa vie, et même le nom du Nazaréen,
auraient pu avoir été modifié par les scribes ecclésiastiques de l'Église romaine dans le but
de promouvoir ses dogmes et son ambition du pouvoir temporel?

Aussi, est ce que le Nazaréen original, l'Essénien paisible dont la bonté et le pacifisme
s'étendirent non seulement à l'humanité mais aussi au monde animal, aurait pu avoir été
transformé par les partisans de Constantin, les prêtres païens romains qui sont devenus les
Pères de l'Église à Nice, en un autre homme -- appelé "Jésus-Christ" -- plus acceptable à leur
empereur? En effet, cela fut le cas et c'est l'objet des pages qui suivent, consacré à la vie et
aux enseignements de cet homme inconnu, de le prouver.

Il y a deux mille ans un grand professeur d'humanité apparu dans le monde. Il était un
philosophe, un chef social, un professeur de moral, un réformateur religieux et un
guérisseur. D'un coin de l'Empire Romain à l'autre, là où il alla, des honneurs divins lui
furent conférés -- par tous, de l'esclave à l'empereur. Il fut sans doute le plus grand homme
de son temps; et sa date de naissance (4 avant J.-C.), et sa période active coïncidèrent
exactement avec celles du Messie Chrétien, sauf que sa vie de labeur continuelle au nom de
l'humanité se poursuivit durant un siècle, pendant lequel il conserva sa santé et sa clarté
d'esprit intacte. Il fut un exemple suprême de la perfection humaine -- physiquement,
mentalement et spirituellement. Plus de dix-sept temples furent érigés en son honneur dans
diverses parties de l'Empire romain. Son nom était APOLLONIOS DE TYANE.

Jamais il n'y eut quiconque comme cet humanitaire courageux et ce révolutionnaire social
venu en ce monde pour aider la race humaine et le racheter de la souffrance. Seul, il défia les
tyrans les plus sanglants qui se sont assis sur le trône romain -- Néron et son successeur
encore plus terrible, Domitien. Apollonios voyagea sans crainte d'un coin de l'Empire romain
à l'autre, incitant des révolutions contre ces despotes, établissant des communautés
communistes parmi ses partisans qui portèrent le nom d'Esséniens, les premiers Chrétiens. Et
non satisfait avec de telles activités dans les provinces romaines, il se rendit courageusement
à Rome après que tous les philosophes avaient été expulsés de la ville sous punition de mort
par le cruel Domitien; là, il dénonça ouvertement le tyran et fut mis en état d'arrestation et
jeté en prison, attendant la mort qui, cependant, dû à son brillant discours en légitime défense
et ses pouvoirs d'esprit extraordinaires, il contourna, se procurant ainsi sa liberté.

Deux siècles après Domitien, l'archi-meurtrier et dégénéré Constantin s'est assis sur le trône
de Rome. Bien que les empereurs romains précédents aient détesté Apollonios par rapport à
ces activités révolutionnaires et "communistes," Constantin détestait surtout ses
enseignements pythagoriciens -- son strict plaidoyer du végétarisme, son abstinence d'alcool
et sa continence. Constantin aimait trop les viandes rouges, les vins, et ses escapades de
minuit avec les belles femmes pour être disposé à accepter la religion dont la tête reconnue
était Apollonios : une religion qu'il importa de l'Inde, fondée sur les doctrines de Chrishna et
de Bouddha et portant le nom "Kristosisme" Essénien. Ce fut la raison pour laquelle
Constantin dirigea ses armées à exterminer les descendants des partisans esséniens
d'Apollonios, connus sous le nom de Manichéens.

[Note: Pour des informations supplémentaires sur ces Esséniens Manichéens, voyez l'article
"Le Manichéisme : La religion la plus dangereuse du monde?"]

Trouvant que la religion de Rome était dans un état de déchéance avancée et perdant
quotidiennement l'influence sur les masses, pendant que le culte d'Apollonios et les
communautés communistes de ses partisans manichéens, malgré une persécution des plus
sévère, continuait à s'étendre, menaçant les intérêts de Rome, les partisans de Constantin --
les prêtres païens de la religion romaine -- décidèrent de tenir une convention à Nice en l'an
325 A.D., ayant comme but d'établir une nouvelle religion. Ils décidèrent alors de s'emparer
de la popularité évidente des partisans d'Apollonios, de s'approprier ses doctrines essentielles
(les modifiant afin d'être acceptables à Constantin), et de remplacer le philosophe
Apollonios, dont le pythagorisme sobre était trop bien connu et détesté par leur empereur,
par un Messie surnaturel dont les enseignements seraient moins radicaux et plus acceptables.

Ainsi, à la place d'Apollonios de Tyane, ils placèrent à ce moment là leur sauveur
nouvellement créé, qu'ils désignèrent "Jésus-Christ," qui fut conçu en premier lieu et créé
dans les esprits des prêtres romains qui furent éventuellement connus comme les Pères de
l'Église de Nice.

Aussitôt que Jésus fut mis à la place d'Apollonios, la tâche des ecclésiastiques romains fut de
détruire tous les registres et traces au sujet d'Apollonios et de ses premiers partisans
esséniens chrétiens pendant les trois premiers siècles, afin que le monde puisse être gardé à
jamais dans l'ignorance à propos de cette tromperie monumentale et pour arriver à croire que
Jésus et la religion chrétienne, qu'ils créèrent au début du quatrième siècle après J.-C.,
antidataient leur création de trois siècles. Ce fut pour cette raison que les bibliothèques
d'Alexandrie et d'autres furent brûlées, afin que tous les livres écrits pendant et concernant
les trois premiers siècles de notre Époque puissent être détruits.

[Note : La Bibliothèque à Alexandrie fut brûlée plus d'une fois, par incendie criminel et par
accident. L'incendie reporté dans ce texte se produisit en l'an 389 après J.-C. pendant le règne
de l'empereur Théodose I. Voyez l'article, "L'empereur Theodose, le Pape Hilaire I".]

Les ecclésiastiques réussirent si bien à oblitérer ces registres que, durant presque deux mille
ans, le monde fut gardé dans l'ignorance totale à propos du fait qu'Apollonios de Tyane fut
l'enseignant mondial reconnu du premier siècle, et que pendant les trois premiers siècles,
avant qu'il soit créé au Conseil de Nice comme le Messie pour remplacer Apollonios, aucun
homme tel que Jésus-Christ fut connu ou mentionné par quiconque!

Jamais ne pris place une aussi grande perte culturelle que celle produite par la bande de
Chrétiens mit feu aux livres et manuscrits de la Bibliothèque d'Alexandrie [en 389 après
J.-C.] pour détruire tous les registres d'Apollonios de Tyane, afin que le monde soit à jamais
ignorant de son existence et de son remplacement par l'inconnu et le non-existant Jésus,
s'étant produit au Conseil de Nice en l'an 325 après J.-C. Mais, heureusement, un certain
livre survécut -- le LIVRE DÉFENDU -- de tous les livres contenus dans cette célèbre
bibliothèque -- celui qui fut le plus craint. Il était intitulé, LA VIE D'APOLLONIOS DE
TYANE, par son biographe Philostrate. Pour le conserver, le livre fut apporté secrètement au
Proche-Orient; et, durant plus de mille ans, il fut conservé parmi les Arabes, malgré tous les
efforts des Croisades -- oeuvrant aux intérêts de la Papauté -- de le détruire.

Il y a de cela un peu plus de quatre siècles, ce livre défendu fut en premier apporté en Europe
de l'Orient; et ce ne fut qu'en 1801 que la première traduction anglaise complète, du Latin,
fut complétée, malgré l'opposition du clergé, qui, lorsque incapable de supprimer sa
publication, réussit à le léguer aux oubliettes et à maintenir la même ignorance populaire au
sujet d'Apollonios et sa signification historique comme celle qui avait existé pendant le
Moyen-Âge. Ils avaient si bien réussis que, même après la parution de la première traduction
anglaise de Blount de la biographie de Philostrate au sujet d'Apollonios au début du
dix-neuvième siècle, son nom était sur la langue de chaque Anglais cultivé; aujourd'hui, plus
d'un siècle plus tard, il est presque complètement inconnu, même dans les milieux
académiques, sa mention ayant été omise des travaux historiques et des programmes
pédagogiques -- afin que, aussi paradoxal que cela puisse paraître, le plus grand homme du
monde de l'Occident pendant les deux milles dernières années fut complètement effacées des
pages de l'histoire.

Le but de ce livre est de présenter la vie et les enseignements de cet homme.

                                   *

[Note : Toute la matière du Dr Bernard à ce sujet fut écrite en 1964. Cette matière n'était pas
sous droits réservés et fait maintenant partie du domaine public. Seulement que des
corrections de fautes orthographiques mineures ont été apportées dans ce texte et celui du
reste des écrits du Dr Bernard. Aucune modification textuelle n'a été apportée.]

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Apollonios le Nazaréen

Partie 1
L'Apollonios Historique Contre le Jésus Mythique

Par Dr. R. W. Bernard, B.A., M.A., Ph.D. (1964)

                                   *

Une des escroqueries et des déceptions les plus colossales dans les annales de l'histoire fut
perpétrée en l'an 325 A.D. C'était la date du Conseil de Nice qui avait comme tâche de créer
une nouvelle religion qui serait acceptable à l'empereur Constantin qui, en ce temps-là, était
engagé dans la persécution sanglante des communistes et des pacifistes connus sous le nom
de Chrétiens. Pendant la période du massacre inhumain de ces gens méprisés sans défense, ce
qui motiva Constantin à soudainement prendre contrôle de leur religion et devenir son
protagoniste le plus loyal est une des énigmes de l'histoire qui n'a jamais été élucidé. Sur ce
point Réville, un apologiste Catholique, écrit :

"Le triomphe reconnu du Christianisme pendant le règne de Constantin a toujours été
considéré une des révolutions inexplicables et une de ces surprises historiques qui, sans
rapport apparent avec quelque phénomène du passé, peut paraître presque miraculeux. On
aimerait découvrir le processus qui permet à l'esprit humain de passer si rapidement d'une
dénégation aussi dédaigneuse et complète des enseignements du Christianisme à un intérêt et
une sympathie déclarée pour les doctrines du nouveau credo. ... C'était le quatrième siècle,
immédiatement après les persécutions les plus violentes, que le Christianisme, bien
qu'embrassé et professé par une minorité seulement, réussit à atteindre à une place de
contrôle en matières social et politique."

Conscient que la vieille religion de Rome était en état de déchéance avancée et perdait
quotidiennement son influence sur les gens, tandis que le culte persécuté des Esséniens ou
des premiers Chrétiens, malgré tous les efforts à le supprimer par tous les moyens les plus
sanglants et inhumains, continuait à se développer et à gagner le respect croissant des masses,
les Pères de l'Église, ayant été précédemment des païens dont les mains étaient tachées du
sang de ceux de qui ils ont volé la religion, ont vu qu'en adoptant le Christianisme (en forme
révisée), ils pourraient prendre avantage du prestige populaire créé par le martyre des
premiers saints Chrétiens et de ce fait, gagner le support de Constantin, qui se convertissant à
la foi Chrétienne, pourrait dissimuler ses propres crimes passés, augmenter sa popularité
publique et, étendre et consolider son empire.

Pour rendre le culte jadis méprisé des Esséniens ou des premiers Chrétiens acceptable à
Constantin, empereur de Rome, les Pères de l'Église ont dû enlever de ses enseignements
certaines doctrines qu'ils savaient lui être inacceptables. En tête de liste parmi ceux-ci était la
prohibition contre la consommation de viandes et de vins qui étaient une vertu cardinale du
Christianisme Essénien. Et voilà la raison pour laquelle les ecclésiastiques du Conseil de
Nice ont trouvé nécessaire d'enlever ces doctrines inacceptables des Évangiles, car ils
savaient que Constantin aimait trop les viandes rouges et le vin à volonté de ses
divertissements de nuit pour être disposé à accepter une religion qui exigeait de ses adhérents
l'abstinence complète de ces indulgences, comme le faisait le Christianisme Essénien. Pour
accomplir ceci, certains "correcteurs" ont été nommés et ils eurent la tâche de récrire les
Évangiles, omettant tout ce qui concernait le végétarisme et l'abstinence d'alcool. Les Pères
de l'Église avaient de plus une autre raison pour faire ceci, puisqu'ils n'avaient aucunement le
désir d'intégrer un changement aussi radical dans leurs propres habitudes.

Que les Évangiles originaux ont été récrit et modifié au Conseil de Nice est indiqué par
l'énoncé suivant de l'archidiacre Wilberforce qui écrit :

"Certains ne sont pas informés qu'à la suite du Conseil de Nice en 325 A.D., les manuscrits
du Nouveau Testament ont été considérablement altérés. Le professeur Nestle, dans son
'Introduction to the Textual Criticism of the Greek Testament,' nous dit que ces certains
érudits, appelés 'correctores,' furent nommés par les autorités ecclésiastiques et reçurent
réellement le mandat de corriger le texte des Saintes Écritures dans l'intérêt de ce que fut
considérée l'orthodoxie."

Faisant un commentaire sur le texte précédent, le révérend G. J. Ouseley, dans son "Gospel
of the Holy Twelve," écrit:

"Ces 'correctores' ont enlever avec soin des Évangiles certains enseignements de notre
Seigneur qu'ils ne se proposèrent pas de suivre -- à savoir, ceux contre la consommation de
la chair et de boissons alcoolisées -- et tout ce qui pouvait servir comme argument contre le
fait de manger de la chair, tel que les comptes de l'intervention de notre Seigneur en plusieurs
occasions pour sauver des animaux de traitements injustes."

Des preuves existent pour indiquer que non seulement les doctrines originales du
Christianisme Essénien furent radicalement changées au Conseil de Nice et remplacées par
d'autres entièrement différentes, mais qu'également, l'homme dont la vie était l'incarnation
des doctrines originales fut remplacé par un autre homme qui exemplifiait les nouvelles
doctrines. Le nom du deuxième homme qui n'était pas végétarien et qui n'interdisait pas
l'abatage d'animaux était Jésus-Christ, qui fut mis à la place d'Apollonios de Tyane,
l'enseignant historique mondial du premier siècle.

Le premier acte des Pères de l'Église, après qu'ils eurent créé leur nouvelle religion et son
messie qui n'existèrent pas précédemment, fut de brûler tous les livres qu'ils pouvaient
trouver, d'autant plus ceux écrits durant les premiers siècles qui ne faisaient aucune mention
de Jésus et qui faisaient référence à Apollonios comme directeur spirituel du premier siècle,
réalisant que ces livres, sinon détruits, constituaient une sérieuse menace à la survie de leur
supercherie. Ce fut pour cette raison que les ecclésiastiques prirent tant de peine à brûler les
anciennes bibliothèques, y compris la célèbre Bibliothèque d'Alexandrie avec ses 400,000
volumes, brûlée à ras par un édit de Théodose, quand une bande de Chrétiens détruisit le
Serapéum où les sceaux et manuscrits étaient conservés.

[Note : Cet acte de destruction se déroula en l'an 389, ou 64 ans après le Conseil de Nice.
Pour de plus amples informations concernant la brutalité et la destruction ordonnées par
l'empereur Théodose, vous êtes recommandés à la section appropriée de ce livre.]

Toutefois, les ecclésiastiques ont manqué à leur but puisque les bibliothécaires prévirent,
avant l'incendie, de sortir secrètement de la Bibliothèque d'Alexandrie les volumes les plus
précieux qu'ils portèrent vers l'Est pour en prévenir la destruction.

Parmi les travaux qui furent ainsi sauvés des flammes de la Bibliothèque d'Alexandrie, celui
qui a créé la discussion la plus répandue et de longues haleines fut La Vie d'Apollonios de
Tyane, écrite par Flavius Philostrate au début du troisième siècle A.D. Comme si par un
destin ironique, ce livre -- lequel de tous les livres brûlés dans la Bibliothèque d'Alexandrie
était un du plus dangereux -- a été conservé à travers les siècles, résistant à toutes les
tentatives de le détruire. La raison pour laquelle ce livre a été tant redouté par les
ecclésiastiques était parce que, bien qu'il ne fasse aucune mention de l'existence de Jésus ou
du Christianisme, il présentait Apollonios de Tyane comme l'enseignant mondial acclamé du
premier siècle, révéré d'un coin de l'Empire romain à l'autre par tous, de l'esclave à
l'empereur lui-même.

Jamais aucun livre écrit n'a soulevé un débat si animé durant une période de temps aussi
longue que cette biographie de Philostrate. Dès les premiers siècles de notre époque, lorsque
Hercule et Eusèbe le commencèrent en premier lieu, jusqu'aux jours de Blount, Voltaire et
des Déistes, la controverse n'a jamais diminué. Dans son livre, Philostrate décrit un
personnage né en la même année que celle du Christ qui, en tout point, était l'égal, sinon le
supérieur, du messie Chrétien.

W. B. Wallace, écrivant sur "The Apollonios of Philostratus," décrit la biographie de
Philostrate une "contre accusation païenne à l'Évangile de Galilée, représentant un Sauveur
grec comme alternatif au Sauveur Sémite." (Westminster Review, July-Dec. 1902). De plus,
les événements principaux des vies des deux hommes étaient si parallèles que le lecteur ne
peut que conclure que si Jésus n'est pas une imitation fictive d'Apollonios, alors Apollonios
doit être une imitation de lui, puisqu'il serait improbable que deux hommes aussi semblables
puissent être nés la même année et avoir des biographies si similaires.

F. A. Campbell, dans son "Apollonios of Tyana," écrit :

"La naissance d'Apollonios est assignée à l'an 4 avant J.-C. Mais comme tous le savent, le
calcul courant du commencement de l'époque Chrétienne est inexact, et la première année de
notre ère devrait être datée quatre ou cinq ans plus tôt. Si les naissances d'Apollonios et du
Christ appartiennent à la même année, la coïncidence requiert plus attention qu'elle en a
reçue."

[Note : Cette déclaration est clairement fausse. L'inauguration du calendrier Julien n'avait
rien à faire avec l'inauguration du Christianisme. C'est une simple coïncidence que
l'empereur romain Auguste César ait proclamé le commencement du calendrier Julien en une
année qui coïncida de justesse avec la naissance de ce soi-disant Messie.]

"Contrairement à l'ingratitude de Nazareth, Tyane reconnaissait avoir nourri un prophète de
vie irréprochable, de pouvoir miraculeux, d'amour et de gentillesse super abondante et de
vertu héroïque. Apollonios de Tyane et Jésus de Nazareth sont nés dans des circonstances
similaires, sinon la même année. On disait que les bébés de Tyane et de Bethléem provenaient
d'un Père divin et d'une mère humaine, et ces êtres sacrés respirèrent leur premier souffle
parmi de gracieux présages et des chants surnaturels. Ceux-ci n'étaient pas les seuls parallèles
dans les mémoires du Tyanéen et Nazaréen.

"Les Chrétiens orthodoxes avaient été habitués à affirmer l'irrévocabilité du fils de Marie ;
mais comme un éclair du ciel, voici Philostrate s'opposant à Matthieu, Marc, Luc et Jean,
offrant un Messie alternatif."

Aussi est-il étrange, bien qu'ils soient supposés être les deux plus grands hommes de leur
âge, que ni un ni l'autre ne connaissaient l'existence de l'autre. Et puisqu'il existe d'absolues
preuves historiques authentiques au sujet de l'existence d'Apollonios, mais même pas la
moindre preuve authentique de l'existence de Jésus, nous devons conclure que si un de ces
personnages est fictif et une imitation de l'autre, c'est Jésus qui est la fiction et Apollonios le
personnage historique. Concernant l'existence ou, au contraire, la non-existence de Jésus,
Tschendorf écrit :

"Auteur après auteur, volume après volume, de la vie du Christ peut paraître jusqu'à ce que
les archives de l'univers soient remplies, mais, ce que nous savons de la vie de Jésus se
trouve, uniquement, dans l'Évangile de Matthieu. Il n'y a pas une seule personne étroitement
associée à Jésus qui se trouve en histoire."

Dans le "Diegesis" de Taylor (1829, Oaknam, Angleterre) nous lisons :

"Nous avons enquêté sur les revendications de chaque document qui possède une
réclamation plausible à être examiné que l'histoire a conservé des transactions du premier
siècle, et non pas un seul passage, prétendant avoir été écrit à n'importe quel moment des
cent premières années, peut être produit pour démontrer l'existence d'un tel homme connu
comme Jésus-Christ ou d'un tel groupe qui pourrait être considéré comme ses disciples."

Donnant un commentaire sur cet énoncé de Taylor, J. M. Roberts, dans son "Antiquity
Unveiled" (1892, Oriental Publishing Co., Philadelphia) écrit :

"D'un autre côté, nous avons d'abondantes preuves que Jésus-Christ est fondé sur la vie
connue d'Apollonios de Tyane, de qui l'existence terrestre n'a jamais été mise en doute, à qui,
on a ajouté des passages des vies de plusieurs personnages et des enseignements à propos des
dieux mythiques des autres terres. Le Prométhée des Grecs était le caractère qui suggéra la
crucifixion (aussi la crucifixion de Krishna dans les traditions Kristosite). Les Mystères
d'Éleusis ont suggéré que le repas de la Dernière Scène, avec d'autres anciennes doctrines
d'adoration du soleil, aient été rassemblés et représentés pour être une histoire des
événements associés à la vie du Jésus Chrétien. (Prométhée sur le rocher escarpé, souffrant
pour le bien-être de l'espèce humaine, suggère Jésus sur la croix, changeant Prométhée pour
Jésus et le rocher escarpé Scythien pour la croix.)

"Dans le premier chapitre de Matthieu, la généalogie de Jésus est donnée comme la
vingt-huitième génération de David jusqu'à Joseph et au Christ. Dans le troisième chapitre de
Luc, la même généalogie est donné comme étant la quarante-troisième génération du Christ à
travers Joseph jusqu'à David. C'est une omission remarquable de la part des traducteurs,
puisque, s'il y avait quelque chose sur laquelle ils pourraient consentir, c'est quant à l'origine
du Christ.

"Tous les Chrétien qui ont vécu ou qui vivront trouveront que leur Jésus n'est qu'un fantôme
-- un mythe. Ils peuvent le chasser comme un enfant le ferait pour un papillon en une prairie
un après-midi d'été, et il éludera leur poigne. Le Jésus Chrétien n'est rien de plus que le
Krishna des Hindous."

[Note : Notez la ressemblance linguistique des mots "Krishna" et "Chistian" (Chrétien).
Dans la linguistique, le K et CH sont souvent les équivalents comme sons de consonnes, et
dans la plupart des cas, les voyelles ne sont pas comptées dans la linguistique comparative --
puisque si les voyelles étaient considérées dans l'évolution des mots, alors, pour fournir un
exemple simple, les Texans modernes parleraient une langue différente des New-Yorkais
modernes. Donc, quand ces deux mots sont analysés linguistiquement, les deux ont la
séquence de consonnes KRS(T)N, indiquant une source culturelle commune.]

Aucun écrivain contemporain, vivant au temps où Jésus est supposé avoir vécu, n'a fait
mention de lui bien que des allusions forgées à Jésus se trouvent dans les livres de Livie et
Josèphe. Dans son "Histoire des Juifs," écrit durant le premier siècle, à un temps où Jésus
aurait eu sa plus grande popularité parmi les Juifs s'il avait existé, bien que des pages et des
pages soient consacrées à des personnes d'aucune importance et qui auraient été oubliés si
Josèphe ne les avaient pas mentionnés, il n'y a pas une seule mention de Jésus dans l'édition
originelle. Sur ce point, le Dr Edmond B. Szekely, dans son "Origin of Christianity," écrit :

"Il n'y a pas un mot ou, mieux, il n'y a plus un mot dans les travaux de Flavius Josèphe au
sujet du Messie, le Christ crucifié par Ponce Pilate, à l'exception d'une interpolation
grossière, à toute preuve fausse. ... Le silence de Josèphe n'est pas dû au dédain ou à la
neutralité étudiée."

Dans une édition Slave du livre de Josèphe datée du huitième siècle, une telle interpolation
se produit, faisant référence à un certain Jésus, fils de Joseph, lequel couvre seulement un
paragraphe passager, la brièveté duquel révèle clairement son origine frauduleuse ; puisque,
si Jésus avait été mentionné, beaucoup d'espace lui aurait été consacré. Et coïncide avec les
interpolations des auteurs de ce temps la censure de tous les livres qui font référence à
Apollonios dont le nom fut omis ou abrégé. (Donc, dans les Épîtres originelles de Paul, que
nous avons raison de croire contenait originairement Apollonios comme personnage central
et qui étaient écrites par lui, son nom est abrégé à "Apollon" et "Pol," ou Paul.)

Qu'Apollon (concédé par non la moindre autorité que celle de l'Encyclopédie Britannica
comme étant une abréviation d'Apollonios) était le vrai auteur de l'Épître aux Hébreux,
faussement attribué à Paul, était l'opinion de Martin Luther et d'autres savants éminents.

Et si Apollonios a écrit quelques-unes des soi-disant Épîtres de Paul, il est possible qu'il ait
pu en écrire d'autres, et, en fait, toutes.

Plutarque, le biographe éminent qui a vécu entre 46 et 120 A.D., aurait certainement fait
mention de Jésus s'il avait existé, puisqu'il a écrit quand la célébrité de Jésus aurait été à son
apogée. Toutefois, dans les travaux volumineux de Plutarque, aucune référence à un homme
s'appelant Jésus ne peut être trouvée. Bien que les diverses écritures de Plutarque fassent
mention en toute certitude à presque toutes les opinions et éthiques religieuses de son temps,
il est absolument silencieux au sujet du Christianisme et de l'existence de Jésus. Pourtant il
connaissait les menus détails des vies des grands hommes qui vivaient il y a des siècles, nous
ne pouvons pas croire que Plutarque aurait pu être entièrement ignorant de l'existence d'un
tel grand homme comme Jésus qui avait vécu seulement quelques années auparavant. Ceci
est encore plus surprenant puisque les provinces de Bithynie et de Pontus où Plutarque vivait
étaient situées à seulement quelques jours de route de Boétie où, si nous pouvons croire les
écrivains Chrétiens, les prosélytes du Christianisme essaimaient à cette période.

Mais bien que Plutarque appartienne à une race différente et est né après la présumée
crucifixion, Philo, un Juif, qui a vécu à exactement le même temps dans la première partie du
premier siècle, et qui visita les Esséniens et écrivit à leur sujet, devrait, et plus que tous les
autres, faire mention de Jésus qui, s'il avait vécu, aurait été sans doute le chef de cette secte.
Pas un seul mot est trouvé dans les écritures de Philo à propos de l'existence de Jésus, pas
plus que dans l'édition originelle de "l'Histoire des Juifs" de Josèphe. Aucun autre écrivain
du premier siècle ne mentionna Jésus. Ils ne l'ont pas fait parce qu'il n'existait pas encore. Il
est né en premier lieu trois siècles plus tard, créé par les ecclésiastiques à Nice pour
remplacer Apollonios, dans leur but de trouver un autre messie plus acceptable aux yeux de
Constantin et des Romains.

Que les premiers Chrétiens eux-mêmes, et non seulement les Païens, aient été ignorants de
l'existence d'un tel homme s'appelant Jésus, a été clairement prouvé par les recherches de
catacombes d'Eisler, un étudiant de l'archéologie Chrétienne ancienne. Dans son oeuvre,
"Orpheus the Fisher," Eisler démontre qu'aucune représentation ne peut être trouvée parmi
les inscriptions dans les catacombes qui représentent Jésus, la croix ou la crucifixion. Au
contraire, un personnage grec est représenté comme chef de la secte, un végétarien et un ami
des animaux, représenté sous la figue -- d'Orphée jouant sa lyre entouré d'animaux dociles --
ou comme le Berger (Hermes) portant un agneau autour de son cou. Ces représentations font
évidemment référence à Apollonios dont les enseignements principaux consistaient en le
végétarisme et l'abolition des sacrifices d'animaux. Les conclusions d'Eisler ont été
davantage confirmées par Lundy, qui, dans son "Monumental Christianity," un travail sur
l'archéologie Chrétienne ancienne, rapporte également l'absence entière de toute référence à
Jésus ou à un Sauveur crucifié dans les inscriptions des catacombes, sa place étant prise par
le personnage grec familier d'Orphée et du Berger, qui sont représentés comme des amis des
animaux.

L'original le plus proche qui peut être trouvé du Jésus du Nouveau Testament est un rabbin
nommé Jéhoshué Ben Pandira, qui vécu près d'un siècle avant J.-C. Dans son "Life of
Jehoshua," Dr Franz Hartman déclare que cet enfant bâtard d'une jeune fille juive, Stada, et
d'un soldat romain, Pandira, qui est mentionné dans le Talmud, était le Jésus originel. On dit
qu'il était un rabbin de peu d'importance qui étudia les mystères en Égypte et qui fut mise à
mort par lapidation après une tentative de crucifixion.

Cherchant un remplaçant pour Apollonios, les Pères de l'Église saisirent le personnage de
Jéhoshué ; et changeant son nom à celui du Druide dieu soleil "Hésus" et devançant la date
de sa naissance d'un siècle, il fut transformé en Jésus. Sur ce sujet, Manly Hall écrit : "Il est
très possible que les Pères de l'Église, cherchant désespérément un vrai personnage humain
sur lequel pendre la structure de leur foi, choisirent Jéhoshué Ben Pandira comme plus
proche parallèle pouvant se trouver parmi les rabbins Juifs. Armés avec ce petit fragment de
l'histoire, ils poursuivirent à les faire correspondre -- intégrant un petit ici et enlevant
quelque fragment contradictoire là -- jusqu'à ce que, voilà, le 'Roi des Rois' soit un
Nazaréen, malgré l'opinion populaire que rien de bon ne peut sortir de Nazareth.

"Cela explique aussi pourquoi Hélène, mère de Constantin, en dedans de trois cents ans après
la mort de Jésus, fut incapable de trouver quiconque avait entendu parler de lui parmi la
communauté juive. Selon l'histoire, elle trouva enfin un vieil homme qui prétendait avoir
entendu que Jésus avait vécu. Il l'emmena à un vieux champ d'exécution romain où
l'excavation révéla plusieurs croix. Quand toute cette affaire fut résolue à la satisfaction de
tous, Constantin, pour démontrer sa grande vénération, fit forger un des clous de la passion
en mord pour son cheval.

"Le mystère le plus embarrassant et irrésolu avec lequel le théologien Chrétien doit faire face
est le manque presque complet de preuves historiques à propos de la vie du Christ. Si nous
acceptons quelques documents fabriqués palpables, notre connaissance de la vie du Christ est
basée principalement sur les narrations contenues dans les Évangiles. ... De graves doutes
existent quant à la qualité d'auteur des Évangiles du Nouveau Testament. L'encyclopédie
Brittannica reconnaît ces doutes et, de plus, admet qu'il n'y a absolument aucune preuve que
les Évangiles ont été écrits par les hommes dont les noms leur furent apposés en des temps
plus récents."

Un livre remarquable écrit par J. M. Roberts et intitulé "Antiquity Unveiled" paru en 1894
démontrant des preuves qu'aucun homme tel Jésus de Nazareth n'avait jamais vécu ; mais le
nom fut adopté par les fondateurs du Christianisme pour voiler l'identité d'Apollonios de
Tyane dont ils dérobèrent les enseignements et le mode de la vie et s'en servirent comme
modèle sur lequel construire leur système. Il ajoute : "Le monde possède le témoignage
incontestable que le Christianisme provient de fausse origine étant le pire larcin littéraire
dans l'histoire humaine."

En contraste avec la pénurie ou plutôt l'absence d'information concernant Jésus, est
l'abondance de données historiques crédibles et disponibles au sujet d'Apollonios de Tyane
qui, durant le premier siècle, possédait une célébrité universelle d'un coin de l'Empire romain
à l'autre, étant honoré par tous. Plus de dix-sept temples lui furent consacrés dans les
diverses parties de l'empire. Près d'une douzaine d'empereurs romains le considéra en toute
révérence. (Les empereurs romains Vespasien, Titus et Nerva étaient tous, avant leur
élévation au trône, des amis et admirateurs d'Apollonios, tandis que Néron et Domitien
virent le philosophe avec consternation.) L'empereur Septime Sévère (A.D. 193-211) lui
éleva une statue dans sa galerie de divinités au Panthéon tandis que son fils, l'empereur
Caracalla, honora sa mémoire avec une chapelle ou un monument.

Lampride, ayant vécu au troisième siècle, nous informe que l'empereur Alexandre Sévère
(A.D. 222-235) plaça une statue d'Apollonios dans son 'labarium' au côté de celle d'Orphée.

C'est la femme de Septime Sévère, l'impératrice Julia Domna qui mandata le philosophe
Philostrate, un membre d'un cercle d'écrivains qui se rassemblèrent autour d'elle, à écrire la
vie d'Apollonios de Tyane basée sur les manuscrits en sa possession, principalement les
mémoires de Damis, disciple et compagnon de voyage d'Apollonios, en plus de registres
conservés dans les différentes villes où Apollonios était tenu en estime -- de temples dont il
avait restauré les rites longtemps désuets, de traditions, d'épîtres d'Apollonios adressées aux
rois et sophistes et, de ses lettres -- dont l'empereur Hadrien en avait fait une collection qu'il
garda en son palais à Antium.

Julia Domna, connue comme l'impératrice philosophe parce qu'elle était entourée d'hommes
de lettres et de philosophes et qui dispensait un patronage éclairé à la pensée et à la
connaissance, était la fille de Bassiamus, prêtre du soleil à Émèse en Syrie. Philostrate était
membre d'un groupe d'écrivains célèbres et de penseurs qui se regroupaient autour d'elle.
Elle était une femme de grande intelligence et de pureté de caractère remarquable, vivant en
solitude et consacrant son temps à la littérature et la philosophie dans sa vaste bibliothèque.
Comme dans le cas de Sappho, également une femme de moralité exemplaire, elle fut
diffamée par les scribes des même ecclésiastiques qui furent, par la suite, responsables du
meurtre brutal de Hypatie. Ces trois grandes femmes de l'antiquité, avec Jeanne d'Arc, la plus
grande femme des temps modernes, furent toutes les victimes d'une fraternité cléricale mâle
criminellement jalouse.

Une autre biographie d'Apollonios a été écrite par Soterichur d'Oasis pendant le règne de
Dioclétien mais elle est inexistante, ayant été détruit par les Chrétiens avec d'autres écritures
anciennes qui lui faisaient référence. Une autre biographie perdue a été écrite par Moeragène.

Bien qu'écrite au début du troisième siècle A.D., la biographie d'Apollonios de Tyane de
Philostrate ne reçue pas l'autorisation d'être publier en Europe avant l'an 1501, quand Alde
imprima la première édition latine à paraître en Europe. Celle-ci fut suivie par des
traductions française et italienne, mais ce ne fut qu'en 1680 que la première traduction
anglaise fut faite par Blount, un déiste anglais.

Les notes de Blount sur le livre soulevèrent une telle clameur qu'en 1693, le livre fut
condamné par l'église et sa publication défendue. (Concernant les effets de la traduction de
Blount, Campbell, dans son "Apollonios de Tyane," écrit : "De violentes passions se
manifestèrent. Des sermons, des brochures et des volumes descendirent sur un Blount
présomptueux comme des bolides et des grêlons et ses adversaires ne se cessèrent pas jusqu'à
ce que les autorités aient défendu qu'il imprime les six autres livres de sa traduction".)

Dans ses notes, Blount signala que, "ou nous devons admettre la vérité des miracles
d'Apollonios aussi bien que ceux de Jésus ou, si ceux du premier étaient faux, il n'y aurait
pas de meilleur fondement pour croire en le dernier." Un siècle plus tard, les notes de Blount
furent traduites en français par les Encyclopédistes. Cependant, un siècle avant Blount,
Voltaire, Le Grand d'Aussy, Castillon et d'autres déistes français écrivirent de même,
considérant Apollonios comme personnage historique beaucoup plus authentique que Jésus
et complètement son égal en tout respect et, aussi digne de produire des miracles si cela était
possible. (Francis Bacon parla aussi d'Apollonios dans des termes les plus dignes. Dans le
"Anatomy of Melancholy" de Burton, -- que certains ont attribué à la qualité d'auteur de
Bacon -- il paru une citation de la biographie d'Apollonios de Philostrate à laquelle Keats fit
plus tard référence dans un renvoi à son "Lamia".)

Toutefois, Blount avait seulement traduit les deux premiers livres de l'oeuvre de Philostrate
(il y en avait huit en tout, les six derniers restant non publiés) ; et ce ne fut qu'en 1809 que la
première version anglaise complète fut produite par Edward Herwick. (Dans la préface de
son travail intitulé "The First Two Books of Philostratus Concerning the Life of Apollonios
Tyanaeus, written originally in Greek, and now published in English," Blount, se protégeant
et exprimant sans doute des opinions contraires de ce qu'il croyait vraiment, décrit
humblement son livre comme "pas plus qu'une simple narration de la vie d'un philosophe, et
non celle d'un nouveau Messie ou ni d'aucune façon contre ce qui est connu; non, Philostrate
ne fait aucunement mention du nom du Christ. Et si un écrivain païen (Hiéroclès) a soulevé
cette question en comparant Apollonios avec Le Christ, qu'est-ce que c'est pour Philostrate
qui ne l'a jamais conçu ainsi, et que je ne peux trouver nulle part ? Cependant, Eusèbe a déjà
réfuté Hiéroclès, laquelle réfutation je me proposais d'annexer à Philostrate en guise
d'antidote.

"J'avais déjà terminé l'entière traduction, et j'avais poursuivi tel que vous le voyez dans mon
illustration, lorsque j'ai réalisé que l'alarme était sonnée dans tous les coins qu'un livre
dangereux serait bientôt publié ; un livre qui démasquerait tous les athées pratiques qui
(étant du plus grand nombre des hommes) pourrait, par conséquent, causer des conséquences
délétères au public. Au premier abord, le clergé papiste se pensait principalement concerner,
étant tant empressé à la vengeance et malicieux, que je craignais le sort du pauvre Ésope
(qui, bien qu'il ait fait des plaisanteries à plusieurs grands rois et potentats sans pour autant
en être puni, perdit sa vie seulement en parlant contre les prêtres Delphes).

"Donc, si le clergé voulait que l'on considère Apollonios un escroc et un prestidigitateur,
qu'étant ranimé de la mort, il est un des fomentateurs principaux de cette intrigue papiste ; ou
bien qu'il n'y eût jamais eu un homme tel qu'Apollonios, avec tout mon coeur, ce qu'ils
veulent. Car je voudrais plus le voir décrié dans sa réputation que de voir un digne cardinal,
avec sa longue barbe et son 'Ha' d'excommunication, me faire brûler comme hérétique."

Le livre de Herwick est devenu si rare qu'en 1907, deux revendeurs de livres de Londres de
réputation mondiale ont cherché et fait de la publicité en vain pour s'en procurer une copie.
Cela indique combien la suppression ecclésiastique de ce livre redoutable avait réussi. Et
bien qu'aujourd'hui, presque personne ne peut-être trouvé, même parmi les plus instruits, qui
ont entendu le nom d'Apollonios de Tyane, encore moins sache quoique ce soit sur son
compte, et selon Campbell, "Il eut un temps où le nom de Philostrate et d'Apollonios de
Tyane sortait de la bouche de tous les Anglais instruits," même si des préjugés sectaires
contre Apollonios caractérisent chacun des écrivains avant le dix-neuvième siècle. La
popularité d'Apollonios dans les temps anciens est totalement contraire à son oubli
d'aujourd'hui.

Aux yeux des ecclésiastiques, qu'Apollonios, un simple homme, devrait rivaliser Jésus, un
dieu, en tant de points importants, constituait une raison importante pour supprimer le livre
de Philostrate, puisqu'il avait tendance à déprécier la dignité de leur sauveur. Que Philostrate
ait composé La Vie d'Apollonios de Tyane comme réponse païenne aux Évangiles Chrétiens
est une opinion maintenue par les érudits réputés avant et après le temps de Blount. (Cette
opinion, largement maintenue par les écrivains Chrétiens, est évidemment fausse, puisque le
Christianisme, tel que nous le connaissons, n'existait pas au temps de cet écrit de Philostrate,
car il ne fait aucunement mention de Jésus ou du Christianisme. Malgré ce fait, le livre a
toujours été considéré dans le plus grand soupçon ; et même après la Renaissance, lorsqu'il
fut introduit en Europe, Alde hésita un certain temps avant de donner l'autorisation de le
publier, et enfin déterminé, ajouta au texte la Réponse d'Eusèbe à la Critique du
Christianisme de Hiéroclès, dans laquelle il opposa les miracles d'Apollonios à ceux des
Chrétiens, et ainsi, comme il l'exprima, donnant "l'antidote avec le poison".)

Donc, l'évêque d'Avranches, écrivant au dix-septième siècle, exprima ce point de vue comme
suit : "Comme but principal, Philostrate semble avoir désapprouver la foi et la doctrine
Chrétienne, les deux progressant merveilleusement à ce temps, en démontrant le côté opposé
de cette pauvre représentation d'une science miraculeuse, de la sainteté et de la vertu. Il
inventa un personnage en imitation du Christ et introduisit presque tous les incidents de la
vie de Jésus-Christ dans l'histoire d'Apollonios, pour que les païens ne puissent avoir aucune
cause pour envier les Chrétiens, et se faisant, rehaussa la gloire du Christ par inadvertance,
puisqu'en attribuant faussement à un autre le vrai caractère du Sauveur, il donna au dernier
l'éloge qui est Son juste dû et indirectement, l'éleva comme l'admiration et l'éloge des
autres."

Tredwell, dans son "Sketch of the Life of Apollonios of Tyana," écrit :

"Du temps que les différends aient commencé au sujet de la religion Chrétienne, les
Chrétiens ont accusé Philostrate de s'être approprié les événements et les miracles contenus
dans l'Évangile de Matthieu pour orner sa vie d'Apollonios de Tyane, et les païens ont porté
des accusations de plagiat contre l'écrivain de cet Évangile. Sur les premiers travaux
d'Apollonios, ces accusations étaient d'importance suffisante pour être réfutés par d'éminents
Chrétiens ; et même de nos jours, le révérend. Albert Réville ne le considérant pas sous sa
dignité ni sa grande érudition, d'entreprendre, en 1866, une réfutation de 'cette grande et
monstrueuse calomnie des infidèles.' Il tenta de démontrer, dans un petit livre qui porte le
titre 'Apollonios, le Christ Païen du Troisième Siècle' (signifiant le premier siècle), que
Philostrate avait emprunté des faits principaux de l'Évangile de Matthieu. Les phénomènes
miraculeux étaient racontés presque identiques à la narration de Matthieu dans son Évangile
de Jésus-Christ. Et tandis qu'on disait que Jésus exorcisait des diables en Galilée,
Apollonios, selon une tradition aussi digne de confiance, rendait un service semblable à
l'espèce humaine en Grèce. Telle fut l'opinion des écrivains catholiques sur le sujet ; et enfin,
selon Daniel Huet, cet énoncé par l'évêque d'Avranches : 'depuis ce temps eut une grande
importance dans tous les esprits réfléchis.'"

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http://www.apollonius.net/bernard2f.html

Apollonios le Nazaréen

Partie 2
Les Ressemblances Entre Apollonios et Jésus

Par Dr. R. W. Bernard, B.A., M.A., Ph.D. (1964)

                                   *

Considérons maintenant quelques-uns des points essentiels de ressemblance entre les
biographies d'Apollonios et de Jésus. Avant sa naissance, la venue d'Apollonios a été
précédée par une Annonciation, sa venue ayant été annoncé à sa mère par un Archange. Il est
né de la même manière mystérieuse en la même année que Jésus est supposé être né (l'an 4
avant J.-C.). Comme ce dernier, dans son enfance, il afficha une précocité prodigieuse en
matières religieuses ; ensuite, il eût une période de préparation ; puis, vint une période
d'activité publique et positive ; plus tard, une passion ; aussi, une sorte de résurrection; et
enfin, une ascension.

Les messagers d'Apollon ont chanté à sa naissance comme les anges à celle de Jésus.
Pourtant toujours engagé à faire le bien, il fut aussi exposé aux attaques de ses ennemis. De
la même manière, il alla d'une place à l'autre oeuvrant pour la réforme, étant accompagné par
ses disciples favoris, parmi lesquels le mécontentement, le découragement et la traîtrise
firent également leur apparence. Et quand le danger était présent, malgré les conseils
prudents de ses amis, et l'abandon de ses disciples, il se rendit à Rome où Domitien, le cruel
empereur, cherchait à le tuer, comme Jésus qui alla à Jérusalem et à une mort certaine. Et
avant cet événement, il avait été victime du prédécesseur non pas moins cruel de Domitien,
Néron, comme Jésus avait été exposé aux machinations d'Hérode Antipas. Comme Jésus,
puisqu'il ressentait la pitié, il est accusé de produire des miracles à travers la magie et les arts
illégaux, alors qu'il les réussit seulement parce qu'il était un ami des dieux et digne d'être
estimé comme tel. Comme Jésus sur la route de Damas, il remplit un ennemi déclaré de
consternation émerveillée en lui apparaissant quelques années après sa résurrection et son
ascension.

Une autre ressemblance remarquable entre Apollonios et Jésus était le grand nombre de cas
de mauvais esprits qui ont été conjurés. Il leur parle avec autorité, comme cela a été dit de
Jésus. Le jeune homme d'Athènes qui était possédé, à travers lequel le diable poussa des cris
de peur et de rage, et qui ne pouvait pas affronter le regard d'Apollonios, nous rappelle la
narration de l'Évangile du démoniaque de Gadère. Ni l'un ni l'autre fut guéri jusqu'à quelque
circonstance visible extérieure eût lieu donnant raison de croire que le diable était vraiment
sorti. Dans un cas, un troupeau de porc se jeta dans le lac, et dans l'autre, une statue se
renverse par la violence du mauvais esprit qui se dépêche de sortir du jeune homme.

Dans la biographie d'Apollonios, on mentionne aussi un autre cas de possession très
semblable à celui de l'enfant épileptique dans les trois Évangiles. À Rome, Apollonios
restaura une jeune fille à la vie sous des circonstances qui nous rappellent immédiatement le
retour à la vie de la fille de Jaire. De plus, on peut faire la remarque que les deux histoires
sont ainsi enregistrées qu'une critique prudente pourrait se demander dans chacun de ces cas,
si la jeune fille qui revint à la vie avait, après tout, vraiment été morte. Les boiteux, les
aveugles et les timides vinrent en foule pour être guéri par l'imposition des mains d'Iarchas,
le chef des sages Brahmanes des Himalaya, qu'Apollonios visita et sous lequel, il étudia et
dériva sa connaissance et son pouvoir.

Son apparition miraculeuse à ses amis Damis et Démétrios, qui pensaient en premier lieu
voir un esprit, nous rappelle, de la manière que cela a été raconté, la résurrection de Jésus
après sa mort.

La description inspirante suivante du personnage d'Apollonios, semblable à celle du Christ,
est donnée par Campbell dans son livre "Apollonius of Tyana."

"Un personnage étrange et distinctif, revêtu de lin blanc et non de vêtements fabriqués de
peaux ; des pieds sans sandales et les cheveux longs ; austère, réservé et de maigre contenance
; avec les yeux fixés vers le sol comme en était sa manière, Apollonios de Tyane attira à lui,
avec l'attraction d'un saint, tous les simples gens, et malgré tout, était intime avec les
Empereurs de Rome.

"A travers son amour pour toute forme de vie et son appréciation de la beauté de la forme
humaine, il alla au-delà des souffrances du corps et devint informé avec les souffrances de
l'âme. Il chercha à guérir ou du moins à soulager quelques-unes des détresses physiques et
spirituelles de l'humanité indigente ; et dans les arts curatifs de son jour, il atteint à un tel
degré d'adresse que même les oracles sacrés d'Égée et de Delphes le prononcèrent plus que
mortel, lui référèrent pour soulagement, les corps malades et les âmes affligées sachant que
sa seule présence émanait une vertu particulière, une influence favorable, un pouvoir tel la
théurgie.

"À travers des années de silence et de contemplation, de voyages lointains et d'expériences
spirituelles et mondaines continues, il approfondit, non à la moindre limite, une personnalité
originairement puissante et intense, et ainsi, il devint l'admiration non seulement de tous les
pays qu'il traversa, mais de tout le monde romain et hellénique. Les villes lui envoyèrent des
ambassadeurs lui décrétant des faveurs ; les monarques lui conférèrent des dignités spéciales,
le rendant digne d'être leur conseiller ; l'encens était brûlé devant ses autels ; et après sa mort,
des honneurs divins furent rendus à ses statues qui avaient été élevées, avec beaucoup
d'enthousiasme, dans tous les temples des dieux. Et, sa célébrité ne diminua pas.
Continuellement à travers les âges, son nom porta en lui quelque chose d'un ouragan ;
puisque les critiques anciens et contemporains crussent trouver en la vie de ce personnage
exceptionnel une comparaison à la vie du Christ, et d'en former un argument contre les
revendications surnaturelles du Fils de l'Homme.

"Désormais, durant des siècles, même le nom d'Apollonios était odieux aux Chrétiens ; car il
semblait que l'Évangile même du Fils de l'Homme était en jeu. Pour leur part, les
apologistes chrétiens, en défense, ne manquaient pas d'attaquer violemment le champion de
leurs adversaires et de le dénoncer comme non mieux qu'un imposteur, un sorcier et un
magicien ; sur ces points en particuliers, ils n'arrivèrent pas généralement à comprendre
l'homme. Du moins dans leur approche combative à son sujet, ils manquèrent de l'affection
nécessaire pour comprendre une juste valeur et cette patience bienveillante envers la noblesse
qui est absolument essentiel pour saisir un personnage nouveau ou surprenant ou un mode
de vie."

Un autre écrivain donne la description suivante d'Apollonios :

"Il avait une tête semblable à celle de Zeus, une longue barbe et de longs cheveux bornés par
un filet. Damis décrit Apollonios comme toujours gentils, doux et modeste, et de ce fait,
plus comme un Indien qu'un Grec, bien qu'en étant témoin de quelque injustice, il exprima
son indignation. Son humeur était souvent pensive, et lorsque silencieux, il fixa le sol
pendant de longs moments plonger dans ces pensées. Pourtant toujours sévère avec
lui-même, il faisait volontiers des excuses pour les autres. Par exemple, on peut citer :
Pendant le règne de Néron, lorsqu'en route pour Rome, Apollonios fut prévenu que lui et ses
partisans seraient en danger, et des trente-quatre compagnons qui le suivirent, seulement huit
restèrent assez braves pour faire face à la menace du péril ; tout en louant le courage de ceux
qui restèrent avec lui, il refusa de juger comme lâches ceux qui s'étaient enfuis."

De la biographie de Philostrate, nous recueillons les faits suivants au sujet de la vie et du
personnage d'Apollonios de Tyane. Il est né en l'an 4 avant J.-C. À l'âge de douze ans, il fut
envoyé à Tarsus en Cilicie, le présumé lieu de naissance de St Paul. Là, il étudia tous les
modes de philosophie et se perfectionna en rhétorique et en littérature générale. Il fit
résidence au temple d'Asclépios, célèbre pour ses cures merveilleuses, et fut initié par ses
prêtres en leurs mystères. Par la suite, il accomplit des guérisons qui étonnèrent non
seulement le peuple mais aussi les maîtres de l'art de guérir. Il décida d'adopter la
philosophie de Pythagore et observa rigoureusement la discipline pénible instituée par le
sage de Samos. Il s'abstint de nourriture animale, de vin et de femmes ; il vivait de fruits et de
fines herbes ; il était habillé seulement de vêtements de lin blanc de la plus simple confection
; il marcha pieds-nus ; et il avait la tête toujours à découvert, ne se coupant jamais les
cheveux ni la barbe. Il était surtout distingué pour sa beauté, son humeur sympathique, son
amour constant et sa gentillesse, et pour la sérénité imperturbable de son tempérament.

En ces qualités, il était l'incarnation personnelle des traits imaginaires du Jésus chrétien, et
sans aucun doute, était l'original des illustrations du soi-disant Nazaréen, maintenant tant
vénéré par les professeurs mal renseigné de la religion chrétienne. (Presque chaque
illustration, qui dans les temps modernes sont reconnues comme étant une ressemblance de
Jésus, ont vraiment leurs origines dans un portrait d'Apollonios de Tyane peint durant le
règne de Vespasien.)

[Note : Cet écrivain n'a pas vu ce portrait peint durant le règne de Vespasien, mais il y a un
buste de marbre d'Apollonios au Musée de Naples, en Italie ; et ce buste ressemble
grandement, par la suite, à d'autres portraits de "Le Jésus-Christ." Une photographie de ce
buste de marbre se trouve au début de ce livre.]

Déterminé à se consacrer à la poursuite de la connaissance et à l'enseignement de la
philosophie, il donna son énorme patrimoine aux pauvres de sa parenté et se rendit à
Antioche qui était alors un centre d'érudition mais moins connu que ceux d'Athènes ou
d'Alexandrie. Là, il commença sa grande mission en enseignant la philosophie à plusieurs
disciples ainsi qu'à la population. Peu après, Il alla au temple d'Apollon Daphné à Antioche
où il apprit les mystères de ses prêtres. Plus tard, il se rendit en Inde à la recherche de la
sagesse et visita les philosophes gymnosophistes d'Égypte. Il revint ensuite en Grèce pour
restaurer les Mystères et enseigner les doctrines de Krishna et de Bouddha qu'il avait appris
aux pieds de son professeur des Himalaya, Iarchas. (Ces enseignements personnifièrent les
évangiles bouddhistes qu'Apollonios avait apporté vers l'Occident et devinrent l'origine de la
religion chrétienne).

En tant que réformiste social et politique, il voyagea d'un coin de l'empire Romain à l'autre,
incitant la révolte contre les tyrans cruels Néron et Domitien qui, tous deux, le mirent en état
d'arrestation et le jetèrent en prison. Après son arrestation par Domitien, il fut acquitté et
"disparut." Après avoir complété ses labeurs humanitaires pendant un siècle, nous croyons
qu'il est allé en Inde rejoindre ses enseignants dans les Himalaya. Nous n'avons aucun détail
quant au moment ou l'endroit de sa mort.

Ells donne le compte-rendu suivant de la vie d'Apollonios :

"Il est né à Tyane, une ville grecque d'Asie Mineure, trois ans avant la naissance du Christ et,
il vivat environ cent ans, jusqu'au règne de Nerva. Comme Moïse, aucun homme n'a trouvé
sa tombe à ce jour. Consacré à la philosophie dès son enfance, il l'étudia selon la méthode
inégalée de ces jours-là, en écoutant des conférences et par des débats avec des penseurs
rivaux dans chaque centre et des marches de chaque temple. Il choisit comme modèle la
philosophie de Pythagore, pratiqua ses austérités avec enthousiasme, et par discipline
mentale, maintenu le silence absolu durant cinq ans, évita toutes relations avec les femmes,
donna son patrimoine et, porta seulement des vêtements de lin [coton].

"Dans la phraséologie d'aujourd'hui, il était végétarien et s'abstenait de tout. Il disait que son
mode de vie a rendu ses sens anormalement aigus, ayant des prémonitions d'événements
futurs et qu'il devenait conscient des esprits des hommes et des événements distants ; et, il
s'est défendu avec succès lorsque accusé de 'sorcellerie' devant l'empereur. Il priait au soleil
trois fois par jour, offrant de l'encens mais jamais il ne sacrifiait des victimes. Il croyait en
l'immortalité de l'âme, en la réincarnation et en un dieu suprême -- le Créateur de l'Univers.
En effet, nous pouvons dire que dans les divinités qu'il vénérait, il ne voyait que des phases
et des opérations de cette Divinité Suprême, puisqu'en se référant aux dieux collectivement,
il est fréquemment cité par Philostrate comme utilisant les mots 'dieux' ou dieu,' et le sage
indien Iarchas, lui donnant son approbation, compare l'Univers à un bateau dont le Créateur
est le Maître et les dieux subalternes,' des sous-officiers ! [Voir La conception chrétienne du
rang des 'anges' qui assiste dans le bon fonctionnement de la création, et l'idée hindoue d'une
trinité de 'dieux' -- Brahmâ, Vishnu et Shiva -- représentant les énergies de création, de
préservation et de destruction qui opèrent continuellement dans la création, chacune ayant
ses fonctions corrélatives ou centres d'énergies (chakras) dans le corps humain -- qui n'est
qu'un microcosme ou un reflet du macrocosme, l'univers.]

"Durant toute sa longue vie, les villes, les temples et les souverains partout l'ont recherché
pour ses conseils et son assistance qu'il donna librement sans récompense. Il a voyagé dans le
monde connu de l'océan Atlantique à la rivière Gange, et vers le sud aux cataractes du Nil,
acquérant et partageant la sagesse. Vers le milieu de sa vie, quand ses voyages n'étaient pas à
demi complétés, il disait à ses disciples qu'il avait déjà vus plus de la surface de la Terre que
tout autre homme. Pendant sa longue et laborieuse vie, il a produit plusieurs prodiges, et un
grand nombre d'hommes l'ont considéré comme étant une divinité incarnée. Les rois de Perse
et d'Inde ont rivalisé l'un avec l'autre pour lui faire honneur. Après sa mort, l'empereur
Hadrien a construit un temple et a fondé une prêtrise pour son adoration de Tyane.
L'empereur Aurélien a voué de faire de même, l'appelant le plus divin, sacré et vénérable de
l'espèce humaine, doté de pouvoirs au-delà des mortels, déclarant : 'Si je vis, je publierai au
moins un résumé de ses merveilleuses actions, non parce qu'elles nécessitent ce que mes
mots peuvent ajouter, mais pour les rendre familier à tous, puisqu'elles sont merveilleuses.'

"Un autre empereur, Alexandre Sévère, de prédilection contestable, a mis l'image
d'Apollonios dans sa chapelle privée ou solarium parmi les divinités tutélaires d'Orphée,
Abraham et du Christ. (Bien que cette référence ait été citée par plusieurs auteurs, il paraît
peu probable que les empereurs romains avant Constantin, le premier à accepter le
Christianisme, avaient des statues d'Abraham ou du Christ dans leurs chapelles. Cette
affirmation est évidemment une fausse interpolation chrétienne. Nous croyons que la statue
d'Orphée est la seule qui aurait pu exister au côté de celle d'Apollonios. Tel qu'Eisler a
démontré, même dans les catacombes des premiers chrétiens, il n'y avait aucune
représentation de Jésus, tandis qu'Orphée est représenté comme l'objet central de la
vénération. Il est probable qu'Orphée a été considéré comme le fondateur de la religion dont
Apollonios était l'apôtre.)

Cette histoire, nous la devons à la révérence payée en sa mémoire par l'Impératrice Julia
Domna, l'épouse de Septime Sévère, qui délégua Philostrate pour l'écrire et le fournit avec la
plupart des matières et références. Pendant une période de deux cents ans après sa mort,
Apollonios fut généralement acclamé plus divin qu'humain, jusqu'à ce que, durant le règne
de Dioclétien, un proconsul romain, Hiéroclès, entreprit de repousser la popularité
grandissante du Christianisme en publiant "Discours Ami de la Vérité" dans lequel il tira des
comparaisons défavorables entre le Christ et Apollonios. L'Église naissante réfuta facilement
son attaque, mais ne pu ni l'oublier ni le pardonner ; et non satisfait de cette victoire sur son
assaillant, elle stigmatisa le philosophe, depuis longtemps décédé, de charlatan inspiré et
assisté du diable.

L'Église persista dans ces tentatives d'anéantissement. Aussi tard que le temps de Charles II,
quand un nommé Charles Blount essaya de publier une traduction de la biographie de
Philostrate en Angleterre, dans sa préface, il se plaint que le clergé le laisserait seulement
imprimer les deux premiers de ses huit livres, et que la prêtrise catholique était
particulièrement active dans son opposition. (Ells, C.P., Life and Times of Apollonios of
Tyana)

Depuis les temps anciens, la controverse fit rage entre les partisans d'Apollonios et ceux de
Jésus à savoir lequel était du plus haut type moral. Les partisans d'Apollonios raisonnèrent
que, étant un homme, il offre à l'humanité un exemple moral plus utile que Jésus, un dieu,
qui ne pouvait qu'être vénéré, mais non-imité, et en comparaison duquel Apollonios était
aussi vertueux en chaque respect, sinon plus. Ils démontrèrent en particulier qu'un homme
qui, dès sa seizième année, choisit de manger que des fruits et des fines herbes et demeurer
chaste à jamais -- laquelle résolution il suivit strictement tout au long de sa vie de plus d'un
siècle -- était certainement de plus haut type moral que quelqu'un qui s'assit et mangea avec
les publicains, les viandes et le vin qu'on lui offre lors des fêtes de mariages.

Au début du quatrième siècle A.D., Hiéroclès écrit un traité dans lequel il maintenait
qu'Apollonios était de type beaucoup plus élevé que le Jésus des Évangiles. D'énormes
controverses s'ensuivirent sur le sujet ; et les adversaires catholiques d'Apollonios
inventèrent les mensonges les plus ridicules pour déprécier son caractère. Ainsi,
immédiatement après sa formation au début du quatrième siècle, Arnobe et les Pères de
l'Église, par méchanceté, attribuèrent les miracles réputés d'Apollonios à la magie, tout en
fabriquant à partir de lui une imitation fictive en la forme du messie de leur nouvelle
religion. Aussi tard que le quinzième siècle, nous trouvons Pico della Mirandola, et aussi
tard que le seizième siècle, Jean Bodin et Baronius, dénonçant encore Apollonios comme un
magicien malfaisant qui avait fait un pacte avec Satan.

Toutefois, même les ennemis d'Apollonios durent admettre que sa vie était exemplaire,
puisque voici un homme qui, d'un jeune âge, choisit de s'abstenir de viande, de vin et
d'association avec les femmes, qui laissa ses cheveux allongés et ne permit pas qu'une lame
touche son menton, et qui, en tant que pythagoricien naturiste, marcha nu-pieds ou chaussa
des sandales faites d'écorce, non de cuir, s'habillant seulement de robes de lin blanc et
considérant cela impur de porter vêtements confectionnés de la laine de mouton.

Passant son temps dans un temple, son silence était extraordinaire, bien que sa connaissance
des langues soit universelle. D'un coin de l'empire romain à l'autre, il voyagea comme
enseignant et guérisseur et les malades vinrent le consulter là qu'il alla. Il était aussi un
réformiste social et un révolutionnaire qui intrépidement s'opposa aux tyrans, incitant des
soulèvements contre eux et organisant ses partisans en collectivités communistes.

Il paraît donc qu'Apollonios était de plus haut type moral et intellectuel que l'humble
charpentier de Galilée. De telles considérations telles menèrent A. Réville, un écrivain
catholique, dans son livre, Le Christ païen, à admettre : "Jésus n'était que l'offrande d'un
peuple obscur ; sa doctrine n'était que le raffinement d'une misérable tradition locale ; sa vie,
de laquelle si peu est connue à la grande majorité de ses contemporains, fut extrêmement
courte. Il devint bientôt la victime des assauts de deux ou trois prêtres, un roi insignifiant et
un plaignant et, quelques prodiges remarquables le distinguèrent d'une foule d'autres êtres
qui n'eurent rien à faire avec les destins de l'humanité.

"Apollonios, au contraire, un Grec de naissance, avait amassé dans son vaste intellect les
doctrines religieuses du monde entier, de l'Inde à l'Espagne et sa vie dura un siècle. Comme
un météore illuminante, il traversa l'univers, en rapport constant avec les rois et les puissants
du monde qui le vénéraient et le craignaient, et s'il rencontra de l'opposition, il la triompha
majestueusement, toujours plus fort que ses tyrans, jamais sujet à l'humiliation et jamais
emmené en contact avec les bourreaux publics."

Tredwell, dans "Sketch of the Life of Apollonios of Tyana" écrit comme suit :

"Apollonios était un homme grand et bon et ce fait ne peut être mis en doute ; les hommages
que lui rendirent Titus, Vespasien et Aurèle en sont une garantie. Même parmi ceux de ce
jour qui veulent le déprécier, plusieurs doivent admettre qu'une certaine moralité pure et
vraie envahit la totalité de son système d'enseignement. Il contient une théorie bien établie,
que la vertu et la vraie piété sont les seules fondations du bonheur.

"Apollonios était chaste et sobre ; il était motivé par un noble désir d'acquérir la
connaissance et le désir encore plus noble de communiquer sa connaissance à l'espèce
humaine. Dans son langage, il était ingénieux, érudit et original. Aucun homme n'a vécu qui
ait tant repoussé l'artifice vulgaire qui produisait des effets sur les hommes ; ses
enseignements n'étaient jamais caractérisés d'éclats majestueux. Il était toujours prêt à
partager son enseignement peu importe l'endroit ; et de tous les témoignages à son égard,
aucun homme n'eut été autant un apôtre de la paix. En effet, il est difficile de nier la juste
conclusion qu'Apollonios, que Philostrate plaça devant nous, est un vrai personnage et non
un esprit ; il marche sur la Terre, mange, boit et dort comme les autres hommes, aime et
déteste telle que l'expérience nous apprend être le naturel de l'homme. Il est observateur de
phénomènes naturels, il compare et médite, adore la nature, les oiseaux, les animaux, les
arbres, les fleurs et n'est pas dépourvu d'humour, bien que sérieux et digne. Partout dans la
nature et l'art, avec les Brahmanes de l'Inde, il trouva quelque chose à admirer."

Vers la fin du troisième siècle, immédiatement avant la formation de l'Église, la lutte entre
les disciples pythagoriciens d'Apollonios et ses adversaires qui, plus tard, organisèrent
l'Église Catholique Romaine à Nice, atteignit amèrement sa phase finale. À ce temps, il y
avait plusieurs temples et lieux de pèlerinage en Asie Mineure consacrés à Apollonios et son
oeuvre, mais il n'y en avait pas à Jésus. Il était inconnu puisqu'il n'existait pas.

À la place de l'auguste Apollonios dont la célébrité fut mondiale pendant les trois premiers
siècles et qui fut révéré dans tous les centres d'érudition comme le plus sage des hommes, ses
adversaires se sont efforcés à instaurer un jeune sans éducation connu que dans sa région et
seulement par quelques pêcheurs illettrés de son voisinage, et dont la courte période
d'activité (3 ans) et sa courte vie (33 ans) l'empêcha d'accomplir ce qu'Apollonios avait
accompli durant son siècle d'activité continue. Tandis que Jésus passa sa vie en Galilée parmi
les gens du peuple, Apollonios voyagea d'un coin de la Terre à l'autre, étudiant la sagesse des
plus grands esprits qui s'y trouvaient -- les brahmanes des Himalaya, les philosophes
gymnosophistes d'Égypte et les druides de Gaule, etc.

Selon Tredwell, Apollonios voyagea plus que tout homme de son âge. "Qu'il était un homme
exceptionnel," Tredwell ajoute, "est démontré par ses lettres adressées aux rois, aux
souverains, aux philosophes, aux sociétés et les grands hommes de son temps. Elles
existaient encore et furent mentionnées dans les travaux de Philostrate et de Cujacius. Il
voyagea parmi les Mages et fut d'autant plus honoré partout à cause de sa modestie et de ses
vertus, donnant toujours de sages et prudents conseils, contestant que rarement. La prière
qu'il était dans l'habitude d'offrir aux dieux est admirable : 'O, dieux immortels, allouez-nous
ce que vous jugerez approprié et ce que nous méritons.'"

Pendant plusieurs siècles après son passage, une auréole de sainteté fut placée autour de sa
tête et il fut vénéré comme un dieu dans plusieurs partie du monde. Les Tyanaéens l'élevèrent
au rang de demi-dieu et les empereurs romains approuvèrent son apothéose. Mais, avec le
temps, la déification d'Apollonios subit le même destin que celui décrété aux empereurs
romains ; et sa chapelle est devenue aussi abandonnée que celle que les Athéniens avaient
élevée en l'honneur de Socrate.

Les disciples d'Apollonios réclamaient qu'il soit le fils d'un dieu (Protée), une revendication
qu'il nia. Néanmoins, les gens croyaient qu'Apollonios était de d'origine divine et que les
messagers d'Apollon ont chanté à sa naissance. Ammien Marcellin classait Apollonios parmi
les hommes les plus éminents, et revendiqua qu'il prophétisait par l'entremise surnaturelle
d'un génie, comme le firent Socrate et Numa.

Les miracles qu'on dit avoir été exécuté en Inde par le sauveur hindou Krishna durant sa
mission, étant presque identique à ceux attribués à Apollonios, furent tous bien connus et
discutés à Alexandrie en ce temps. Bien qu'Apollonios n'ait jamais encouragé la propagation
de sa nature divine, il ne l'a cependant jamais répudiée, sachant que peu de respect est attaché
à la personne ou aux enseignements de quelque philosophie par les multitudes vulgaires à
moins que fondé sur des preuves d'inspiration divine. Ces preuves leur furent démontrées par
des "miracles." Il semble avoir permis à la populace vulgaire de croire en cela. De là survint
la croyance qu'il était le fils de Dieu, un deuxième Krishna ou un Christ.

Par respect pour Apollonios, son lieu natal de Tyane fut considéré comme une ville sacrée et
exemptée de la juridiction des gouverneurs envoyés de Rome. Gibbon, dans son Histoire de
Rome, déclare qu'une révérence superstitieuse de la part des gens du pays d'Apollonios causa
l'empereur Aurélien [Lucius Domitius Aurelianus] (273 A.D.) de traiter avec clémence la
ville conquise de Tyane. Malgré sa distinction comme historien romain, Gibbon fut ignorant
de l'importance d'Apollonios et cela est démontré par ses mots : "Nous ne sommes pas en
mesure de découvrir si Apollonios était sage, un imposteur ou un fanatique." Vu une telle
ignorance de la part d'une autorité tant réputé de l'histoire romaine, nous pouvons imaginer
comment le public général soit mal informé sur le sujet au temps qu'écrit Gibbon, comme
cela l'est encore.

Vopiscus écrit que lorsque les forces d'Aurélien marchaient contre Tyane, parce que les
citoyens avaient fermé les portes contre lui, l'empereur devint si irriter qu'il déclara qu'il ne
laisserait pas un seul chien vivant dans la ville ; mais l'esprit d'Apollonios lui apparut dans sa
tente et l'intimida à changer son humeur. Par égard pour Apollonios, il épargna les habitants.
Plus tard, il consacra un temple en son honneur, comme le fit aussi l'empereur Aurélien.
L'empereur Hadrien déposa respectueusement les écrits d'Apollonios dans son splendide
palais à Antium, où les pèlerins s'assemblèrent quotidiennement pour les voir.

Sa réputation de saint était si bien établie durant les premiers siècles que même après la
venue du Christianisme, plusieurs écrivains chrétiens, y compris Cassiodore, en firent leur
éloge. Lactance dit qu'une statue d'Apollonios fut élevée à Éphèse. Des statues de lui furent
élevées dans les temples et des honneurs divins lui furent rendus par les empereurs Caracalla,
Alexandre Sévère et Aurélien, pendant que des vertus magiques furent attribuées à son nom.
Newman réclame qu'Apollonios ait été salué partout comme un dieu et quand il entra dans
une ville fit aussitôt des convertis. Ce fut le cas à Olympie où les foules lui portèrent plus
d'attention qu'aux jeux, le vénérant presque.

À Éphèse, il fut vénéré sous le titre d'Hercule, celui qui chasse le mal. Réville dit, "après sa
mort, la ville de Tyane lui paya des honneurs divins ; et le respect universel dans lequel il
était porté par la totalité du monde païen témoigna de la profonde impression que la vie de
cet être surnaturel avait fixé dans leurs esprits de façon indélébile, une impression qui poussa
un de ses contemporains à s'exclamer, 'nous avions un dieu vivant parmi nous.'"

Newman, un apologiste catholique, cherchant d'abord à discréditer Apollonios et puis, par la
suite, admettant sa noblesse, écrit : "Apollonios est représenté comme faisant des convertis
aussitôt que vu. Ce n'était donc pas ses merveilles mais son habillement pythagoricien et son
air mystérieux qui attira l'attention et qui fit qu'il soit considéré supérieur aux autres
hommes, parce qu'il était différent d'eux. Comme l'Alexandre de Lucien, il était habile en
médecine, professant être favorisé par Asclépios et, prétendant à la prescience. Il était de
collusion avec les prêtres païens et supportés par les Oracles. Et, étant plus strict dans sa
conduite que Paphlagonie, il établit une célébrité plus durable."

Pendant plusieurs siècles après le passage d'Apollonios, il reçut des honneurs des empereurs
égales à celles qu'ils revendiquèrent pour eux-mêmes et, il fut déifié universellement et adoré
comme demi-dieu. Philostrate écrit que "les gens du pays disent qu'il était un fils de Zeus,
mais il disait être le fils d'Apollon, comme son nom l'indique. Apollonios fut appelé le 'vrai
ami des dieux.'" Dans son Dictionnaire Historique et Critique (1696), Pierre Bayle remarque
qu'Apollonios fut vénéré au début du quatrième siècle sous le nom d'Hercule, basant sa
référence à Vopiscus, Eusèbe et Marcellin. Albert Réville dit, "Le respect universel dans
lequel il était tenu par le monde païen entier témoigna de l'impression profonde que la vie de
cet être surnaturel avait fixé dans leurs esprits de façon indélébile."

Philostrate parle d'un temple à Tyane construit avec des fonds impériaux et consacré à sa
mémoire, "car les empereurs l'avaient jugé digne de tels honneurs que les leurs." Ce fut des
prêtres de ce temple qui avait assemblé autant d'information qu'ils pouvaient au sujet
d'Apollonios que Philostrate prit une grande partie de la matière pour sa biographie.

Au sujet de la renommée universelle d'Apollonios pendant le 1er siècle, W.B. Wallace écrit :
"Sa contenance noble, sa présence engageante, sa doctrine pure, sa vie sans tache, son
plaidoyer passionné de l'immortalité de l'âme aussi bien que ses miracles, menèrent les
hommes à croire, où qu'il alla, qu'il était plus que mortel. Il côtoyait et correspondait avec
les grands du monde."

J.A. Froude écrit : "Selon Philostrate, il était un sauveur païen qui réclamait avoir reçu un
ordre du ciel d'enseigner une religion pure et réformée, et comme preuve de son autorité
s'occupa de guérir les malades, les aveugles, ressuscitant les morts à la vie, exorcisant les
démons, calmant les tempêtes et prophétisant des événements futurs -- lesquels se
manifestèrent par la suite.

"Il est né quatre ans avant l'Époque Chrétienne à Tyane, une ville de la Cappadoce. Ses
parents l'envoyèrent pour être instruit à Tarsus, en Cilicie, un endroit de grande richesse et
réputation, et il devait être au tout début de ses études quand St Paul, comme petit garçon,
commençait à courir dans les rues. À la mort de son père, il divisa son héritage parmi les
pauvres et, après une retraite de cinq ans, il voyagea aussi loin que l'Inde à la recherche de la
connaissance. Là, il discuta avec les sages Brahmanes et revint chez lui avec des idées
éclairées. Il commença sa carrière comme enseignant dans l'Empire romain. Il prêcha sa
nouvelle religion et produit des miracles pour induire les gens à croire en lui. Il fut le
conseiller spirituel de Vespasien. Domitien l'inculpa d'avoir prétendu être un dieu lui-même.
Il fut poursuivi en justice, déclaré coupable et allait souffrir quand il disparut des mains de la
police romaine et réapparut à Éphèse. ... Apollonios de Tyane, parmi tant d'autres, fut
considéré comme une émanation de la nature divine." -- Dix-neuvième siècle, Sept. 1879

Tigellinus, la brute favori de Néron, trembla devant lui ; il encouragea Vespasien de viser le
diadème Impérial. Ses disciples furent nombreux. Sur ce point, Mead, dans son "Apollonios
of Tyana," écrit : "Il s'attira un grand nombre de partisans et de disciples. Il aurait été
intéressant si Philostrate nous en avait dit plus long au sujet de ces 'Apolliniens,' comme ils
étaient appelés, et s'ils constituaient une école distincte ou s'ils étaient groupés dans des
communautés suivant le mode pythagoricien ou s'ils étaient simplement des étudiants
indépendants attirés à la personnalité la plus imposante du temps dans le domaine de la
philosophie."

Indiquant la haute révérence dans laquelle Apollonios était tenu en son temps, Justin Martyr,
dans son travail écrit dans le deuxième quart du premier siècle, fait l'énoncé suivant :

"Question 24 : Si Dieu est le créateur et le maître de la création, comment les objets
consacrés d'Apollonios peuvent-ils avoir du pouvoir dans les (divers) ordres de la création ?
Car, comme nous voyons, ils contrôlent la fureur des vagues, le pouvoir des vents et, les
invasions de vermine et les attaques des bêtes sauvages."

Les disciples d'Apollonios, s'appelant des Apolliniens, continuèrent à le vénérer jusqu'au
quatrième siècle. Plusieurs portèrent les mêmes vêtements que lui et adoptèrent son mode de
vie végétarien de pythagoricien. Cependant, Apollonios n'imposa jamais son mode de vie sur
les autres, même sur ses disciples personnels auxquels il donna une entière liberté. Ainsi, il
dit à Damis qu'il n'avait aucun souhait de l'interdire de manger de la chair et de boire du vin
bien qu'il se réserve ce droit et celui de défendre sa conduite si nécessaire. Ceci nous indique
que Damis, qui était la source d'information de Philostrate à propos de la vie et des
enseignements d'Apollonios, n'était pas un membre du cercle intérieur de la discipline et, par
conséquent, n'était pas en mesure de communiquer tout au sujet de son maître comme il
aurait été capable de le faire autrement.

Dans les Épîtres de St Paul, qui, dans leur version originale, furent sans doute écrites par
Apollonios, Damis est rapporté comme "Demas," un compagnon de l'apôtre (Paul, ou Pol,
représentant Apollonios, qui apparaît aussi dans les Épîtres comme "Apollos," de qui on dit
avoir prêché une doctrine similaire et cela, d'une manière semblable à celle de Paul).

(Voir Colossiens, Chapitre 4 : verset 14; II Timothée, Chapitre 4 : verset 10; Philémon,
verset 24; I Corinthiens, Chapitre 3 : versets 4 -- 6 et verset 22; I Corinthiens, Chapitre 4 :
verset 6; Tite, Chapitre 3: verset 13.)

En admettant qu'il ne pouvait pas faire partie du cercle intérieur de son professeur et de son
maître, Damis fait référence à son manuscrit sur la "Vie, les Voyages et les Proverbes
d'Apollonios de Tyane" comme "les miettes de la fête des dieux." Plus tard, il entra en la
possession de Julia Domna par l'entremise d'un parent de Damis et constitua la base de la
biographie de Philostrate. Plusieurs références sont faites qu'ils accompagnent Apollonios
sur ses voyages, parfois autant que dix en même temps, mais aucun ne pouvait s'adresser à un
autre jusqu'à ce qu'ils eussent accompli le voeu de silence. Les plus distingués de ses
disciples furent Musonius, considérés comme le plus grand philosophe du temps après
Apollonios, et qui fut la victime spéciale de la cruauté de Néron, et Démétrios, "qui aimait
Apollonios" comme son maître.

Ces noms sont bien connus à histoire ; parmi les noms peu connus est l'Égyptien Dioscoridès
qui fut laisser derrière pendant le long voyage en Éthiopie par rapport à son état de santé ;
Menippus, qu'il avait libéré d'une obsession ; Phaedimus et Nilus qui se sont joints à lui des
Gymnosophistes ; et bien sûr, Damis, qui nous ferait penser qu'il était toujours avec lui du
temps de leur première rencontre à Ninive.

Il y a raison de penser que les disciples d'Apollonios étaient des Esséniens ou des
Thérapeutes, des sectes dont il était sans doute le chef. Selon Réville, "Apollonios et ses
disciples, comme Pythagore et ses disciples, constituaient un ordre régulier de moines
païens."

Lecky, dans son livre bien connu "History of European Morals," déclare qu'Apollonios
"obtint une mesure de succès au deuxième rang seulement après celle du Christ." Renan
appela Apollonios "une sorte de Christ du paganisme." Réville l'appelle un Christ grec ou
païen, "un prêtre universel, un philosophe qui est si sacré qu'il est intitulé aux honneurs
divins," et "un dieu de forme humaine." "Il préconisa une moralité et une vertu bien en
avance des sentiments religieux de son temps." De plus, il écrit : "Apollonios de Tyane, à la
fin de la période Flavienne, s'efforça avec noblesse d'unir la formation morale avec
l'entraînement religieux ; les oracles, qui avaient cessé depuis longtemps, furent partialement
restaurés."

Selon Phillimore, Apollonios fonda une église et une communauté composés de ses disciples
-- qui était sans doute la branche des Esséniens connu comme les Nazaréens ou les
Thérapeutes. Phillimore dit, "on peut dire qu'Apollonios fonda un 'église' ; mais il n'y avait
rien de commercial dans l'institution ; il n'était pas salarié par ses disciples admiratifs."

Où qu'il alla, il semble qu'Apollonios était lui-même un objet de vénération -- à cause de sa
sainteté, sa sagesse, sa beauté, etc. Phillimore écrit : "Ses pouvoirs magiques, qui paraissent
avoir été considérables, procuraient à la piété locale sa reconnaissance comme objet de culte
dans sa Cappadoce natale." Il existe des preuves que "l'Église" d'Apollonios, dont les
adhérents étaient connus comme des "Apolliniens," subsista durant quelques siècles après sa
mort et constitua l'origine de ce qui, après le Conseil de Nicée, fut transformé en l'Église
Chrétienne.

G.R.S. Mead, un étudiant des premiers mouvements chrétiens et gnostiques, écrit de façon
similaire ce qui suit : "Apollonios de Tyane fut le philosophe le plus célèbre du monde
gréco-romain du premier siècle et dévoua la majeure partie de sa longue vie à la purification
du grand nombre de cultes de l'Empire et à l'instruction des ministres et des prêtres de ses
religions. À l'exception du Christ, aucun autre personnage plus intéressant ne parut sur la
scène de l'histoire occidentale en ces premières années."

Appien classe Apollonios avec Moïse et Zoroastre, et d'autres prophètes et mages célèbres de
l'antiquité. À la fin du troisième siècle, Arnobe, le professeur de Lactance, le classe aussi
parmi les grands prophètes au côté de Zoroastre. Bien que la haute opinion universelle
d'Apollonios fut perdue après la formation de l'Église, les Pères de l'Église n'étaient pas tous
du même avis à son sujet, puisque d'un côté, bien que nous trouvions Jean Chrysostome
dénonçant amèrement Apollonios comme un trompeur et mal faiseur, Jérôme affirme que le
philosophe trouvait partout quelque chose à apprendre et quelque chose par lequel il pourrait
devenir un meilleur homme. Aussi durant le prochain siècle, St Augustin, en ridiculisant les
tentatives qui ont été faites à une comparaison de Jésus, admet que le caractère d'Apollonios
était exemplaire en vertu.

Vopiscus, un écrivain qui vivait à la fin du troisième siècle, est très enthousiaste au sujet
d'Apollonios qu'il appelait "un sage de la renommée et de l'autorité la plus répandue, un
philosophe ancien et un vrai ami des dieux, en effet, une manifestation de la Divinité."
Vopiscus résolut d'écrire une vie d'Apollonios en latin, pour que, dit-il, "ses actions et ses
mots puissent être sur les langues de tous, puisque les seuls travaux sont en Grec. Qui parmi
hommes," ajoute-t-il, "fut plus sacré, plus digne de révérence, plus vénérable et plus comme
Dieu que lui ?" C'est lui qui rendit la vie au mort. C'est lui qui fit et dit tant de choses
au-delà du pouvoir des hommes.

Vopiscus n'a pas accompli son intention, mais Soterichus, un poète épique Égyptien de la
dernière décennie du troisième siècle, Nichomachus, et Tascius Victorianus ont tous écrit
des vies d'Apollonios qui furent perdues après la formation de l'Église, ayant été détruit par
les chrétiens.

Durant le cinquième siècle, nous trouvons Volusien, un proconsul d'Afrique, descendant
d'une vieille famille romaine, vénérant encore Apollonios de Tyane comme être surnaturel.
Lactance fait référence à une statue élevée à sa mémoire à Éphèse. Sidonius Apolinaris, qui
écrit sa biographie dans la dernière moitié du cinquième siècle, parle de lui comme le favori
des monarques et l'admiration des pays qu'il traversait. Ce même écrivain envoyea une copie
du livre de Philostrate, La Vie d'Apollonios de Tyane à son ami Léo, le chancelier d'un roi
Franc à Toulouse, avec ce message :

"Mettez de côté vos durs labeurs et donnez-vous un répit des fardeaux et du remue-ménage
de la Court, pour que vous puissiez vraiment étudier ce volume long attendu tel qu'il le
mérite. Lorsque absorbé par lui, vous vous promènerez avec notre Tyanéen dans les Caucase
et sur l'Indus, des Brahmanes de l'Inde et des philosophes nus de la Nubie. Il décrit la vie d'un
homme semblable à vous, avec le respect que je vous dois par rapport à votre foi catholique.
Courtisé par les souverains, mais ne les courtisant jamais ; passionné pour la connaissance ;
éloigné de l'avarice ; jeûnant aux fêtes ; vêtu de lin parmi des porteurs de pourpre ;
réprimandant le luxe; indépendant ; parlant en toute simplicité ; franc au milieu des rois
parfumés qui puaient de myrrhe et malo-bathrum et polis avec une pierre ponce ; ne prenant
des troupeaux rien à manger ou à se vêtir ; et malgré toutes ces particularités, non méfié mais
honoré partout où qu'il alla sur la Terre, et bien que des trésors royaux aient été mis à sa
disposition, acceptait d'eux les cadeaux pour ses amis car il aimait mieux donner que
recevoir. Bref, si nous mesurons et pesons les réalités, aucune biographie de philosophe
égale à la sienne n'a jamais paru dans le temps de nos ancêtres ; en autant que je le sais ; et je
suis certain que dans mon temps, il trouve en vous un lecteur digne."

D'autres références à Apollonios furent dérivées d'un certain Machus dont la couleur
exceptionnelle des robes lui gagna le nom de Porphyre. Il écrivit un traité célèbre contre le
Christianisme qui fut détruit par l'empereur ; mais sa vie de Pythagore et son école, écrite en
les dernières années du troisième siècle et les premières années du quatrième, existe encore
comme l'est aussi un travail semblable de Jamblique écrit au même moment ; et les deux font
référence à la biographie d'Apollonios au sujet de Pythagore, les trente premières sections
desquelles constituaient le cours de leur information.

Tredwell dit qu'il y eut une vaste quantité de littérature produite pendant la période
apollinienne, "plus probable que jamais produit pendant une même période par un aussi
grand nombre de personnes. Tout ce que nous en savons est qu'elle a déjà existé et fut
détruite pendant les âges subséquents. Elle fut sans doute brûlée par les Chrétiens."

Apollonios était un homme de connaissance étendue et l'auteur de plusieurs livres qui furent
tous détruits par les Chrétiens. Apollonios fut l'auteur des livres suivants :

(1) les Rites Mystiques ou Concernant les Sacrifices. Tel que mentionné par Philostrate, ce
traité établit la méthode appropriée de sacrifice à chaque dieu ainsi que les heures
appropriées des prières et des offrandes. Il fut largement circulé et Philostrate en avait vu des
copies dans les bibliothèques et dans les villes et, dans les bibliothèques des philosophes.
Quelques fragments furent conservés et trouvés dans les écrits d'Eusèbe. Noack nous dit que
les érudits sont convaincus de l'authenticité de ce livre qui fut largement circulé et tenu dans
le plus haut respect. Il est dit que ses règles furent gravées sur les piliers d'airain de Byzance
mais furent fondus par les Chrétiens.

(2) Quatre livres intitulés Les Oracles ou Concernant la Divination. Selon Philostrate, le titre
complet était Divination des Étoiles et il dit qu'il était basé sur ce qu'Apollonios apprit en
Inde ; mais cette sorte de divination écrite par Apollonios n'était pas l'astrologie ordinaire,
mais quelque chose que Philostrate considère supérieur à l'art humain ordinaire dans de tels
sujets. Cependant, il n'avait jamais entendu parler de quiconque possédant une copie de ce
livre rare.

(3) La Vie de Pythagore. Porphyre fait référence à ce livre et Jamblique en cite un long
passage.

(4) Le Testament d'Apollonios. Celui-ci fut écrit dans le dialecte ionien et contenait un
résumé de ses doctrines.

(5) Un Cantique à la Mémoire. Eudoxie parle de plusieurs autres travaux, lesquels, y
compris ceux décrits ci haut, furent détruits par les ecclésiastiques. Il était familier avec
Platon, Pythagore, Lévy et Horace, tel qu'indiqué par ses nombreuses citations ; mais son
auteur favori fut Homère et sa philosophie, le stoïcisme dialectique de Zénon. Il était l'auteur
de quatre livres sur l'Astrologie Judiciaire et un traité sur le Sacrifice, rapportés par Eusèbe
et Suidas.

L'Empereur Hadrien avait un livre qu'il avait écrit qu'il garda avec ses lettres dans son palais
à Antium. Selon Tredwell, il paraît probable qu'Apollonios fut l'auteur d'une littérature
volumineuse que Philostrate devait avoir devant lui dans un journal de Damis. Aurélien (130
A.D.) apprit le Stoïcisme des écrits d'Apollonios. "D'Apollonios," disait Aurélien, "j'ai appris
la liberté de la volonté et la compréhension, la persévérance et de ne jamais me servir, même
pas pour un moment, de quoique ce soit d'autre que la raison."

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http://www.apollonius.net/bernard3f.html

Apollonios le Nazaréen

Partie 3

La Controverse Entre les Adhérents d'Apollonios et de Jésus

Par Dr. R. W. Bernard, B.A., M.A., Ph.D. (1964)

                                   *

Révisons brièvement l'histoire de la controverse entre les adhérents d'Apollonios et ceux de
Jésus, chacun réclamant que les miracles de leur Messie étaient plus grands que ceux de
l'autre. *

(* Sur ce sujet, Mead écrit : "Le développement de la controverse Jésus-Apollonios-miracle
dans le combat Jésus-contre-Apollonios et même Christ-contre-Anti-Christ ayant été débattu
avec des relais de champions puissants d'un côté, contre, tout au plus, une faible réfutation
de l'autre, est un spectacle douloureux à contempler. Comment triste Jésus et Apollonios
durent être, et le sont encore, de voir ce conflit aussi amer et inutile à propos de leurs saintes
personnes ? Pourquoi la postérité doit-elle mettre leurs mémoires une contre l'autre ? Se
sont-ils opposés à l'un l'autre dans la vie ? Leurs biographes en firent-ils de même après leurs
morts ? Pourquoi la controverse n'aurait-elle pas cessé avec Eusèbe ? La réponse à ces
questions est évidente au lecteur de ce livre".)

Cela commença dans la première partie du quatrième siècle avec la publication de "Ami de la
Vérité" de Hiéroclès, lequel fut réfuté par Eusèbe dans un travail intitulé, "Le Traité
d'Eusèbe, le Fils de Pamphile, Contre 'La Vie d'Apollonios de Tyane' Écrit par Philostrate,
Occasionné par la Parallèle Dessinée par Hiéroclès entre Lui et Le Christ." Le livre
d'Hiéroclès fut une attaque sur le Christianisme, inculpant les Chrétiens d'avoir créer Jésus
comme un plagiat d'Apollonios, une accusation qui tient encore, puisqu'elle n'a jamais été
réfutée. Sur ce sujet, Roberts écrit :

"Durant le troisième siècle, on mentionne souvent les enseignements d'Apollonios. Mais ce
ne fut pas jusqu'à ce qu'Hiéroclès, au début du quatrième siècle, accuse avec audace la
prêtrise chrétienne de leur plagiat des enseignements et des travaux d'Apollonios que ces
derniers virent la nécessité de mettre à l'oeuvre tous les moyens qui pourraient aider à
dissimuler la grande vérité qu'Hiéroclès proclama avec tant d'augure. Il était vrai que
personne ne sait précisément ce que Hiéroclès avait écrit, car Eusèbe, qui se donna la tâche
de réfuter le témoignage d'Hiéroclès, prit un soin précieux de détruire le travail de son
adversaire redoutable et le remplaça par sa propre version. La réponse d'Eusèbe à Hiéroclès
existe de nos jours. Pourquoi l'accusation contre la prêtrise chrétienne d'Hiéroclès ne nous
est-elle pas parvenue ? Laissons cette prêtrise répondre." (J. M. Roberts -- Antiquity
Unveiled)

En réfutation aux accusations d'Hiéroclès, Eusèbe tenta de montrer qu'Apollonios était une
pauvre imitation du Messie chrétien. De l'autre côté, Hiéroclès, en autant que nous pouvons
en tirer de la réfutation d'Eusèbe, fit les affirmations suivantes :

"Vous proclamez Jésus un dieu à cause de quelques prodiges enregistrés par les évangélistes,
mais nous avons des écrivains mieux éduqués que les vôtres et avec plus d'attention pour la
vérité qui se servent d'un jugement solide, n'en font pas un dieu par rapport à eux-mêmes et
ne le considèrent seulement comme un homme aimé par les dieux."

C'est pratiquement tous ce qu'Eusèbe nous dit au sujet du contenu du travail d'Hiéroclès
sous le titre de "Philalethes." Tout le reste, dans le livre, a été repoussé par d'autres et a déjà
été répliqué. La parallèle entre Apollonios et le Christ est tout ce qu'il y a de nouveau.
Eusèbe examine chacun des huit livres de Philostrate en succession, signalant les
inconsistances et les choses incroyables de la narration. "Je n'ai aucune objection," dit-il, "à
placer Apollonios aussi haut que quiconque le veut parmi les philosophes. Mais quand, sous
la guise du pythagorisme, Philostrate l'élève au-delà des limites de la philosophie et en fait
un saint, on devrait vraiment en faire un âne couvert de peaux de lion et un charlatan
jongleur au lieu d'un philosophe. Il y a des limites aux pouvoirs humains qu'aucun homme,
même Apollonios, ne peut transgresser, mais un être plus élevé (Jésus) peut condescendre
aux conditions de la nature humaine."

Bref, Eusèbe se moque des miracles d'Apollonios comme étant faux et impossibles et, essaie
de signaler les inconsistances de la biographie, concluant que si les miracles d'Apollonios
avaient vraiment eu lieu, il le furent par l'entremise d'un démon.

"Enfin," dit Eusèbe, arrivant au point culminant de son argument, "Philostrate, ayant jeté le
doute de l'endroit et la manière de son départ de la vie, ferait qu'Apollonios alla au ciel
corporellement, accompagné par une chanson attendue des voix de jeunes filles vierges."

Eusèbe termine en disant que si certains trouvent à propos de placer Apollonios parmi les
philosophes, il ne désapprouve pas ; si seulement ils peuvent lui enlever les faux ornements
qui lui sont attribués par le présent écrit ; l'effet réel de telles additions étant de culminer
l'homme lui-même sous l'apparence de l'élever à la divinité. En conclusion, lisons les
propres mots d'Eusèbe :

"Je n'ai point besoin de dire avec quelle admiration qu'il [Hiéroclès] attribut ses [Apollonios]
exploits de thaumaturgie, non aux ruses de la sorcellerie, mais à une sagesse divine et
mystérieuse ; et il croit qu'ils étaient vraiment ce qu'il les suppose avoir été, sans pour autant
n'avancer aucune preuve. Entendez alors ses propres mots : 'Dans leur désir d'exalter Jésus,
ils courent par-ci par-là imprimant comment il fit que les aveugles voient et produisit
d'autres miracles de la sorte.' Et, plus loin, il ajoute ce qui suit : 'Notons combien mieux et
plus raisonnable est l'opinion que nous avons de tels sujets et expliquons la conception que
nous avons des hommes doués de pouvoirs remarquables.' Et de là, en passant naïvement par
Aristée, il continue ainsi : 'Mais dans le temps de nos propres ancêtres, pendant le règne de
Néron, il y eut Apollonios de Tyane qui, dès son adolescence devint le prêtre d'Égée en
Cicilie, d'Asclépios, l'ami de l'espèce humaine, produisant un grand nombre de miracles,
desquels j'omettrai le plus grand nombre et n'en mentionner que quelques-uns.'

"Puis, il commence au début et énumère les prodiges produits par Apollonios et poursuit en
les mots suivants : 'Quelle est donc ma raison pour mentionner ces faits ? C'est pour vous
permettre de contraster notre jugement précis et bien établit sur chaque point avec celui de la
simple crédulité des Chrétiens. Bien que nous ne considérons pas celui qui produits de tels
exploits comme un dieu mais plutôt un homme aimé des dieux, ils proclament leur Jésus un
dieu sur la force de quelques miracles.'

"À cela, il ajoute la remarque suivante : 'Et nous devons aussi remarquer ce point, qu'alors
que les contes de Jésus furent improvisés par Pierre et Paul et d'autres semblables -- des
hommes menteurs et dépourvus d'éducation et, des sorciers -- l'histoire d'Apollonios fut
écrite par Maxime d'Égée et par Damis le philosophe qui vécut avec lui constamment, et par
Philostrate d'Athènes, des hommes de la plus haute éducation qui, par respect pour la vérité
et leur amour de l'espèce humaine, déterminèrent de donner la publicité que méritaient les
actions d'un homme à la fois noble et un ami des dieux."

Ce sont précisément les mots employés par Hiéroclès dans son traité contre nous, lequel il
intitula "Ami de la Vérité." *

(*Hiéroclès fut inspiré à écrire son livre par Porphyre qui avait écrit quinze livres contre le
Christianisme aussi bien que plusieurs travaux en défense de la philosophie
néo-pythagoricienne d'Apollonios, incluant quatre livres en défense du végétarisme, intitulés
"Quatre Livres sur l'Abstinence de Nourriture Animale." Le travail d'Hiéroclès fut écrit en
303 A.D., un an avant la mort de Porphyre.)

Hiéroclès fut aussi critiqué par Lactance ; et il est bientôt devenu nécessaire que chaque saint
catholique ou docteur des quatrième et cinquième siècles ait une opinion au sujet
d'Apollonios de Tyane. Toutefois, Eusèbe admis qu'Apollonios était un grand philosophe ;
Lactance et Arnobe, sans pour autant nier ses miracles, les attribuèrent à la "magie." St
Jérôme le considéra aussi comme un magicien. Dans un travail écrit après la mort de
Philostrate par un écrivain inconnu, anciennement attribué à Justin, les miracles d'Apollonios
furent de plus attribués à la magie.

En s'argumentant avec les païens, St Augustin paya un petit compliment à Apollonios en
admettant qu'il était "plus pur que Jovien." Le savant évêque Sidoine Apollinaire loua le
philosophe grec et traduit sa vie en latin. D'un autre côté, St Jean Chrysostome considéra le
travail de Philostrate comme faux et Apollonios comme un "trompeur" ; et son opinion
devint graduellement l'avis général des écrivains chrétiens. Le Père de l'Église, Isidore de
Péluse qui est mort en 450 A.D., nia catégoriquement qu'il y avait quelque vérité dans
l'assertion qu'Apollonios "consacra plusieurs endroits dans le monde pour la sécurité des
habitants."

Origène est un des écrivains anciens qui fait mention d'Apollonios. Il fit référence aux
mémoires de Moeragène et parla de lui comme philosophe et magicien. Plus tard, Ammien
Marcellin, le dernier sujet de Rome qui composa une histoire profane en Latin et l'ami de
Julien, l'empereur philosophe, fait référence à Apollonios comme "le philosophe le plus
renommé," et pensait que, "comme Pythagore et Socrate, il était un mortel privilégié qui
vivait aidé d'un génie familier." Quelques années plus tard, Eunape, l'élève de Chrysane, un
des professeurs de Julien, écrivant en les années dernières du quatrième siècle dit :
"Apollonios était plus qu'un philosophe ; il était un moyen terme entre les dieux et les
hommes."

[Note : Origène vécut de 186 à 254 A.D. Durant sa vie, il voyagea à la Cappadoce vers
l'année 235. Il entendit sans doute parler d'Apollonios de Tyane. Dans "A Dictionary of
Greek and Roman Biography and Mythology, Vol. III, p. 55, by Professor William Smith &
Others, London, 1890," nous trouvons ce qui suit : "Origène vécut avant que les limites
séparant l'orthodoxie et l'hétérodoxie soient établies de façon si bornées avec tant de
détermination, comme dans les siècles subséquents ; par conséquent, bien que ses opinions
furent odieuses à plusieurs, et envenimèrent l'opposition, il ne fut pas excommunié de
l'Église comme hérétique dans sa vie, les raisons de son excommunication se rapportant
plutôt aux points d'ordre ecclésiastique et de la régularité qu'aux questions de théologie
dogmatique. Mais quelque temps après sa mort, et surtout après la première manifestation de
la controverse arienne et le recours des Ariens à des passages dans les travaux d'Origène, le
cri d'hérésie fut soulevé par le parti orthodoxe contre ses écrits." Et la "controverse arienne"
à laquelle nous faisons référence ci haut, provenait directement des croyances d'Apollonios
de Tyane et l'opinion qui subsiste encore qu'Apollonios n'était pas un dieu mais un homme
qui avait accompli certaines qualités divines.

[De plus, dans "Encyclopedia Britannica Online," nous trouvons la définition concise
suivante de "Arianism" : "L'Arianisme, une hérésie chrétienne proposé en premier au début
du quatrième siècle par le prêtre Arius d'Alexandrie. Il affirma que le Christ n'était pas
vraiment divin mais un être créé. La prémisse fondamentale d'Arius était l'originalité de Dieu
comme étant le seul immuable qui existe en soi ; le Fils, qui n'existe pas en soi, ne peut pas
être Dieu. Parce que la Divinité est unique, elle ne peut pas être partagée ou communiquée et
ainsi, le Fils ne peut pas être Dieu. Parce que la Divinité est immuable, le Fils, qui est
mutant, représenté dans les Évangiles comme sujet à la croissance et au changement, ne peut
pas être Dieu. Le Fils doit, par conséquent, être jugé comme une créature créée hors de rien
et qui a eut un commencement. De plus, le Fils n'a aucune connaissance directe du Père car
le Fils est limitée et d'un ordre d'existence différent."

[Le Conseil de Nicée fut convoqué en 325 principalement pour établir l'humanité ou la
divinité du Fils. L'opinion majoritaire des membres convoqués fut que le Fils était en effet
égal à Dieu le Père et que toutes les sectes qui proclameraient le contraire seraient des
"hérésies" devant être déracinées et détruites. Cette destruction atteignit son apogée sous le
règne de l'empereur Théodose, le premier qui se proclama "Catholique," à la fin du
quatrième siècle.]

Eunape affirme de plus qu'Apollonios n'était pas seulement un adhérent de la philosophie
pythagoricienne, mais "il en exemplifiait entièrement son côté plus divin et pratique." Il croit
que Philostrate aurait dû appeler sa biographie, "Le Séjour d'un Dieu parmi les Hommes."

Même durant le sixième siècle, après l'effondrement de la philosophie et la montée de
l'Église, nous trouvons Cassiodore, qui passa les dernières années de sa vie dans un
monastère, parla d'Apollonios comme le "philosophe renommé." Au huitième siècle, parmi
les écrivains byzantins, nous trouvons le moine, George Syncellus, se référant à lui comme
"le plus remarquable de tous les gens illustres qui parurent sous l'Empire romain." Au même
moment, Tzetzos, une critique et un grammairien, disait qu'Apollonios "possédait la sagesse
et avait la prescience de toutes les choses."

Vers la fin du Moyen Âge, bien qu'oublié dans l'Ouest, le culte d'Apollonios survivait encore
dans l'Est, tel qu'indiqué par la Déclaration de Nicetus à propos de la fonte de certaines
portes de bronze à Byzance, lesquelles, disait-on, étaient inscrites avec le "Livre des Rites,"
un des travaux perdus d'Apollonios. Cela fut accompli pour mettre fin aux croyances et
coutumes non-chrétiennes que ce livre inscrit attirait.

Au onzième siècle, l'opinion [concernant Apollonios de Tyane] était divisée. Tandis que d'un
côté, nous trouvions le moine Xiphillinus, dans une note à son résumé de l'histoire de Dion
Cassius, appelant Apollonios "un jongleur intelligent et un magicien," au même siècle à
Byzance, Cidrenus donne à Apollonios le titre flatteur "un adepte démontrant un pouvoir
efficace sur les éléments."

Même aussi tard que 1832, Bauer entreprit de démontrer que non seulement il y avait des
ressemblances entre "La Vie d'Apollonios de Tyane" et les Évangiles, mais que Philostrate
modela délibérément son héros sur le type établi par les Évangélistes. Partageant la même
opinion, il fut suivi par Zeller, le célèbre historien grec.

Typique des opinions de la fin du dix-neuvième siècle sur le sujet est celle du cardinal
Newman, un apologiste catholique, qui, admettant l'identité d'Apollonios et du Messie de
l'Évangile, considéra le premier une imitation du dernier, malgré le fait qu'il le précéda de
trois siècles (car le Jésus des Évangiles est évidemment né en l'an 325 A.D., au Conseil de
Nicée, plutôt que quand l'étoile apparut sur Bethléem).

Pour soutenir son point de vue, Newman mentionne certains exemples typiques, tel
qu'Apollonios ramenant une fille à la vie morte à Rome, qu'il considère "une tentative, et une
tentative élaborée et prétentieuse, à surpasser certaines narrations des Évangiles" (Marc v.
29, Luc. vii, Jean xi: 41-43, Actes iii: 4-6). Cet incident est décrit par Philostrate.

Présentant des preuves supplémentaires que la biographie de Philostrate d'Apollonios est de
plusieurs façons une reproduction de la vie de Jésus, le cardinal Newman écrit : "La faveur
dans laquelle, dès son enfance, Apollonios fut estimé par les dieux et les hommes ; lorsque
adolescent, ses conversations dans le Temple d'Asclépios ; malgré le danger, sa détermination
de se rendre à Rome ; la lâcheté de ses disciples en l'abandonnant ; le chef d'accusation porté
contre lui de désaffection envers César ; lors de son enquête privée, la reconnaissance par le
ministre qu'il était plus qu'un homme ; son traitement ignominieux de la part de Domitien
lors de sa deuxième apparition à Rome ; son emprisonnement avec des criminels ; sa
disparition de la Court et sa réapparition soudaine à ses disciples en deuil à Puteoli -- ceux-ci
et d'autres détails semblables, prouvent une histoire modelée selon la narration des
Évangélistes. De plus, des expressions et des descriptions se produisent, clairement imitées
'du livre sacré.'"

Réville, un autre apologiste catholique, pense comme Newman que "la biographie
d'Apollonios est en grande mesure une imitation de la narration de l'Évangile." Réville base
son argument sur la ressemblance des caractères d'Apollonios et de Pythagore (lequel est
naturel puisque Apollonios suivait l'exemple de Pythagore) ; et il cherche à prouver
qu'Apollonios, plutôt que Jésus, est une création fictive, plutôt qu'un caractère historique.
Réville écrit : "Il est difficile de dire si le Pythagore des Alexandrins n'est pas un Apollonios
de quelques siècles auparavant ou si l'Apollonios de Julia Domna, mis à part sa ressemblance
au Christ, n'est pas un Pythagore doté d'une deuxième jeunesse. La vérité se trouvera sans
doute entre ses deux suggestions."

Godfrey Higgins considère le Christ comme une imitation de Pythagore, qui également,
commença la vie de manière pure et fut tué par ses ennemis en cherchant à servir l'espèce
humaine. La vérité est que Pythagore et Apollonios étaient historiques tandis que Jésus est
mythique. Cela impliquerait que l'Apollonios de Philostrate n'existait pas et qu'il fut modelé
sur la vie de Jésus.

En réfutation de cela, c'est-à-dire qu'Apollonios n'avait aucune existence historique et est
une imitation de Jésus, est l'existence d'un "Bail de la Propriété d'Apollonios," lequel est
parmi les papyrus de Zénon acquis par la Columbia University en 1926. Il est un manuscrit
grec écrit sur parchemin qui fait référence à un don de terre cultivée par le roi Ptolémée, fils
de Ptolémée Sôtêr, à Apollonios de Tyane ; lequel fut signé par Damis. La terre produisait de
l'orge et du blé qui rapportaient un revenu régulier à ses propriétaires.

Le bail était un document légal qui stipula le revenu qu'Apollonios devait recevoir des
récoltes que la terre produisait et les noms de plusieurs témoins y étaient apposés. Prenant de
telles preuves de l'existence historique d'Apollonios en considération, en contraste avec le
manque de telles preuves au sujet du Fils Chrétien de Dieu, la question si Apollonios ou
Jésus -- est l'original historique tandis que l'autre est une imitation -- trouve sa solution dans
l'esprit de chaque personne impartiale.

Apollonios parla en paraboles comme Jésus. Sur ce point, Roberts, dans son Antiquity
Unveiled, écrit : "Si l'identité du style et du sentiment est possible, alors le savant Apollonios
était l'auteur original des enseignements attribué à Jésus-Christ; une identité que même la
hiérarchie chrétienne n'a pu détruire ou même dissimulé avec succès à travers toutes leurs
tentatives de vouloir les altérer, les éliminer ou les intercaler."

La ressemblance d'expressions des deux hommes fit que Cudworth, un apologiste chrétien,
dans son "Intellectual System," écrivit : "Il est peu probable, sinon incontestable,
qu'Apollonios de Tyane, peu après la publication de l'Évangile, fut un personnage choisi par
la politique et assisté des pouvoirs du diable pour faire quelque chose d'extraordinaire,
simplement dans l'intention de déroger des miracles de Notre Sauveur Jésus-Christ et, pour
permettre au Paganisme à mieux se défendre contre les attaques du Christianisme."

Huet, un autre apologiste, dit ce qui suit : "Il (Philostrate) visa et pensa que son but principal
fut d'obstruer le progrès de la religion chrétienne en dessinant le caractère d'un homme de
grande connaissance, de sainteté et de pouvoirs miraculeux. Par conséquent, il poussa
Apollonios selon l'exemple du Christ et accommoda plusieurs choses dans l'histoire de
Notre Seigneur à Apollonios."

Donc, Huet, le savant et pieux chrétien, fut poussé d'admettre l'identité commune
d'Apollonios et de Jésus -- le premier décrit par Philostrate selon les mémoires de Damis
écrits au premier siècle, et l'autre décrit par on ne sait qui ou quand, mais certainement pas
jusqu'à quelques siècles plus tard.*

(* En 1681, Parker, l'archidiacre de Canterbury, fit les commentaires suivants sur l'opinion
de Huet et confirma ainsi l'identité d'Apollonios et de Jésus : "Je sais que Huet est de
l'opinion que tous les miracles importants [d'Apollonios] proviennent des Actes des Apôtres,
et pour la plupart, des mots et des expressions de St Luc. Et cela, il s'efforça d'accomplir par
une grande variété d'exemples parallèles et pensait que la vanité de Philostrate et l'imposture
d'Apollonios étaient une découverte manifeste, qu'il orna seulement d'attributs empruntés
mais qui fut une grande addition au crédit de Notre Sauveur qui, quand ses ennemis
formeraient l'idée d'un homme divin, ils devaient voler les meilleurs attributs de son image.
Alors, dit-il, ce ne fut pas surprenant qu'Hiéroclès devrait avec tant de confiance comparer
les miracles d'Apollonios à ceux de Jésus, quand ceux de Jésus furent si peu déguiser et
projeté sur Apollonios".)

Comme les écrivains chrétiens furent forcés d'admettre l'identité des narrations respectives à
propos d'Apollonios et de Jésus, la seule question à être résolue est, qui fut l'auteur original
des soi-disant enseignements chrétiens ? Il existe des preuves suffisantes et disponibles pour
prouver qu'Apollonios de Tyane était cet auteur, et non Jésus de Nazareth, ni Paul de Tarse,
comme cela est revendiqué incorrectement par les écrivains chrétiens.

Mis à part le fait qu'il présente un dangereux rival au Messie chrétien, il y avait une autre
raison importante pour la suppression du livre de Philostrate. C'était le fait que, pourtant
basé sur les notes d'un contemporain de Jésus et décrivant ses voyages d'un coin du monde
connu à l'autre, il n'y ait pas une seule mention de l'existence de Jésus ou du Christianisme,
indiquant que ni Damis qui écrivit les notes originales en la première partie du premier siècle
et ni Philostrate, qui compila les notes deux siècles plus tard, n'étaient conscient de l'un ou
de l'autre. La biographie de Philostrate fut écrite près d'un siècle avant la formation de
l'Église au début du quatrième siècle en (325 A.D.); et les catholiques prirent des mesures
spéciales pour détruire tous les livres écrits à ce temps, de peur que soit connu le fait
qu'aucun d'entre eux ne fasse mention de Jésus ou du Christianisme.

Ce fut pour détruire de tels livres que la bibliothèque d'Alexandrie et d'autres bibliothèques
anciennes furent brûlées après la formation de l'Église au début du quatrième siècle, avant
lequel le Christianisme (tel que nous le connaissons et le comprenons) n'existait pas et Jésus
était inconnu.

Le débat que suscita le fait que la biographie de Philostrate soit silencieuse à propos de
l'existence de Jésus et de ses disciples fut un des débats le plus employé par les Catholiques
entre eux pour qu'une grande vigilance soit maintenue dans la suppression de ce livre. Voici
ce qui était dit à l'occasion de ces débats : "Il y a un silence quasi complet au sujet de Jésus et
de ses disciples. Ils ne sont jamais mentionnés; l'existence de l'Église chrétienne est ignorée ;
néanmoins, le livre contient des attaques envers toutes les sortes de déviations religieuses et
morales; de là, on dit que toute ressemblance qui peut exister entre la vie du Christ et celle
du réformateur païen est soit accidentelle ou fabriquée." Sur ce sujet, Tredwell remarques
que les écrivains chrétiens "déclarent que Philostrate fabriqua un personnage en imitation du
Christ et contre la religion chrétienne, quand la meilleure preuve du monde existe (son
silence complet) qu'il n'a jamais entendu parler du Christ ou des chrétiens. Cependant, si
Philostrate avait créé un personnage en imitation du Christ, combien plus digne de notre
imitation dans la pratique et les préceptes est le faux !"

Si de telles personnes que Jésus-Christ, ses apôtres et leurs partisans chrétiens avaient vécu
au temps d'Apollonios et avaient travaillé partout dans le monde civilisé d'alors, Damis, qui
l'accompagna presque partout pendant ce temps et qui enregistra tout digne de note spéciale,
aurait fait quelque mention de tels gens, soit pour ou contre. Qu'il ne l'ait pas fait est une
preuve suffisante que ni Jésus-Christ, ses apôtres et ni la religion chrétienne n'existaient
avant ou pendant cette période, la seule dans laquelle ils auraient pu vivre, si, en effet, ils
vécurent vraiment.

Par conséquent, le Dr Lardner, dans son "Credibility of the Gospel Story," écrit : "Donc, il est
vrai que Philostrate compara Apollonios et Pythagore ; mais je ne considère pas qu'il
s'efforça d'en faire un rival de Jésus-Christ. Philostrate n'a jamais même mentionné Notre
Sauveur une fois, ni les Chrétiens, ni ses disciples; ni dans ce long travail, ni dans les ' Vies
des Sophistes'; si cela lui appartient comme le supposent certains hommes savants de bon
jugement, y a-t-il une allusion qu'Apollonios, à travers ces nombreux voyages, rencontra des
partisans de Jésus ? Il n'y a même pas une description obscure ou générale de quiconque qu'il
rencontra qui puisse être chrétien de quelque dénomination, catholique ou hérétique. Je
pense que si Philostrate avait écrit avec un esprit adverse à Jésus, il aurait décrit et déprécié
ses partisans en quelques occasions comme des ennemis des dieux et ceux qui condamnent
les mystères puisqu'ils auraient été différents de tous les autres hommes."

Néanmoins, cette absence même de mention de Jésus et des chrétiens dans le livre de
Philostrate fut considérée par l'Église Catholique comme raison suffisante pour interdire sa
publication pendant au-delà de mille ans, de peur que l'on soupçonne qu'aucun chrétien
n'existait au moment où le livre fut écrit et que Jésus n'ait jamais vécu.

Le Dr Lardner observe que comme il n'y eut aucune mention de Jésus ou du Christianisme
par Philostrate, nous trouvons aussi un silence semblable au sujet d'Apollonios dans les
travaux des premiers écrivains chrétiens, bien qu'ils mentionnent des philosophes de moindre
renommée, comme Justin, Tatien, Clément d'Alexandrie, Tertullien, et al. De tout ceux-ci,
nous avons des écrits; ils vivaient dans les deux premiers siècles et dans les débuts du
troisième. Le silence de la part de ces auteurs au sujet d'Apollonios ne peut être expliqué que
sur la base d'une seule théorie -- qu'il était nécessaire de complètement ignorer Apollonios et
ses enseignements philosophiques et religieux pour que la religion chrétienne puisse s'y
s'immiscer et usurper l'importance qu'il avait occupé de toute taille.

En outre, les restes fragmentaires des travaux des trois premiers siècles qui nous sont
préservés ont dû passer entre les mains d'Eusèbe, du pape Sylvestre I et de leurs adjoints et
successeurs, qui, du début du quatrième siècle jusqu'au temps où l'art de l'imprimerie cessa
le manège, prirent tant part à l'interpolation, la mutilation et la destruction de chaque trace de
preuves à leur portée qui démontraient la vraie origine et nature de la religion chrétienne et
son vrai fondateur. Le Dr Lardner aurait dû voir d'autant plus que comme dans la longue
biographie d'Apollonios de Philostrate il n'y a aucune mention de Jésus, ainsi dans l'entier
Nouveau Testament, il n'y a pas une seule mention d'Apollonios, à l'exception de quelques
versets de I Corinthiens qui dit, "Lorsque vous dites, l'un : 'Moi, je suis à Paul,' et l'autre :
'Moi, à Apollos,' n'est-ce pas là bien humain ? Qu'est-ce donc qu'Apollos ? Et qu'est-ce que
Paul ? Des serviteurs par qui vous avez embrassé la foi, et chacun d'eux selon ce que le
Seigneur lui a donné. Moi, j'ai planté, Apollos a arrosé ; mais c'est Dieu qui donnait la
croissance." [I Corinthiens, Chapitre 3, Versets 4-6; La Bible de Jérusalem]

Dans un ancien manuscrit de cette Épître trouvé dans un monastère en France par un soldat
Huguenot, appelé le MANUSCRIT BEZAE, le nom n'est pas épelé Apollos mais Apollonios.
Tel que déjà indiqué, l'Encyclopédie Britannica admet que le nom Apollos, comme il paraît
dans les Épîtres de Paul, est une abréviation d'Apollonios.

{Dans la onzième édition de l'Encyclopédie Britannica sous le titre d'Apollos, nous lisons :
"APOLLOS (contracté d'Apollonios) -- un Juif alexandrin qui, après la visite de Paul à
Corinthe, travailla là de façon similaire. Un peu plus tard, il fut avec Paul à Éphèse. Dans
Cor. i. 10-12, nous lisons de quatre groupes dans l'église de Corinthe, desquels deux se
rattachèrent à Paul et deux à Apollos, employant leurs noms, bien que la 'division' ne pouvait
à peine être due aux doctrines incompatibles. Dans les Actes des Apôtres xviii. 24-28, nous
apprenons qu'il parla et enseigna avec pouvoir et succès. Il put les captiver en enseignant la
'sagesse' tel que le suggère P.W. Schmiedel, dans le style allégorique de Philo, et il fut un
homme avec un pouvoir d'attraction exceptionnel. ... Puisque Apollos était un Chrétien et
'enseigna avec exactitude,' il n'aurait pas pu connaître que le baptême de Jean ou être obligé
d'apprendre le Christianisme plus à fond d'Aquilas et Priscille. Martin Luther considéra
Apollos [=Apollonios] comme l'auteur de l'Épître aux Hébreux et depuis, un grand nombre
de savants partagent son point de vue".}

On a même tenté d'oblitérer cet indice positif à l'identité d'Apollonios avec le St Paul des
Chrétiens en substituant "Apollos" pour Apollonios, tel qu'il fut à l'origine. Cette action
d'éviter toute mention d'Apollonios dans les Saintes Écritures Chrétiennes est la preuve
positive que sa reconnaissance par les auteurs du Christianisme, de quelque manière que ce
soit, serait fatale à leur plan de tromperie et de fraude. Nous nous demandons s'ils n'eurent
pas la finesse d'oblitérer cette référence là quant à la prédication et aux enseignements
d'Apollonios, et l'admission que son enseignement fut en parfait accord avec les
enseignements attribués à St Paul.

Il est un vieux proverbe qui dit que les menteurs devraient avoir de bonnes mémoires. Ceci
ne fut jamais plus apparent que dans l'oubli de pas n'éliminer cette confession de la première
Épître aux Corinthiens [La Bible de Jérusalem]. Grâce à l'art de l'imprimerie, elle se trouve
là et là elle y restera pour confondre ces chrétiens ennemis de la vérité et exposer la fraude
qu'ils soutiennent.

Renversant les vrais faits, impliquant tel qu'ils le firent le remplacement d'Apollonios par
Jésus au début du quatrième siècle A.D., le Dr Johannese Hempel écrit : "Durant le
quatrième siècle, nous observons que les païens remplacèrent Jésus par un autre homme. Ce
fut d'abord Celse et Porphyre, et plus tard, Hiéroclès, qui missent Apollonios à la place du
Christ et s'opposèrent à la nouvelle religion."

À propos de l'identité d'Apollonios et de Paul ["Pol," une abréviation d'Apollonios], non
seulement furent-ils comme garçons tous deux à Tarse en même temps, mais, comme
Newman le démontre, Apollonios fut à Éphèse et à Rome précisément aux même moments
que Paul (le biographe d'Apollonios ne fait aucune mention de lui, bien que le biographe de
Paul parle "d'Apollos" comme ayant été à Éphèse avec lui). De plus, il est important que
"Paul" soit un nom fictif. Il y a plus de raison d'identifier le personnage d'Apollonios avec
Paul que "Saul," qui mena une vie dissipée, tandis qu'Apollonios, même dans sa jeunesse,
vécut chastement.

Au sujet de l'identité d'Apollonios avec Paul, Réville écrit : "Apollonios n'est non seulement
comme Jésus-Christ, mais il combine en sa propre personne plusieurs caractéristiques des
Apôtres. Comme Paul, il voyage partout dans le monde de l'Est à l'Ouest, et comme lui, il est
la victime de la jalousie de Néron. Comme Jean, selon une tradition qui prédomina même
dans son temps, il est persécuté par Domitien." Et il y a raison de croire qu'il était aussi
l'auteur de l'Apocalypse (St Jean le Révélateur).

Le remplacement des doctrines végétariennes et pacifistes d'Apollonios, qui enseigna
l'absence de méchanceté à tous les êtres vivants, animaux aussi bien qu'humains (comme cela
fut jadis enseigné par Gautama Bouddha), par la religion non-végétarienne et le non-pacifiste
de Jésus et de son épouse, l'Église militante, plongea le monde dans des siècles de guerres
incessantes et d'effusion de sang qui continuèrent à se multiplier avec la croissance du
Christianisme. Sur ce point, Tredwell écrit, "Ne pensez pas que je suis venu pour apporter la
paix sur la Terre," disait Jésus. "Je suis venu, non pour apporter la paix, mais une épée."

Jamais un homme n'a répété des mots aussi remplis de vérité -- aussi attristant que cela est.
Jamais il n'y eut une prédiction dont l'accomplissement désastreux dura malheureusement
sans interruption du temps de sa promulgation jusqu'au présent. Dès la fondation même de la
religion de Jésus, l'épée est restée dégainer à son service et plus de victimes ont été sacrifiées
en son nom que toutes les autres causes combinées. De peur que sa mission soit mal
comprise, Jésus réitère qu'il est venu envoyer le feu sur la Terre et le conflit pour diviser les
familles, les pères contre les fils, les mères contre les filles, et que sous le nouveau régime,
"les ennemis d'un homme seront ceux de sa propre maison!" Bolingbroke dit, "La scène du
Christianisme a toujours été une scène de dissension, de haine, de persécution et de sang."
Érasme disait que l'Église est née dans le sang, a grandi dans le sang, a réussi dans le sang et
se terminera dans le sang.

Tredwell signala que le Christianisme s'imposa à travers les génocides et à la pointe de
l'épée. "L'Église militante" prit naissance de cette manière et fut capable de se développer
comme puissance mondiale. Née dans l'effusion de sang (le meurtre brutal d'Hypatie par des
"moines" chrétiens bientôt après le Conseil de Nicée, sous l'ordre de Cyrille, l'évêque
d'Alexandrie qui fut par la suite "béatifié," et les massacres des Manichéens qui suivirent),
elle grandit par l'effusion de sang (la mort de dizaines de millions de vrais partisans du Christ
qui refusèrent d'accepter les enseignements faux et hypocrites de l'Église, et plus de trois
millions de femmes furent mises à mort en Europe comme sorcières il y a de cela seulement
quelques siècles), et elle mourra dans le sang (les conséquences du récent carnage mondial
qui est fruit de seize siècles de faux enseignements chrétiens sur la paix, poursuivit avec une
branche d'olive dans une main et une épée dans l'autre).

Tout cela est le résultat du remplacement frauduleux de la religion originale d'Apollonios
par la "nouvelle" religion de l'Église de Rome qui eut lieu au Conseil de Nicée en l'an 325
A.D.*

(* Le mot "nouvelle" ici est important. Il démontre clairement, qu'au début du quatrième
siècle, le Christianisme, tel que créé par le Conseil de Nicée, fut en effet une nouvelle
religion, et fut précédée par la religion établie par Apollonios trois siècles auparavant, que
nous pouvons appeler de façon plus appropriée la religion Essénienne. Celle-ci était une
forme de Néo-pythagorisme composée des nouvelles doctrines qu'Apollonios avait apportées
de l'Inde et introduites parmi les Esséniens, donnant naissance à de nouvelles sectes connues
comme les NAZARÉENS ou les THÉRAPEUTES dont les doctrines étaient essentiellement
de nature bouddhiste.)

Depuis ce temps, l'humanité a suivi une fausse route. Le but de ce livre est de corriger cette
erreur historique et de ramener l'humanité à la vérité, pour que, purgé par la souffrance
récente, l'espèce humaine revienne de nouveau à la vraie voie scientifique de la vie naturelle,
saine et humaine enseignée par le grand philosophe pythagoricien, Apollonios de Tyane, il y a
presque deux mille ans.

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Apollonios le Nazaréen

Partie 4

Naissance et Jeunesse d'Apollonios

Par Dr. R.W. Bernard, B.A., M.A., Ph.D. (1964)

*

Quand les trois Mages de Chaldée approchaient Bethléem, selon la légende, lors d'une nuit
quand l'étoile célèbre est supposée avoir paru sur l'horizon de l'est, un enfant est né dans la
petite ville de Tyane, dans la Cappadoce, qui était destiné à changer le cours de l'histoire
humaine pendant deux mille ans -- même si après son passage, comme l'Oracle de Delphes le
prédit, son nom serait calomnié et un remplaçant fictif serait mis à sa place.

Les gens du pays disaient qu'il était le fils de Zeus ; d'autres l'appelaient un fils d'Apollon ;
tandis que d'autres le considéraient comme une incarnation de Protée, le Dieu de la Sagesse
qui, avant sa naissance, apparut à sa mère et lui dit qu'elle porterait un enfant qui serait une
incarnation de lui-même.

Apollonios est né en l'an 4 avant J.-C., l'année reconnue de la naissance du Christ. Sa
naissance, comme sa conception, fut miraculeuse. Juste avant sa naissance, sa mère marchait
dans une prairie où elle s'allongea sur l'herbe et s'endormit. À la fin d'un long vol, quelques
cygnes sauvages l'approchèrent et par leurs cries et le battement de leurs ailes, l'éveillèrent si
soudainement que son enfant est né avant terme. Apparemment, les cygnes prévinrent et
marquèrent par leur présence le fait que ce jour naisse un être dont l'âme serait aussi blanche
que leur propre plumage et qui, comme eux, seraient un vagabond glorieux.

Apollonios est né avec trois talents : ceux de l'intelligence, de la beauté et de la richesse. Son
père était un des hommes les plus riches de la province et son enfance fut passée dans le luxe.
La renommée de son intelligence et de sa beauté grandit tellement que l'expression, "Où
vas-tu ? Voir le jeune homme ?" devint un proverbe dans la Cappadoce.

À quatorze ans, son père l'envoya à Tarse pour compléter son éducation qui jusqu'alors, avait
été dirigée à la maison par des professeurs privés. Tarse était une ville de plaisir aussi bien
que d'étude, et la vie était confortable et luxueuse pour un jeune homme riche. Sur les rives
du Cydnus, le long des avenues bordées d'orangers, les étudiants de philosophie
s'assemblaient pour discuter des théories de Pythagore et de Platon avec les jeunes femmes
en tuniques colorées fendues jusqu'à la taille et portant de hauts peignes à cheveux égyptiens
de formes triangulaires. Le climat était chaud, les moeurs libérées et l'amour facile, mais le
jeune Apollonios ne fut pas emporté, manifestant à ce jeune âge la même chasteté inviolée
qu'il conserva durant sa longue vie d'au-delà d'un siècle, malgré le fait qu'il fut un des
hommes les plus beaux de son temps.

Dès sa quatorzième année, Apollonios reconnut l'existence de deux voies divergentes : une
qui menait à une vie de plaisir et d'amour, et l'autre, à la philosophie et à la sagesse ; il
choisit le deuxième. *

(* Shirley dit qu'Apollonios "choisit la voie de la sainteté à un moment dans sa vie quand
d'autres choisirent la voie de velours de badinage. ... La Terre ne contient aucun record d'une
longue vie vécut aussi noblement, d'un courage plus intrépide en affrontant le tyran, d'une
plus impassible ténacité de but, d'un dévouement plus résolu à un haut idéalisme". Tout en
vivant une vie ascétique, Apollonios chercha à faire de Vénus la déesse de l'amour pur, libre
de convoitise charnelle, plutôt que détruire sa statue comme le firent plus tard les Chrétiens.)

Il décida à la suite de mener la vie pythagoricienne. Quand son professeur de philosophie
pythagoricienne, Euxène, lui demanda comment il commencerait son nouveau mode de vie,
il répondit, "Comme les docteurs purgent leurs malades.". "Désormais," dit Mead dans sa
biographie, "il refusa de manger quoique ce soi qui avait la vie animale, puisque cela
alourdissait l'esprit et la rendait impur. Il considéra que la seule forme pure de nourriture
provenait de la terre -- les fruits et les légumes. * Il s'abstint aussi de vin, et bien qu'il
provienne de fruits, il rendait turbide l'éther dans l'âme et détruisait le calme de l'esprit."

(* À propos du végétarisme d'Apollonios, Phillimore, dans son livre "In Honor of
Apollonius of Tyana" écrit : "Un homme appelé Apollonios est né à Tyane à une date connue,
probablement pendant le règne de Tibère. Les persécutions qui rendirent dangereux pour
Sénèque à Rome de poursuivre son expérience dans le végétarisme ne s'étendirent pas à la
Cilicie, et Apollonios s'intoxiqua lui-même au Néo-pythagorisme [végétarisme]. De la
formation humaniste ordinaire d'un sophiste, il semble être passé à la discipline ascétique
d'une secte qui entrait encore en vogue comme l'empire romain commençait à subir
l'influence de l'Orient. Cette secte, originairement orientale, atteignit par la suite son plus
grand succès parmi les aristocraties coloniales décadentes du Sud de l'Italie. La théosophie
indienne, une science naturelle principalement tirée des autorités stoïques, le ritualisme
ancien de certains cultes grecs, une grande abondance de sentiment moral, l'ascétisme qui
apparaît d'habitude aux temps que les globules blancs prédominent dans le corps politique de
toute civilisation -- le végétarisme, la tempérance, etc. -- tels paraissent avoir été les
ingrédients principaux de la religion d'Apollonios.'")

Trouvant la moralité de Tarse déplaisante, Apollonios résolut d'élire résidence à Égée qui
posséda un temple d'Asclépios dont les prêtres furent des philosophes de l'école
pythagoricienne. Ils furent si célèbres pour leur pouvoir de guérisseurs que les gens venaient
à leur temple de la Grèce, de la Syrie et même d'Alexandrie pour les consulter. Les prêtres de
ce temple de cure d'Égée guérissaient la maladie par un régime végétarien, de l'hydrothérapie,
le jeûne et le magnétisme ("l'imposition des mains," un art qu'Apollonios apprit d'eux). Ils
furent les héritiers d'une ancienne tradition thérapeutique orale qui provenait des mystères
orphiques, le secret desquels fut protégé jalousement par le disciple qui le recevait.
Apollonios fut initié par ses prêtres et bientôt, il excellait ses maîtres.

Concernant la vie d'Apollonios au temple d'Égée, Stobart écrit : "Des cures merveilleuses
furent attribuées à Apollonios, puisque, comme son grand maître, Pythagore, il considéra la
guérison le plus important des arts divins ; et, de plus, sous sa direction, le temple devint
aussi un centre de philosophie et de science religieuse. Son but fut de purifier le culte du
temple et de réformer l'ancienne religion grecque de l'intérieur, en révisant, selon les
préceptes pythagoriciens, la compréhension des vérités spirituelles qui furent à la base des
mystères ésotériques." *

(* En ce temps, l'école de Pythagore forma un ordre secret qui avait plusieurs degrés
d'initiation, et les membres se reconnaissant l'un l'autre par certains signes et symboles pour
que la doctrine reste inintelligible aux profanes. On y étudia la musique, la géométrie et
l'astronomie, pas comme elles sont maintenant mais plutôt comme discipline pour préparer
l'esprit à l'éveil des facilités de perception spirituelles super sensorielles. Le but de
l'enseignement pythagoricien fut la régénération physique, mentale et spirituelle que
Pythagore fonda sur une alimentation végétarienne et la chasteté. Les membres de l'ordre
pythagoricien protégeaient avec tant de soin leurs doctrines secrètes que la pythagoricienne
Timycha coupa sa langue plutôt que de révéler à Dionysos l'Aîné la raison pour la
prohibition des fèves dans les règlements de la communauté.)

[Note : Nous sommes étonnés au sujet de la prohibition des fèves dans les règlements
pythagoriciens, une doctrine si secrète que Timycha couperait sa langue plutôt que de la
révéler à Dionysus l'Aîné. Certes, la flatulence n'était pas la seule raison de cette
prohibition.]

Apollonios élut résidence au temple d'Asclépios à Égée en compagnie des prêtres
manifestant un vif désir d'acquérir leur connaissance secrète et, il avait un talent étonnant
pour la guérison et la voyance. Et, selon la coutume pythagoricienne, il laissa ses cheveux
allongés, s'abstint de la chair des animaux et de vin ; il marcha pieds nus ou avec des sandales
d'écorce et se vêtit que de lin blanc, éliminant tout ce qui était fait de cuir, de laine ou toute
autre matière animale.

À l'âge de seize ans, il résolut de s'abstenir à jamais du mariage et des relations sexuelles, ce
qu'il respecta pendant sa longue vie d'au-delà d'un siècle, surpassant ainsi Pythagore, Socrate,
Bouddha et Confucius, puisque bien qu'ils se marièrent, Apollonios conserva un degré de
virginité connu seulement par les vierges vestales et les prêtresses de Pythie. Apollonios
attribua cette chasteté immaculée à son régime pythagoricien de végétarisme bas en protéines
et son abstention d'alcool et d'autres excitants, selon les enseignements de Pythagore, qui
interdisait même des protéines de légumineuses tel que les fèves, pour cette raison.

À propos de la vie d'Apollonios à cet âge, W. B. Wallace écrit :

"Désormais, Apollonios abjura tous les plaisirs des sens. Un végétarien et un abstinent total
dans la signification moderne du terme, le moine dévoué de la philosophie adopta et pratiqua
plus rigidement que tout ermite du Thébaïde la triple règle de la pauvreté, la chasteté et
l'obéissance. * Ce natif originaire d'un climat chaud et exubérant dont les gens furent
complètement donnés au bavardage indolent et aux plaisirs sybaritiques de toutes sortes, était
vêtu d'une simple toge de byssus blanc, selon la mode d'Empédocle, à qui il ressemblait en
plusieurs points, dormant sur la terre, marchant pieds nus comme Socrate, et -- l'épreuve la
plus difficile de tout pour un causeur grec asiatique -- observant le silence pythagoricien
durant cinq ans."

(* Concernant la résolution du jeune Apollonios à mener une vie pythagoricienne, son
biographe, Philostrate, écrit : "Jamais il ne se vêtit de ce qui provenait d'une bête morte, ni
mangea une bouchée d'une chose qui eut la vie, ni l'offrit en sacrifice ; ni tacha les autels de
sang ; mais des gâteaux de miel et de l'encens, et le service de sa chanson monta de lui aux
Dieux [des intelligences spirituelles de plus hautes dimensions] car il savait qu'ils
accepteraient de tels cadeaux beaucoup plus que les boeufs par centaines passés par le
couteau. Car, en vérité, il conversait avec les Dieux et apprit d'eux ce qui les plaisaient et les
déplaisaient des hommes, et de là, puisa sa nature et sa science. Il disait que les autres
hommes devinèrent les choses divines et avaient des opinions sur les Dieux qui se prouvèrent
fausses l'un envers l'autre ; mais Apollon vint à lui sans déguisement ainsi qu'Athéna et les
Muses, et d'autres Dieux [des souverains spirituels ou des Seigneurs des dimensions
spirituelles intérieures, [astrale, mentale et causale] dont les natures et les noms n'étaient pas
encore connus des hommes.

("Ainsi passa le 'lehr-jare' d'Apollonios et dans l'apogée même de sa jeunesse, la chair fut
subjuguée à l'esprit. Il est certain que nulle sauf une âme élevée, favorisée d'une vision du
Suprême rarement accordé à quelqu'un, n'aurait pu volontairement embrasser une telle vie de
dureté. Jamais permit-il à l'ascétisme de dégénérer en misanthropie. Une source perpétuelle
de joie semblait pétiller dans son âme. Il avait un air souriant et un oeil étincelant ; sa mine et
son aspect étaient frappant, digne et divin ; sa nature était bonne et compatissante ; il aimait
la compagnie de ses associés et la rencontre d'esprit à esprit ; il était un maître dans l'art de la
repartie et un inventeur ingénieux de 'bons mots,' desquels Philostrate en conserva plusieurs
exemples".)

[Note : La citation précitée est insérée dans la narration du Dr. Bernard telle que démontrée
dans les parenthèses ci-dessus, sans détails additionnels.]

À Égée, Apollonios entreprit l'étude de la philosophie pythagoricienne, étant le système qui
lui plaisait le plus, sous un professeur nommé Euxène, qui, cependant, se prouva décevant,
puisqu'il répétait comme un perroquet les doctrines de Pythagore sans les mettre en pratique
dans sa propre vie, car il était en soi matérialiste. Ainsi, se sentant désabuser, Apollonios le
laissa -- néanmoins le récompensant en lui achetant une villa entourée de jardins à l'extérieur
d'Égée, et lui donnant l'argent nécessaire pour ses domestiques, ses soupers et ses amis
pauvres.

Apollonios s'imposa alors un silence d'une durée de cinq ans, ce qui fut considéré nécessaire
pour accomplir la dernière initiation pythagoricienne. À ce temps, il était devenu célèbre,
faisant un grand nombre de prophéties qui se sont concrétisées ; et pendant qu'il fut au milieu
de cette période de silence, il étouffa une rébellion par sa seule présence, sans parler un mot.
Ce tumulte fut causé par une famine à Aspendus en Pamphylie où les gens allaient brûler le
préfet, même s'il avait pris refuge près d'une statue de l'Empereur. (Et à ce temps qui était le
règne de Tibère, les statues de l'empereur étaient plus importantes et inviolables que celle de
l'olympien Zeus.) Le préfet, étant questionné par des signes, protesta son innocence et accusa
certains citoyens puissants qui refusaient de vendre du maïs en le retenant pour exporter à
profit. Apollonios adressa une note à ceux-ci qui menaçait "l'expulsion de la Terre, qui est la
mère de tous, car elle est juste, mais eux qui sont injustes, en ont fait leur mère à eux seuls."
Ayant peur de cette menace, ils cédèrent et remplirent le marché de maïs.

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Apollonios le Nazaréen

Partie 5

Apollonios Visite les Sages Brahmanes des Himalaya

Par Dr. R. W. Bernard, B.A., M.A., Ph.D. (1964)

*

Apollonios fut à la suite attiré en Inde, la source de sagesse. Cinq siècles auparavant,
Pythagore avait rapporté la sagesse himalayenne en Grèce. Mais le souvenir de cette sagesse
avait presque disparue. Le monde avait besoin d'un nouvel émissaire des Maîtres de l'Est.
Apollonios croyait qu'il était appelé à accomplir une telle mission ; ainsi, il se mit en route,
accompagné seulement par son ami et disciple, Damis, sur le long et périlleux voyage vers
les Himalaya, suivant le même itinéraire traversé par Pythagore autrefois quand il voyagea en
Inde sur une mission semblable cinq cents ans auparavant.

Cette mission fut révélée à Apollonios à un temple à demi abandonné de Daphné et Apollon
à quelque distance d'Antioche où un paysan prêtre lui apporta le trésor du temple, qui avait
été conservé selon la tradition, transmis de père en fils. Il consista en quelques tôles de cuivre
sur lesquelles se trouvaient des représentations et des diagrammes. Le prêtre les avait
conservées avec zèle jusqu'à ce moment là, attendant l'arrivée de l'homme digne de recevoir
ce cadeau.

Durant ses prières matinales à la lueur du soleil levant, le prêtre donna à Apollonios les tôles
de cuivre, et étant un Pythagoricien, il fut capable de déchiffrer les détails du voyage de son
Maître en Inde, y compris les déserts et les hautes montagnes devant être traversés avant qu'il
atteigne la rivière dans laquelle se folâtrent les éléphants. Il vit aussi devant lui une
description de l'endroit exact qu'il devait atteindre (au Tibet trans-himalayen) et du
monastère, parmi les milliers de monastères de l'Orient, où, cinq siècles plus tôt, Pythagore
avait étudié aux pieds des mêmes Maîtres qui allaient bientôt devenir ses professeurs.

Car Apollonios deviendrait leur nouvel émissaire occidental, comme Pythagore l'avait été
cinq siècles auparavant.*

(*Apollonios devait être le dernier émissaire occidental des Maîtres de l'Est pour un grand
nombre de siècles. Après lui, la porte fut fermée. Le néo-pythagoricien, Plotin, deux siècles
plus tard, essaya en vain de suivre dans ses traces pour atteindre l'Inde avec les armées de
l'empereur Gordien, mais fut contraint de retourner. Ce ne fut que récemment, il y a de cela
quelques siècles, que les Maîtres trouvèrent leur prochain grand émissaire dans le Comte de
St Germain [Francis Bacon], qui, comme Apollonios, se retira dans les Himalaya après son
passage du monde.)

Arrivant à la petite ville de Mespila, qui avait été jadis Ninive, Apollonios rencontra son
futur compagnon de voyage et disciple, Damis, qui fut immédiatement attiré à lui et resta
avec lui comme compagnon toute sa vie. Apollonios l'accepta comme guide pour l'amener à
Babylone, car Damis disait qu'il connaissait le chemin parfaitement et se vanta aussi de
savoir les langues parlées dans les pays qu'ils devaient traverser. Sur ce, Apollonios sourit et
répondit qu'il connaissait toutes les langues parlées par les hommes et ainsi que leur silence.

Damis devait réaliser par la suite qu'Apollonios possédait aussi la connaissance du langage
des oiseaux et pouvait déchiffrer les signes formés par la trajectoire de leur vol contre le bleu
du ciel. On dit qu'Apollonios apprit à comprendre le langage des animaux des philosophes
arabes.

La mission publique principale d'Apollonios fut celle de la réforme religieuse comportant
l'abolition des sacrifices d'animaux qu'il replaça par des offrandes exsangues qui
n'impliquaient pas la mort d'aucune forme de vie animale. L'incident suivant est cité à propos
de ses enseignements de bonté envers les animaux constituant la base de son opposition aux
sacrifices d'animaux et son plaidoyer en faveur du végétarisme.

Quand il arriva à Babylone, après avoir refusé de faire le salut à l'image dorée du roi, ce
dernier, le connaissant déjà de réputation, l'appela et, se préparant à sacrifier un cheval blanc
au Soleil, demanda à Apollonios de l'accompagner. Apollonios refusa en répondant, "Vous,
O Roi, sacrifiez à votre manière et donnez-moi la permission de sacrifier à la mienne." Alors,
ayant jeté de l'encens sur la flamme et répétant une prière au dieu, il quitta pour n'avoir
aucune part dans une offrande de sang. Quand le roi l'invita de le joindre à la chasse dans son
parc, il exprima sa désapprobation du plaisir de chasser et tuer des animaux sauvages gardés
pour le sport.

Après qu'ils avaient passé du temps et conversés avec les Mages de Babylone, les deux
voyageurs, Apollonios et Damis, grimpèrent des montagnes dont les sommets étaient voilés
dans les nuages. Non affecté par cet environnement de plus en plus enneigé, Apollonios dit,
"Quand l'âme est sans tache, elle peut s'élever au-delà des plus hautes montagnes" (c.-à-d.,
dans des dimensions spirituelles plus élevées). Ils traversèrent l'Indus et rencontrèrent des
rois vêtus de blanc qui méprisait l'ostentation. Un soir, sur une rive isolée de la rivière, ils
trouvèrent une stèle de cuivre inscrite avec les mots, "Ici s'arrêta Alexandre."

Arrivant à la terre des éléphants (l'Inde), des nomades offrirent du vin de dates à Apollonios
qu'il refusa, bien qu'il ne défendit pas à Damis d'en prendre, comme il ne lui refusait pas de
manger de la chair. Il ne voulait pas imposer sa volonté sur son disciple mais il s'abstint des
deux.

Arrivant à la court de Phraatès, roi de Taxila, Apollonios fut reçu avec hospitalité par cet
empereur végétarien qui mena une vie pythagoricienne à l'exception de son faible usage de
vin. Quand il tenta de discuter avec Apollonios à propos des avantages de l'usage modéré de
vin, disant qu'il encouragea un sommeil paisible, Apollonios défendit le fait de ne boire que
de l'eau, disant que cela conservait le calme de l'âme et rendait la vraie divination (voyance)
possible, laquelle le vin perturbe.

Suivant le cours du Gange, ils escaladèrent encore plus de collines et de montagnes (les
Himalaya) ; et quand ils furent à dix-huit jours de marche du Gange, ils apperçurent, au
milieu d'un haut plateau (Tibet) dans les montagnes, l'habitat des hommes sages qui avaient
la même élévation que l'Acropole d'Athènes. Un brouillard étrange enveloppa l'endroit et, sur
les rocs qui l'entourèrent, on trouvait des empreintes d'hommes qui étaient tombés dans une
tentative de les escalader, puisqu'une montée presque perpendiculaire était nécessaire à ce
point.

C'est alors qu'un jeune Indien approcha les voyageurs et, venant à Apollonios, parlant
parfaitement en Grec, lui dit de s'arrêter et de le suivre pour la montée, disant que les Maîtres
attendaient leur arrivée et lui avaient ordonné d'aller les accueillir. Apollonios et Damis
furent menés par leur guide vers la communauté des sages Brahmanes demeurant dans les
hauteurs des Himalaya dont le chef était Iarchas, un grand réformateur religieux bouddhiste.
Philostrate décrit ces sages comme "des Brahmanes qui demeure sur la Terre mais qui ne
sont pas de ce monde ; dans des endroits fortifiés mais sans murailles ; et qui ne possèdent
rien mais toutes choses."*

(* De de Beauvoir Préiaulaux, dans, "Les Voyages Indiens d'Apollonios de Tyane," nous
rassemblons les faits suivants au sujet de ces Brahmanes qu'il décrit comme une race
supérieure à l'espèce humaine. Il écrit : "L'éducation d'un Brahmane commença même
pendant la grossesse. Pendant la période de gestation, la mère était calmée par des chansons
et des cantiques en éloge à la continence, lesquels en proportion de l'attention reçue,
influença salutairement sa future progéniture. Après la naissance de l'enfant et comme il
grandissait en années, il était transféré d'un précepteur à un autre, jusqu'à ce qu'il soit assez
vieux pour écouter et apprendre des philosophes. Ceux-ci vivaient sobrement, s'abstenant de
nourriture animale et de femmes et, dans un bosquet à l'extérieur de la ville, ils passaient
leurs journées en discourant sérieusement, communiquant leur connaissance à tous ceux qui
choisissaient de les entendre. Mais en leur présence, le novice n'avait pas la permission de
leur parler ou de cracher, sous l'amende d'un bannissement d'une journée de leur société. À
l'âge de trente-sept, sa vie d'étudiant cessa.

("Les Brahmanes des montagnes subsistent de fruits et de lait caillé de vache rehaussé de
fines herbes. Les autres vivent des arbres fruitiers qui se trouvent en abondance près la
rivière, offrant une succession presque constante de fruits frais, et, s'ils devaient en manquer,
du riz sauvage qui y pousse. Manger toute autre nourriture ou même toucher à la nourriture
animale, étaient le comble de l'impiété et de l'impureté. Chaque homme avait son propre
habitacle et vivait autant qu'il le pouvait par lui-même, passant le jour et la plus grande partie
de la nuit dans des cantiques et des prières aux dieux.")

Selon Damis, les Brahmanes utilisaient le sol recouvert d'herbes de choix comme un divan.
Ils marchaient aussi en l'air ; Damis les vit. Il vit aussi le feu qu'ils retiraient des rayons du
soleil, pendant la vénération de l'orbe solaire. Parmi leurs autres pouvoirs miraculeux étaient
la capacité de se couvrir de nuages à volonté et d'obtenir ce qu'ils voulaient à un moment
d'avis (par les pratiques de yoga qui créées des 'siddhis' ou des pouvoirs surnaturels --
utilisant des lois non découvertes de la Nature). Damis décrit ces hommes merveilleux
comme étant de stricts végétariens qui vivaient exclusivement de fruits et de légumes.

Ils étaient vêtus de toge de lin sans manches, ne portant aucune matériel d'origine animale. Ils
portèrent leurs cheveux longs et ils expliquaient cette coutume sur la base des avantages
physiologiques et psychologiques puisqu'ils considéraient que les cheveux transmettaient au
cerveau. Comme la peau qui absorbe et transmet l'énergie solaire à la totalité du corps, ainsi
croyaient-ils que les cheveux jouaient un rôle semblable en fonction du cerveau et pour cette
raison, ils exposaient leurs longs cheveux au soleil aussi souvent que possible, espérant
absorber autant que possible les rayons solaires ultraviolets si puissants en haute altitude, où
ils vivaient.

Puis, Iarchas dit à Apollonios qui fut son père, sa mère, toutes ses expériences à Égée et
comment Damis se joint à lui et, ce qu'ils avaient dit et fait durant le voyage ; et il raconta
ceci avec tant de détails et avec tant d'aisance, qu'il aurait pu être un de leur compagnon de
route. Apollonios, grandement étonné, lui demanda comment il savait tout cela.

"Dans ce savoir," répondit Iarchas, "vous n'êtes pas complètement manquant, et là que votre
connaissance est incomplète, nous vous enseignerons, puisque je pense que ce n'est pas bien
de garder secret ce qui est digne d'être connu, surtout de vous, Apollonios -- un homme
possédant une mémoire aussi exceptionnelle. Et la mémoire, vous devez savoir, provient des
dieux et est celle que nous honorons le plus."

"Mais comment connaissez-vous ma nature ?" demanda Apollonios.

Il répondit : "Nous voyons dans l'âme même, recouvrant ses qualités par des milliers de
symboles. Mais comme il est midi, laissez-nous à nos dévotions dans lesquelles vous pouvez
aussi participer, si vous le voulez."*

(* La science du Yoga indien n'est pas basée sur la vénération du "soleil" extérieur. Le yogi
médite sur le "soleil" intérieur ou la lumière spirituelle intérieure qui peut être vu par le
"troisième oeil" entre et derrière les deux sourcils, celle qui se révèle quand l'attention est
maintenue fixer sur ce centre intérieur [chakra de l'ajna] en dedans du corps astral. Le soleil
externe, symbole de la splendeur spirituelle intérieure n'est seulement qu'un symbole
extérieur de dévotion à la lumière spirituelle intérieure [Na'ad, Parole ou Logos].)

Apollonios demanda à Iarchas quelle opinion les Brahmanes avaient d'eux-mêmes et reçut la
réponse qu'ils se considéraient comme des "dieux" [des êtres spirituels avancés] parce qu'ils
étaient "de bons hommes qui connaissaient tout puisqu'ils se connaissaient d'abord." Iarchas
raconta ensuite à Apollonios ses vies antérieures, affirmant que dans sa [dernière]
incarnation, il avait été un marin égyptien.

Les Brahmanes se déshabillèrent alors et prirent un bain, après quoi ils mirent des guirlandes
sur leurs têtes autour de leurs longs cheveux et se rendirent au temple pour chanter leurs
cantiques. Là (citant la narration de Damis), debout en cercle, avec Iarchas comme chef, ils
battirent la terre avec leurs bâtons jusqu'à ce que, se gonflant comme une vague, ils
s'élevèrent dans les airs environ deux coudées (approx. 100 cm) ; là, ils chantèrent un
cantique, semblable au péan de Sophocle chanté à Athènes à Asclépios. Par la suite, ils
descendirent au sol. *

(* Selon Philostrate, les Brahmanes s'élèvent à volonté en l'air "non pas pour la gloire stérile,
mais pour être plus proche de leur Dieu Soleil," à qui ils prient.)

Puisqu'ils connaissaient tout, lorsque Apollonios demanda aux Brahmanes s'ils se
connaissaient, ils répondirent à la manière de Socrate : "Nous connaissons tout parce que
nous commençons à nous connaître soi-même, car quiconque de nous ne serait pas admis à
cette philosophie à moins qu'il se connaisse en premier lieu". Quand Apollonios se renseigna
à Iarchas pour savoir si le cosmos était composé de quatre éléments, ce dernier répondit qu'il
n'y en avait pas quatre mais cinq, le cinquième étant l'éther. Le sage indien dit, "il y a l'éther
que nous devons considérer comme la substance qui compose les dieux, car comme les
créatures mortelles inspirent l'air, les natures immortelles et divines inspirent l'éther."

Lors d'une occasion quand il louait Apollonios pour son dévouement à la science mystique,
Iarchas dit, "Mon grand ami Apollonios, ceux qui prennent plaisir à la divination [la voyance
-- un sous-produit de l'éveil des pouvoirs spirituels latents de l'homme moyen] deviennent
ainsi divins et contribuent au salut de l'espèce humaine."

Pour Iarchas, le mot "salut" signifiait la santé spirituelle et physique, car il déclarait que
parmi le grand nombre de bénédictions que l'art de la divination conférait à l'espèce humaine,
le talent de la guérison était le plus important. À cet art de la divination, il attribuait
pleinement "le crédit de découvrir les simplicités [sic] qui guérissaient les morsures des
créatures venimeuses, et en particulier, d'utiliser le virus lui-même comme cure pour
plusieurs maladies. Car je ne pense pas," ajouta-t-il, "que les hommes n'auraient jamais osé
mélanger aux médicaments qui sauvent la vie, ceux qui proviennent des poisons sans les
prévisions d'une sagesse prophétique."

[Note : Cela est semblable à notre concept moderne de médecine homéopathique où
certaines substances toxiques, tel que le venin de cobra pris en quantité infime, peut être
employé pour traiter la maladie. La reine Élizabeth II d'Angleterre est probablement la
praticienne la plus éminente de la médecine homéopathique dans le monde d'aujourd'hui.]

Donc, nous voyons Iarchas enseignant à son étudiant, Apollonios de Tyane, la science de la
médecine, ainsi que l'astrologie et d'autres sciences. Réville, dans son livre, "Apollonios de
Tyane, le Christ Païen du Troisième Siècle," écrit comme suit à propos des Brahmanes : "Ils
vénéraient le feu qu'ils disaient venir directement du Soleil. ... Avec ses propres yeux, Damis
vit ces sages s'élever en l'air à une hauteur de deux coudées, sans support extérieur et sans
aucune ruse. Les hommes sages n'habitaient pas dans des maisons, et quand il pleuvait, ils
appelaient un nuage et s'abritaient dessous. Ils portaient leurs cheveux longs, avaient des
mitres blanches sur leurs têtes, et étaient vêtus de lin tissé de la seule espèce de lin qui leur
était permise de récolter. Leur sagesse prodigieuse accablait même Apollonios qui n'était pas
souvent étonné. Ils sont en possession de la science absolue ; ils savent à l'instant l'histoire
passée de tout les individus qu'ils rencontrent ; ils peuvent répondre à toutes les questions.
Lorsqu'on leur demande, 'Qui êtes-vous ?', ils répondent, 'Nous sommes "dieu."' Pourquoi ?
Parce que nous sommes vertueux.'" [Voir "La Vie et les Enseignements des Maîtres de l'Est"
par Baird T. Spalding, en 5 volumes, pour un compte-rendu détaillé des sciences spirituelles
avancées pratiquées par les adeptes du Yoga des Himalaya de l'Inde et du Tibet.]

Les Brahmanes reçurent tout ce dont ils avaient besoin comme cadeau spontané de la Terre,
mangeant des légumes frais et des fruits en saison qui leur étaient apportés par leurs
compatriotes qui demeuraient à de plus basses altitudes. Durant leurs repas avec les sages
Brahmanes et leur roi, Apollonios et Damis furent étonnés d'observer que la nourriture était
apportée à leur table par des robots à trépieds, tandis que d'autres servaient d'échansons ; ces
serviteurs robots rendaient inutile le besoin de domestiques humains. *

(* On dit que la technologie de l'Atlantide est secrètement entreposée dans des cavernes
clandestines sous le Potala à Lhassa, et dans un grand nombre d'autres cavernes localisées
sous les structures sédimentaires des montagnes Himalaya. Ici, nous avons une
démonstration de quelques-unes des technologies perdues, deux mille ans avant notre
soi-disant ère technologique avancée.)

Apollonios observa son professeur, Iarchas, produire des miracles identiques à ceux
prétendus par le Messie du Nouveau Testament, tel qu'exorciser de mauvais esprits hors
d'une femme possédée, guérir un infirme, rendre la vue à un homme aveugle et restaurer un
homme aux mains paralysées à la santé. Il avait un degré élevé de voyance, pouvait voir à
n'importe quelle distance, voyait le passé et le futur et, pouvait identifier les vies passées de
ceux qu'il rencontrait.

Reville note qu'Apollonios étudia l'astrologie et la science de la divination sous Iarchas. Ces
sessions furent secrètes et Damis ne fut pas admis. De plus, Apollonios ne lui révéleraient
pas la connaissance ésotérique qu'il apprit de son professeur himalayen. (L'astrologie
avancée peut révéler les dates et la durée des incarnations antérieures d'un individu ; elle est
une science exacte lorsque correctement comprise et appliquée. La version populaire
communément disponible aujourd'hui n'est qu'une version affaiblie de la vraie astrologie qui
révèle le mécanisme intérieur de la roue du karma, équilibrant toutes les causes avec les
effets correspondants.)

Pendant son séjour parmi les sages Brahmanes, Apollonios fut instruit par son Maître dans
les doctrines fondamentales du Bouddhisme réformé, duquel mouvement Iarchas était le chef
reconnu, ayant fui à cette retraite himalayenne pour s'échapper de la persécution par la
prêtrise Brahmane établie en Inde. Apollonios apporta vers l'occident les enseignements
bouddhistes qu'il reçut d'Iarchas dans la forme de certains évangiles bouddhistes, connus
comme le "Diegesis" ou "l'Évangile Original," lequel il traduit et récrit, l'adaptant à la langue
et à la psychologie de sa terre natale.

Parmi les ESSÉNIENS, il trouva les premiers convertis à cette nouvelle doctrine, l'évangile
de Chrishna ; et ceux qui suivirent ces enseignements (les Thérapeutes Esséniens connus
autrement comme les NAZARÉENS) sont devenus, par la suite, les premiers Chrétiens. À
son départ, Iarchas donna à Apollonios sept bagues nommées selon chacune des sept planètes
et il devait en portée une différente à chaque jour de la semaine ; il lui dit que ces sept bagues
lui donneraient santé et longue vie. Avant de partir, Iarchas prophétisa qu'Apollonios, même
pendant sa vie, atteindrait les honneurs d'une divinité.

Ainsi, durant quelques mois, Apollonios vécut parmi des hommes qui étaient des 'dieux' en
forme humaine, et il apprit d'eux la sagesse spirituelle qu'il était destiné de ramener à
l'Occident comme base d'une nouvelle religion (Christianisme) de laquelle il devait être le
fondateur. Ce fut d'Iarchas qu'il reçut la mission qui devait l'envoyer rôder toute sa vie parmi
les temples des pays méditerranéens, pour restaurer les anciens mystères à leur pureté
antérieure.

Lorsqu'il quitta son Maître Brahmane, Apollonios avait l'assurance qu'il serait en
communication télépathique constante avec lui et recevrait ses directives et ses instructions
là qu'il pourrait se trouver -- ce qui fut plus tard réellement le cas. *

(* Sur ce sujet, parlant de la Voie Intérieure sur laquelle Apollonios comptait toujours pour
être dirigé, Magre écrit : "Nous ne saurons jamais à quel ordre appartenait l'esprit guide
d'Apollonios ; si l'être qui le dirigeait prenait une forme aussi chaste que la sienne et aussi
belle que la statue des dieux qu'il aimait contempler ou si la voix venait d'un Maître lointain
qui souhaitait voir son élève réussir la mission qu'il lui avait confiée.

("'Je continuerai à vous parler comme si vous étiez présents,' Apollonios avait dit en quittant
ses Maîtres indiens.

("Étaient-ce leurs mots qu'il entendit à distance ? A-t-il reçu par inspiration divine l'afflux de
leurs sages pensées ? L'homme à qui il donna le nom d'Iarchas a dû apporter le confort d'un
appui distant au voyageur infatigable, l'errant mystique".)
 

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Apollonios le Nazaréen

Partie 6

Apollonios Quitte Iarchas et Revient en Grèce

Par Dr. R. W. Bernard, B.A., M.A., Ph.D. (1964)

*

Donc, Apollonios quitta son Maître et professeur. Et n'est-ce pas possible que, tel que le
nom Apollonios fut changé à celui de Jésus dans le Nouveau Testament, qu'Iarchas devint
son "Père" et que les Brahmanes demeurant dans les hauteurs des Himalaya devinrent les
"anges du ciel ?" Comme cadeau de départ, les sages Brahmanes, au périmètre de leur vallée
de médiation, donnèrent à Apollonios et Damis des chameaux sur lesquels traverser l'Inde
jusqu'à la Mer Rouge, où ils poursuivirent leur voyage sur l'eau.

Apollonios revint en Grèce de l'Inde pour accomplir la même mission que Pythagore s'était
donné comme but avant lui, notamment, apporter la Sagesse de l'Est à l'Occident. Pythagore
fut persécuté et tout se termina par l'incendie du lieu de rencontre des pythagoriciens dans
lequel lui et ses disciples étaient assemblés. *

(* En quittant les Brahmanes, Apollonios se considéra comme leur émissaire pour accomplir
en Grèce ce que leur dernier étudiant, Pythagore, avait fait cinq siècles plus tôt. À ce sujet,
Mme St Clair Stoddard écrit : "Il conçut donc que sa mission soit de restaurer aux Grecs
quelque chose de l'ancienne sagesse de Pythagore. Et à la fin de ces voyages, il fut doté de
sagesse occulte [spirituel] qui renforcirent ses propres talents surhumains et, revenant en
Grèce, il fut considéré comme un personnage divin."

(Le fait qu'Apollonios se considéra comme poursuivant le travail que Pythagore avait
commencé cinq siècles auparavant est démontré par son énoncé à l'esprit d'Achille, dans
lequel il fit référence à Pythagore comme "mon ancêtre spirituel.")

Lors de son voyage de retour, Apollonios envoya la lettre suivante à Iarchas :

"À Iarchas et les autres sages, salutations, d'Apollonios : Je me suis rendu chez-vous en
voyageant sur la terre ; avec votre aide, je reviens chez-moi par la mer, et j'aurais pu même
revenir dans les airs -- telle est la sagesse que vous m'avez partagée. * Même quand je serai
parmi les Grecs, je n'oublierai pas ces choses et je continuerai de communiquer avec vous --
ou bien, j'ai bu par erreur de la tasse de Tantale. Adieu à vous, les meilleurs philosophes."

(* de Beauvoir Priaulaux, dans son livre, "Les Voyages Indiens d'Apollonios de Tyane," écrit
en 1873, fait l'observation suivante sur l'énoncé : "Facile et agréable comme ce mode de
transport [air] puisse être, Apollonios y eut recours qu'une fois -- ce fait mémorable quand
vers midi, il disparut du tribunal de Domitien et le même soir, rejoignit Damis à
Ciachaerchia.")

Selon une autre traduction, nous pouvons lire la lettre d'Apollonios comme suit :

"Je suis venu à vous par la terre et vous m'avez donné la mer, plutôt, en partageant avec moi
votre sagesse, vous m'avez donné le pouvoir de voyager à travers le ciel. J'apporterai ces
choses aux esprits des Grecs et je communiquerai avec vous comme si vous étiez présents, si
ce n'est que je n'ai pas bu de la tasse de Tantale en vain". *

(* Apollonios reçut la "tasse de Tantale" d'Iarchas, son maître, symbolisant la sagesse qui
était sa mission d'apporter en Grèce comme Pythagore l'avait fait avant lui. Tantale est
célèbre pour avoir volé la tasse de nectar des dieux ; elle représentait "l'amrita," l'océan de
l'immortalité et de sagesse des Hindous.)

Mead, dans son livre, "Apollonios of Tyana," fait le commentaire suivant sur cette citation :
"De ces phrases mystérieuses, il est évident que 'l'océan' et 'la tasse de Tantale' sont
identiques avec la 'sagesse' qui avait été donné à Apollonios -- une sagesse qu'il devait
rapporter de nouveau à la mémoire des Grecs. Il déclare clairement qu'il revint de l'Inde avec
une mission distincte et avec les moyens de l'accomplir, car, ayant appris le Brahma Vidya*
de leurs lèvres, non seulement avait-il bu de l'océan de sagesse mais il avait aussi appris
comment converser avec eux quoique son corps soit en Grèce et les leurs en Inde."

(* Brahma Vidya : la connaissance de Brahma ou Dieu, la Conscience spirituelle universelle
qui crée, soutient et remplit le Cosmos entier.)

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Apollonios le Nazaréen

Partie 7

Les Travaux d'Apollonios en Grèce
Par Dr. R. W. Bernard, B.A., M.A., Ph.D. (1964)

*

À son retour en Grèce, Apollonios voyagea de ville en ville, visitant les temples où il
restaura les anciens mystères en rééduquant les prêtres. Selon Mead, "une idée paraît avoir
été de répandre parmi les fraternités religieuses et les institutions de l'Empire quelque
portion de la sagesse qu'il avait rapporté de l'Inde."

Son travail fut d'unifier les divers credo en révélant leur origine commune et leur nature, et
donc de favoriser la fraternité de l'espèce humaine. Son premier travail fut d'abolir la
coutume barbare des sacrifices animaux et de les remplacer par des offrandes d'encens et de
fleurs. Son but fut d'éloigner les esprits des prêtres et des laïques des FORMALITÉS
EXTÉRIEURES de la religion, des rituels et des sacrifices vers la SIGNIFICATION
INTÉRIEURE, et de remplacer l'idolâtrie par la COMMUNION MYSTIQUE [méditation]
avec le Dieu qui demeure à l'INTÉRIEUR.

Pour accomplir cela, il alla à tous les endroits sacrés de la Syrie, l'Égypte, la Grèce et
l'Espagne ; il atteint même le roc de Gades qui devint plus tard Cadix, [près la pointe Sud de
l'Espagne, près de Gibraltar] qui était, selon Pline, la dernière partie du continent qui échappa
à la catastrophe d'Atlante. Ses voyages l'emmenèrent aussi loin que la Gaule. Cependant, son
travail principal de réforme religieuse fut en Grèce.

Quand Apollonios vint à Éphèse, les citoyens laissèrent leur travail et le suivirent, lui rendant
hommage et respect. Selon la coutume des Stoïciens, le premier discours d'Apollonios donné
à Éphèse fut du portique du temple de Diane, les exhortant à investir leur temps dans l'étude
et la philosophie (spiritualité) et d'abandonner leurs vies désordonnées et leurs sports cruels.
Il prêcha aussi sur la "Communauté des Biens" ("communisme"), illustrant son discours avec
la parabole des moineaux.

En discourant un jour dans une des promenades couvertes d'Éphèse sur l'entraide mutuelle et
les avantages du "communisme," plusieurs moineaux étaient perchés sur un arbre tout près
en parfait silence. Soudainement, un autre moineau arriva et commença à pépier, comme s'il
voulait dire quelque chose aux autres. Après quoi, tous commencèrent à pépier aussi et
s'envolèrent, quittant le nouveau venu. L'assistance superstitieuse d'Apollonios fut frappée
par la conduite des moineaux et pensa que c'était un augure de quelque chose d'important.
Mais le philosophe continua son sermon, expliquant que le moineau avait invité ses amis à
un banquet. Sur ce et non loin de là, un garçon glissa et tomba, perdant le maïs qu'il portait
dans un bol ; il en ramassa la plupart et partit. Trouvant les grains éparpillés, le petit moineau
s'envola immédiatement pour inviter ses amis à la fête. La plupart de la foule partit en
courant pour voir si cela était vrai ; et lorsqu'ils revinrent en criant, tout étonnés, Apollonios
parla comme suit :

"Vous voyez quel soin les moineaux prennent l'un envers l'autre et combien heureux ils sont
de partager avec tous leurs nourritures. Et pourtant, nous, les hommes, nous ne les
approuvent pas ; qui plus est, si nous voyons un homme partager ses biens avec d'autres,
nous appelons cela du gaspillage, de l'extravagance et ainsi de suite, et nous désignons
ceux-ci comme des adulateurs et des parasites. Que nous restent-ils alors sauf de nous
enfermer chez-nous comme des oiseaux que l'on fait engraisser, remplissant nos ventres dans
la noirceur jusqu'à ce que nous éclations de graisse ?"

Durant un autre discours à Éphèse, Apollonios afficha son pouvoir de clairvoyance
exceptionnel en observant un événement qui se déroulait au loin. Au milieu de son discours,
il vit le meurtre de Domitien à Rome ; cessant soudainement son discours, il s'écria,
"Éphésiens, gardez vos esprits, puisqu'en ce jour, le tyran est abattu." Il dit alors ce qu'il avait
vu aux gens étonnés, notamment que Domitien avait été attaqué par Stéphane et blessé ; par
la suite, comme Philostrate le raconte, "ses gardes du corps, entendant le bruit et concluant
que cela était anormal, se dépêchèrent dans son cabinet et, trouvant le tyran évanoui, mirent
fin à sa vie."

Philostrate décrit cet incident comme suit :

"D'abord, le ton de sa voix baissa comme par appréhension ; cependant, il continua son
discours, mais en hésitant et avec moins de force qu'à l'habitude, comme un homme qui avait
un autre sujet à l'esprit que celui duquel il parlait ; enfin, il cessa complètement de parler
comme s'il ne pouvait pas trouver ses mots. Fixant alors le sol, il fit trois ou quatre pas et
s'écria : 'Frappez le tyran, frappez !' Et cela, non comme un homme qui voit une image dans
un miroir, mais comme celui qui voit une scène réelle devant ses yeux, comme s'il y
participait directement."*

(* Nous devons comprendre que Domitien, un tyran dégénéré, fut responsable pour les
atrocités les plus terribles commises contre des individus à tendance spirituelle et
philosophique et, à travers la persécution, il fut déterminé à éliminer toute la plus haute
connaissance spirituelle qu'Apollonios souhaitait déciminer. C'est dans le contexte du plus
grand bien spirituel de la race humaine entière qu'Apollonios fut soulagé d'apprendre la mort
du tyran. Individuellement, il aurait sans doute eut la même compassion pour lui en tant
qu'âme, telle que pour tout autre homme.)

Se retournant vers son auditoire étonné, il leur dit ce qu'il avait vu. Bien qu'ils espéraient que
cela soit vrai, ils refusèrent de le croire et pensèrent qu'Apollonios avait pris congé de ses
sens. Mais le philosophe répondit doucement :

"Vous êtes justifiés de ne pas vous réjouir jusqu'à ce que les nouvelles vous parviennent de
la façon habituelle; moi, je vais rendre grâce aux Dieux pour ce que j'ai vu."

Pendant son séjour à Éphèse, Apollonios prédit que la ville serait affligée par une peste; et
plus tard, en visitant Smyrne, des émissaires vinrent à lui d'Éphèse, le suppliant de secourir
les gens de ce terrible fléau. "Quand il entendit cela," écritPhilostrate, "il dit, 'je pense que le
voyage ne devrait pas être retardé,' et aussitôt qu'il prononça ses mots, il était à Éphèse."

Aélien se référait à cet évènement comme étant parmi les chefs d'accusation pour lesquels
Apollonios serait poursuivi en justice à son procès devant Domitien à Rome, car lorsqu'il
parut parmi les Éphésiens malheureux frappées par la peste, il les rassura, promettant qu'il
mettrait fin au fléau et c'est ce qu'il fit. On dit qu'Apollonios enraya le fléau d'Éphèse en
détruisant un 'démon' déguisé en vieil homme mendiant.

Comme résultat de sa présence et de son travail envers les citoyens, la ville d'Éphèse, qui
était si notoire pour sa frivolité, fut ramenée par l'enseignement d'Apollonios à la culture de
la philosophie et la poursuite de la vertu. À ce sujet, Lecky, dans son "History of European
Morals," écrit :

"Apollonios fut admiré à Éphèse ; les 'diables' eux-mêmes contribuèrent à sa popularité à
travers les oracles qu'ils donnèrent en sa faveur. On dit qu'il réforma la ville de son oisiveté,
de son amour de la danse et d'autres pitreries à laquelle elle était intoxiquée et qu'il s'efforça
de rendre les habitants amicaux les uns envers les autres. Il travailla de façon similaire dans
les autres villes d'Ionie pour réformer les coutumes des gens et pour établir l'unité parmi
eux."

En visitant les temples, avisant les prêtres et discourant aux gens, Apollonios passa son
temps à Éphèse. Il voyagea aussi à d'autres villes d'Ionie, adjacentes à Éphèse où il adressa
les gens. Partout il fut reçu par des manifestations de joie et de révérence. Les gens
s'assemblèrent pour l'entendre et plusieurs bénéficièrent de ses discours et guérisons. Les
prêtres et les oracles de Colophons et de Didymes avaient déjà déclaré en sa faveur et toutes
les personnes dans le besoin furent commandées par l'oracle de se référer à Apollonios ; telle
fut la volonté d'Apollon et des Parques. Des ambassadeurs furent envoyés de toutes les villes
principales d'Ionie lui offrant leur hospitalité. Smyrne envoya des ambassadeurs et lorsque
Apollonios les questionna pour la raison de l'invitation, il répondit : Je viendrai ; notre
curiosité est mutuelle."

Arrivant à Smyrne, les Ioniens qui participaient à leur festival Pannonien vinrent à sa
rencontre. Là, les gens se querellaient pour rien et furent divisés dans leurs opinions sur tous
les sujets qui regardaient le bien-être public et la bonne administration de la ville. Il les
exhorta dans leurs différends à rivaliser les uns envers les autres en donnant le meilleur
conseil ou en exécutant les devoirs des citoyens le plus fidèlement possible, et en
embellissant leur ville avec des oeuvres d'art et des édifices gracieux.

Apollonios livra plusieurs discours à Smyrne, se limitant toujours aux sujets les plus utiles
de son auditoire. Il fut l'invité de Théron l'aîné, un stoïcien et un astronome.

Entrant à Athènes, Apollonios fut reconnu et apprécié des gens comme il s'approcha et
traversa la foule, parmi les salutations et les acclamations de joie, peu importe le caractère
sacré de l'occasion. Quand il alla temple faire application pour l'initiation dans les mystères,
Apollonios fut refusé par l'hiérophante sur la base qu'il était un 'enchanteur.' En réponse,
Apollonios nomma le successeur au poste d'hiérophante qui, il prévit, l'initierait à une date
future, laquelle prédiction fut accomplie par la suite.

En livrant une conférence à Athènes, le discours d'Apollonios fut interrompu par un
adolescent possédé d'un rire saugrenu qu'il trouva être sous possession démoniaque.
Apollonios cessa son discours et commanda au démon [un esprit astral rebelle --
habituellement un fantôme qui ne peut pas quitter le monde des vivants] de sortir de
l'adolescent et de donner un signe de son départ. Cela se produit bientôt à la surprise de
l'auditoire. L'adolescent suivit par la suite un mode de vie philosophique.

Entendant parler des frivolités avec lesquelles les Athéniens étaient maintenant habitués à
célébrer les Dionysies, Apollonios les réprimanda en leur rappelant les exploits de leurs
ancêtres et leur liaison légendaire avec Boréas, le plus masculin des vents [en d'autres
termes, lançant un appel à leur plus haute nature spirituelle]. Un autre abus qu'il arrêta à
Athènes fut la présentation des combats de gladiateurs.

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Apollonios le Nazaréen

Partie 8

Sa Visite chez les Gymnosophistes

Par Dr. R. W. Bernard, B.A., M.A., Ph.D. (1964)

*

Nous arrivons maintenant à la visite d'Apollonios chez les "Gymnosophistes" de la Haute
Égypte, que Damis appelle les "philosophes égyptiens nus," bien que selon Mead, le mot "nu"
signifie probablement "légèrement vêtu." Qu'ils aient pu être originairement des
missionnaires bouddhistes qui voyagèrent vers l'Ouest est indiqué par une déclaration d'un
des plus jeunes membres de la communauté qui la laissa pour suivre Apollonios. Il racontait
qu'il était venu joindre la communauté par rapport au compte-rendu enthousiaste de son père
qui lui avait dit que ces "Éthiopiens" venaient de l'Inde ; ainsi, il s'était joint à eux au lieu de
faire le long et périlleux voyage à l'Indus à la recherche de la sagesse. Si cela est vrai, ces
Gymnosophistes devaient être originairement des missionnaires bouddhistes qui avaient
voyagé vers l'Ouest, s'établissant en Égypte, recrutant des membres chez les Égyptiens, les
Arabes et les Éthiopiens et, avec le passage du temps, oublièrent leur origine. Cela explique
la grande ressemblance des doctrines des Gymnosophistes, des Esséniens et des Thérapeutes
à celles des Bouddhistes, autre que l'importation directe des enseignements bouddhistes par
Pythagore et Apollonios. *

(*Voir les livres d'Arthur Lillie, "Buddhism in Christianity" et "India in Primitive
Christianity," pour des détails sur la contribution des missionnaires bouddhistes en Palestine,
en Égypte, en Syrie et en Asie Mineure, à la formation des premières communautés
d'Esséniens, de Thérapeutes et de Nazaréens dans ces régions qui, plus tard, devinrent la base
sur laquelle le Christianisme fut élevé. Un grand nombre de volumes dans la Bibliothèque
d'Alexandrie furent également d'origine Bouddhiste.)

Selon Mead, les Gymnosophistes furent vraiment une secte d'Esséniens avancés ou des
Thérapeutes, tel que décrit par Philon dans "Sur la Vie Contemplative." La description que
Philon donne de la communauté de Thérapeutes qu'il visita sur le rivage du Lac Maréotis
près d'Alexandrie, correspond de très près avec celle de Damis de la communauté des
Gymnosophistes en Haute Égypte. Les deux démontrent les signes indubitables suivants de
l'influence et de l'origine bouddhiste :

1 -- Dans les deux cas, les membres donnèrent toutes leurs possessions avant de joindre la
communauté.

2 -- Il y avait une période de noviciat et une initiation dans l'ordre.

3 -- L'abstinence de viande et de vin était obligatoire.

4 -- Les deux pratiquaient l'art de la guérison.

5 -- Les deux suivirent la règle de la communauté des biens.

6 -- Les deux prirent des serments de chasteté et de pauvreté.

7 -- Les deux adoptèrent et élevèrent les enfants des étrangers et les orphelins.

En effet, la communauté des Gymnosophistes qu'Apollonios visita aurait pu être une des
communautés des Thérapeutes décrit par Philon, laquelle il visita à la même période.

Selon Mead, cette communauté de Gymnosophistes fut d'origine bouddhiste, ayant été établi
par des moines bouddhistes. L'origine des doctrines des Esséniens et des Thérapeutes fut
retracée par quelques missionnaires bouddhistes envoyés par Ashoka, l'empereur bouddhiste
de l'Inde, vers le milieu du troisième siècle avant J.-C. en Syrie, en Égypte, en Macédoine et
les parties de l'Asie Mineure où des communautés esséniennes vinrent à exister par la suite.
Bien qu'il soit possible que ces communautés aient pu exister auparavant et avoir été
d'origine orphique et pythagoricienne, il est probable que ces missionnaires bouddhistes y
trouvèrent un auditoire impressionnable.

Mead écrit, "Tel que certains attribueraient la constitution des communautés des Esséniens et
des Thérapeutes à l'influence pythagoricienne, d'autres attribueraient leur origine à la
propagande bouddhiste ; et non seulement traceraient-ils cette influence aux doctrines et aux
pratiques esséniennes, mais ils référent même les enseignements généraux au sujet du Christ
à une source bouddhiste dans un cadre juif monothéiste. De plus, certains diraient que deux
siècles avant le contact direct de la Grèce avec l'Inde, provoqué par les conquêtes d'Alexandre
-- l'Inde, à travers Pythagore, influença grandement et de façon permanente toute la pensée
grecque subséquente."

À la frontière entre l'Égypte et l'Éthiopie, Apollonios fit l'éloge d'un adolescent égyptien,
Timasio, pour sa chasteté, le voyant comme ayant plus de mérite qu'Hippolyte, parce qu'en
vivant chastement, il ne parle ou ne pense pas à la divinité d'Aphrodite [énergies
reproductrices] autrement qu'avec respect.

Lorsque les philosophes gymnosophistes demandèrent à Apollonios de leur expliquer sa
sagesse, il répondit humblement que Pythagore en était l'auteur, bien qu'il l'ait dérivé des
Brahmanes. Cette sagesse, ajouta-t-il, lui avait parlé dans sa jeunesse, disant :

"Pour les sens, jeune homme, je n'ai pas d'attrait ; ma tasse est remplie de labeurs jusqu'au
bord. Si quelqu'un choisit mon mode de vie, il doit résoudre de bannir de sa table toute
nourriture qui avait déjà eut la vie animée, de perdre la mémoire du vin et donc, ne plus porté
un toast avec la tasse à la sagesse -- la tasse qui contient le vin représentant les âmes fraîches.
La laine ne le réchauffera pas, ni quoique ce soit qui provient d'une bête. Je donne à mes
serviteurs des chaussures de liber ; et ils dorment comme ils peuvent. Et si je les trouve
dominer par les joies de l'amour [convoitise], je suis prêt à les jeter dans des fosses dans
laquelle la justice qui suit la sagesse les poursuivra ; en effet, je suis si sévère avec ceux qui
choisissent mon mode de vie que je lie même leur langue par une chaîne.

"Un sens inné de droiture et de bien, et de ne jamais ressentir que le sort de quiconque est
meilleur que le vôtre ; des tyrans frappant avec la peur au lieu d'être un esclave effrayé de la
tyrannie ; et les Dieux bénissent d'autant plus leurs petites offrandes que ceux qui versent
devant eux le sang des taureaux. Si vous êtes pur, je vous donnerai aussi la connaissance de
l'avenir et je remplirai vos yeux si plein de Lumière que vous pourriez reconnaître les Dieux
que les héros connaissent, et tester et affliger les formes ombragées qui feignent les
configurations des hommes."

En adressant ainsi les Gymnosophistes, Apollonios parla à des philosophes qui vivaient
comme lui, car ces sages égyptiens ne mangeaient aucune nourriture d'origine animale, étant
de stricts végétariens comme les sages Brahmanes des Himalaya, les sages de l'Est qu'il avait
déjà visité.

Un dialogue socratique fort intéressant eut lieu entre Thespésion, le père supérieur de la
communauté des Gymnosophistes, et Apollonios sur les mérites comparatifs des manières
grecques et égyptiennes de représenter les dieux. Se renseignant auprès d'Apollonios à savoir
si Phidias et Praxitèle étaient montés au ciel pour prendre l'empreinte des formes des dieux
afin de les reproduire dans la matière, Apollonios répondit que l'imagination est la vision de
plus hautes réalités ou les archétypes divins des choses, et que chaque homme possède son
Moi Supérieur -- son ange de beauté divine qui, comme les dieux, habite un monde céleste.

Il conclut que les sculpteurs grecs réussirent à reproduire ces plus hautes réalités, celles que
Pythagore et Platon considérèrent être les vrais êtres des choses. Apollonios dit,
"L'Imagination est beaucoup plus sage que l'imitation ; car l'imitation ne fait que ce qui a
déjà été vu, alors que l'imagination produit ce qui n'a jamais été vu, le concevant en référence
à la chose qu'elle est vraiment. L'imagination est une des facultés les plus puissantes, car elle
nous permet d'atteindre les réalités de plus près."

Sur ce, Thespésion affirma au contraire que les Égyptiens n'osèrent pas donner de forme
précise aux dieux ; ils ne les représentèrent que par des symboles auxquels était affixée une
signification occulte. Ainsi commença la représentation des dieux à travers les différentes
formes animales.

A cela Apollonios répondit que le danger est que les gens communs pourraient adorer ces
symboles et se créer des fausses idées des dieux. La meilleure chose serait que l'adorateur se
conforme et se façonne pour lui-même une image de l'objet de sa vénération sans
représentation extérieure ou idole. *

(*Concernant ce dialogue, Mead commente comme suit : "Apollonios, un prêtre d'une
religion universelle, aurait pu signaler le bon et le mauvais côté des arts religieux grecs et
égyptiens et, enseigna sûrement la meilleure voie de la vénération sans symbole, mais il ne
soutiendrait pas un culte populaire contre un autre." [Mead : Apollonius of Tyana])

À son retour d'Égypte, Apollonios donna son approbation à la conduite de Titus après qu'il
prit Jérusalem, en refusant d'accepter une couronne des nations avoisinantes. Titus, étant
alors associé avec son père dans le gouvernement, invita Apollonios à Argos et le consulta
quant à son futur comportement de souverain. Apollonios dit qu'il lui enverrait un
conseiller, son compagnon, Démétrios le Cynique, et bien que Titus trouva le nom Cynique
désagréable, il acquiesça de bonne grâce. Une autre fois, il consulta Apollonios sur son
destin en privé.

Bien qu'ils aient les meilleurs intellects de l'Empire romain à leur disposition, l'empereur
Vespasien et son fils Titus préférèrent consulter Apollonios pour des conseils à propos de la
gestion de leur empire. Dans sa dernière lettre à Titus, Vespasien confesse qu'ils étaient ce
qu'ils étaient grâce au bon conseil d'Apollonios. *

(*Apollonios était plus sage que la plupart des hommes parce qu'il puisa sa sagesse d'une
plus haute source, des dieux ; cela fut exprimé dans un mot par Apollonios dans sa réponse
au Consul Télésine, qui lui demanda, "Et quelle est votre sagesse ?" "Une inspiration,"
répondit le sage.)

À une occasion, Vespasien voyagea de Rome en Égypte pour demander conseil à Apollonios
en matières politiques. Il trouva le sage assis dans un temple. L'approchant et s'excusant pour
son intrusion, l'empereur, un admirateur passionné du philosophe, dit, "Vous avez la plus
grande perspicacité de la volonté des dieux et je ne souhaite pas troubler les dieux contre leur
volonté."

Lors de cette rencontre, Apollonios donna à son visiteur imposant un bel exemple de ses
pouvoirs prophétiques et clairvoyants. Il dit, "O Zeus, cet homme qui est debout devant vous
est destiné à reconstruire le temple que les mains des malfaiteurs ont incendié." Au moment
même, le temple à Rome était en flammes, un fait qui fut plus tard confirmé par Vespasien.

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Apollonios le Nazaréen

Partie 9

Les Procès d'Apollonios par Néron et Domitien

Par Dr. R. W. Bernard, B.A., M.A., Ph.D. (1964)

*

Pendant le règne de Néron, les philosophes furent poursuivis en justice sous le prétexte d'être
des devins. Pour ne pas mentionner d'autres cas, Musonius, le deuxième plus important
philosophe après Apollonios, fut emprisonné à cause de sa philosophie et vint près de perdre
sa vie. Avant l'arrivée d'Apollonios et de sa troupe aux portes de Rome, un certain Philolaos
de Citium tenta de les dissuader de continuer. Pour Apollonios, cela paraissait comme une
épreuve divinement décrétée pour séparer les plus forts de ses disciples des plus faible (qui,
cependant, il ne blâma pas) ; ainsi, de trente-quatre disciples, rien que huit restèrent avec lui,
les autres faisant diverses excuses pour s'éloigner de Néron et de la philosophie.

Entrant à Rome, Apollonios dénonça publiquement la tyrannie régnante comme étant
tellement cruelle que les hommes n'avaient pas le droit d'être sage. Ses discours étant tout
publics, aucunes accusations furent apportées contre lui pour un certain temps. Il parla aux
hommes importants de la même manière qu'aux gens du peuple. Une protestation publique
contre le luxe, lors d'une journée de fête dans un gymnase que l'empereur dédiait en
personne, mena à son expulsion de Rome par le ministre de Néron, Tegellinus, qui
désormais, fit suivre Apollonios de proche.

Une occasion se présenta enfin lors d'une épidémie de rhumes et les temples furent pleins de
gens faisant des supplications pour l'empereur, parce qu'il avait mal à la gorge et la "voix
divine" était enrouée. Plein d'indignation à la folie des multitudes, Apollonios resta calme,
mais essaya de calmer un disciple en lui disant de "pardonner les dieux s'ils prennent plaisir
des bouffons."

Ce propos fut rapporté à Tigellinus qui le mis en état d'arrestation. Cependant, l'emmenant
devant son tribunal, il se trouva confus et, craignant ses pouvoirs surhumains, lui rendit la
liberté. Philostrate nous dit qu'à son procès, "un dénonciateur, bien éduqué, vint comme
témoin, ayant été la ruine de plusieurs. Il tenait dans sa main un parchemin où était écrit le
chef d'accusation et il le brandit comme une épée devant les yeux d'Apollonios, se vantant de
l'avoir rendu tranchant et que son heure était venue. Sur ce, Tigellinus déroula le manuscrit,
et là, à son grand étonnement, ne vit ni lettre ni caractère. ... Toutes ces choses paraissaient
divines à ces yeux et au-delà du pouvoir humain ; et pour montrer qu'il ne voulait pas se
mesurer à un dieu, il lui ordonna d'aller où il voulait puisqu'il était trop puissant pour être
sujet à l'autorité."

Quand Domitien monta sur le trône et commença à exhiber la même vanité morbide et la
cruauté qui avait caractérisé Néron, nous trouvons Apollonios voyageant partout dans
l'Empire, semant des graines de mécontentement et de rébellion contre le monstre couronné.
Il dit intrépidement à Domitien, "Je suis le sujet d'Apollon et non le vôtre."*

(* Apollonios fut très différent du plus compromettant Messie chrétien, qui se prouva
beaucoup plus acceptable à Constantin ainsi qu'à sa court, prêchant comme le faisait de
"Rendre à César les choses qui sont à César." Cette doctrine fut l'opposée de celle prêchée
par le révolutionnaire Apollonios, un ennemi de la tyrannie. Cela démontre clairement
pourquoi les Romains avaient refusé d'accepter le Christianisme tant qu'Apollonios était à sa
tête, et pourquoi immédiatement après son remplacement par Jésus (au Conseil de Nicée en
l'an 325 A.D.), une secte 'communiste' jadis persécutée, composée de pauvres et d'opprimés,
fut élevée pour devenir la religion impériale des empereurs romains.)

Apollonios n'avait tenté de lancer une révolution (contre la tyrannie) seulement qu'à un
endroit mais partout dans l'Empire. Des révolutions surgirent n'importe où qu'il aille. Il alla
en Gaule, et avec Vindex, il leva l'étendard de la révolte. *

(* Il ne peut y avoir aucun doute qu'Apollonios fut derrière la révolte de Vindex en Gaule, de
concert avec le Gouverneur de Bétique. Après son expulsion de Rome, Apollonios alla en
Espagne pour assister dans la préparation de la révolte contre Néron. Damis conjectura cela
de l'entretien secret de trois jours qu'Apollonios eut avec le Gouverneur de la Province de
Bétique, qui vint à Cadix en particulier pour le voir, dont les derniers mots à Apollonios
furent, "Au revoir et souvenez-vous de Vindex.")

À Chio et Rhodes, il réussit à instaurer des réformes politiques. Plus tard, par rapport à
Domitien -- un deuxième Néron, non moins cruel que son prédécesseur et le dépassant
même, comme si cela était possible -- nous trouvons un Apollonios actif et courageux
voyageant d'un coin de l'Empire romain à l'autre, semant partout des graines de
mécontentement et de rébellion contre le tyran de Rome. Encore plus tard, nous le trouvons
parrainant une conspiration contre Domitien en faveur du vertueux Nerva.

Découvrant le complot contre lui, Domitien ordonna l'arrestation d'Apollonios mais même
cela ne le dissuada pas. Quand Vespasien fut empereur, Apollonios le supporta et le conseilla
tant qu'il essaya, avec dignité, de suivre ses directives ; mais quand il priva les villes grecques
de leurs privilèges, il réprimanda l'empereur directement. "Vous avez asservi la Grèce," lui
écrit-il. "Vous avez réduit un peuple libre à l'esclavage."

Quand sous Domitien, Apollonios devint l'objet de suspicion de l'empereur pour critiquer
ses actes comme il l'avait fait pour les folies de Néron, au lieu de se porter loin de Rome, il
affronta le tyran face à face. Traversant d'Égypte en Grèce et prenant le bateau à Corinthe,
passant par la Sicile, il navigua jusqu'à Putéoli et la bouche du Tibre, et de là, à Rome où il
fut jugé et acquitté.

Apollonios considéra la sagesse comme sa maîtresse souveraine et, même sous Domitien,
défendit la liberté. Il n'avait pas peur pour sa vie et, bien qu'un grand nombre de philosophes
allassent en exil involontaire pendant le règne de Domitien, Apollonios fut déterminé de
rester sur place et prendre les armes pour le bien de Rome contre Domitien, comme il l'avait
fait contre Néron, sachant bien que Domitien le condamnent à la mort. À l'imploration de
son disciple, Démétrios, ne pas entrer à Rome au risque de sa vie après que Domitien eut
menacé d'emprisonner et de mettre à mort tout philosophe qui resta dans la ville ou tenta d'y
entrer, Apollonios répondit:

"J'ai élevé la norme de la liberté, et en ce moment, elle est traduite en justice --
l'abandonnerai-je ? Si oui, de quelle amitié puis-je être digne après avoir ainsi trahi mes amis
aux mains du bourreau ? ... Ma vie n'est pas nécessaire ; aller à Rome, ma conscience me dit
que si. Par conséquent, je serai vrai à moi-même et j'affronterai le tyran. ... Je vais à Rome !
Car, comme Phrasea Paetus disait, j'aimerais mieux être tué aujourd'hui que de m'exiler
volontairement demain."

Quelques-unes des paroles d'Apollonios contre Domitien, le successeur de Néron au trône
de Rome qui surpassa même son prédécesseur en cruauté, ayant été enregistré, on nous dit
qu'il devint un suspect à travers sa correspondance avec Nerva et ses associés Ofitus et
Rufus. Quand les poursuites judiciaires furent entamées contre eux, Apollonios adressa les
mots suivants à la statue de Domitien : "Idiot ! Vous en savez si peu au sujet des Destins
[Loi du Karma] et de la Nécessité ! Celui qui est destiné à régner après vous, si vous devez le
tuer, reviendra encore à la vie."

Cela fut rapporté aux oreilles de Domitien par l'entremise d'Euphrate. Ayant pressenti que
l'empereur avait décidé sur son arrestation, Apollonios anticipa la sommation en se rendant
en Italie avec Damis. À Putéoli, il rencontra Démétrios qui lui dit qu'il avait été accusé de
"sacrifier un garçon pour recevoir des divinations en faveur des conspirateurs," et que les
chefs d'accusations supplémentaires contre lui furent son habillement étrange et la vénération
que certains lui conféraient. Démétrios essaya de dissuader son maître de rester pour braver
la colère d'un tyran insensible par la défense la plus juste, mais Apollonios répondit qu'il
projeta de rester et de répondre aux chefs d'accusation, car s'enfuir d'un procès légal pourrait,
croyait-il, donner l'apparence de sa culpabilité. Et, où pourrait-il s'enfuir ? Sans doute,
au-delà des limites de l'Empire romain. S'il avait chercher un refuge chez les hommes qui le
connaissaient déjà, il devrait reconnaître qu'il avait laissé ses amis être détruits par une
accusation qu'il n'avait pas osée affronter lui-même.

Devant le tribunal, Aélien, le préfet de Domitien, accusa Apollonios d'être vénéré par les
hommes et de se penser digne des mêmes honneurs que celles des dieux. Apollonios fut jeté
en prison où il passa son temps à exhorter les prisonniers au courage et à élever leurs esprits.
Conduit devant Domitien, il défendit courageusement Nerva, Rufus et Orfitus, que Domitien
avait emprisonné comme conspirateurs. Domitien insista qu'il devrait se défendre seul des
chefs d'accusations, et non les autres qui étaient condamnés. Apollonios, plutôt que de se
défendre, les déclara innocents et protesta contre l'injustice de présumer leur culpabilité
avant le procès.

Domitien répondit en lui disant qu'il pourrait choisir la méthode de sa propre défense ; et sur
ce, il ordonna que l'on coupe sa barbe et ses cheveux et le fit mettre en chaînes tel que
réservé pour les pires criminels. (Philostrate juge fausse une lettre attribuée à Apollonios
implorant l'empereur de le libérer de ses chaînes.)

Se sentant troublé au sujet du sort de son maître dans la prison de Domitien, Damis fut
rassuré par Apollonios qui dit, "Il n'y a personne qui nous mettra à mort."

"Mais quand, maître," demanda Damis, "serez-vous mis en liberté ?"

"Demain," répondit-il, "si cela dépend du juge, et cet instant, si cela dépend de moi."

Sans dire un mot, il retira sa jambe hors des liens et dit à Damis, "Vous verrez la liberté dont
je jouis et, par conséquent, je vous demande de maintenir votre esprit." Il remit ensuite sa
jambe dans les liens.

Durant son séjour en prison, Domitien envoya un Syracusien qui était son "oeil et sa langue"
à Apollonios, lui disant qu'il pourrait gagner sa liberté s'il donnait de l'information au sujet
de la supposée conspiration contre l'empereur ; mais il dut quitter sans résultat. Apollonios
envoya alors Damis à Putéoli. Ils devaient l'attendre là avec Démétrios, après avoir fait sa
défense.

La liste suivante stipule les chefs d'accusations que Domitien avait porté contre Apollonios :

Premier chef d'accusation : Avoir porter des vêtements qui diffèrent de ceux des autres
hommes, s'attirant ainsi des foules de gens bruyants au détriment du bon ordre de la ville. De
porter les cheveux longs et de ne pas vivre en accord avec la société.

Deuxième chef d'accusation : Permettre et encourager les hommes de l'appeler un dieu.

Conduit devant le tribunal, Apollonios négligea le monarque et ne jeta même pas un coup
d'oeil vers lui. L'accusateur l'ordonna de regarder vers "le dieu de tous les hommes," après
quoi Apollonios éleva ses yeux au plafond, indiquant, selon Philostrate, qu'il regardait Zeus.

Après sa défense triomphante, qu'il fit spontanément, puisqu'il ne fut pas autorisé de lire la
longue défense qu'il avait préparée auparavant, Domitien l'acquitta, lui demandant,
cependant, de rester pour qu'il puisse converser avec lui en privé. Apollonios le remercia,
mais ajouta un reproche sévère:

"À cause des misérables qui vous entourent, des villes et des îles sont remplies d'exilés, le
continent avec les gémissements, les armées avec la lâcheté et le Sénat avec la suspicion." Il
disparut alors soudainement de leur présence ; et l'après-midi du même jour, il apparut à
Damis et Démétrios à Putéoli tel qu'il l'avait promis, à un moment ou ils désespéraient de ne
plus jamais le revoir [c.-à-d., il disparut de devant l'empereur Domitien à Rome et se
matérialisa de nouveau 150 milles plus loin à Putéoli].

Après avoir dormi, se reposant des événements difficiles récents à Rome, Apollonios dit à
ses disciples qu'il quittait pour la Grèce. Démétrios avait peur qu'il n'y soit pas en sécurité,
mais Apollonios répondit que si toute la Terre appartenait au tyran, ceux qui meurent en
plein jour avaient un meilleur lot que ceux qui vivent dissimulés. À ceux en Grèce qui lui
demandèrent comment il s'était échappé, il dit simplement que sa défense avait réussi. Ainsi,
quand plusieurs venant d'Italie racontèrent ce qui s'était passé vraiment, il fut presque vénéré,
étant considéré divin, surtout parce qu'il ne s'était pas vanté de la merveilleuse manière de sa
fuite.

[Note : Après son procès en 92 jusqu'en 97, une année après que Nerva eut succédé
Domitien, Apollonios habita en Grèce, probablement à Éphèse. Apollonios dit une fois,
"Vivez inaperçu ; mais si cela est impossible, quitter la vie de façon inaperçue." Étant vrai à
lui-même et souhaitant "quitter la vie de façon inaperçue," Apollonios composa un "message
secret" à l'empereur Nerva et demanda à Damis de le livrer à Rome en personne. Après le
départ de Damis, Apollonios alla dans un temple caché, "mourut" et n'a plus jamais été vu.]

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