Avertissement: article hautement spéculatif
Communiqué de presse : CNRS, INSU, CEA, Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines
De nouvelles analyses à ultra-haute résolution de carottes de glace du Groenland révèlent que le climat a basculé extrêmement brutalement, en quelques années, à la fin de la dernière période glaciaire, voici environ 10.000 ans. C'est ce que montre l'équipe internationale qui a analysé les carottes du forage profond NorthGRIP, à laquelle les paléoclimatologues français du LSCE* ont participé. Les chercheurs ont mis en évidence que ces brusques changements climatiques sont liés à des modifications radicales de la circulation atmosphérique. Ces résultats sont publiés le 19 juin 2008 dans Science et Science Express. [... Lire la suite de l'article à la fin de ce document ...]
Cette évolution brutale et spectaculaire du climat mentionnée ci-dessus n'est pas le seul aspect étonnant concernant l’évolution "récente" du climat, (il s'agit des dix mille dernières années tout de même !).
Si, comme l'indique cet autre article nous entrons dans une phase climatique qui serait appelée "anthropocène", c'est à dire que l'homme devient le principal "(ir)responsable" de l'évolution du climat sur terre, il n’est pas impossible que ces derniers 10 000 ans (l’holocène), aient correspondu en réalité à une phase "exo-anthropocène" (sic !). C'est à dire, énoncé plus crûment, soumis à un contrôle intelligent, indépendant de l'homme.
C'est bien sûr une hypothèse qu'il faut examiner avec toutes les précautions nécessaires. Et l'observer pour ce qu'elle est: une hypothèse.
Néanmoins, c’est l’une des thématiques centrales d’u-sphere : la surveillance (et implicitement le contrôle) des sphères environnementales sous la forme d'une ingérence exotique (extrêmement diffuse) qui favoriserait l'émergence de la complexité sans renier la libre détermination des espèces vivantes. Cette hypothèse s'inscrit dans le cadre local de cet exemple, mais plus généralement, apparait compatible avec les centres d'intérêts futurs de nos propres cultures humaines (si tant est qu'elle perdurent!).
Dans ce cadre, l’aspect climatique est central. A savoir que la biosphère constitue un environnement complexe en limite de déséquilibre permanent, la vie s’organisant en essayant de tirer au mieux parti des conditions offertes par les niches écologiques dans lesquelles elle s'insère, à la limite de la rupture.
Si le socle sous-jacent à cette évolution, à savoir les conditions environnementales, est terriblement conditionnant pour la vie, alors la question qui se pose est : « peut-on relever des anomalies dans l'évolution des paramètres environnementaux à différentes échelles du temps (contrôle et/ou stabilisation) ? » (implicitement, facilitant l’évolution de la vie, des civilisations, de la complexité). Encore une fois, il semble difficile de se prononcer en l'état actuel des connaissances sur les modèles climatiques.
Nous savions déjà depuis plusieurs années que ces derniers 10 000 ans correspondaient à une période de stabilisation assez extraordinaire des températures :
Cette stabilité climatique est non seulement valable pour l'hémisphère nord (Groenland) mais se retrouve aussi dans l'hémisphère sud (Antarctique) et également au travers de l'étude des sédiments de l'Atlantique nord. C'est à dire qu'il s'agit bien d'une évolution climatique globale et non pas seulement locale:
Compte tenu de l'exemple choisi et l'échelle de temps considérée, il ne s'agit bien sûr pas de parler d'un facteur favorable à l'émergence d'une complexité au niveau biologique, mais bien plutôt au niveau culturel et humain.
Précisément, les civilisations humaines prennent leur essor quelque 1500 à 2000 ans après la fin de l'ère glaciaire et la stabilisation des températures. Je reprends ci-après un extrait de ce qu’écrivait en 2002 J.P Steffensen, chef de projet du « North Greenland Ice Core Project », (co-auteur de la publication dont il est question au début et à la fin de cet article), à ce sujet :
Vous trouverez de nombreux autres articles ayant trait à cette stabilité exceptionnelle de l’holocène et qui n’a pas connu d’égal depuis au moins 250 000 ans (nous n'avons pas de données plus anciennes !), c'est-à-dire même durant d’autres périodes interglaciaires, à priori équivalentes. Extraits :
Les explications manquent, bien sûr, puisque l’homme en est toujours à
construire des modèles climatiques généraux. Mais nous savons, (qu’en dehors
des accidents majeurs du type super-volcans ou météores) que:
- les changement
brusques peuvent être liés à une modification du régime de la circulation
atmosphérique et marine, et par ailleurs,
- la stabilisation des températures serait, quand à elle, plutôt
liée à une extension du rôle de la végétation
(cf. article 2, ci-dessus).
Maintenant, il faut ajouter à cette stabilité des températures de l’holocène, (ou à l’instabilité de ces dernières 250 000 années), la remontée extrêmement brutale des températures qui a immédiatement précédé cette zone de stabilité. Cela semble à peine croyable. Surtout que dans un système complexe, généralement, la convergence vers une zone de stabilité prend du temps. D’où l’idée d’un contrôle adaptatif (à l’instar d’un système de poursuite en IA) décentralisé conçu à partir d'un modèle réduit supposé découplé, qui viendrait stabiliser ce système complexe constitué par la terre et ses différentes sphères environnementales liées : Géosphère, Hydrosphère, Anthroposphère, Atmosphère, Magnétosphère, Héliosphère, ...
Comment une telle stabilisation aurait pu intervenir ? A l'orée de la fin de la période glaciaire, la création d'immenses espaces de végétation ont pu jouer un rôle de régulateur contre les sautes "d'humeur" du CO2 en le stockant, et donc de protection contre les variations de températures brusques.
Je vous propose de poursuivre un cran plus loin: qui dit "hypothèse d’un système de contrôle à l’œuvre au niveau planétaire" (exo-anthropologique en l’occurence, pas forcément ET au strict sens du terme), sous-tendrait une occupation ancienne de la terre. En pratique, je trouve qu’il est assez tentant de rapprocher cette intelligence munie - d’un rôle de contrôle et de surveillance climatique - de celle à l’œuvre derrière les crops-circles.
Pourquoi cela pourrait convenir ?
Dans l’hypothèse ou les crops-circles makers rejoueraient année après année l’histoire symbolique de l’humanité (les symboles adressant l’histoire et l’évolution spirituelle de l’homme, particulièrement sa représentation dans l’espace et le temps au cours des âges), depuis quand rejouent-ils ce scénario ?
A dire vrai, si l’on cartographie l’évolution annuelle du nombre de crops-circles, le phénomène a réellement pris son essor au milieu des années 80, précisément vers 1986/1987. Avant le phénomène existait, bien sûr, mais il était beaucoup plus sporadique, comme le montre le graphique ci-après. Et, cela coïncide t-il avec l’essor des civilisations sur la surface du globe ? Précisément!
Or, un système d’enregistrement et de suivi externe pourrait précisément et parfaitement connaître l'histoire de l'homme et de ses dix milles dernières années d’évolution.
Du point de vue de l'accroissement de la complexité culturelle, le choix des champs de blé est porteur de sens. Car, si précisément les civilisations ont pu émerger, c'est grâce à la naissance de l'agriculture, elle même rendue possible par cette stabilisation sur le long terme des températures. L'agriculture constitue le socle commun de toute l'évolution et l’emploi de ce medium par les crop-circles makers, à l’origine de cette poussée civilisatrice, apparaitrait dans le cadre de cette hypothèse parfaitement justifié.
Voici un jeu amusant qui fonctionne le 6/7/8: tapez « le commencement et la fin » via Google et cliquez sur le troisième lien.
Au passage, je recherche toujours un dictionnaire concernant "l’histoire et la datation de l'émergence des symboles" – non pas simplement "un dictionnaire des symboles"–. Pas évident à trouver, ou alors ça n'existe pas.
Le premier réchauffement rapide s'est produit voici 14.700 ans, lorsque la température du Groenland a augmenté de plus de 10°C : pendant cette période douce, appelée le Bølling, les premiers peuples de l'Âge de Pierre se sont installés en Europe du Nord et en Scandinavie. Mais les réjouissances ont été brèves. Il y a 12.900 ans, un retour à des conditions glaciaires s'est traduit par des températures extrêmement froides, avant un réchauffement final, il y a 11.700 ans. Celui-ci a marqué la fin de la dernière glaciation. Les carottes de glace du Groenland, qui reflètent l'évolution du climat de l'hémisphère Nord, révèlent que ces bouleversements climatiques se sont produits de façon extrêmement rapide.
Un an pour mettre fin à une glaciation : Une équipe de chercheurs vient de montrer que le climat a véritablement basculé d'une année à l'autre. "Nous avons analysé la transition entre la dernière période glaciaire et notre période interglaciaire chaude actuelle. Les renversements climatiques se produisent aussi abruptement que si quelqu'un avait soudain appuyé sur un bouton", constate Dorthe Dahl-Jensen, coordinatrice du projet NorthGRIP et professeur au Centre d'étude de la glace et du climat au Niels Bohr Institute de l'Université de Copenhague. Les différents paramètres analysés à partir des couches annuelles de glace apportent chacun une information spécifique sur le climat :En comparant l'évolution de l'abondance de poussières et d'isotopes de l'oxygène et de l'hydrogène dans les couches annuelles des carottes de glace, les scientifiques sont parvenus à déterminer la manière dont le climat change, année après année. C'est d'abord le contenu en poussières qui change, diminuant d'un facteur 10 en quelques décennies. Le premier signe de bascule du climat se trouve donc loin du Groenland, dans les déserts d'Asie, sources de ces poussières.
"Le résultat le plus spectaculaire est la modification de l'origine des précipitations du Groenland. Quelques années après la modification du contenu en poussières, l'excès en deutérium de la glace bascule d'un niveau glaciaire à un niveau interglaciaire quasiment d'une année à l'autre, ce qui témoigne d'une réorganisation extrêmement rapide de la circulation atmosphérique tropicale puis polaire" explique Valérie Masson-Delmotte, directeur de recherche au LSCE.
"Ces mesures d'une résolution temporelle exceptionnelle permettent pour la première fois de comprendre l'anatomie des changements climatiques passés. Tout comme le recul extrêmement rapide de la banquise arctique au cours de l'été 2007, les changements climatiques les plus abrupts de la dernière déglaciation sont liés à des modifications radicales de la circulation atmosphérique" conclut Jean Jouzel, directeur de l'Institut Pierre Simon Laplace.
Ces données inédites sont primordiales pour tester et améliorer les modèles climatiques, utilisés pour prévoir l'évolution future du climat.
Le forage profond NorthGRIP (North Greenland ice core project) est piloté et coordonné par le Centre d'étude de la glace et du climat, Niels Bohr Institute, de l'Université de Copenhague au Danemark. Il est soutenu par les agences de moyen du Danemark (SNF/FNU), de la Belgique (FNRS-CFB), de la France (IPEV, CNRS-INSU), de l'Allemagne (AWI), de l'Islande (RannIs), du Japon (MEXT), de la Suède (SPRS), de la Suisse (SNF) et des États-Unis (NSF, Office of Polar Programs).Le forage NorthGRIP s'est déroulé à 75.09° de la latitude Nord et 42.32° de longitude Ouest, à une altitude de 2.930 mètres. Les opérations de carottage ont eu lieu de 1996 à 2004. Le camp établi sur la calotte a été occupé 3 mois chaque été par une équipe d'une trentaine de scientifiques conduisant le forage et réalisant sur place certaines analyses des carottes. En plus du LSCE* sont impliqués au niveau français : Laboratoire de glaciologie et de géophysique de l'environnement (LGGE, CNRS-UJF Grenoble) et le Centre de spectrométrie nucléaire et de spectrométrie de masse (CSNSM, CNRS-IN2P3-UPS).
Source : High resolution Greenland ice core data show abrupt climate change happens in few years, J.P. Steffensen, K.K. Andersen, M. Bigler, H.B. Clausen, D. Dahl-Jensen, H. Fischer, K. Goto-Azuma, M. Hansson, S.J. Johnsen, J. Jouzel, V. Masson-Delmotte, T. Popp, S.O. Rasmussen, R. Rothlisberger, U. Ruth, B. Stauffer, M.-L. Siggaard-Andersen, A.E. Sveinbjörnsdóttir, A. Svensson, J.W.C. White. June 19 2008; 10.1126/science.1157707 (Science Express Reports)